LA MAJORITE CHOISIT LE FRANCHISING COMME CHANGEMENT DE CARRIERE

Nouvelle enquete sur le franchising en Belgique

Au cours du Franchising Belgium Day, Claude Boffa, professeur à la Solvay Brussels School, a présenté une nouvelle étude sur le secteur du franchising. Il a raconté que la majorité des réseaux commerciaux sont liés à l’alimentation et que des points de vente s’y ajoutent toujours. Pour démarrer, il vous faut couramment au minimum 50.000 euros. On choisit surtout le franchising comme changement de carrière après quarante ans. Généralement, il n’y a pas de conflits entre franchisé et franchiseur, et la situation se passe bien.Charlotte De NooseDe toutes les formules de franchising sur le territoire flamand, pas moins d’1 sur 5 existe uniquement en Flandre — et donc pas a Bruxelles ou en Wallonie Pour un franchiseur, la principale qualification d‘un franchise potentiel est le fait qu’il est entreprenant

TIPS & TRICKS AVANT DE COMMENCER

Ceci est le conseil que donnent volontiers les 67 interrogés à toutes les personnes qui songent à rejoindre une formule de franchising:

• Vérifiez l’information du franchiseur;
• Parlez avec d’autres franchisés;
• Soyez prêt à assumer une grande charge de travail et vos responsabilités;
• Entourez-vous bien (comptable, avocat, employés, …);
• Informez-vous sur le métier/concept et son évolution;
• Soyez conscient des risques financiers;
• Veillez à disposer des ressources financières suffisantes;
• Choisissez un bon emplacement;
• Prospectez auprès de plusieurs réseaux de franchise;
• Soyez conscient de la relation complexe entre franchisé et franchiseur.

LE FRANCHISING BELGIUM DAY

En octobre, la Fédération Belge de la Franchise a organisé une journée complète dédiée au franchising. Ce fut l’occasion pour les candidats-franchisés d’entrer en contact avec des réseaux de franchising. Ou pour les franchisés, de se renseigner auprès d’une autre enseigne. La journée a débuté par quelques témoignages de franchisés. Puis, les thèmes du crowd funding et du financement ont été abordés. En guise de clôture est intervenue la présentation de l’étude ‘Le franchising en Belgique 2017’ par le professeur Claude Boffa, de la Solvay Brussels School. Avec sa collègue Marianne Claes, il a accompagné les étudiants qui ont collecté toutes les informations.

ETUDE QUANTITATIVE

300 réseaux commerciaux en Belgique

La première partie de l’étude, la partie quantitative, est basée sur des enquêtes menées par les étudiants de Solvay auprès de responsables de réseaux commerciaux, dont il en existe quelque 300 en Belgique (hors secteurs pétrolier, bancaire et assurances). Tous ont été contactés et les enquêtes étaient complètes pour 80 enseignes. Seules celles-ci restaient pour l’étude. 69% de ces 80 enseignes affirment être une pure formule de franchising. Les autres travaillent donc (aussi) avec, par exemple, des gérants ou exploitent (aussi) des magasins en régie. Ces 80 chaînes interrogées représentent 3.688 magasins.

Plus grande part du secteur alimentaire

De ces 80 réseaux commerciaux, près de la moitié compte moins de 25 magasins. La superficie d’un magasin en Belgique est nettement plus petite que dans d’autres pays: 51% sont plus petits que 250 m². Parmi les 80 chaînes interrogées, 27% se situent dans le secteur alimentaire. Le second plus grand pourcentage (19%) est détenu par le secteur de la cosmétique et la santé générale. 11% est pour l’horeca. L’échantillon comprenait encore: entre autres, maison, commerces de bricolage et services.

Jobs créés et profil souhaité

En moyenne, une enseigne a ouvert sept nouveaux points de vente au cours de ces trois dernières années, contre deux fermetures. Un solde positif de cinq points de vente en trois ans. En moyenne, neuf jobs ont été créés par point de vente. Pour un franchiseur, la principale qualification d’un franchisé potentiel est le fait qu’il est entreprenant et capable de tirer son plan. La formation et le diplôme n’ont pas d’importance le plus souvent.

Quels sont les coûts?

Les candidats à l’ouverture d’un point de vente sont dans 63% des cas âgés de plus de quarante ans. Guère étonnant: c’est surtout après une (autre) carrière professionnelle que l’on envisage d’oser franchir le pas. Un franchisé a du reste besoin d’un certain capital: la moitié des interrogés comptent sur un apport de 50.000 euros. La durée de contrat la plus fréquente: cinq ans et dix ans. 64% des 80 interrogés demandent une rétribution pour les actions de marketing, équivalente à 1 à 6% du chiffre d’affaires. 29% demandent un montant d’admission, 56% demandent un certain pourcentage des revenus et 40% prennent une marge sur les produits livrés.

ETUDE QUALITATIVE

67 franchisés ont collaboré

L’étude comportait aussi un volet qualitatif. Pour cela, 67 franchisés ou partenaires d’autres réseaux commerciaux (p.ex. gérants) ont été interrogés. Ils représentent 42 enseignes: 21 se situent dans la distribution, 10 dans le secteur des services et 11 dans la production. Ils sont répartis dans toute la Belgique: 11 en Flandre, 20 à Bruxelles et 36 en Wallonie. Le secteur d’activités des 42 enseignes est divers: alimentation, fast food, aménagement de la cuisine et de l’habitat, et immobilier.

Franchising

Les raisons pour lesquelles on se lance comme franchisé, sont: être indépendant, se réorienter sur le plan professionnel ou parce que lancer sa propre affaire indépendante est complexe et risqué. Comment est-on entré en contact avec le franchising: par des amis et la famille ou par le job précédent. Par exemple, on travaillait auparavant au siège de la marque. Avant de se lancer comme franchisé, on s’est informé auprès des amis, de la famille ou d’un salarié de l’enseigne, ou on visite un point de vente. Dix ont même effectué une petite étude de marché, en guise de réorientation professionnelle.

L’enseigne vous aide à démarrer

Les aspects pour lesquels un franchisé peut obtenir un soutien: choix de l’emplacement;  étude de marché;plan financier (bien que le soutien soit minimal sur ce plan); financement; recrutement et sélection (on préfère le faire soi-même le plus souvent);aménagement du point de vente: l’apport de l’enseigne est le plus grand; publicité lors de l’ouverture.

Ce qui motive le franchisé

Un tiers des réseaux dispense une forme de formation au début, bien que l’on ait relevé que ceci ne représentait pas grand-chose. Durant la période contractuelle, le franchisé reçoit un soutien quotidien. Du reste, ceci est une raison importante qui motive le choix de la formule de franchising. On apprécie les contacts réguliers avec les autres membres et le fait de recevoir un ‘manuel opérationnel’ (62 des 67 interrogés connaissent un tel manuel, le plus souvent via Intranet).

Relation optimale ou catastrophique?

Parmi toutes les personnes interrogées, 61 sont satisfaites en général de l’assistance fournie par le franchiseur, souvent via le district manager; les six autres le considèrent plutôt comme un inspecteur. Douze personnes décrivent la relation avec le franchiseur comme mauvaise, avec de petits conflits, et cinq la qualifient même de catastrophique. Et pourtant, toutes, sauf une, parce qu’elle part en pension, désirent renouveler le contrat. Le professeur Boffa pense que ceci provient peut-être du fait qu’elles perdent tout autrement. Il a aussi noté que les franchisés ne parlent pas toujours d’une situation gagnant-gagnant, mais plutôt d’un gain pour le franchiseur.

CINQ FAITS PRINCIPAUX

• 47% des réseaux commerciaux comptent moins de 25 points de vente.
• Solde positif de + 5 points de vente/ réseau ces trois dernières années.
• Seule exigence de profil pour un franchisé: il doit être entreprenant.
• On se lance le plus souvent après l’âge de quarante ans et pour opérer un changement de carrière.
• On choisit le franchising pour ne pas devoir commencer à zéro.