PRÉPARATION ET APPLICATION DU BADIGEON
L'analyse du support est essentielle
La préparation et l’analyse du support en faisant partie sont essentielles pour le badigeonnage. Il est important de savoir ce que le client et/ou maître d’œuvre attend exactement. Il n’y a, en effet, pas de règle concernant ce qu’implique exactement une finition au badigeon.
DISCUSSION APPROFONDIE ET FICHE TECHNIQUE
Certaines personnes définissent le badigeonnage comme la finition avec une peinture chargée. D’autres ne sont pas d’accord et considèrent la finition avec du mortier ou du ciment comme le badigeonnage correct. Il est, autrement dit, important de tout discuter en détail au préalable. La fiche technique d’un produit peut bien sûr être utilisée comme base lors du choix du système le plus adéquat. Lisez aussi toujours cette fiche technique avant de vous mettre au travail, afin que le produit soit utilisé et appliqué correctement.
MATIÈRE ORGANIQUE
Un support endommagé doit évidemment d’abord être réparé, avant de pouvoir commencer. Il faut regarder l’ampleur exacte des dégâts: s’agit-il de briques cassées par le gel? De joints ayant disparu? D’instabilité dans le support? Dès les dégâts réparés, le support doit être nettoyé. Cela est possible avec un nettoyeur haute pression. Si de la matière organique est retrouvée sur le support, il vaut mieux utiliser un produit fongicide pour s’en débarrasser. Pour le reste, la préparation du badigeonnage reste pareille aux préparations classiques de la plupart des travaux de peinture (de façade). Le support doit en d’autres termes être propre et exempt de graisses, il doit également être suffisamment déshydraté (p.ex. humidité croissante du sol), les parties se détachant doivent d’abord être éliminées et les joints se détachant ou les fissures doivent d’abord être réparés. Les couches de peinture anciennes et mauvaises doivent aussi être éliminées complètement, sauf si un apprêt adéquat est d’abord appliqué, sur lequel le badigeon pourra adhérer.
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FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
Un des facteurs dont il faut également tenir compte pour l’application du badigeon, est l’environnement dans lequel on travaille. Dans un environnement côtier, on retrouve ainsi une concentration plus élevée de sel et le vent entraîne du sable, ayant un effet abrasif sur la façade. Il est conseillé d’utiliser alors un produit à liant acrylique, car un tel produit est assez élastique et tenace, et tiendra donc plus longtemps. Des sels ne doivent pas se retrouver sous l’acrylate, car ils s’y cristalliseront et entraîneront le détachement du film de peinture. La peinture silane hybride offre ici aussi une bonne solution. Dans un environnement boisé, il y a plus d’ombre. Il y aura de ce fait (surtout au printemps et à l’automne) de la condensation sur la façade, qui ne pourra pas s’évaporer assez rapidement. Il vaut p.ex. mieux opter ici pour un produit luttant contre le verdissement accéléré. Autre exemple: une région avec beaucoup de pollution, p.ex. un zoning industriel. Dans ce cas, on utilise idéalement un produit auquel la saleté adhérera moins facilement. Cela est possible en travaillant p.ex. avec des fibres dans la structure de surface. La saleté peut ainsi être entraînée par la pluie. Une autre solution consiste en une imprégnation incolore hydrofuge et/ou antigraisse. De cette façon, le badigeon devient pour ainsi dire autonettoyant. Certains fabricants obtiennent de tels produits à l’aide de biocides. D’autres emploient la nanotechnologie et d’autres encore, des techniques inspirées de la nature, p.ex. la feuille de lotus.
APPLICATION
FAÇADE NEUVE VERSUS ANCIENNE
S’il s’agit d’une façade neuve ou que la brique de parement et le joint sont encore parfaitement intacts et qu’il n’y a donc pas encore de dommages causés par le gel ou autres, le badigeonnage aura une fonction purement décorative et esthétique. On peut alors travailler avec un système à couche fine, p.ex. deux couches avec un système à pot unique. S’il s’agit en revanche d’une configuration de façade vieillie avec des joints usés ou qu’il y a un farinage et/ou des dégâts dus au gel, il vaut mieux utiliser du mortier. Une épaisseur de couche plus grosse peut ainsi, en effet, être réalisée, elle ne s’affaissera pas et les petites fissures ou joints usés pourront déjà être comblés en partie avec la première couche de badigeon. La couche suivante camouflera ces défauts et donc la structure du support. La distinction entre le joint et la brique s’estompera un peu, mais on obtient une finition avec un effet rayé dans le badigeon.
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SUPPORT
Les supports absorbants minéraux comme la brique, le béton pur, certains plâtres, etc. conviennent pour badigeonner. L’homogénéité du support est importante aussi. Les supports homogènes ont, en effet, une absorption homogène, comme la maçonnerie constituée d’un seul type de brique et de mortier de jointoiement. Les supports absorbant de manière non homogène peuvent présenter différentes nuances de couleur, une fois le mur sec. Lors du badigeonnage, le support est humidifié afin de faciliter l’application et d’éviter que la chaux brûle. Ce, surtout en cas de supports très absorbants, de températures plus élevées ou de vent violent. Cette humidification doit être homogène et le support ne doit surtout pas être saturé d’humidité. Si le support est trop sec ou que l’épaisseur de couche de badigeon est trop grosse, des fissures de retrait peuvent apparaître.
APPRÊT
Dans le cas des versions à mortier d’un badigeon, on utilise peu un apprêt. S’il s’agit cependant de peintures au quartz ou de crépi, il faut tenir compte de l’absorption du support. Elle variera p.ex. entre le joint et la brique. Afin de garantir une bonne adhérence et une absorption uniforme, il est alors conseillé d’utiliser un apprêt adéquat.
POMPE À VIS OU AIRLESS
Ici, il faut à nouveau faire la distinction entre le badigeonnage avec un mortier à grain fin et l’application d’une peinture de façade chargée avec un granulat minéral, p.ex. du sable de quartz. Dans les deux cas, il s’agit d’une matière plus lourde qu’une peinture classique. Il vaut donc mieux travailler avec un pinceau rectangulaire. Le problème ici, c’est toutefois que plus le bras de l’exécutant est fatigué, plus la couche appliquée devient généralement fine. Ce, alors que l’épaisseur de couche doit être pareille partout. C’est pourquoi il est recommandé de travailler avec une pompe à vis dans le cas d’un mortier et avec une machine à pulvérisation de peinture airless dans le cas d’une peinture, à condition que le grain dans la peinture ne soit pas trop gros. Sinon, la machine sera obstruée. Ensuite, la structure souhaitée d’un système de badigeon peut toujours être réalisée en traitant la surface avec un pinceau rectangulaire.
SYSTÈME MULTICOUCHE
Dans le cas d’une peinture chargée, on peut suivre la même méthode que pour une peinture de façade classique. Si on travaille avec un mortier, il vaut mieux l’appliquer du haut vers le bas ou latéralement. Le temps ouvert du mortier est plus long que celui de la peinture. Il y a donc moins de risques de reprises et de formation de taches et/ou de zones. Ce qu’on fait souvent aujourd’hui, c’est appliquer d’abord une couche de mortier, qui est ensuite finie avec une peinture minérale. On obtient ainsi un système multicouche améliorant considérablement la durabilité du système.
TENDANCE
Avant, les bâtiments étaient souvent badigeonnés complètement et de manière uniforme, mais aujourd’hui, on fait preuve de plus d’originalité avec les matériaux. Parfois, seule une partie d’une maison est ainsi badigeonnée et une autre partie est finie avec un autre produit, p.ex. du bois. Les badigeons sont surtout utilisés pour finir des façades et ont donc principalement une utilité fonctionnelle, mais ils peuvent également être utilisés comme élément décoratif. Ce, à l’intérieur, p.ex. pour un mur d’accent, comme à l’extérieur. Cela donne des bâtiments et des finitions moins homogènes et le badigeon devient un élément de la finition dans sa totalité.