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“Les gens recherchent un contact plus personnel suite a l’epidemie”

Lambrechts Electro se distingue par la qualite de son service

Jan Lambrechts

Rien de tel qu‘une bonne crise, dit-on. En effet, une crise apporte toujours son lot d‘opportunitĂ©s. Pour Jan Lambrechts (Lambrechts Electro), la crise n‘a pas fait que du bien, mais elle a au moins permis de faire le point sur l’organisation. ”Nous avons pu revoir nos procĂ©dures existantes, ce qui nous a certainement rendus plus efficaces. Les ‘achats locaux‘ vont bon train et nos ventes en ligne se portent bien. Nous constatons aussi que les gens sont davantage demandeurs de contacts personnels suite Ă  la crise. Un constat qui s’applique aussi Ă  notre service de rĂ©paration, qui reprĂ©sente le cƓur de notre activitĂ©.”

Les bons cotes de la crise

Comment avez-vous vécu la crise du coronavirus?

Jan Lambrechts: “Comme tout le monde, nous avons Ă©tĂ© contraints de fermer pendant deux mois. Nous avons pu poursuivre le service de rĂ©paration des ‘appareils essentiels‘. C‘est-Ă -dire les machines Ă  laver, sĂ©cher, de refroidissement ... Le lave-vaisselle nâ€˜Ă©tait pas considĂ©rĂ© comme essentiel, comme on peut faire sa vaisselle Ă  la main. Pour les autres rĂ©parations, nous avons crĂ©Ă© une liste d‘attente dont nous nous sommes occupĂ©s dĂšs que possible. En ligne, nous avons vendu nettement plus qu‘auparavant. Bien entendu, nous avons proposĂ© un service de commande en ligne et de livraison Ă  domicile. Nous avons donc dĂ» passer un certain temps sur la rĂ©organisation de nos activitĂ©s en ligne, mais cela en valait la peine. Nous avions dĂ©jĂ  une boutique en ligne, mais nous avons fait dĂ©velopper un nouveau site web qui traduit beaucoup mieux notre identitĂ© d‘entreprise; nous voulions mettre nos points forts en avant grĂące Ă  lui. La boutique en ligne est gĂ©rĂ©e par Exellent.”

Avez-vous cherchĂ© d’autres façons de faire votre promotion?

“Nous avons surtout publiĂ© pas mal de photos et de vidĂ©os sur les rĂ©seaux sociaux. Nous avons Ă©galement lancĂ© une chaĂźne YouTube avec des conseils et des astuces sur l‘entretien des Ă©lectros. En ce moment, le magasin est Ă  nouveau trĂšs frĂ©quentĂ©. Nous avons donc moins de temps pour cela, mais nous essayons de garder un Ɠil dessus. Pour chaque livraison, nous prenons une photo. Nous travaillions dĂ©jĂ  sur le dĂ©veloppement du nouveau site web, et tout a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© par le coronavirus. A prĂ©sent, vous pouvez demander une rĂ©paration en ligne, un peu grĂące au virus.”

Avez-vous redouté la concurrence des gros acteurs en ligne pendant la crise?

“Nous sommes aussi un gros acteur en ligne. (rires) Les plus gros acteurs ont certainement gĂ©nĂ©rĂ© plus de chiffre, mais nous avons quand mĂȘme multipliĂ© par trois nos commandes en ligne. Cela a un peu diminuĂ© maintenant; les clients reviennent plus souvent au magasin, mais c‘est toujours mieux qu‘avant la crise. Tout cela a compensĂ© les pertes subies au cours des deux premiers mois en fin de compte, nous n‘avons vraiment pas Ă  nous plaindre. Aujourd‘hui, il y a plus de monde dans le magasin qu‘avant la crise; de nombreux clients nous disent qu‘ils prĂ©fĂšrent soutenir le commerce local. GrĂące au virus, les gens recherchent Ă  nouveau le contact personnel. Et le fait d‘avoir pris le temps de revoir ou de remanier certaines choses est Ă©galement une bonne chose. Nous existons depuis plus de 60 ans; nos habitudes et notre façon de faire sont bien ancrĂ©es. A prĂ©sent, nous avons pu cibler Ă  notre aise les points Ă  amĂ©liorer, et sans tout ça, nous n‘aurions pas eu le temps de le faire. C‘est une bonne chose que nous ayons pu prendre un peu de recul.”

Comment se portaient les ventes en ligne avant la crise?

“Cela fait plus de huit ans dĂ©jĂ  que nous proposons la boutique en ligne. Nous avons mis du temps Ă  la lancer pour de bon; elle servait davantage de catalogue en ligne. Nous avons Ă©galement un Ă©cran dans la boutique oĂč le client peut la consulter ou oĂč nous pouvons regarder les produits ensemble avec le client. On ne peut pas tout mettre dans le magasin, nous n‘avons pas assez de place. Mais si le client prĂ©fĂšre un autre appareil, des spĂ©cifications diffĂ©rentes, un prix diffĂ©rent, nous pouvons jeter un coup d‘Ɠil avec lui sur ce qui est en stock. Les ventes en ligne n‘ont vraiment dĂ©collĂ© que maintenant.”

 Lambrechts Electro

Les magasins dâ€˜Ă©lectro connaissent une pĂ©riode difficile depuis un moment avec les ventes en ligne. Vous avez Ă©tĂ© actif en ligne assez tĂŽt. Avez-vous perdu des clients au profit des ‘gros‘ acteurs‘?

“Il me semble que nous ressentons moins de pression qu‘avant. Au dĂ©but, un client disait: ”J‘ai trouvĂ© ça en ligne Ă  un meilleur prix.” A ce moment, je regardais si nous pouvions faire un prix. Maintenant, je me dis: ce n‘est pas la clientĂšle que nous recherchons. J‘ose donc rĂ©pondre en toute sĂ©rĂ©nitĂ©: commandez-le en ligne, mĂȘme Ă  de bons amis, mais ne comptez pas sur le service. Notre point fort Ă  nous, c‘est le service; nous ne manquons pas de le rappeler. Nous livrons les appareils chez le client, nous les branchons, nos techniciens s‘occupent de tout. Si un appareil tombe en panne, le client a la garantie que nous viendrons le rĂ©parer, pendant ou en dehors de la pĂ©riode de garantie. Avec nous, le client a un point de contact unique. Certains pensent que c‘est important, d‘autres non. Pour ces derniers, le prix le plus bas l‘emporte et ils vont donc voir ailleurs. Nous ne manquons pas de travail. Et nous ne voulons frustrer personne, cela ne fait du bien Ă  aucune des parties. Tant que nous avons suffisamment de travail au sein de notre clientĂšle, ou que nous arrivons Ă  en crĂ©er, comme c‘est le cas actuellement, c‘est nettement plus positif. Si les clients sont satisfaits, alors nous aussi. Je pense que c‘est ce reste le plus longtemps.”

Lambrechts

les reparations comme atout

Le service, c’est votre point fort?

“Nous avons toujours mis l‘accent sur ce point. Il y a quinze ans, la premiĂšre grande vague de concurrence est arrivĂ©e, avec les chaĂźnes. Une deuxiĂšme vague a frappĂ© avec les ventes en ligne, de nombreuses personnes demandant de justifier la diffĂ©rence de prix. Nous avons toujours refusĂ© de nous engager dans cette guerre des prix, nous continuons Ă  souligner que le service a une grande valeur. Et nous constatons que cela paie. Il devient de plus en plus important. Tout est de plus en plus connectĂ©, ce n‘est pas toujours simple de tout bien rĂ©gler.”

Les appareils électroniques sont devenus de petits ordinateurs. Y a-t-il encore des choses à réparer?

“Oui, beaucoup. C‘est juste diffĂ©rent. Ce n‘est plus seulement un moteur avec un contrĂŽleur, toutes les piĂšces communiquent entre elles. Cela rend les recherches un peu plus difficiles. Mais nous suivons toutes les formations chez les fabricants, tant techniques que commerciales. Alimentations, circuits imprimĂ©s ... Ce sont toutes des piĂšces que nous pouvons facilement rĂ©parer. Nous faisons presque toutes les rĂ©parations nous-mĂȘmes. Nous avons rĂ©cemment embauchĂ© un technicien supplĂ©mentaire.”

Vous travaillez ici depuis dix ans. L’assortiment a-t-il beaucoup Ă©voluĂ©?

“Nous avons toujours vendu des gros et des petits Ă©lectros. Dans ce contexte, nous avons vu les produits devenir intelligents, surtout dans les tĂ©lĂ©visions, en ce moment. Pour les gros Ă©lectros, ça n‘en est encore qu‘au dĂ©but; je pense que cela ne sera vraiment intĂ©ressant que lorsque nous devrons Ă©viter les pics de consommation, avec les machines Ă  laver et les sĂšche-linge. Notre assortiment s‘est beaucoup dĂ©veloppĂ© dans le domaine des appareils encastrĂ©s. Nous travaillons avec des petits cuisinistes de la rĂ©gion. Ils n‘ont gĂ©nĂ©ralement pas de showroom; nous en avons un, avec des installations des diffĂ©rentes marques. Ils crĂ©ent et montent la cuisine, nous installons les appareils. Certains clients travaillent avec de grands constructeurs de cuisines, mais viennent quand mĂȘme acheter leurs appareils ici. Pour avoir la garantie des rĂ©parations. Jusqu‘à il y a deux ans, nous proposions un segment tĂ©lĂ©communications, mais nous avons arrĂȘtĂ©. Nous y avons rĂ©flĂ©chi longtemps, mais nous avons estimĂ© que nous ne pouvions pas aider suffisamment le client en raison de lâ€˜Ă©volution rapide du marchĂ©. Les marges bĂ©nĂ©ficiaires Ă©taient pratiquement nulles; il nous Ă©tait difficile de demander de l‘argent pour des explications. Si nous ne pouvons pas aider le client suffisamment bien, nous prĂ©fĂ©rons Ă©viter ce secteur. Au lieu de cela, nous avons des casseroles et des poĂȘles, ce qui est un ajout logique Ă  notre gamme de petits appareils de cuisine. Nous allons certainement dĂ©velopper notre segment cuisine.”

Dans la derniĂšre Ă©dition, Kenneth Claus de Connect+ annonçait la disparition du segment moyen. Qu’en pensez-vous?

“Il va perdre de l‘ampleur, mais de lĂ  Ă  disparaĂźtre, c‘est un bien grand mot. Nous avons une offre plus importante qu‘auparavant dans le segment supĂ©rieur. Mais nous avons aussi des produits du segment moyen Ă  infĂ©rieur. Et pour ceux-lĂ  aussi, les clients attendent la mĂȘme qualitĂ© de service.”

Est-ce faisable?

“Il faut savoir prendre le bon comme le mauvais. Vous ne pouvez pas dire que pour des machines Ă  laver de moins de 500 euros vous refusez l‘installation gratuite. On ne fait pas deux poids, deux mesures, le service passe avant tout. Et si vous y gagnez un peu moins, c‘est ainsi. Comment dĂ©finir une limite? Refuser l‘installation gratuite pour une machine Ă  499 euros, mais l’offrir pour celle Ă  550 euros, c‘est impossible Ă  justifier. Quel que soit le segment, nous appliquons toujours les mĂȘmes conditions. Et rien ne changera sur ce point.”

Continuer d’investir

Il y a huit ans, vous avez fait construire un nouveau bĂątiment. Pourquoi?

“Notre ancien magasin, qui avait Ă©tĂ© ouvert par mon grand-pĂšre, Ă©tait plus proche du village, au coin d‘une rue. Il n‘y avait pas de parking; les clients devaient toujours se garer dans la rue, avec un disque de stationnement. Le magasin a Ă©tĂ© agrandi plus d‘une fois: il y avait dĂ©jĂ  un ancien salon, un autre bureau, un Ă©tage avec un ascenseur ... Tout Ă©tait plein. Les livraisons devaient ĂȘtre effectuĂ©es dans la rue, les voitures ne pouvaient pas passer ... Le bureau, l‘entrepĂŽt: tout Ă©tait devenu trop petit. Nous sommes maintenant Ă  l‘extĂ©rieur du centre, avec un parking juste devant la porte. Nous avions Ă©galement besoin de ce nouveau bĂątiment pour pouvoir rivaliser avec les chaĂźnes et les ventes en ligne. Un magasin plus grand et plus moderne, plus d‘approvisionnement, un service plus fluide: nous devions passer par lĂ . Il fallait franchir ce cap, et comme j‘allais prendre la relĂšve, la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise. Je suis convaincu que le magasin aurait fermĂ© si nous Ă©tions restĂ©s lĂ -bas. Sans repreneur, vous n‘investissez plus, ce qui est comprĂ©hensible.”

Lambrechts

 

Quels ont Ă©tĂ© vos critĂšres d’organisation?

“Il fallait que tout soit bien visible dĂšs l‘entrĂ©e dans le magasin: il y a des Ă©tagĂšres basses partout, qui guident le client vers les murs avec les produits. L‘incidence de la lumiĂšre Ă©tait Ă©galement trĂšs importante. Nous avons Ă©galement fait Ă©tablir un plan dâ€˜Ă©clairage pour pouvoir Ă©clairer certaines choses. Tout le reste devait ĂȘtre aussi efficace que possible sur le plan Ă©nergĂ©tique. Nous avons aussi une cuisine de dĂ©monstration pour prĂ©senter au mieux les appareils. Et ça marche. A l‘avenir, nous aimerions organiser des ateliers de cuisine. Nous avons dĂ©jĂ  proposĂ© un atelier sur le cafĂ©. Cela fonctionne bien. Vous n‘en tirez pas forcĂ©ment des ventes directes, mais les gens vous associent immĂ©diatement Ă  un certain produit et parlent de vous.”

Y a-t-il des choses que vous feriez autrement à présent?

“Le magasin aurait pu ĂȘtre encore plus grand (rires). Nous avons maintenant un nouveau technicien, ainsi qu‘une nouvelle camionnette, et il faudra peut-ĂȘtre prĂ©voir une porte supplĂ©mentaire pour le chargement et le dĂ©chargement. Pour le reste, je suis trĂšs content: les livraisons peuvent se faire Ă  l‘arriĂšre, les fournisseurs et les clients ne se gĂȘnent pas, et surtout: nous avons bien assez de place pour exposer nos nombreux produits et effectuer les rĂ©parations.”

Quels sont les changements auxquels vous vous attendez ces prochaines années?

“J‘espĂšre pouvoir maintenir notre croissance, pouvoir crĂ©er de nouveaux emplois. Mais la croissance n‘est pas un objectif en soi. Notre prioritĂ© reste d‘aider le client. C‘est ce qui compte le plus.”

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Écrit par Stefan Acke

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