AT THE MOVIES CONSTRUIT SA RÉPUTATION SUR UNE OFFRE UNIQUE

La librairie - vaporstore At The Movies n'a pas volé son nom. Les exploitants Raf De Graeve et Moniek De Smet ont lancé leur entreprise il y a 20 ans en tant que vidéothèque. Lorsque l'industrie a connu des difficultés en 2010, ils ont cherché quelque chose de nouveau. "L'extension vers la librairie semblait l'étape la plus logique à l'époque", déclare Raf. "Mais nous n'avons jamais perdu notre passion pour le cinéma. Les gens peuvent toujours venir ici pour louer un film."

De vidéothèque à librairie 

des Personnages de film emblématiques 

Lorsqu'on entre dans la librairie At The Movies, le décor trahit d'emblée la passion des gérants Raf et sa femme Moniek. En effet, on aperçoit çà et là des figurines grandeur nature de personnages de film emblématiques. Ils ont ouvert leur vidéothèque il y a exactement 20 ans. "Mais l'ensemble du secteur a souffert il y a une dizaine d'années. La vidéothèque ne pourra jamais gagner la bataille contre les nouveaux services de streaming, les séries et la télé en replay. Nous avons donc dû chercher à nous développer. L'étape la plus logique était la librairie car ses produits se marient bien avec ce que nous faisions à l'époque: la location de films et la vente de jeux."

"Nous n'avons jamais perdu notre activité principale"

Mais même après toutes ces années, Raf et Moniek n'ont jamais pu abandonner leur activité principale. Il y a encore des casiers de plusieurs mètres de long avec des films qui peuvent être loués par les clients. "Nous restons passionnés par le cinéma. C'est pourquoi nous n'avons jamais voulu abandonner cette activité principale, même si le nombre de loueurs de films a considérablement diminué ces dernières années."

La créativité au top

"Vendre, ce n'est pas seulement vendre", affirme Raf. "C'est offrir un service, proposer quelque chose de spécial, sortir du lot. J'ai toujours essayé d'inventer des actions ludiques qui font parler les gens ou la presse. En effet, le bouche à oreille reste la meilleure forme de publicité et c'est sur cette base que nous avons pu construire notre réputation. Il y a quelques années, lorsque le film Garfield est sorti, j'ai lancé une action où les clients devaient amener leur chat au magasin pour pouvoir louer le film gratuitement. Cela a attiré beaucoup de monde. Et lorsque les jeux vidéo sortaient à minuit, je gardais le magasin ouvert. J'ai remarqué qu'il est plus difficile d'être créatif dans une librairie car l'offre est moins adaptée. Mais cela ne nous a jamais empêchés de promouvoir le magasin de manière créative."

"Si nous n'avions pas pu nous rabattre sur les e-cigarettes, je ne sais pas si nous aurions tenu"

vaporstore à part entière

territoire inconnu 

En 2016, Raf a commencé avec une petite gamme d'e-cigarettes et d'accessoires, à l'époque un territoire inconnu pour lui. "N'ayant jamais fumé moi-même, j'ai commencé sans trop y croire", s'amuse Raf, "et avec une toute petite offre d'appareils jetables. Aujourd'hui, nous sommes devenus un magasin de cigarettes électroniques à part entière et nous sommes ravis d'avoir franchi cette étape. La plus grande partie de notre chiffre d'affaires provient de cette activité et si nous n'avions pas pu nous rabattre sur cette partie de notre assortiment, je ne sais pas si nous existerions encore aujourd'hui."

expert en la matière

Si l'offre d'e-cigarettes a été une aide pour Raf, il espère qu'elle lui permettra aussi d'aider les clients. "Cela me fait mal de voir mes clients, qui ne roulent pas sur l'or, venir dépenser leur argent dans des choses comme le tabac ou les paris. C'est bon pour mes affaires, bien sûr, car ça me rapporte. Mais ça me choque. Je vois des gens qui viennent ici acheter des cigarettes avec des chèques-cadeaux distribués par le CPAS. J'ai l'impression de leur offrir quelque chose qui nuit à leurs finances et à leur santé. A ce moment-là, je suis très heureux de pouvoir les informer sur des alternatives comme l'e-cigarette." Bien sûr, il faut posséder les connaissances nécessaires pour ça. "Je ne suis pas fumeur moi-même alors j'ai dû apprendre progressivement, grâce à mes fournisseurs mais aussi en parlant aux clients et en les écoutant correctement."

éloigner les jeunes loin de la nicotine

"J'espère aussi éloigner les jeunes de la nicotine. Jusqu'à il y a quelques années, j'avais souvent des jeunes de 16 ans qui venaient acheter des cigarettes. S'ils montraient leur carte d'identité, je ne pouvais pas refuser. Bien sûr, la limite d'âge a été augmentée depuis mais j'aurais pu leur montrer à l'époque que l'e-cigarette avec un e-liquide sans nicotine est une meilleure option. C'est comme ça qu'on peut éloigner les jeunes de la dépendance à la nicotine. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'aux Pays-Bas il y a actuellement sur la table une proposition politique visant à interdire les liquides aromatisés sous prétexte que les arômes rendent le produit trop attrayant pour les jeunes. Mais croyez-moi: si on interdit un arôme populaire comme le Red Bull, on guide les jeunes vers les cigarettes. Je me demande si ce n'est pas à cause de ce que le gouvernement gagne en taxes sur le tabac par rapport aux e-cigarettes", soupire Raf.

"Interdire les arômes populaires, c'est guider les jeunes vers la nicotine"

Délibérément offline

Vous ne trouverez pas grand-chose sur At The Movies en ligne. Et c'est très délibéré. Selon Raf, sa gamme est trop limitée pour tirer le meilleur parti d'une boutique en ligne. "Nous avons beaucoup de produits qui ne peuvent pas être vendus en ligne, donc cela limite nos options. Mais le web m'intéresse énormément et je trouve que le service qui y est proposé est souvent une véritable valeur ajoutée. S'il me restait dix ans à gérer le magasin, j'aurais sûrement emprunté la voie de la vente en ligne."

Nouvel exploitant

Avec l'extension vers la librairie, Raf et Moniek ont dû s'éloigner de leur passion: le cinéma. "Nous sommes dans un secteur où nous sommes obligés de nous adapter. Nous avons toujours dû innover et nous cherchons toujours quelque chose de nouveau pour élargir notre assortiment. Aujourd'hui, le vaporstore se porte très bien, mais il n'est pas certain que cela durera encore 10 ans. Au bout d'un moment, on s'épuise. Nous sommes maintenant à un point où nous fonctionnons de manière très rentable." C'est dans cette optique que Raf et Moniek ont décidé qu'il était temps de céder la boutique. Et ils peuvent le faire l'esprit serein. "Stefaan Destoop est un de nos collègues qui dirige une vidéothèque/magasin de divertissement à Waregem. Nous le connaissons via le secteur de la vape mais sachant que lui-même s'accroche encore très fort à sa vidéothèque, c'est avec une grande tranquillité d'esprit que nous lui passerons le relais ici."