Les dommages au sol peuvent nuire à la productivité

Les points à considérer pour éviter les problèmes ultérieurs avec les sols

Dans les entreprises agroalimentaires, les fissures et les trous dans le sol peuvent revenir plus cher que le coût de leur réparation éventuelle et l'arrêt de production que cela entraîne. C'est notamment le cas si entre-temps des micro-organismes ont eu la possibilité d'y pulluler. Nous allons examiner de plus près les problèmes les plus courants liés aux sols coulés et vous aider à garder une longueur d'avance par rapport aux dommages causés aux sols.

SOLS POUR L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE

Les revêtements de sol dans l'industrie alimentaire doivent toujours être conformes à la norme HACCP (étanchéité aux liquides, résistance et durabilité, facilité d'entretien, plinthes arrondies) et adaptés aux conditions environnantes spécifiques. En outre, ils doivent être installés conformément aux instructions du fabricant. Dans cet article, nous nous concentrons spécifiquement sur les sols coulés.

LOURDes charges

Les sols de production peuvent avoir à supporter beaucoup de choses. Il suffit de penser à la circulation intense des chariots élévateurs, aux températures extrêmes des processus, aux substances corrosives... En outre, le nettoyage régulier et approfondi exigé par ce secteur hautement réglementé met ces sols à l'épreuve. S'ils ne sont pas conçus pour ça, leur intégrité peut être compromise, ce qui peut se manifester sous la forme de trous ou de fissures.

sur quoi baser son choix? 

hygiène

Les irrégularités de la surface du sol, telles que les fissures, les trous, les coutures et les joints, peuvent être plus difficiles à nettoyer et donc nécessiter plus de temps, de ressources et d'énergie. Si le nettoyage n'est pas assez approfondi ou si les dégâts passent inaperçus - par exemple, une fissure dans un endroit difficile à atteindre sous une installation - il risque de survenir un autre problème, qui pourrait être bien plus grave.

Statistiquement, les sols sont plus contaminés microbiologiquement que toute autre surface inerte dans les zones de production. Les micro-organismes peuvent se développer dans les zones irrégulières où être coincés dans des résidus alimentaires. Si, par voie aérienne, ils se retrouvent sur le produit alimentaire transformé, cela entraîne des coûts liés à la perte d'un produit ou d'un lot. Si le produit contaminé passe le contrôle de qualité sans être détecté, il peut même causer des dommages irréparables à la réputation de l'entreprise. Dans le pire des cas, cela peut même conduire à des décès.

Il est donc essentiel que les sols empêchent la prolifération bactérienne entre les nettoyages.

résistance chimique

Les acides, bases et sels organiques, les huiles chaudes, le sang, les solutions de sucre, les lubrifiants et les graisses qui font partie des processus se retrouvent forcément sur le sol et menacent d'endommager sa surface s'il n'est pas suffisamment protégé.

Il faut effectuer un audit complet des risques, avec un inventaire des substances avec lesquelles un sol pourrait entrer en contact

Il faut effectuer un audit complet des risques, avec un inventaire des substances avec lesquelles un sol pourrait entrer en contact. Il faut aussi se faire une idée de la fréquence, du degré et de la température de ce contact. Par exemple, la graisse à température ambiante est assez inerte, mais la graisse chaude est très corrosive. Il est donc crucial de choisir un sol offrant une résistance chimique suffisante aux produits avec lesquels il peut entrer en contact. Les fabricants disposent souvent d'une liste de résistance chimique.

résistance thermique

Dans certaines entreprises agroalimentaires, le sol doit faire face à des températures élevées qui peuvent facilement dépasser les 100°C. Une charge thermique directe sur la surface - par exemple, les liquides de cuisson et de nettoyage, les cuiseurs à vapeur, les chariots de four, etc. - est beaucoup plus agressive pour le sol que la chaleur 'sèche' d'une pièce chauffée et peut entraîner des chocs thermiques.

Si un sol est soudain localement exposé à des températures beaucoup plus élevées ou plus basses, il peut se détacher et se fissurer

En outre, le sol se dilate et se contracte plus rapidement par rapport au support en raison des différences de température soudaines, ce qui peut provoquer des fissures et/ou des cloques, voire la séparation complète du sol coulé de son support. Ces problèmes peuvent être évités en choisissant un sol résistant à ces chocs thermiques. Il est donc important d'en discuter au préalable avec le fabricant et l'installateur du système de sol.

sécurité

Dans les zones humides ou dans les zones où l'on manipule des poudres, des graisses ou des huiles, il existe un risque de glissement. La plupart des sols coulés peuvent être munis d'une finition antidérapante, mais plus la surface est brute, plus elle est difficile à nettoyer. Dans les zones où la propriété antidérapante et la facilité de nettoyage sont toutes deux cruciales, il faudra trouver un compromis.

Points d'attention avant l'installation

Une surface bien préparée est cruciale pour un sol de production bactériostatique de qualité. Les aspects suivants sont donc extrêmement importants:

• Le support est-il adapté à un sol coulé et offre-t-il une résistance suffisante à la traction et à la compression?
• Chaque support nécessite une préparation. Pour les supports liés au ciment, la préparation mécanique doit mettre à nu les granulats (charges) du béton ou la chape (grenaillage, etc.).
• Les dilatations et les joints de construction ont-ils été respectés?
• A-t-on prévu une pente suffisante?
• A-t-on prévu des rainures d'ancrage (systèmes en ciment PU)?

Pare-vapeur

En l'absence de pare-vapeur, une trop grande quantité de vapeur d'eau peut migrer vers le haut à travers la dalle de béton poreuse après la pose du sol coulé, ce qui risque d'entraîner la formation de cloques ou le détachement du sol posé dessus. 

Il est donc important de déterminer au préalable la migration de l'humidité ou la pression de vapeur. Il existe des moyens de traiter le support en béton, comme l'application préalable d'une membrane chimique résistante à l'humidité ou le choix d'un système suffisamment perméable à la vapeur pour contrer l'accumulation de la pression de vapeur.

Toutes les informations à ce sujet se trouvent dans la nouvelle directive du CSTC, 'NIT 277 Code de bonne pratique pour la mise en oeuvre des revêtements de sol à base de résine réactive', qui remplace la NIT 216.

drainage

Dans tous les cas, il est essentiel de prévoir une surface inclinée (1,5-2%) avant d'installer le revêtement de sol afin que l'eau qui arrive sur le sol puisse facilement trouver son chemin vers le système de drainage. Dès la phase de construction, une attention particulière doit être accordée aux positions des siphons de sol et des caniveaux de drainage, et il faut bien réfléchir aux débits requis pour l'eau de traitement et de nettoyage. Des recherches indépendantes montrent que jusqu'à 70% des bactéries Listeria présentes dans un environnement de production se situent dans le caniveau d'évacuation. Des systèmes de drainage mal conçus augmentent le risque de contamination croisée et les coûts de nettoyage et d'entretien récurrents. Dans le pire des cas, ils peuvent entraîner une intoxication alimentaire, la fermeture de l'établissement, voire la fermeture de l'entreprise.

Certains fabricants proposent aujourd'hui des produits conçus selon les principes de conception hygiénique de l'EHEDG (European Hygienic Engineering and Design Group). Les principales caractéristiques de conception comprennent une fonction inclinée profilée, des coins arrondis avec un rayon minimal de 3 mm et des pièges à odeurs conçus de manière hygiénique. La conception spécifique du bord de remplissage assure une transition stable et durable entre l'évacuation et le sol environnant, de sorte que l'ensemble du système de drainage contribue à minimiser le risque de développement bactérien.

 

joints et points d'arrivée

D'autres maillons faibles d'un sol sont les joints de dilatation et de contrôle et les points d'extrémité au niveau des ouvertures de porte ou des installations de production de chaleur ou autres équipements fixes. Ces détails de construction doivent être identifiés avant l'installation afin d'éviter la fissuration ou la séparation de la surface du support.

Il est préférable de réaliser les joints de dilatation et de contrôle après la pose du sol coulé. De plus, les points d'extrémité doivent être fixés pour éviter que le sol ne se soulève.

Le fabricant du sol et du système d'évacuation peut aider le constructeur et le concepteur en leur donnant les conseils nécessaires, notamment en ce qui concerne les possibilités d'extensions futures, où la continuité hygiénique est importante.

POINTS d'attention après l'INSTALLATION

Une routine de nettoyage et d'entretien efficace est nécessaire pour préserver l'apparence et les autres propriétés du sol coulé, et bien sûr pour minimiser le risque de contamination microbienne.

 

En général, on recommande de maintenir les sols en résine synthétique secs entre les nettoyages, si possible à un faible taux d'humidité relative. Les sols coulés résistent à la plupart des produits de nettoyage courants, à condition qu'ils soient appliqués conformément aux instructions du fabricant.

Un petit test dans un endroit peu visible est en tout cas une bonne mesure de précaution avant d'inclure un nouveau produit dans la routine de nettoyage. Cette routine doit également préciser l'équipement utilisé, le type de produit de nettoyage ainsi que la fréquence et les températures de nettoyage.

Avec la coopération de: ACO SA, Devafloor SPRL, Master Builders Solutions SA, Sika Belgium SA