COLLER UN PARQUET SUR UN CHAUFFAGE PAR LE SOL SANS SOUCIS
Quels paramètres devez-vous prendre en compte?
Contrairement au parquet régulier, la construction complète du sol avec un parquet sur un chauffage par le sol subit nettement plus de fluctuations d’humidité et de température, ce qui fait que la dilatation ou la contraction du bois est inévitable. Mais le support et l’encollage subissent aussi des tensions. Un bon choix du matériel et une bonne installation sont exigés pour un résultat final qualitatif et durable.
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Rendement
Le rendement du chauffage par le sol est de préférence le plus élevé possible. En soi, le bois n’est pas un matériau conducteur thermique. Un carrelage offrira en tout cas un meilleur rendement, mais en raison de facteurs tels que la convivialité et une apparence plus chaude, un parquet est toutefois préféré par la plupart des gens. Afin de pouvoir bénéficier quand même d’une émission de chaleur la plus élevée possible, l’épaisseur totale du parquet doit être limitée au maximum et on doit prévoir un isolant suffisant sous la chape.
Essences de bois nerveuses
Chaque essence de bois a sa propre stabilité individuelle; certaines sont ‘plus nerveuses’ que d’autres. Pour un parquet sous lequel est posé un chauffage par le sol, vous optez de préférence pour la variante plus stable. Dans ce contexte, le bois de conifères est exclu en raison de son instabilité inhérente, tout comme le bois ayant une direction de fibres irrégulière ou anormale. De nombreuses essences tropicales sont moins nerveuses, mais en raison de leur teinte souvent foncée, elles sont actuellement moins appréciées d’un point de vue esthétique.
Facteur d’élancement
Pour les planches en bois massif, le facteur d’élancement idéal se situe entre 4 et 10. Ce facteur est déterminé par le rapport épaisseur-largeur. Pour un revêtement de sol en bois stable (comme certaines variantes de parquet multicouche), vous pouvez envisager un nombre supérieur si des essais ont démontré la qualité du produit.
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Pour un facteur d’élancement identique, un parquet multicouche peut montrer une stabilité dimensionnelle jusqu’à deux fois plus grande que celle d’un parquet massif ou d’un parquet tapis avec une pose collée-clouée sur un sous-parquet. Etant donné que la qualité du parquet multicouche peut varier, on doit toujours rechercher la meilleure qualité d’un offreur fiable. Ceci est essentiellement important pour l’encollage de la couche supérieure sur l’âme de la plaque.
Les modèles de pose contribuent à une répartition plus égale des tensions. Un plancher ‘travaille’ seulement dans un sens, à savoir la largeur des planches, tandis qu’un modèle à chevrons ou en damier le fait dans toutes les directions. Mais sur les parquets à motif de parties de plancher avec chants droits – donc sans rainure en V, le ‘travail’ du bois sera plus visible en raison des ouvertures de joint plus larges.
Le support
Le support doit disposer d’une bonne cohésion. En présence d’un ensablement superficiel sur lequel on encollerait directement, cette adhérence ne sera bien entendu jamais optimale et il y a un risque réel de décrochage. Lorsque la chape de ciment sèche trop vite, des fissures de séchage peuvent du reste apparaître. Ces défauts doivent dès lors être réparés.
Une chape de ciment doit être préparée de façon correcte. La chape de ciment doit être entièrement plane (tolérance 2 à 4 mm sur 2 m, selon le type de parquet), solide, propre, dépoussiérée et dégraissée. Si nécessaire, on finit avec un apprêt puis on égalise. Le taux d’humidité du support est aussi un point d’attention important. Ceci est mesuré soigneusement avec un set de mesure CCM (Calcium Carbide Methode) au carbure. Le taux d’humidité résiduelle maximal sur une chape de ciment est de 1,8%, pour l’anhydrite 0,3%. Un support lisse, comme l’anhydrite, est rendu rugueux par un disque de ponçage à grain grossier (P16), dépoussiéré à fond et ensuite éventuellement traité avec un apprêt pour améliorer le contact de la colle et fixer la fine poussière restante.
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Conditions pour une pose correcte du parquet
De préférence, le parquet est acclimaté quelques jours dans l’emballage original dans la pièce en question et l’humidité du bois est comparée à la valeur prescrite par le fabricant. Une installation avec une humidité du bois inférieure à 7% ou supérieure à 11% est fortement déconseillée, tandis que l’idéal pour le chêne équivaut à 8 à 9%.
Dans la pièce où sera placé le parquet, le chauffage par le sol doit avoir fonctionné au minimum deux semaines à température de service normal; si des fissures de séchage se produisent dans la chape de ciment, ce sera pendant cette phase de démarrage; dans cette phase des travaux, celles-ci peuvent encore être aisément réparées. Si le support n’a toutefois pas subi cette phase et que des fissures de séchage se produisent encore par la suite, elles se poursuivront dans le parquet. Durant la pose effective du parquet, le chauffage par le sol doit être débranché et être entièrement froid, parce qu’autrement, la colle durcirait trop vite. C’est pour cette raison que la température de surface de 25 °C ne peut pas être dépassée.
Prescriptions générales
En fonction du coefficient de dilatation du bois et de la longueur des planches, vous pouvez calculer la dilatation possible du bois à une certaine différence de température. De préférence, le parquet est installé dans des conditions d’humidité relative relativement basse. La distance entre les murs et le parquet atteint au moins 10 à 15 mm. Le joint d’expansion est uniquement mastiqué là où les plinthes ne recouvrent pas. Un mastic de silicone est évité, parce que le vernis ou la laque n’y adhère pas et que le produit est peu résistant à l’usure. La préférence est accordée à un mastic d’acrylique rigide ou polymère hybride. Le joint de dilatation est plus important sur un parquet avec chauffage par le sol que sur un parquet sans chauffage par le sol.
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ADHESION DIRECTE AU SOL
Il est recommandé de toujours effectuer un test d'adhérence sur chaque type de support à l'avance. Selon le type de parquet, il peut éventuellement être collé directement sur la chape en ciment, mais l'adhérence ne sera jamais optimale, car il est impossible pour les planches de bois d'atteindre un contact parfait avec le sol partout. Déjà lors de la pose, les panneaux peuvent se déplacer légèrement vers le haut, alors que l'adhésif n'a pas encore durci. Et si c'est le cas par la suite, il se produira des zones creuses, un problème qui se produit surtout avec les parquets multicouches.
Le parquet massif, d'une épaisseur moyenne de 10 mm, est collé sur une sous-couche style mosaïques et immédiatement clouée pour un contact optimal. L'avantage de ces sous-couches est de permettre une répartition uniforme des tensions. Le parquet massif n'est donc pas collé directement sur la chape en ciment, mais le parquet multicouche l'est, car il serait totalement inutile de prévoir un sous-plancher. Afin d'obtenir un contact optimal de la colle avec le parquet multicouche, un poids doit être placé sur le parquet au moins tous les 100 cm pendant le travail et le laisser là jusqu'à ce que la colle ait complètement durci.
LE COLLAGE
Le facteur de finesse et le type de parquet sont importants dans le choix de la bonne colle. En général, l'élasticité est l'un des paramètres les plus importants pour éviter la rupture entre l'adhésif et la chape ou la fissuration du support, ainsi que le fait qu'elle permet également des mouvements plus importants du bois.
La principale distinction se fait entre deux types de colles pour parquet: la colle PU à 2 composants ou la colle polymère MS. Cette dernière est très élastique, tandis que la colle PU à deux composants est très rigide. Cela permet également d'assurer une liaison rigide entre le parquet et la chape en ciment, également grâce à ses propriétés thermo-durcissantes. Lors de l'utilisation d'une colle monocomposante, moins de contraintes sont transférées à la chape en ciment, car le bois lui-même peut avoir un effet plus important. Il en résulte des joints plus larges par la suite, ce qui n'est certainement pas esthétique pour un parquet à côtés droits.
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PAS A PAS
La colle PU à 2 composants est bien mélangée (les colles polymères MS peuvent être utilisées directement à partir de l'emballage sans mélange) puis appliquée sur le support en bandes d'environ 40 cm avec un peigne à colle. Pour les parquets multicouches, il est recommandé d'utiliser un peigne à colle plutôt grossier, un peigne plus fin pour les parquets à motifs et les parquets mosaïques. Le peigne à colle est toujours tenu verticalement pendant le collage afin d'appliquer le profil des dents sur le support dans une couche de colle uniforme. De plus, le peigne à colle doit aussi bien ‘gratter’.
Le temps d'application de la colle est d'environ 30 à 60 minutes (à 23 °C et 50% H.R.), afin de ne pas appliquer trop de colle à la fois. Le parquet est ensuite posé dans la colle encore humide et appliqué avec précaution à l'aide d'un marteau en caoutchouc. Des corrections peuvent encore être apportées à ce stade. Ensuite, clouer si nécessaire, presser fermement et, éventuellement alourdir le parquet pour permettre un transfert parfait de la colle. De plus, les mêmes outils que pour une pose régulière de parquet sont nécessaires.
Point d'attention lors de la finition
Après la pose du parquet, le chauffage par le sol peut être mis en route deux à trois semaines plus tard, étape par étape (1 ou 2 °C par jour). La plupart des adhésifs ont besoin de temps pour atteindre la résistance à la traction voulue. De plus, il faut éviter que le bois ne ‘travaille’ déjà quand l'adhésif n'est pas encore totalement optimal.