Chiffres GfK: un recul de 21% en volume dans le monde entier. Mais...
... La comparaison avec 2019 reste toutefois très positive pour la Belgique
Les chiffres mondiaux de GfK pour le premier trimestre 2022 relatifs au secteur du bricolage ne sont pas bons: -21% en volume, -12% en ventes. Néanmoins, la comparaison avec 2019 pour notre pays reste largement positive. Lors d'un webinaire organisé le 2 juin, Kristof Scheys (responsable de l'intelligence du marché chez GfK) et Patrick Vandenbogaerde (directeur général de Brico), entre autres, ont décrit l'évolution du consommateur de bricolage. "Le Belge continue à faire plus de bricolage que jamais".
Toujours de bons chiffres pour la Belgique
Une baisse globale de pas moins de 21% en volume pour le premier trimestre de 2022. Néanmoins, il y a moins de raisons de s'inquiéter que ces chiffres ne le suggèrent à première vue. La perte du chiffre d'affaires mondial ne s'élève qu'à 12%, ce qui est probablement dû principalement à la hausse des prix.
Les chiffres belges montrent une perte similaire des ventes au premier trimestre de 2022: -13%. Si l'on compare avec le premier trimestre de 2019, la dernière année de référence 'normale', on constate tout de même une augmentation des ventes de 16,3%. Nous avons donc derrière nous une période extrêmement anormale, avec des augmentations jamais vues auparavant. Ceux-ci, bien sûr, vont un fausser le rendu global. Les consommateurs belges sont effectivement préoccupés par l'accessibilité financière, mais seuls 12% des Flamands et 8% des Wallons prévoient de dépenser moins pour leur logement. C'est ce que révèle une enquête auprès des consommateurs réalisée par GfK.
Kristof Scheys (Head of Market Intelligence chez GfK): "Les consommateurs belges sont effectivement inquiets, de l'inflation, de la guerre en Ukraine, du changement climatique.... C'est également ce que l'on constate au niveau mondial: pas moins de 71% des personnes interrogées déclarent considérer la durabilité comme une question très importante. Malgré ce pessimisme, peu de personnes envisagent de dépenser moins pour la maison. Nous le constatons également dans la situation financière actuelle des consommateurs. Parmi les familles dont la situation actuelle est ressentie comme étant pire qu'avant, 82% prévoient encore d'acheter des produits de bricolage. Pour les familles dont la situation actuelle est jugée meilleure, il est de 80%. C'est une différence avec le Royaume-Uni: là-bas, les familles les plus aisées prévoient nettement plus de rénovations."
Patrick Vandenbogaerde: "Nous le voyons aussi dans le magasin: ce qui est nécessaire n'est pas remis à plus tard. Les consommateurs viennent un peu moins souvent qu'en 2021, mais toujours plus qu'en 2019. Quand ils viennent, ils dépensent un peu plus. Nous constatons que le segment 'luxe', les salons et les articles de décoration, subit une baisse. Ces produits peineront à égaler le niveau de 2019. Mais les produits techniques comme les panneaux de bois sont toujours autant achetés. Les gens en ont tout simplement besoin."
"Le mythe selon lequel les jeunes sont moins bricoleurs appartient désormais au passé"
"Je reste positif. Les clients font évidemment leurs choix en fonction de leurs moyens financiers. S'ils ne peuvent pas le faire faire, ils le feront eux-mêmes. Nous avons avons balayé le mythe selon lequel les jeunes sont moins bricoleurs. Nous proposons également des cours dans tous nos magasins. Nos académies féminines ont été vendues en une heure, donc les femmes font aussi du bricolage. Nous voulons que les consommateurs soient à nouveau fiers de leur propre travail, et il semble que nous soyons en bonne voie."
Opportunités pour le commerce électronique
Kristof Scheys: "Globalement, nous constatons également que les consommateurs ont modifié leur comportement d'achat: pas moins de 83% le confirment. On constate dans l'évolution des catégories - le jardin reste de loin la plus importante - que la tendance at home reste d'actualité, même si les branches décoratives prennent effectivement un coup dans nos chiffres. Quant à la Belgique, nous voyons un bel avenir pour le 'powered gardening'".
"Nous constatons également que les consommateurs achètent clairement plus en ligne qu'auparavant. Le commerce électronique dans le domaine du bricolage est désormais bien établi en Europe, c'est aux détaillants belges d'en tirer parti. En Belgique aussi, la part en ligne a fortement augmenté, de 5% jusqu'à 12%."
Patrick Vandenbogaerde: "Il y a eu comme un mouvement de panique avec la pandémie de coronavirus quant à la tournure que prendrait le commerce électronique, mais nous sommes passés à la vitesse supérieure et nous sommes maintenant à niveau. Nous sommes passés de 2.500 UGS en ligne à 43.000 UGS. Pourtant, le magasin physique reste notre principale préoccupation. C'est le défi que doit relever notre personnel: les clients ont déjà fait beaucoup de recherches en ligne; nous devons les aider par de nouveaux moyens. Le plus important est que le consommateur choisisse. Nous ne choisissons pas pour eux; nous devons simplement leur proposer les bonnes options."