MODE ET ERGONOMIE, DEUX SOLIDES ATOUTS
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Les possibilités dans les chaussures de securité
Un chantier regorge de dangers pour les pieds. Les chaussures de sécurité sont dès lors fort répandues, avec raison. Mais celui qui travaille huit heures par jour sur un chantier impose une sollicitation importante à ses pieds. Les chaussures de sécurité doivent donc protéger des risques propres à un chantier et protéger les pieds de façon optimale. Cela semble du moins la future tendance. Par ailleurs, les chaussures de sécurité ressemblent de plus en plus aux chaussures de loisirs. Car celui qui se sent bien dans ses chaussures peut mieux se concentrer sur le travail. Et celui qui se sent bien est fidèle à l'entreprise.
DANGERS POSSIBLES
Pour la plupart des activités de construction, le port d'une chaussure de sécurité n'est pas un must mais une obligation légale. Sur un chantier, vos collaborateurs courent constamment le risque de blessures aux pieds. Ceci est lié à la nature des activités. Mais même si celles-ci ne comportent aucun risque, le travailleur doit encore se déplacer dans un environnementoù le risque de blessures aux pieds est réel. Avant que l'employeur puisse adopter une protection adéquate, il doit bien entendu tout faire pour exclure ces dangers. Ces dangers, pourtant encore présents, doivent être traités dans une analyse des risques, afin de pouvoir choisir la bonne protection efficace.
Les risques sont scindés en cinq catégories:
- risques mécaniques: chutes d'objets, présence d'objets pointus ou tranchants, risque de foulure causée par un support inégal, risques de glissade, chute et choc sur le talon, …;
- risques électriques et risques d'explosion;
- risques thermiques: travail dans le froid ou la chaleur, froid ou chaleur de contact, particules métalliques fondues ou particules brûlantes qui voltigent;
- risques chimiques et biologiques;
- risques consécutifs aux travaux dans un
- environnement humide.
OBLIGATION LEGALE POUR L'EMPLOYEUR
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Après que les risques sont identifiés et que toutes les mesures de précaution sont prises, on passe au crible les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires sur le chantier. Les chaussures de sécurité en font partie. L'employeur est obligé de les mettre gratuitement à disposition de ses collaborateurs et se charge aussi de l'entretien. De plus, il doit former ses ouvriers et les informer du bon usage de tous les EPI, et donc aussi des chaussures de sécurité. En principe, le choix des EPI utilisés est libre. Mais ils doivent satisfaire à certaines exigences: être adaptés aux risques, répondre aux conditions en vigueur sur l'atelier, correspondre aux exigences relatives à l'ergonomie, au confort et à la santé du travailleur, convenir au porteur et être harmonisés si plusieurs EPI sont utilisés en même temps. Le port de chaussures de sécurité est conseillé dans chaque situation sur le chantier, mais est même obligatoire pour les travailleurs suivants selon l'annexe II-4 de l'Arrêté Royaldu 13 juin 2005 relatif à l'utilisation des équipements de protection individuelle:
- les travailleurs mis au travail dans les égouts, fosses, caves, puits d'eau souterraine, puits d'eau de pluie, cuves, récipients collecteurs, étangs, cours d'eau et tout autre endroit où se trouvent des liquides ou de la boue
- les travailleurs engagés dans des travaux qui entraînent le déversement ou l'écoulement de liquides pouvant occasionner des pieds mouillés, comme dans les arrière-cuisine et les lavoirs;
- les travailleurs susceptibles de souiller leurs pieds avec des substances toxiques, corrosives ou irritantes;
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- les travailleurs qui courent le risque de souiller leurs pieds par des substances organiques putrescibles ou par des détritus;
- les travailleurs mis au travail dans des chambres frigorifiques;
- les travailleurs qui sont habituellement engagés dans le traitement de lourdes pièces dont la chute est de nature à blesser les pieds portent des chaussures à bouts renforcés qui offrent une résistance suffisante;
- les travailleurs engagés dans la démolition de bâtiments, le coffrage et décoffrage d'ouvrages de béton, les ferrailleurs, les ferronniers de bâtiment, ainsi que les autres travailleurs engagés sur les chantiers et exposés d'ordinaire aux blessures aux pieds causées par des clous saillants ou des objets pointus portent des chaussures à semelles renforcées.
REPARTITION DES CHAUSSURES
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Les chaussures sont réparties selon le degré de protection qu'elles offrent, les matériaux qui les composent et la forme. En ce qui concerne le degré de protection, il est question de chaussures de sécurité quand les chaussures sont pourvues d'un nez en acier qui résiste à un impact de 200 J, ce qui correspond à la chute d'une masse de 20 kg d'une hauteur d'un mètre sur les chaussures. Elles portent la lettre 'S' en guise de marquage. Par ailleurs, il existe des chaussures de protection marquées de la lettre 'P'. Celles-ci ont un nez en acier qui résiste à un impact de 100 J. Les chaussures de travail ordinaires ne sont pas pourvues d'un nez en acier. En raison de la nature des travaux, le secteur de la construction ne jure que par les chaussures de sécurité. Ceci jouit aujourd'hui d'une excellente prise de conscience. Employeurs et travailleurs sont conscients des dangers sur le chantier et des avantages que procurent ces chaussures de sécurité. Le port de chaussures de sécurité est aussi bien suivi. Dans le secteur de la construction, il est aussi préconisé de porter des chaussures de sécurité hautes. En effet, celles-ci offriront une meilleure protection contre les déversements. Des éléments protecteurs supplémentaires peuvent être ajoutés aux chaussures: semelle impénétrable, talon qui amortit les chocs, semelle antidérapante, semelle antistatique, semelle isolante, semelle résistant à la chaleur et au froid, tige et semelle étanches à l'eau, … Ceci est aussi indiqué dans le marquage. Les lettres 'S' et 'P' peuvent être suivies par des lettres (voir encadré) ou des chiffres:
- 1: caractéristiques de base + fermeture à l'arrière, propriétés antistatiques, absorption de l'énergie dans le talon;
- 2: comme 1 + étanche à l'eau;
- 3: comme 2 + semelle antiperforation, semelle avec talon;
- 4: (polymères naturels et synthétiques): propriétés antistatiques, absorption de l'énergie dans le talon;
- 5: (polymères naturels et synthétiques): comme 4 + semelle antiperforation, semelle avec talon.
Les chaussures S3 sont à peu près le standard sur les chantiers. Elles protègent les doigts de pied quand par exemple un outil tombe sur le sol. Elles dévient la pression quand le pied de quelqu'un heurte quelque chose par accident. La semelle profilée et stable offre une bonne adhérence sur supports inégaux et protège contre les blessures douloureuses sur la plante des pieds, quand on marche sur des pierres ou autres objets tranchants. Le matériau pour chaussures de la classe de sécurité S3 doit en outre être insensible à l'huile, aux acides, à l'essence et aux graisses.
L'ERGONOMIE EST PARTICULIEREMENT IMPORTANTE
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Etant donné que le travailleur porte ses chaussures au moins huit heures par jour, il est important que les chaussures soient adaptées à ses pieds. Il ressort de vingt ans de recherche aux Pays-Bas et en Scandinavie que 53% des utilisateurs de chaussures de sécurité rencontrent des problèmes de pied, genou et jambe dans une moindre ou large mesure. La cause principale réside dans des chaussures 'incorrectes'.
Car quand les pieds sont mal sollcités, ceci entraîne la déformation systématique du pied mais fera aussi ressentir l'impact dans le reste du corps. Ceci est un problème encore méconnu parce que d'une part il existe une grande différence de qualité dans les chaussures de sécurité et que d'autre part les problèmes ne se manifestent qu'à long terme. Les principales différences entre les pieds résident dans la largeur, le déroulé du pied, la hauteur du cou-de-pied, la sollicitation et le dégagement de chaleur. Le point de départ consiste à donner aux pieds la liberté de bouger naturellement. Une mesure individuelle correcte des pieds est très importante.
Ceci va de pair avec le choix de chaussures de sécurité, semelles intérieures et chaussettes adaptées. Différents fabricants de chaussures de sécurité proposent dès lors des chaussures à la mesure du travailleur individuel. Les chaussettes sont un second point d'attention pour l'ergonomie. Elles doivent veiller à une bonne évacuation de l'humidité dans la chaussure tout en offrant la bonne protection. Aujourd'hui, l'employeur et le travailleur y accordent encore peu d'attention.
Néanmoins,ceci peut faire une grande différence dans le confort qu'expérimente le collaborateur dans le port des chaussures de sécurité. Ici aussi, les fabricants proposent les solutions requises.
TENDANCE VERS LOOK PLUS MODE
L'aspect d'une chaussure de sécurité est de plus en plus important. Plus une chaussure de sécurité séduit un collaborateur, plus elle sera portée. Ceci rend l'obligation plus agréable. Entre-temps, il existe tout un éventail de chaussures de sécurité qui se différencient à peine des chaussures de loisirs. Cuir ou matière synthétique multicolore, lacets marquants, forme fuselée, ...
Quiconque se sent bien dans ses chaussures peut mieux se concentrer sur le travail et trébuchera bien moins souvent par inattention. Des chaussures de sécurité qualitatives et à la mode contribuent de façon importante à la protection de la santé au travail et diminuent le risque de blessures au pied et à la jambe.
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Par ailleurs, il peut être intéressant pour un employeur d'envisager une chaussure pour les mois hivernaux (protection contre le froid et l'humidité) et pour les mois estivaux (meilleure ventilation). Si la rotation du personnel n'est pas trop grande dans l'entreprise, ceci n'entraînera pas de supplément, vu que les chaussures s'useront moins vite.
Pour terminer, il existe aussi des chaussures de sécurité S3 pour femmes. Ceci est lié à l'élégance, mais aussi à la forme différente du pied.
Avec la collaboration de Constructiv, Dassy, MEWA & Emma Safety Footwear