“il n'y a absolument aucun probleme d'energie”

Mark Pecqueur plaide pour une electrification poussee

Il n'y a pas encore vraiment d'interdiction mais c'est déjà dans l'accord du gouvernement flamand: fini les souffleurs de feuilles équipés d'un moteur à deux temps dans les villes et les communes! Selon, Mark Pecqueur (professeur en technologie automobile à la haute école Thomas More), il s'agit d'une bonne chose. “Ces modèles font du bruit, puent énormément et sont très mauvais pour la santé de l'utilisateur. Il arrive parfois que dix pour cent du carburant sorte sans avoir été brûlé. L'avenir est aux appareils électriques. Et ils reviennent moins cher car il ne faut pas compter le coût du carburant.”

 

 

 

Nous ne pouvons pas encore nous passer de l'essence

Le pétrole a apporté beaucoup de bonnes choses à l'humanité. Pour la première fois, nous avons eu un combustible facile à transporter et exploitable à grande échelle qu'il suffisait de puiser dans le sol. En effet, si on utilise un champ pour cultiver de l'avoine pour les chevaux, on ne peut pas y faire pousser des céréales pour les hommes. Hélas, la combustion du pétrole et des produits dérivés a aussi des propriétés négatives: pollution et émissions accrues de CO2. Heureusement, il existe une alternative au moteur à combustion: le moteur électrique.

Les besoins en énergie augmentent

Mais nous ne pouvons pas encore nous passer de l'essence, dit Mark Pecqueur. “Le plus gros bateau de conteneurs au monde consomme 16.000 litres de carburant par heure. Cela semble beaucoup mais en fait, cela revient à environ 2 litres par conteneur pour 100 km. Un avion consomme aussi 16.000 litres de carburant par heure, soit environ 3 litres par personne pour 100 km. Le problème est surtout l'échelle à laquelle cela se passe. Et celle-ci va encore augmenter. 60% des citoyens européens ont déjà pris l'avion, contre seulement 3% de Chinois. Et le trafic aérien va continuer d'augmenter.” Il s'agit donc de deux gros consommateurs d'énergie. Comment peut-on stocker autant d'énergie et où puiser cette énergie?

“Le cout d'investissement est plus eleve mais le cout du carburant disparait, ce qui rend l'outillage electrique moins cher” - Mark Pecqueur

Le soleil est la meilleure option

“Nous consommons au total environ 15 térawatts (TW). Une nouvelle source d'énergie doit répondre à trois exigences: être infinie (l'énergie nucléaire ne l'est pas, il reste encore environ 175 ans d'énergie nucléaire), ne pas consommer de matières rares sinon nous ne faisons que créer un nouveau problème, et être évolutive sans émission de substances nocives. Le biodiesel et l'hydroélectricité ont chacun un potentiel d'environ 7 TW, ce qui est trop peu. L'énergie géothermique a un potentiel de 44 TW, ce qui est mieux. L'énergie éolienne donne 72 TW, mais ces éoliennes sont laides. Le soleil fournit 85.000 TW. Si nous en captons 1%, nous avons besoin d'un rendement de 2%. Ce n'est donc pas l'énergie qui manque. On part d'un coût opérationnel incertain (combien coûtera le carburant d'ici dix ans?) vers un coût d'investissement que l'on connaît. La production de panneaux solaires est-elle polluante? Oui, mais un projet d'énergie solaire à grande échelle au Maroc prouve que les choses peuvent être faites différemment. Là-bas, on travaille avec des miroirs et des sels chauffés. Il y a aussi plus d'ensoleillement qu'ici. Il est vrai que le transport de l'électricité entraîne des pertes mais comme il y a plus d'énergie qu'il n'en faut, ce n'est pas un problème.”

oser changer

Dans un avenir où l'énergie est abondante, il n'est guère logique d'utiliser un souffleur de feuilles à deux temps bruyant et malsain.
“Cette machine est plus chère à l'achat mais là aussi, on passe d'un coût opérationnel incertain (le carburant) à un coût d'investissement certain. Et les machines à carburant nécessitent plus d'entretien. Le coût de carburant est inclus dans le prix de revient de la machine. A l'avenir, nous ne manquerons pas d'énergie.”