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Que nous réserve l'année 2022?

Les avis sont partagés sur l'année à venir

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Que nous réserve l'année 2022? Personne n'a de boule de cristal, mais après avoir glané plusieurs 'avis éclairés', on peut tirer une conclusion: les attentes sont très diverses. Ce qui est certain, c'est que les défis de 2021 continueront à susciter des inquiétudes pour 2022, mais que des éléments comme l'obligation de rénovation donneront aussi un nouvel espoir aux secteurs DIY, pro et jardin. 

Des défis permanents

Les secteurs DIY, pro et jardin ont enregistré des performances exceptionnelles en 2020 et 2021. Parviendront-ils à ajouter une troisième année d'or en 2022? Les conversations avec plusieurs 'capitaines d'industrie' montrent qu'il y a certainement des défis à relever.

"Désormais, nous réserverons du temps de production avec les fournisseurs" - Dries Bauwens

Chaîne d'approvisionnement

Ce qui revient chez tout le monde, c'est les problèmes de la chaîne d'approvisionnement, qui sont loin d'être résolus à l'heure actuelle. La disponibilité de certaines marchandises reste un énorme problème, et si vous n'avez pas un produit,  vous ne pouvez pas le vendre. Pour l'instant, les prix des conteneurs restent à un niveau exorbitant, ce qui pousse le secteur de la distribution à rechercher des fournisseurs européens. Daniel Van Cauteren (CEO Menouquin): "Je pense que le bricolage va se normaliser un peu; pour le segment pro, je constate que les carnets de commande sont bien remplis. Ensuite, la disponibilité reste un gros problème. La persistance des prix élevés des conteneurs nous incite à rechercher à nouveau des fournisseurs européens." Dries Bauwens (directeur général d'Asamco): "Nous ne nous contentons plus de négocier des promotions, nous allons réserver du temps de production chez les fournisseurs. On peut se distinguer par des actions, certainement en cette période, mais avec les nombreuses hausses de prix, il n'est pas facile de maintenir l'équilibre entre la valeur du stock et la rotation du stock. En tant que détaillant, on ne peut pas pas continuer à réagir aux augmentations de prix. Lorsque le marché se stabilisera, les fournisseurs devront à nouveau respecter les délais normaux. La méthode de travail actuelle n'est pas la nouvelle norme. De manière générale, nous nous attendons à une croissance, mais pas aussi forte que l'année dernière."

Daniel Van Cauteren
Daniel Van Cauteren (CEO Menouquin): "La disponibilité reste un problème majeur"

Dirk Ballekens (directeur de l'Association belge des jardineries): "Je ne m'attends pas à un retour des faibles tarifs de transport. Je pense que l'époque où nous obtenions des choses bon marché provenant du bout du monde est révolue. Je n'ai pas non plus l'impression que l'énergie va devenir moins chère. D'autre part, si les différences de prix sont devenues si faible, c'est le bon moment pour ramener la production ici. Cela créera une nouvelle prospérité chez nous."

"Avec le prix des conteneurs, les fournisseurs européens deviennent beaucoup plus attractifs" - Daniel Van Cauteren

Patrick Vandenbogaerde
Patrick Vandenbogaerde (directeur général de Brico): "La question est de savoir à quel niveau de prix le client va abandonner"

Augmentation des prix

Avec les difficultés persistantes de la chaîne d'approvisionnement, les augmentations de prix sont également de nouveau au rendez-vous. "La question est de savoir à quel niveau de prix le client va abandonner", déclare Patrick Vandenbogaerde (directeur général de Brico). "C'est quelque chose que l'on n'apprend qu'avec l'expérience. L'OSB, par exemple, est passé de 9 à 28 euros par panneau. Nous avons alors vu les ventes chuter. Lorsque nous avons ensuite pu descendre à 19 euros, la demande a recommencé à augmenter. Nous pouvons assez bien estimer les augmentations de coûts: énergie, assurances, salaires - tout cela est c'est gérable. Mais il devient difficile d'estimer quelle sera l'élasticité dans un marché inflationniste. Nous ne sommes pas habitués à ces hausses de prix. Au contraire, les prix ont baissé ces dernières années, grâce à l'efficacité accrue des usines."

"En 2021, nous avons connu une année exceptionnelle pour le secteur du jardinage, malgré la météo" - Dirk Ballekens

Les hausses de prix ne se limitent pas au secteur du bricolage. "Pour le client, les prix des denrées alimentaires, les coûts de l'énergie, les loyers et les prix des logements augmentent également... Sur quoi le client va-t-il économiser?" Cette préoccupation est partagée par Dirk Ballekens. "L'argent que le consommateur dépense en gaz, il ne peut pas le dépenser dans une jardinerie. L'inflation et les prix des conteneurs rendent les piscines et les poteries sensiblement plus chères. Nous devons mettre cela en balance avec l'intérêt accru pour le jardin. J'estime que, en tant que secteur du jardin, nous avançons par rapport à 2019, mais que l'effet corona est désormais terminé pour nous. Cependant, comme chaque année, tout dépendra de la météo. En 2021, nous avons connu une année exceptionnelle pour le secteur du jardinage, malgré la météo. Maintenant, mon évaluation est plus prudente."

"La question est de savoir à quel niveau de prix le client va abandonner" - Patrick Vandenbogaerde

Retour à la normale?

Tout le monde s'accorde à dire que la période écoulée a été exceptionnelle. Et que cet âge d'or touche à sa fin. Ballekens: "Je pense qu'en ce qui concerne le corona, nous en sommes à un point où, après la vague de l'omicron, qui semble heureusement avoir fait moins de dégâts que ce qu'on ne craignait, nous nous dirigeons vers un printemps et un été relativement normaux. C'est une bonne nouvelle, mais pour les jardineries, cela l'est un peu moins, paradoxalement. En 2020 et 2021, les jardineries avaient le royaume pour elles. Maintenant, toutes sortes de choses reprennent leur cours."

Charlie Baus
Charlie Baus (Directeur ProCoop): "Je pense toujours que l'avenir est plus que prometteur"

Charlie Baus (membre du conseil d'administration de ProCoop): "Nous sortons d'une période de 18 mois où nous avons 'surfé sur les plus hautes vagues', ce qui a été une expérience très agréable pour tout le monde. A la fin de l'année 2021, ce fut un véritable défi que d'établir les budgets. Nous n'avions qu'un seul cadre de référence et c'était 2019. Cependant, je continue de penser que l'avenir est plus que prometteur. Nous devons juste trouver le bon équilibre entre l'euphorie et le bon sens. En 2022, ProCoop va mettre le paquet, avec des concepts de magasins axés sur le service, un positionnement tridimensionnel - ProCoop, Bricks&Tools et Interior Partners - et une coopération avec les fournisseurs basée sur la transparence et les partenariats."

Présence numérique

Une dernière préoccupation concerne la présence numérique du retail DIY, pro et jardin. Dries Bauwens: "D'où vient la plus grande concurrence? De l'étranger et via internet. Nous pouvons nous distinguer des acteurs en ligne par un service et des conseils professionnels, mais le plus grand défi est la présence numérique, surtout depuis la crise du corona. En tant que groupement, nous allons vraiment tirer parti de cette situation pour décharger autant que possible nos membres dans ce domaine. Le train numérique avance rapidement, et ceux qui ne prennent pas de mesures maintenant auront beaucoup de mal à l'avenir." Cela s'applique encore plus au bricolage, affirme Patrick Vandenbogaerde: "Bien sûr, nous continuons à nous concentrer sur nos trois formules de magasins hors ligne - notre remodelage plaît clairement au client - mais l'aspect en ligne s'est énormément développé pour nous depuis la crise du corona. Au début, nous avions quelque 3.000 références en ligne, aujourd'hui 34.000. 'Reserve & Go' est le plus grand succès ici. Le défi pour les fabricants est d'accélérer la gestion des données. Les fabricants gagnants sont ceux qui éliminent le plus de soucis possible pour le détaillant et rendent le flux de données aussi optimal que possible. L'explication sur le site web doit être bonne; la moitié des clients regardent d'abord en ligne. C'est sans aucun doute le plus grand défi."

Dirk Ballekens
Dirk Ballekens (directeur de l'Association belge des jardineries): "Notre plus grand engagement est d'aider les jardineries dans leur approche omnicanale"

Cela vaut aussi pour le jardin, dit Dirk Ballekens. "Nous avons bien réussi, mais les magasins en ligne ont fait encore mieux. Quelques pour cents sont passés de la brique au clic, c'est à nous d'aider les jardineries à rationaliser cette approche omnicanale. Ce sera notre plus grand engagement pour 2022."

plusieurs points positifs

Il y a aussi plusieurs points positifs. Charlie Baus: "Plusieurs éléments font que l'avenir me semble prometteur. Tout d'abord, je pense que le fossé entre les générations a été largement comblé pendant la crise. Aujourd'hui, de nombreux jeunes ont également découvert le bricolage - ils étaient obligés, il n'y avait presque rien d'autre à faire - et ont donc développé des compétences et trouvé du plaisir dans le bricolage. La hausse des prix n'est pas une bonne nouvelle, mais elle incitera peut-être davantage de personnes à effectuer des petits travaux par nécessité. L'aspect générationnel, l'obligation de rénovation et le Green Deal du bricolage sont trois leviers pour une année réussie. C'est à nous d'en tirer profit, avec beaucoup de service, de bons concepts et de bonnes explications."

Le salon peut jouer un rôle encore plus international et rassembler toutes les influences d'Europe - Charlie Baus

En attendant le mois de septembre

Quelles sont les attentes pour le salon DIY, Pro & Garden, qui se tiendra les 5 et 6 septembre 2022? Daniel Van Cauteren: "Il serait intéressant que le salon nous trouve de nouveaux fournisseurs européens. S'approvisionner plus près de chez soi est attrayant, mais pas évident. Nous ne savons pas encore vers où aller en Europe de l'Est. La Turquie est intéressante, mais elle connaît actuellement un gros problème d'inflation." Dries Bauwens: "J'aimerais qu'il y ait un bon équilibre entre les fournisseurs DIY et les fournisseurs professionnels, c'est très intéressant pour nos membres."

Dries Bauwens
Dries Bauwens (directeur général d'Asamco): "J'aimerais voir au salon DIY, Pro & Garden un bon équilibre entre les fournisseurs de bricolage et les fournisseurs professionnels"

Dirk Ballekens: "Le salon reste un forum d'entreprises dont on a grandement besoin. L'importance du contact physique ne peut être surestimée." Charlie Baus: "Pour moi, la période du salon - printemps ou automne - ne fait guère de différence. Le plus important est que le salon remplit un rôle qui fait cruellement défaut à notre secteur: offrir une plateforme de connaissances et jouer un rôle de pionnier. J'applaudis l'initiative Green Deal, ainsi que les diverses interventions sur des sujets d'actualité internationale. En outre, le salon est évidemment un lieu de rencontre pour toutes les parties prenantes, et pas seulement une plateforme de visiteurs avec des exposants. Pour moi, il peut peut même revêtir un rôle plus international et rassembler toutes les influences d'Europe. En tant que secteur, nous avons joué un rôle positif pendant la crise du corona. Continuons à diffuser ce message: notre importance sociale est grande, tant pour les jeunes entrepreneurs que pour les jeunes bricoleurs. DIY, Pro & Garden nous offre une observation à 360° des tenants et aboutissants de notre secteur. Et nous acceptons cette invitation. Peut-être que quelques grandes marques vont se rendre compte qu'il est crucial d'y être présent et de surprendre le secteur du commerce de détail."

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Écrit par Stefan Acke

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