Grondwerken Eggermont personnalise son matériel roulant

"Mes travailleurs ont leur mot à dire dans l'achat de nouvelles machines"

Simon Eggermont a créé son entreprise, Grondwerken Eggermont, il y a dix ans. Au fil des ans, il a complété son activité par une entreprise de recyclage et une centrale à béton, ce qui lui permet aujourd'hui de produire lui-même une partie de ses matières premières à partir de travaux de démolition. Votre magazine professionnel a eu un entretien éclairant avec un chef d'entreprise qui sait exactement dans quelle direction il avance.

Des débuts comme activité complémentaire

Grondwerken Eggermont se concentre principalement sur les travaux d'infrastructure, de terrassement et de démolition, tant pour les particuliers que pour les professionnels. L'entreprise de Deinze peut également être contactée pour des travaux d'assainissement, d'environnement et de nivellement.

"J'ai créé l'entreprise il y a dix ans", commence le gérant Simon Eggermont par un jeu de mots. "Au début, je posais des allées et des terrasses, principalement pour des particuliers. Dès le départ, c'était avec mon frère. Je faisais le terrassement, il faisait le carrelage ou le pavage. Nous avons tous les deux commencé par une activité complémentaire. Un samedi, je terrassais un terrain, le samedi suivant, il posait une allée. De cette manière, nous nous complétions bien. Malheureusement, j'ai perdu mon frère il y a neuf ans. Nous avions toujours formé un excellent duo, mais du jour au lendemain, je me suis retrouvé seul."

"Au début, je m'occupais surtout du nettoyage de sites pour Alheembouw de Roulers. Mais peu à peu, ils m'ont demandé des devis pour toutes sortes d'autres travaux et c'est ainsi que la machine s'est mise en route."

L'accent est mis sur la construction industrielle

Le travail de Grondwerken Eggermont a depuis longtemps dépassé le cadre des allées et des terrasses. "Actuellement, nous nous concentrons sur la construction industrielle dans un large rayon autour de Deinze. Nous restons à l'écart d'Anvers et de Bruxelles, mais nous sommes souvent actifs sur la côte. Les travaux publics ne sont pas notre activité principale. S'ils sont présents dans la région, nous osons parfois lancer un appel d'offres. Travaux de terrassement, d'égouttage et de démolition, complétés par la construction de parkings: voilà ce dont nous nous occupons principalement. Les supermarchés Lidl et Aldi, par exemple, sont de bons clients."

RE:Eggermont: plus que des travaux de terrassement

Mais Grondwerken Eggermont ne s'arrête pas là. Deux autres entreprises ont vu le jour dans le ventre de l'entreprise initiale d'Eggermont. "L'une d'entre elles, RE:Eggermont, a vu le jour à partir d'un constat simple: nos travaux de démolition nous amenaient beaucoup de matières premières", explique Eggermont.

"Nous voulions les recycler nous-mêmes. C'est pourquoi nous avons créé une entreprise supplémentaire. Cela nous permet de bénéficier d'une situation gagnant-gagnant. En effet, nous pouvons parfaitement utiliser les matières premières recyclées pour nos travaux chez Grondwerken Eggermont."

"La deuxième entreprise est RE:MIX, notre usine de béton. Nous mélangeons les produits recyclés avec de la chaux et du ciment, puis nous utilisons ce mélange pour la pose de margelles, entre autres."

90% de déchets réutilisés

"En fait, nous produisons nous-mêmes une partie de nos matières premières. Nous allons assez loin dans le recyclage des matériaux issus de nos travaux de démolition. J'estime que nous réutilisons environ 90% de nos matériaux de démolition. Cela représente environ 20% des matériaux que nous utilisons effectivement. Il ne s'agit donc pas d'un système complètement fermé. Pour illustrer, nous enlevons tous les clous des poutres en bois. Nous livrons ensuite le produit "nettoyé" à Unilin, qui en fait des panneaux de particules."

"Les gravats de pierre sont concassés par notre propre installation de concassage mobile. Les agrégats sont criblés et le sable de concassage est également entièrement recyclé, tout comme le carton, le béton cellulaire et les plaques de plâtre. Les seuls produits résiduels que nous broyons et éliminons dans un incinérateur sont les déchets mixtes. Seuls les flux de déchets que nous ne pouvons pas séparer sur place sont acheminés vers notre site de Deinze. Le volume des flux de déchets recyclés augmente chaque année."

Grandir avec notre clientèle

Les trois entreprises Eggermont emploient quelque 55 personnes. "Cette croissance s'est toujours faite de manière très organique", explique Eggermont. "Je n'ai jamais eu pour objectif de devenir aussi grand aussi rapidement. Mais la croissance est venue uniquement grâce à mes clients. Ils nous ont toujours donné plus de commandes, nous obligeant en quelque sorte à embaucher du personnel supplémentaire ou à faire des investissements pour continuer à fournir le même service."

Grandir avec les clients est plus facile à dire qu'à faire, car il n'est pas facile de trouver des travailleurs supplémentaires, étant donné les tensions actuelles sur le marché de l'emploi. "Pour l'instant, nous n'avons pas à nous plaindre de notre recherche de personnel", déclare-t-il.

"Lorsque nous publions des offres d'emploi, nous recevons beaucoup de réponses. La raison en est probablement que nous investissons beaucoup dans notre personnel. Ici, ils peuvent travailler avec les machines les plus modernes qui intègrent les dernières technologies. Nous disposons des derniers modèles de camions. En outre, j'attache une grande importance à l'ambiance générale. C'est pourquoi nous n'avons vraiment pas à nous plaindre de la rotation du personnel."

Un équipement moderne = un personnel plus motivé

Investir dans les machines les plus récentes n'est pas seulement un moyen de rester en phase avec les technologies modernes, c'est aussi un argument pour attirer le personnel. "Je remarque que les bons grutiers préfèrent travailler avec les équipements les plus récents. Tout le monde me dit que je suis fou, mais je donne la parole à mes collaborateurs lorsqu'il s'agit d'acheter du matériel. Il y a deux raisons à cela: d'une part, ils achètent une machine qui répond parfaitement aux besoins du personnel qui devra éventuellement travailler avec elle; d'autre part, cela leur fait prendre conscience du coût que cela implique."

"Je constate que cette démarche est très appréciée. Cerise sur le gâteau, je fais également inscrire leur nom sur la porte de la machine, pour qu'elle devienne vraiment "leur" machine. Ils entretiennent cette machine mieux que leur propre femme, pour ainsi dire", ajoute Eggermont en riant.

Un secteur en difficulté

Pourtant, tout n'est pas rose, car chez Eggermont aussi, on remarque que le secteur de la construction traverse une période difficile. "Les fortes augmentations de prix y sont évidemment pour beaucoup. Nous constatons que les clients potentiels sont très prudents et pensent que les prix baisseront à nouveau un jour. Par conséquent, toute entreprise qui souhaite maintenir son personnel en activité pratique des prix très compétitifs avec des marges minimes. Les clients demandent de toute façon plus de devis qu'auparavant et montent les parties les unes contre les autres dans des négociations souvent serrées. Autrefois, le prix et la qualité étaient des critères tout aussi valables l'un que l'autre. Ce n'est plus le cas aujourd'hui."

"Le prix pèse beaucoup plus lourd aujourd'hui. Pour nous, cela signifie que nous devons soumettre davantage d'offres pour maintenir le même volume de travail et que nous devons parfois nous contenter d'une marge bénéficiaire plus faible. Par conséquent, le carnet de commandes reste bien rempli, même si, dans notre secteur, nous ne pouvons nous projeter qu'à cinq mois environ. Notre agenda est comme un accordéon. Parfois, il ne reste que du travail pour un mois, mais la semaine suivante, les commandes arrivent sans problème."

Pas (plus) de navigation intérieure

Le site de Grondwerken Eggermont est situé à proximité de la Lys, qui a d'ailleurs souvent été utilisée pour le transport des matières premières, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.

"Suite à la pandémie, les prix du mazout qui propulsent les bateaux, ont grimpé en flèche. Par conséquent, il n'est plus rentable pour nous d'utiliser la navigation intérieure comme moyen de transport. Envoyer un camion sur la route coûte beaucoup moins cher."

Début de la chaîne

L'un des problèmes qu'Eggermont rencontre souvent dans son secteur est la planification souvent irréaliste envisagée par les clients. "J'ai déjà mentionné que les clients hésitent souvent longtemps avant de se lancer. Mais une fois la décision prise, ils veulent que tout aille très vite. De plus, avec nos travaux de terrassement, nous sommes au tout début du processus de construction. Si nous ne faisons pas notre travail, aucun autre entrepreneur ne peut commencer. C'est pourquoi la pression pour que les choses se fassent rapidement est souvent très forte."

"Dans le même temps, il devient de plus en plus difficile de gagner sa vie en tant qu'entrepreneur. Les clients - même après l'exécution des travaux - ne se pressent pas pour payer leurs factures. J'emploie une personne à temps plein qui ne s'occupe que d'envoyer des rappels et de suivre les paiements. C'est un poste qui ne devrait pas être nécessaire. Il n'est pas rare que nous obtenions ainsi des délais de paiement de 90 jours et plus, alors que nous devons avancer tous les matériaux. Ce n'est pas évident."

"Je fais donc office de banque pour mes clients. De plus, dans notre secteur, il n'est pas courant de travailler avec des avances. Par exemple, nous avons installé une centrale à béton ici. Il s'agissait d'un investissement de 2 millions d'euros. Avant même que la centrale ne soit mise en production, nous avons dû payer 70% de la facture. C'est impensable dans notre secteur."

Deuxième site de recyclage

En l'espace de dix ans, Grondwerken Eggermont est passée de l'activité complémentaire à une PME de 55 travailleurs.

"Idéalement, j'aimerais stabiliser et consolider les activités de terrassement à l'avenir. En effet, ces projets sont très intensifs et exigeants en termes d'appels d'offres et d'investissements. RE:Eggermont existe depuis environ cinq ans. À l'avenir, je souhaite développer ces activités, notamment en ouvrant un deuxième site compatible avec l'actuel à Deinze. Mais le plus important aujourd'hui est de lever le pied pendant un certain temps et de grandir non pas en hauteur mais en largeur, afin de disposer d'une base solide sur laquelle nous pourrons nous construire un avenir stable."