"VOUS DEVEZ investir dans vos clients réguliers"

Les exploitants Scoobydoe à propos de la survie dans les moments difficiles

Ils ont connu pas moins de quatre emplacements différents en 28 ans; Jean-Marie D'hondt (52 ans) et Sally Neyts (50 ans), les exploitants de la librairie Scoobydoe dans la Kursaalstraat à Knokke-Heist. Bien que les trois précédents emplacements du magasin se trouvaient chaque fois dans la même rue, il y avait toujours une raison de déménager de 50 ou 200 mètres. L'histoire d'un couple entreprenant ...

Couple entreprenant

Jean-Marie et Sally ont d'abord loué des locaux, puis en ont racheté d'autres, ou bien un emplacement était trop petit, un autre emplacement a ensuite été rénové deux fois en 12 ans. Le simple fait de changer d'avis 4 fois en presque 30 ans indique un esprit d'entreprise. Actuellement, le couple procède à nouveau à un léger remodelage du commerce.

Que vous voulez aller de l'avant et ne pas rester les bras croisés. Cela en dit long sur votre personnalité. Une raison suffisante pour une discussion, avons-nous pensé. Sally avait déjà une expérience dans un magasin de jouets et une possonnerie, son mari Jean-Marie avait été pêcheur en mer et docker à Zeebruges.

L'emplacement du numéro 31 qu'occupe désormais le couple était auparavant une succursale de Press Shop. "Nous avons tous les deux eu envie de faire quelque chose de différent et avons repris ce bâtiment", explique Jean-Marie. "Pendant les huit premières années, j'ai à la fois tenu le magasin et travaillé comme docker, mais à un certain moment, il n'était plus possible de combiner les deux activités."

Un magasin A auprès de la Loterie nationale

Dès le départ, Jean-Marie et Sally ne voulaient pas se concentrer uniquement sur les trois piliers d'un magasin de journaux: la presse, les articles pour fumeurs et les produits de loterie. Ou plutôt, dans leur cas, deux piliers, car au début, on ne pouvait pas jouer au Loto chez Scoobydoe (un héritage de la boutique de presse acquise).

"Nous avons immédiatement commencé à proposer toutes sortes de choses supplémentaires, comme de nombreux jouets et un large éventail de livres, précisément parce que nous étions un magasin de journaux sans offre de loto (mais avec des cartes à gratter). Nous avons alors demandé à être autorisés à lancer une telle offre chaque année, mais ce n'était pas si facile à l'époque."

Après huit ans d'insistance, cela a fini par payer: Scoobydoe a finalement été autorisé à proposer également le Lotto. Aujourd'hui, Scoobydoe est catalogué par la Loterie Nationale comme un magasin A (le segment le plus élevé qui fournit le plus de ventes, avec plus de 12.500 euros par semaine).

Il y a sept segments au total, et dans le groupe le plus élevé, il n'y a pas plus de 330 magasins répartis dans toute la Belgique. Bien sûr, il ne s'agit pas seulement de librairies. Vous pouvez également acheter des produits de la Loterie Nationale dans, disons, un magasin de Standaard Boekhandel.

 couper dans les paris sportifs

Chez Scoobydoe, vous pouvez également faire des paris sportifs. Jean-Marie possède quelques terminaux de jeux de Ladbrokes, Bingoal et Betfirst.

"Le terminal Ladbrokes a été le premier que nous avons installé, assez rapidement en fait, vers 2002–2003. Au début, ils fonctionnaient tous très bien, mais le coronavirus a tué ce business. Les joueurs pouvaient déjà jouer en ligne auparavant, mais beaucoup de joueurs qui venaient précédemment dans la boutique ne sont pas revenus après la crise."

Pourtant, Jean-Marie ne pense pas à arrêter. "Mais nous allons réduire notre offre. Pour l'instant, seuls deux des quatre sont également allumés, parce que c'est très calme pour l'instant. Et à terme, je conserverai uniquement  le terminal de Bingoal et de Betfirst: ce sont aussi ceux qui fonctionnent le mieux."

Grande offre de jouets

Jean-Marie et sa femme n'ont pas un magasin de journaux ordinaire. Scoobydoe propose une offre gigantesque de jouets (qui représentent 12% de son chiffre d'affaires total). Cela se remarque aussi immédiatement lorsque vous entrez dans le magasin.

"Nous avons été actifs avec les jouets dès le début. La superficie de l'un de nos précédents emplacements était de 280 m², dont 210 m² étaient occupés par les jouets. Cependant, nous avons quitté ce bâtiment parce qu'il présentait trop de dégâts de construction et que nous devions consentir une trop grosse somme d'argent dans les réparations."

Le magasin actuel couvre facilement 200 m² de toute façon. Et tous les jouets ont trouvé une place dans des étagères faites maison. "Nous faisons tout nous-mêmes ici", souligne Jean-Marie: "entretien, nettoyage, stockage ..."

Jean-Marie s'approvisionne en jouets auprès de plusieurs grossistes, y compris étrangers. En Belgique, il n'en reste peut-être que deux. Alors que le couple avait l'habitude de tout acheter directement auprès de fabricants tels que Lego, Playmobil, Hasbro ... Maintenant, vous devez effectuer plus de recherches. "Il est certain que nous en vendons encore assez, mais cela a aussi beaucoup diminué par rapport à avant."

Le grand coupable, selon Jean-Marie, est la vente en ligne. "Avant, on avait peut-être un ordinateur par famille, aujourd'hui tout le monde a au moins un ordinateur portable. Je crois fermement que pour chaque ordinateur portable vendu, il y a un client de moins pour nous." Il en va de même pour les journaux et les magazines. "Il est honteux de constater à quel point les prix des abonnements sont bas aujourd'hui", dit-il.

Livres et presse

L'éventail de livres et d'articles de presse est également assez large par rapport aux normes actuelles. "Nous avions l'habitude d'en avoir beaucoup plus aussi", souligne Sally. "L'AMP fonctionne différemment maintenant, et mieux qu'avant", concède Jean-Marie à ce sujet.

"Les titres invendus sont retirés des rayons beaucoup plus rapidement aujourd'hui, ce qui, à mon avis, est une bonne chose. En outre, nous vendons peut-être moins de journaux et de magazines, mais nos chiffres d'affaires dans cette catégorie sont en hausse. Les titres sont devenus plus chers, et il y a encore beaucoup de gens qui veulent avoir un livre entre les mains."

Les livres sont acheminés par le distributeur Daphne et également directement par Lannoo. "Ils nous conseillent sur les titres qui vont accrocher, et nous découvrons aussi les titres que nous devons absolument proposer via les médias." Les marges sur les livres sont également élevées: entre 30 et 36%, sur les spéciaux parfois 45%."

"Nous vendons peut-être moins de journaux et de magazines,
mais nos chiffres d'affaires dans cette catégorie sont en augmentation"

finis les colis

Le couple a abandonné les échanges de colis. "Cela prend beaucoup de place et c'est aussi beaucoup de travail supplémentaire pour trop peu d'argent", confie Jean-Marie. "Nous avons trouvé le service après-vente de bpost vraiment affligeant. En outre, cela ne rapporte plus assez et vous n'avez plus une minute de repos. C'était la fin de notre travail en tant que service de colis."

Investissez dans vos clients

"Si vous voulez rester en activité, vous devez investir dans vos clients aujourd'hui", raconte Jean-Marie à propos du travail difficile que lui et sa femme exercent. "Il est important que vous connaissiez vos clients, que vous sachiez ce qu'ils viennent chercher et que leurs 'marchandises' soient en fait quasi déjà à disposition. Je sais parfaitement quand les 'clients hebdomadaires' vont entrer, et ce dont ils ont besoin."

"Je connais aussi très bien la plupart des clients journaliers. À cet égard, le système de réapprovisionnement qu'AMP a installé est beaucoup plus rapide qu'auparavant, ce qui est une bonne nouvelle pour nous."

"Nous sommes ici tous les jours, du matin au soir, en personne", ajoute Sally. "Il fut un temps où nous employions une vendeuse, mais plusieurs clients nous ont dit qu'ils préféraient être servis par nous, car nous savons parfaitement quels sont leurs besoins. Après 28 ans, vous connaissez vos clients réguliers sur le bout des doigts. Pour certains, leurs "marchandises" sont prêtes avant même qu'ils ne mettent le pied à l'intérieur."

Le couple trouve très important d'être constamment disponible pour ses clients. En les aidant et en les conseillant constamment.

Tendances dans le pays

Comment se passe la vente sur la côte? "Nous ne sommes absolument pas un créateur de tendances ici", déclare Jean-Marie. "Mais d'un autre côté, si quelque chose ne marche pas à Anvers, par exemple, il ne faut pas l'essayer ici non plus. De nombreux propriétaires de résidences secondaires habitent ici, et ils nous parlent des tendances qu'ils observent dans les villes où ils vivent. Les tendances se développent donc ici aussi."

L'avenir

Investir dans les cigares

Et que réserve l'avenir pour la librairie Scoobydoe? "L'année dernière, nous avons commencé à vendre des cigares long-fillers dans des humidors", explique Jean-Marie. "Les ventes de ces produits commencent à bien se développer, et les consommateurs peuvent être trouvés dès l'âge de 20 ans. Nous allons probablement étendre et déplacer ce segment à court terme. C'est maintenant juste à côté des jouets et ce n'est peut-être pas une si bonne idée."

"Je voudrais proposer un plus grand assortiment de cigares et de boissons assorties (whisky et rhum) près des terminaux de jeux, dont au moins deux d'entre eux vont déjà disparaître." Il se procure ses cigares auprès d'un club de cigares local et auprès de Vandermarliere Cigar Family." Actuellement, Jean-Marie possède deux armoires, mais il envisage une extension.

Réagir à ce qui se passe dans le quartier

"Nous regardons aussi toujours ce qui se passe dans la rue et dans le quartier. Par exemple, nous renouvelons les piles de montres parce que le bijoutier local a arrêté son activité et est venu nous demander de la reprendre." La blanchisserie et le nettoyage à sec sont un autre service proposé par Scoobydoe, "en collaboration avec Sint-Michiel de Bruges." On y gagne quelque chose et c'est aussi un travail plus agréable que le commerce de colis."

"Il faut aussi traiter les commerçants locaux comme des collègues", explique encore Jean-Marie. "Il a un jour été question de vendre des journaux dans les boulangeries. J'ai alors demandé à la boulangerie du coin de ne pas lancer ce service de toute façon. Après tout, je ne vends pas de pain, lui ai-je dit, et l'affaire a été scellée immédiatement. Les petits commerçants doivent s'entraider."

"Les petits commerçants doivent s'entraider.
Je ne vends pas de pain, mon voisin ne vend pas de journaux"

La librairie Scoobydoe est ouverte du lundi au samedi de 6h30 à 18h30.