De nouveaux additifs rendent le LVT encore plus adapté à un usage commercial

La poudre de pierre ajoute une compacité supplémentaire au noyau

Pour trouver le premier revêtement de sol en vinyle, il faut remonter aux années 1930. Les fabricants ont donc eu le temps de développer et d'améliorer leur offre. Aujourd'hui, on voit apparaître de nouveaux composites aux compositions innovantes qui rendent les revêtements de sol en vinyle encore plus résistants face aux exigences élevées du segment commercial.

Une gamme d'exigences fonctionnelles et esthétiques

Résistance à l'eau, résistance au feu, résistance à l'usure, stabilité dimensionnelle, acoustique, conductivité thermique... la liste des caractéristiques techniques décrivant les performances d'un sol en vinyle est longue. En général, la barre est placée plus haut sur le marché de projets que dans le circuit résidentiel, mais selon l'application, certaines propriétés sont plus importantes que d'autres.

Applications diverses

Un aéroport exige un sol très résistant à l'usure, aux rayures et au feu. Dans l'industrie légère, le sol doit également être résistant aux produits chimiques, et un restaurateur souhaite un sol esthétique qui obtient de bons résultats en termes de résistance au glissement, de réduction du bruit, de résistance aux taches et d'entretien. Dans un hôpital, la principale préoccupation est l'hygiène. On opte alors pour des sols sans joints avec des revêtements antibactériens. Alors que dans les bureaux, c'est l'esthétique, l'insonorisation, la facilité d'entretien et surtout la résistance à l'usure qui sont essentielles, étant donné les déplacements des chaises de bureau.

Classes d'usage des sols

Tous les types de revêtements de sol en vinyle ne se prêtent pas de la même manière à toutes les applications. La variété des exigences techniques possibles est trop grande pour cela. C'est pourquoi les revêtements sont soumis à plusieurs tests. Sur cette base, on détermine une classe d'utilisation conformément à la norme EN ISO 10874. Sa structure est assez simple:

• classes 21–23: usage résidentiel
• classes 31–34: usage commercial
• classes 41–43: usage industriel

Plus on monte haut, plus les exigences deviennent strictes. Les sols de la classe 31 – si on se concentre sur le segment commercial – conviennent à un usage léger, comme les chambres d'hôtel. Dans la classe 33, on trouve des grands bureaux et des magasins. En d'autres termes, une utilisation intensive.

Types et composition des sols en vinyle

Mais d'où viennent les propriétés des sols en vinyle? Pour répondre à cette question, il faut d'abord examiner un peu plus en profondeur les différentes couches qui les composent. Et cela dépend du type de revêtement de sol en vinyle. Nous nous limiterons aux deux principaux types: le vinyle hétérogène en rouleau et les dalles de vinyle de luxe (LVT). Il existe aussi un vinyle en rouleau homogène. Il s'agit d'un produit de niche obtenu en passant une pâte de PVC à la calandre afin de la transformer en feuille. Comme ce type est presque exclusivement utilisé dans le domaine des soins de santé, nous n'en parlerons pas davantage.

Vinyle hétérogène en rouleau

Un sol en vinyle est toujours synonyme de plusieurs couches. Avec le vinyle en rouleau, la couche supérieure est constituée de PVC (0,15 mm à 1 mm d'épaisseur). Les motifs sont imprimés à l'encre sur une nouvelle couche de pâte PVC qui repose sur un support en voile de verre ou en polyester. Au-dessus de l'impression se trouve une couche d'usure transparente qui sert de protection et dans laquelle on applique également une texture. Enfin, la couche supérieure est recouverte d'un vernis fin et transparent pour la résistance aux rayures et l'aspect mat. Tout en dessous, il y a le support. On trouve encore souvent du vinyle en rouleau dans les logements sociaux, les maisons de vacances et les caravanes. Dans les applications résidentielles, donc. D'où la structure souvent très mousseuse du support. Cela crée un contact plus doux et améliore le confort de marche. L'inconvénient est que cela augmente la sensibilité aux enfoncements. Dans les applications commerciales, où cela est un peu moins courant, le support sera donc beaucoup plus compact et la couche d'usure sera plus épaisse.

Dalles vinyle de luxe

La composition des dalles vinyle de luxe est très similaire à celle du vinyle en rouleau, sauf qu'ici, il n'y a pas de support en mousse mais un noyau en PVC (ou en polyester), ce qui rend ce type de revêtement de sol en vinyle beaucoup moins sujet aux enfoncements. Le noyau étant plus stable, les produits sont disponibles individuellement sous forme de lames ou de dalles, contrairement au vinyle classique en rouleau. En général, on préfère ce type de revêtement de sol lorsque la sensibilité à l'impression ou l'installation est importante – et c'est souvent le cas dans les applications commerciales. Au fil des ans, les dalles et les lames LVT ont beaucoup évolué. Au départ, on n'avait qu'une couche supérieure en PVC, une couche décorative et un noyau en PVC. Ensuite, certains fabricants les ont renforcés avec une couche intermédiaire en fibre de verre et la couche d'usure a été complétée par un revêtement en PU. Dans la catégorie LVT, il faut également faire la distinction entre les versions à coller et les versions à encliqueter. 

VINYLE EN ROULEAU VERSUS LVT

La principale différence entre les deux réside dans le format. Le vinyle en rouleau est fabriqué et posé en large bande (de 2 à 5 m), tandis que le LVT est constitué de dalles ou de lames individuelles. Ainsi, le LVT est avantageux en termes de transport et de facilité d'installation, surtout les types à encliqueter. Mais à part ça, comment les deux types se comparent-ils? Voici quatre points importants. 

1. Résistance à l'eau et hygiène. Les deux produits sont intrinsèquement résistants à l'eau en raison du choix du matériau, mais le vinyle en rouleau est sans joint. Le risque d'infiltration d'eau est donc un tout petit peu plus faible.

2. Design et esthétique. En raison du processus de fabrication, le LVT offre plus de liberté dans les formats et les motifs. L'impression décorative haute résolution, associée à un embossage synchrone et à une répétition beaucoup plus faible, confère au LVT un aspect beaucoup plus proche du bois véritable.

3. Budget. Le vinyle en rouleau est généralement moins cher que le LVT. Et il permet d'installer beaucoup plus de m² d'un coup, ce qui peut être un avantage dans les pièces faciles avec peu de coins ou de recoins. En revanche, avec le LVT, vous pouvez enlever le sol et partir avec. Pratique en cas de déménagement.

4. Durabilité. Il est beaucoup plus facile d'utiliser des matériaux recyclés dans le processus de production du LVT. Les produits LVT peuvent également être recyclés par la suite. A cet égard, il est également intéressant de mentionner que le nouveau revêtement de sol SPC ne contient aucun plastifiant nocif.

Composites: WPC, SPC et EPC

En fait, ils font partie des versions à encliqueter les plus récentes de la catégorie LVT, mais comme la composition du noyau diffère considérablement des revêtements de sol traditionnels, nous les traitons séparément. Le noyau des sols LVT contient souvent des matériaux recyclés. Aujourd'hui, de nouveaux éléments sont ajoutés au mélange classique pour améliorer encore la compacité du noyau. Ils aident à faire face aux irrégularités du support, ce qu'on appelle en anglais 'telegraphing'. En fonction des substances ajoutées, on crée ainsi de nouveaux composites. Le WPC contenait autrefois du bois, d'où son nom: Wood Polymer Compound. Mais en raison de problèmes de stabilité et de résistance à l'eau, il a rapidement été dépassé par le SPC, qui signifie Stone Polymer Compound. L'EPC est un dérivé des deux: pour obtenir un produit plus léger, des bulles d'air sont soufflées dans le composite. Bien que l'EPC gagne également en popularité, le SPC est le groupe de produits qui connaît la plus forte croissance aujourd'hui. Dans le SPC, le calcaire broyé constitue une partie essentielle de la composition. Il le rend imperméable (alors que le LVT est imperméable) et rend les lames et les dalles rigides et inflexibles. Cette structure rigide permet au sol de conserver sa forme même si le support n'est pas complètement plat. En raison de leur noyau plus flexible, les sols LVT classiques s'adaptent toujours aux irrégularités du support. Les sols SPC sont également plus résistants aux enfoncements et autres types de dommages. Ils présentent donc certains avantages.

Qu'est-ce qui fait la différence?

Maintenant que vous en savez un peu plus sur la composition d'un sol en vinyle, nous pouvons revenir à notre question: en quoi les types résidentiels diffèrent-ils des types commerciaux? Par exemple, qu'est-ce qui confère à ces derniers une plus grande résistance à l'usure, les plaçant dans une classe d'usage plus élevée et adaptée à un usage commercial? En fait, il s'agit d'une combinaison de facteurs.

Les différentes couches

On ne peut pas désigner une couche spécifique comme étant le facteur déterminant pour une classe d'utilisation. La plus évidente est la couche d'usure. Plus elle est épaisse, plus la résistance à l'usure est élevée. Pour les applications résidentielles, une couche d'usure de 0,2 à 0,3 mm est souvent suffisante, tandis que la norme sur le marché des projets est de 0,55 mm, et il existe des sols avec une couche d'usure encore plus épaisse de 0,7 à même 1 mm. Si l'on considère la résistance à l'enfoncement, c'est le noyau qui joue le rôle principal. Dans les bureaux ou les bibliothèques, pas de support en mousse pour les rouleaux de vinyle, mais un PVC compact et solide. Pour le LVT, on envisage le plus souvent les produits rigides SPC ou EPC. Par rapport au SPC, le WPC est plus souple et donc légèrement plus sensible à l'enfoncement. En revanche, un noyau rigide n'amortit pas aussi bien le son. Pour y remédier, les gens placent souvent une autre couche de mousse sous le support comme une sorte de sous-plancher absorbant les sons.

À encliqueter ou à coller? 

Comme indiqué précédemment, vous pouvez soit coller les dalles et les planches LVT (dryback ou gluedown), soit les encliqueter. Les deux sont clairement des produits distincts.

En ce qui concerne la colle, on utilise généralement une colle de type 1K (polymère MS), ou 2K (PU) en cas d'utilisation intensive, lorsque le sol ne peut vraiment plus se détacher. Il y a aussi les types dits 'peel & stick': un dryback avec un autocollant en dessous.

Dans le segment à encliqueter également, vous avez le choix entre plusieurs options. Pour commencer, il y a les variantes à rainure et languette, où l'assemblage peut être effectué à la fois verticalement et horizontalement. Les systèmes angle-angle en sont un premier type: vous fixez la lame en place en l'enfonçant dans les lames adjacentes, tant sur le côté long que sur le côté court, en l'inclinant. C'est moins facile avec les formats plus longs. Le système le plus récent et le plus facile à installer est l'angle drop, qui consiste à fixer le long côté en l'inclinant tandis que le côté court se clique automatiquement lorsque l'on aplatit la lame. Les systèmes symétriques constituent une autre option. Avec eux, le sens de pose n'a pas d'importance. Vous pouvez travailler à plusieurs et créer des motifs originaux.

Pourquoi s'attarder si longtemps sur la méthode de pose? D'abord parce qu'elle détermine la facilité d'installation. Mais il y a aussi un lien avec l'application: les sols en vinyle destinés à des projets lourds sont généralement collés, car c'est ainsi qu'ils sont reliés au sol porteur. En outre, ils présentent souvent une couche d'usure plus épaisse.

Pose

Bien que chaque produit ait ses propres points d'attention, nous pouvons vous donner quelques conseils généraux:

1. Le collage nécessite une base plane et nivelée. La pose sur un mauvais support, non compressible, est l'une des erreurs les plus courantes.
2. Respectez les instructions d'installation. En particulier avec les planchers flottants et les systèmes à encliqueter, il est très important de suivre les instructions concernant les joints de dilatation au niveau des plinthes et autour des objets solides tels que les tuyaux et les conduits. Les sols exposés au sud, près des fenêtres, peuvent atteindre 50 à 60 °C en été, ce qui entraîne une dilatation du sol. Dans ce contexte, n'oubliez pas non plus de laisser les dalles ou les lames s'acclimater pendant au moins 24 heures.
3. Mesurez la pièce avant de commencer, pour ne pas avoir à poser des dalles trop petites. Prévoyez aussi un mix suffisant. En effet, le revêtement de sol en vinyle est un produit d'imitation et une trop grande répétition entraînera rapidement un aspect peu naturel.
4. Respectez le protocole de chauffage si le revêtement de sol en vinyle est associé à un chauffage par le sol. Il arrive parfois que tout l'étage d'une maison ne soit pas équipé d'un chauffage par le sol. Si c'est le cas, assurez-vous qu'il existe une séparation physique (profil T) entre les zones avec et sans chauffage par le sol. Par ailleurs, les sols en vinyle laissent bien passer la chaleur: l'efficacité du chauffage par le sol sera donc élevée.
5. Enfin, transmettez cette information à vos clients: n'utilisez pas de tapis en caoutchouc ni de meubles avec des pieds ou des patins en caoutchouc. Le PVC et le caoutchouc contiennent tous deux des plastifiants et migrent, ce qui peut provoquer des taches brun-orange impossibles à faire partir.

Avec la collaboration de BerryAlloc, Invictus et Lamett