Quand est-ce que tu as un bon cigare?
En Amérique centrale, le tabac est utilisé depuis l’ère pré-colombienne à des fins sociales, rituelles et médicinales. La culture du tabac a donc eu des siècles et des siècles pour s’affiner. Aujourd’hui, les cigares sont le résultat d’un procédé intensif allant du semis au tri, sans oublier le roulage, pour un total de trois ans et pas moins de 500 manipulations.
Cigares premium
Les pays les plus réputés pour la production de tabac à cigares sont les suivants, par ordre d‘importance: Cuba, Nicaragua, République dominicaine et Honduras. Les rapports varient souvent en fonction de l’offre et de la demande, mais aussi suite aux tendances qui régissent le marché. Par exemple, le tabac brésilien est très populaire pour les blends, mais en terme de production ce pays ne marque pas beaucoup de points. Pour chacun de ces cinq pays, seules quelques régions peuvent se targuer d’une récolte exceptionnelle. L’Equateur, le Mexique et le Costa Rica sont aussi des pays qui prennent de plus en plus d’importance sur ce marché.
Tabac exceptionnel
Qu’est-ce qui fait un bon tabac? Tout d’abord, le climat est d’une importance capitale: il faut beaucoup de soleil et un taux d’humidité élevé. Viennent ensuite le sol et son irrigation. Les conditions de croissance aussi et l’emplacement de la feuille sur la plante sont autant de facteurs dont dépendra la qualité du produit fini. Les feuilles les plus basses sont plus claires, et celles plus haut sont plus foncées. Seules les plus belles feuilles pourront servir de couverture (cape). La cape joue surtout sur le visuel et vient compléter la façon dont le cigare se consume. Ensuite, une bonne fermentation sera également déterminante, puisqu’il s’agit de l’étape qui élimine l’humidité résiduelle et les substances qui pourraient éventuellement dénaturer le goût. Le séchage (curing), le tri, une éventuelle fermentation supplémentaire et finalement la conservation méritent aussi une attention toute particulière.
Un bon cigare
Pour obtenir un bon cigare, il faut utiliser de bons tabac bien sûr, mais c’est surtout le Master Blender qui a toutes les clés en main. C’est un poste de tradition, pour une personne expérimentée, qui suit les avancées scientifiques, et qui sélectionne les mélanges les plus adaptés pour mettre le mieux en valeur chaque variété de tabac. La tâche du rouleur est aussi essentielle. Le cigare doit être parfaitement roulé, ni trop serré, ni trop lâche, pour un résultat régulier et linéaire. Enfin, après la production, il est primordial que le cigare puisse se reposer. Dans sa chambre de maturation, tous les tabacs vont mêler leurs saveurs pour créer un cigare parfait du type souhaité: fort, medium, doux, crémeux et sucré. Des vitoles ou des formats différents auront plus ou moins d’impact sur le goût.
Le saviez-vous ?
Le pays d’origine indique le pays où le cigare a été assemblé. Cela n’équivaut pas forcément au pays où le tabac a été produit. En Belgique, 85% environ des cigares viennent encore de Cuba. Mais d’autres produits d’exception sont aussi réalisés ailleurs. Actuellement, nos compatriotes préfèrent les cigares un peu moins lourds, aux arômes plus complexes. Le Belge est plutôt amateur de Robusto (environ 15,6 cm et bague 52-54) et de Toro (environ 14 cm de long et 2 cm de diamètre). On constate que le public est de plus en plus jeune. Le groupe des 25-35 ans est pleine explosion.