Se lancer dans le franchisage: quels sont les défis à relever?
Le secteur du franchisage peut facilement créer 1.500 emplois, selon une enquête de la Fédération Belge de la Franchise (FBF). Lors du Franchising Belgium Day à Zwijnaarde, la fédération s'est mise à la recherche de 75 nouveaux franchisés. Le franchisage reste une option intéressante pour les personnes qui souhaitent développer prudemment leur propre affaire. Mais quels sont les défis à relever? Une conversation avec quatre franchisés, menée par Alexander Hansebout (avocat chez ALTIUS, spécialisé dans le franchisage), a permis d'y voir plus clair. "Grâce au franchisage, j'ai pu me concentrer sur ce qui compte vraiment: l'entrepreneuriat."
Qu'est-ce que le franchisage?
Alexander Hansebout (ALTIUS) a lancé la discussion avec une question clé: qu'est-ce que le franchisage? Le panel l'a défini à l'unisson comme un "partenariat". Pour la plupart des membres du panel, tout a commencé de manière très informelle. Une connaissance a demandé à Mario Orinx s'il connaissait quelqu'un qui voulait gérer trois magasins Delitraiteur et il s'est proposé. Jan Apers a d'abord été recruteur de franchisés chez Carrefour et a franchi le pas en décembre 2020 pour diriger une franchise Carrefour à Izegem.
le soutien du franchiseur
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans le franchisage?
Michael Tack: "Pour moi, la raison principale était que vous n'avez pas besoin de réinventer l'eau chaude. Le concept existe, les clients trouvent leur chemin automatiquement." Jan Apers: "Dans mon cas, je dois encore faire face à la concurrence dans le quartier, mais la notoriété de Carrefour est certainement un avantage. En outre, Carrefour laisse beaucoup de liberté aux franchisés: je peux m'adresser moi-même aux fournisseurs régionaux. Personnellement, j'ai repris un magasin existant. L'avantage, c'est qu'il avait déjà une clientèle fidèle. Vous pouvez également vous fier à l'expérience du franchisé. L'inconvénient est que vous devez parfois lutter contre l'image d'un magasin dépassé."
Giel van Dongen: "Le risque financier moindre a été une raison importante pour moi. Chez Daniel Moquet, le risque financier est même nul. Nous bénéficions de trois ans de formation gratuite en tant que franchisé et pouvons ensuite reprendre l'affaire gratuitement. Bien sûr, vous devez adapter votre concept partout, car les gens sont différents partout. Je suis le premier franchisé de Daniel Moquet en Belgique."
Mario Orinx: "L'un des éléments les plus importants d'une entreprise est un bon emplacement. Le fait que le franchiseur puisse aider à la recherche avec toute son expertise a été un gros avantage pour moi." "Pour nous, moins", répond Michael Tack. "Nous vivons dans la ville de Gand et la connaissons donc mieux que le siège de Bruxelles. Un bon ou un mauvais emplacement: la différence peut littéralement se jouer à dix mètres. Les gens ne passent parfois que par un seul côté d'une place. Mais: une ville ou un village change. Si un magasin doit être déplacé, l'expérience du franchiseur peut bel et bien aider."
"Le franchiseur peut aider à la recherche d'un emplacement"
Pas de risque zéro
Quels sont les inconvénients du franchisage?
Mario Orinx: "Dans notre cas, il y a un inconvénient financier: le bâtiment n'appartient pas à l'entrepreneur. Si vous voulez vendre l'entreprise, alors vous n'avez que le fonds de commerce, pas l'immobilier." Michael Tack: "Vous pouvez aussi être victime de votre propre succès. Si le franchiseur veut ouvrir d'autres magasins dans la même ville, vous n'avez aucun contrôle là-dessus." Jan Apers: "Vous restez un entrepreneur, avec tous les inconvénients et les risques que cela comporte. J'ai moi-même d'abord travaillé comme salarié pendant 26 ans et il a fallu que je m'adapte."
Avez-vous déjà connu un échec?
Michael Tack: "E ce qui me concerne, oui. La raison en était un mauvais emplacement – dans un centre commercial – dont je ne pouvais pas m'échapper immédiatement. Mais cela permet aussi d'apprendre. Pour moi, le grand avantage de Leonidas est le produit, qui est le même partout. Il y a beaucoup d'uniformité et pour moi c'est positif. Cela ne signifie pas que nous ne nous écartons pas du tout du chemin: par exemple, nous proposons des nez de Gand et du café provenant d'un torréfacteur local. Mais cela reste limité. Du reste, cette uniformité ne signifie pas que rien ne change. Par exemple, depuis novembre, tout notre chocolat exclut toute forme d'esclavage."
Mario Orinx : "Je pense que c'est un grand avantage que la société mère aide à innover. C'est également le cas chez nous. Grâce au franchisage, je peux me concentrer sur ce qui compte vraiment: entreprendre." Jan Apers: "Le marketing est aussi partiellement géré pour vous. Nous faisons de la publicité locale par le biais des médias sociaux."
Plus facile à financer
Comment s'est passé le financement?
Jan Apers: "Je pense que les banques sont moins exigeantes lorsque vous bénéficiez de l'appui d'une chaîne, mais des garanties sont naturellement nécessaires." Michael Tack: "J'ai fait l'expérience une fois d'entendre un propriétaire déclarer: "Leonidas, c'est un partenaire fiable. C'est intéressant quand vous avez plusieurs personnes qui se disputent le même emplacement."
Y avait-il une marge de négociation avec le franchiseur?
Mario Orinx: "Absolument. C'est mon plus grand conseil aux personnes qui veulent se lancer dans le franchisage: osez négocier." Il y avait moins de place pour la négociation avec les autres, mais il est frappant de constater que tous sont en très bons termes avec leur franchiseur. "En cas de conflits, la seule chose que l'on peut faire, c'est parler. Ça marche toujours."
Défis
Quels sont les défis pour le panel? Malgré les avantages du franchisage, les défis sont étonnamment similaires à ceux rencontrés par les entrepreneurs classiques. Trouver et garder un personnel de qualité, par exemple. Michael Tack: "C'est notre plus grand défi. Vous devez apprendre à lâcher prise et à déléguer. Dans notre cas, chacun travaille dans chacun de nos quatre ateliers. Cela demande plus de planification pour nous, mais cela rend le tout beaucoup plus flexible."
"Je regrette seulement de ne pas avoir commencé plus tôt"
Comment voyez-vous l'avenir?
Mario Orinx: "Très prometteur. Nous sommes désormais une valeur sûre en Belgique. La coopération est excellente." Michael Tack: "Je suis très satisfait de nos emplacements actuels. Le coronavirus a été un défi: notre quatrième magasin n'a pas rouvert avant la fin du mois d'avril. Mais tout se passe bien: avec quatre magasins, nous avons encore beaucoup de choses sous contrôle. J'ai aussi commencé pour le contact avec les clients. Cela me manquerait absolument." Giel van Dongen: "Je suis très enthousiaste et j'ai confiance. Je vais travailler dur et je souhaite ouvrir d'autres établissements à terme."
"foncez"
Quels conseils donnez-vous à ceux qui veulent se lancer?
Mario Orinx: "Suivez surtout votre instinct et passez des accords clairs avec votre franchiseur, et tout ira bien." Michael Tack: "Foncez, osez franchir le pas et ne remettez pas tout en question." Jan Apers: "Je ne regrette qu'une chose: ne pas avoir commencé plus tôt."
LE PANEL
– Mario Orinx est franchisé de Delitraiteur, des magasins de solutions repas, qui sont ouverts 7 jours sur 7 de 7h00 à 22h00.
– Michael Tack est franchisé de Leonidas et gère quatre magasins à Gand.
– Giel van Dongen vient de se lancer comme franchisé de Daniel Moquet, une formule d'origine française pour l'aménagement d'allées de jardin et de terrasses.
– Jan Apers a été recruteur de franchisés chez Carrefour Belgium Franchise et est lui-même franchisé de Carrefour à Izegem depuis décembre 2020.