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LA PERTINENCE technologiQUe DU journalisme MISE A MAL

CHRONIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE

Column Ferre Beyens: "Digitale ontgifting"

Des journalistes qui continuent à se conformer docilement aux "oukazes" de l'orthodoxie verte? Au sein de notre propre profession, nous voyons de plus en plus de "reporters" suivre sans esprit critique les ordres de l'absurdité verte. Ils ne manifestent guère d'intérêt pour la technologie. Ainsi, même dans la littérature professionnelle, nous voyons des reportages dans lesquels chaque aspect techniquement important est sapé de manière flagrante. Dans notre secteur, cela a sans aucun doute conduit à une érosion du journalisme automobile et - ce qui n'est pas rare - à des écrits technologiquement misérables. Jusqu'à des copies qui intéressent encore moins de professionnels de l'automobile que le nombre de personnes qui lisent le mode d'emploi d'une bouteille de shampoing ou d'un tube de dentifrice.

"Des messages médiatiques qui illustrent un douloureux manque de réalisme technologique"

Les articles sur l'automobile complétés par des "fiches techniques" (ou ce qui peut encore en tenir lieu) sont un exemple typique de l'érosion de la pertinence technologique. Il existe encore des rédactions qui prennent la fiche technique au sérieux et qui, dans la mesure du possible, la complètent. La grande majorité d'entre elles, cependant, publie cet addendum technique d'une manière qui ne fait que démontrer une faiblesse irrévocable en matière de connaissances techniques.

Les choses sont également allées de mal en pis en ce qui concerne les explications techniques dans les médias. À quoi peut-on attribuer l'effondrement technologique évoqué? Il a déjà été souligné ici que, lors de la présentation de nouveaux modèles, l'ingénieur en charge du développement a cédé la place à des spécialistes du marketing plus volubiles qui diffusent des messages médiatiques, fondés sur des sables mouvants environnementaux. Des missions où le réalisme technologique fait cruellement défaut. Sans parler des communiqués de presse qui  nous abreuvent au quotidien. À l'exception de quelques exemples, ils regorgent d'une terminologie marketing choquante qui manque surtout d'informations journalistiques utiles et techniquement importantes.

La combinaison désastreuse d'une saisie de données (technologiquement) inadéquate et d'un manque d'intérêt pour la technique. Vous le ressentez de façon inconsciente: lors des présentations à la presse devant le gratin de notre patriotique journalisme automobile, toute l'attention disparaît dès que - exceptionnellement - l'accent est mis sur la technologie. Le désintérêt pour la technique est manifeste. S'agit-il d'un désintérêt? Ou est-ce de l'incompétence technique? Quoi qu'il en soit, l'écart entre ce qui parvient encore à la (majorité des) journalistes automobiles et l'attention accordée à l'importance de la technologie est devenu colossal.

Bien entendu, le scribe automobile indifférent à la technologie est plus facile à tromper. On peut (par exemple) continuer à faire croire à ceux qui ne sont pas au fait de la technologie que les VE nous absoudront effectivement de tous nospéchés en matière de CO2. Il suffit d'un peu d'éducation technique pour réfuter ce stromperies sur le CO2. Tout comme il suffit d'un peu de raisonnement technique pour remettre en question la 45% des émissions de CO2 imposée par l'UE au secteur du transport routier d'ici à 2030. Bon nombre de "gratte-papiers" ne comprennent pas que pour atteindre cet objectif, plus de 400.000 nouveaux camions (prétendument) neutres en termes d'émissions doivent être déployés. Pour cela, il faudra également installer 35.000 systèmes de recharge mégawatts (MCS) d'ici 2030. Et qu'est-ce que tout cela produira en fin de compte en termes de réduction des émissions de CO2? Ou encore, comme le regretté enseignant, expert en automobile, collègue et ami Mark Pecqueur, récemment décédé, l'a exprimé dans sa dernière chronique avec une précision sans faille : combien de ménages peuvent être approvisionnés en énergie électrique avec le courant nécessaire pour alimenter en 10 minutes un véhicule électrique conçu avec une batterie puissante et ayant l'autonomie d'un moteur diesel moderne?

Si un journaliste culinaire a besoin de connaître la différence entre le riz et les spaghettis, le journalisme automobile dominé par l'électrification n'a-t-il pas droit à des reportages qui (peuvent) faire la distinction entre le courant alternatif et le courant continu? Dans le domaine du journalisme automobile en particulier, il est temps que la raison et le réalisme l'emportent à nouveau. Avec une interprétation et une description expertes des nouveautés techniquement significatives qui, à terme, contribueront à résoudre les problèmes énergétiques actuels. Par exemple, avec des explications techniques essentielles sur les nouveaux moteurs électriques à venir, plus puissants, plus compacts et moins gourmands en énergie? Plus respectueux de l'environnement, d'ailleurs, car moins gourmands en terres rares.

Expliquer une telle nouveauté, c'est connaître les techniques du moteur électrique et - plus concrètement dans ce cas - savoir faire la différence entre l'électromagnétisme PSM ou EESM. Le nouveau moteur électrique dont il est question a été développé par Renault et Valeo. Le premier, un pionnier de l'électrification des voitures et leader du marché des moteurs électriques synchrones à rotor bobiné. Il ne s'agit pas d'un moteur magnétique permanent (PSM), mais d'un EESM (Electrically Excited Synchronous), c'est-à-dire un moteur synchrone à excitation électrique. Dans une nouvelle génération de moteurs EESM, Renault fera tourner ses rotors bobinés dans des stators Valeo. Ces stators seront "enroulés" selon la méthode de l'épingle à cheveux déjà utilisée par Valeo. Les fils de cuivre ronds conventionnels ont été remplacés par une pile de plaques de cuivre plates, mutuellement isolées et en forme de U (épingle à cheveux). Ces piles s'adaptent parfaitement à la géométrie de la fente du stator, ce qui permet un remplissage idéal de la fente. Avec une valeur ajoutée électromagnétique - technologiquement prouvable -, une plus grande puissance, une consommation d'électricité plus économique et un assemblage plus compact.

Voilà pour le texte destiné aux professionnels de l'automobile. Sans nuire aux faits techniquement significatifs et dans un souci de réalisme technologique.

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Écrit par Ferre Beyens
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