Plaques ondulées: pose rapide, peu de soucis

l’application dépasse le cadre de l’étable et de l’atelier

Les plaques ondulées caractéristiques ont été évincées ces dernières années. Deux malentendus en sont à la base: une image négative issue du passé – à cause de l’héritage de l’amiante – et la supposition qu’elles ne peuvent pas être isolées. Toutefois, les plaques ondulées restent un excellent choix comme couverture d’un bon rapport qualité-prix, qui peut être isolée, en outre.

Plaques de fibrociment

Dans les plaques de fibrociment traditionnelles, cela fait longtemps qu’il n’est plus question d’amiante, remplacée par une alternative depuis l’interdiction il y a 20 ans. Aujourd’hui, les plaques sont composées d’un mélange de ciment Portland, de fibres de cellulose, de fibres d’armature, d’eau et de certains additifs qui assurent notamment l’adhérence. Ces ingrédients sont mélangés, puis le mélange est déposé dans la bonne épaisseur sur un rouleau via une machine Hatschek.

Après la réalisation sur mesure et le prérainurage des coins, la plaque est ondulée et comprimée. Ce dernier traitement procure la solidité de la structure. Le prérainurage permet d’éliminer aisément les coins. C’est nécessaire, parce que les plaques se chevauchent dans chaque direction lors de la pose, si bien que quatre épaisseurs de plaque se superposent. Le prérainurage permet d’éliminer deux de ces chevauchements, afin d’obtenir l’épaisseur de plaque souhaitée.

Avantages

Les plaques de fibrociment ont plusieurs propriétés positives: elles sont solides, malgré leur épaisseur minime, sont imperméables, ne souffrent pas de la corrosion et résistent bien aux intempéries. L’atout des plaques ondulées est aussi leur régulation de l’humidité consécutive à l’absorption et la restitution de l’humidité par le matériau fibrociment poreux (le dessous des plaques ondulées n’est pas revêtu).

Applications

Les propriétés citées font que les plaques de fibrociment sont bienvenues dans les bâtiments industriels, les aires de stockage et les grands halls. On produit beaucoup de chaleur et d’humidité dans le stockage des matières premières et dans les étables, certainement dans le secteur agricole. Le refroidissement de l’air chaud (qui contient plus d’humidité que l’air froid) entraîne la formation de conden­sation sur des surfaces plus froides. Lors de l’utilisation du matériau fibrociment, l’humidité est extraite de l’air, répartie à travers la plaque et ensuite restituée progressivement.

Mais il existe des applications où il n’est (plus) être utilisé. Un taux d’humidité trop élevé n’est pas idéal pour ce type de plaques, si bien qu’elles sont moins efficaces dans des applications avec un taux d’humidité élevé en permanence (telles que les piscines et les lavoirs). Elles ne conviennent pas non plus aux applications industrielles dans lesquelles on travaille avec une surpression ou dans lesquelles des acides aboutissent fréquemment dans l’environnement.

 

Pose classique ou pose circulaire

Pose circulaire

Deux systèmes de pose sont appliqués: la pose circulaire et la pose classique. La pose circulaire connaît une facilité de pose plus grande. Pour la pose, il existe une Note d’Information Technique du CSTC (publication n° 225: ‘Toitures avec plaques ondulées de fibres-ciment’).

Dans la pose circulaire, on commence toujours à partir du coin inférieur droit de chaque plan de toit. De cette manière, la direction du vent dominante n’exerce aucune influence, contrairement à la pose classique. En fonction de l’emplacement de la plaque ondulée sur le plan de toit et du sens de la pose, on coupe aucun, un ou deux coins.

Pose classique

L’alignement et la pose via ce système commencent à partir du coin inférieur gauche ou droit du plan de toit, dans le sens opposé du vent. Dans ce système de pose, les coins des plaques sont coupés d’une manière différente. Ici aussi, on coupe aucun, un ou deux angles de la plaque ondulée sur le plan de toit. Les plaques sont placées perpendiculaires aux poutres transversales. En fonction de la largeur du plan de toit, des plaques d’ajustement sont encore nécessaires pour obtenir l’ensemble sur mesure pour le toit. Veillez dans ce cas à ce que la plaque d’ajustement ne soit pas trop petite. La largeur minimale dépend du producteur. Si elle n’est pas atteinte, une rangée de plaques pleines doit être raccourcie.

 

Traitement

La pose de plaques ondulées requiert peu d’investissement dans un matériel supplémentaire. Les différents traitements sont exécutés avec des outils destinés à des matériaux pierreux. Veillez à traiter les plaques de fibro­ciment avec prudence, parce qu’elles sont délicates en cas de traitement brusque.

Nous vous donnons les conseils suivants:

• Utilisez uniquement des scies à rotation lente comme une scie à ruban manuelle ou une scie circulaire
• Si les coins prérainurés ne suffisent pas à obtenir un recouvrement suffisant, les coins peuvent être chanfreinés manuellement, de préférence avec une tenaille ou une scie à ruban manuelle
• Les fixations sont le plus souvent prépercées avec un plus grand diamètre que le fourreau de la fixation. Ceci, pour laisser les plaques bouger et éviter les tensions internes;
• Prépercer se fait de préférence avec une perceuse manuelle munie d’un foret pour pierre à pointe en métal dur
• Enfoncer les fixations se fait de préférence avec une visseuse dotée d’un réglage de profondeur au lieu d’un accouplement sur la résistance ou la puissance

Isoler: attention avec LE pur

Les plaques de fibrociment sont très souvent utilisées dans les bâtiments qui requièrent moins une température intérieure stable. Toutefois, les clients veulent bel et bien placer une isolation sous leurs plaques ondulées dans certains cas. C’est aussi possible, quoiqu’un placement correct soit une première exigence pour obtenir une bonne qualité thermique. Par ailleurs, faites calculer que la portance de la construction soit effectivement suffisante.

Placer une mousse d’isolation directement sur les plaques de fibrociment est exclu, parce que les plaques sont alors fiées. Ceci peut entraîner une trop forte tension interne. Les importantes exigences suivantes sont l’étanchéité à l’air et à la vapeur. C’est pourquoi on doit travailler avec un pare-vapeur. La seule exception est le travail avec une isolation qui est elle-même suffisamment étanche à l’air et à la vapeur.

Si l’ensemble n’est pas étanche à l’air, on risque les problèmes traditionnels: condensation interne, problèmes de courants d’air et trop grande consommation d’énergie. Dans le travail avec des plaques d’isolation étanches à l’air, les joints entre les plaques et entre les plaques et les raccords doivent être parfaitement étanches à l’air; dans le cas de plaques non étanches à l’air, on doit travailler avec un écran étanche à l’air appliqué avec une solidité suffisante. L’application correcte et le dimensionnement des plaques d’isolation dépendent du fabricant. Si aucune isolation n’est appliquée sous les plaques ondulées, on doit prévoir quand même une ventilation suffisante au dessous. Pour le réaliser, les fabricants mettent des accessoires à disposition.

Alternative au fibrociment

Synthétique

Outre les plaques de fibrociment, il existe aujourd’hui diverses plaques ondulées synthétiques. Souvent, elles sont combinées avec des plaques de fibrociment et servent de lanterneau dans des garages ou bâtiments d’usine. Divers matériaux sont disponibles, dont le PVC, le polyester et le polycarbonate sont les plus populaires. Les plaques synthétiques ont en général un prix très avantageux.

Métal

Il existe aussi des exécutions acier ou aluminium, même si nous les voyons nettement moins dans la pratique. Le prix est un peu plus élevé, mais le poids semble souvent aussi un obstacle. Mais elles sont les bienvenues dans des applications avec une surface limitée ou pour les bâtiments architecturaux.

Bitume

Les plaques de bitume sont renforcées de fibres synthétiques. Elles sont utilisées pour les abris de jardin, garages et carports. Leur flexibilité et facilité de pose les rendent surtout idéales pour de petites rénovations.

 

ProblEmes Eventuels avec les plaques ondulEes

Dans des conditions climatiques, le vent, la poussière ou la neige poudreuse peut pénétrer, même si la pose s’est faite dans les règles de l’art. Pour éviter l’infiltration de l’eau, on peut prévoir un plus grand chevauchement des plaques ou on conseille l’utilisation d’un mastic de jointoiement. Une autre solution peut être de prévoir une plus grande pente de toit ou de placer d’abord une sous-toiture drainante, quoique ceci soit contraire à la philosophie de l’efficacité énergétique que promettent les plaques ondulées.

sEcuritE

Quand on marche sur un toit en plaques ondulées, on doit toujours prendre des mesures de sécurité suffisantes et bien pensées en conformité avec les dispositions du RGPT (Règlement Général sur la Protection au Travail), art. 462, 434.7.1 et 434.9.1. Ceci implique notamment de ne jamais marcher directement sur des plaques ondulées. On doit toujours utiliser des surfaces de marche solidement fixées (planches, échelles ou autres équipements similaires).

Nous constatons que les couvreurs sont fort bien au courant en général, mais que les problèmes se situent plutôt chez des entrepreneurs dans d’autres techniques – panneaux solaires, par exemple. Ils n’en sont pas assez au courant. Indépendamment de la sécurité du personnel, un calcul des charges adéquat semble souvent un point difficile. Dans le moindre doute, demandez certainement conseil au bureau d’études ou au producteur!