RENOVER VOTRE INSTALLATION ELECTRIQUE

Votre installation électrique a été refusée. Que faire? Vous pouvez évidemment faire appel à un professionnel et lui faire apporter les améliorations une à une. Ou si vous vous y connaissez suffisamment, vous pouvez aussi vous en charger vous-même. Ces vidéos et cet article vous seront alors bien utiles. Il n’est en tout cas pas mal de savoir un certain nombre de choses.

Bien que cela ne soit souvent pas le cas pour les maisons plus anciennes, toute habitation devrait disposer d’un schéma de position et d’un schéma unifilaire.

Le schéma de position est un plan sur lequel sont indiqués tous les éléments électriques comme les prises de courant et les interrupteurs. Le schéma unifilaire est la représentation schématique de l’installation électrique. Chaque trait vertical sur ce schéma indique un circuit électrique avec dessus les symboles représentant notamment les prises de courant ou les points d’éclairage raccordés à ce circuit.

Lors de la rénovation de votre installation électrique, vous devez aussi vous demander si vous n’auriez pas intérêt à la renforcer. Cela signifie que vous faites augmenter le courant alternatif électrique avec lequel l’habitation est approvisionnée via le gestionnaire de réseau.

Dans la plupart des cas, un raccordement monophasé standard suffit (vous avez alors une intensité de courant de 40 ampères et entre ces fils, il y a une différence de tension de 230 volts). Dans le cas de maisons de rénovation, il est possible que vous ayez une intensité de courant moins élevée ou peut-être avez-vous un certain appareil exigeant plus d’intensité de courant? Vous pouvez alors passer dans certains cas à 63 ampères. Renseignez-vous auprès de votre électricien et/ou gestionnaire de réseau pour voir si cela est possible.

Des appareils peuvent aussi exceptionnellement exiger un raccordement triphasé (nous pensons p. ex. à une pompe à chaleur ou à une cuisinière industrielle). Un raccordement triphasé peut se composer de trois ou quatre fils (avec respectivement 3 x 230V et 3 x 230V + 3 x 400V). Demandez à nouveau au gestionnaire de réseau si cela est possible pour votre habitation.

Tenez compte du fait qu’un passage à un raccordement triphasé n’impliquera pas uniquement des frais pour le raccordement. Des adaptations devront également être apportées dans le coffret à fusibles.

Les appareils fonctionnant en mode triphasé ont aussi besoin de prises de courant spéciales avec 4 broches et une mise à la terre. Avant de pouvoir passer officiellement au triphasé chez le gestionnaire de réseau, il vous faudra en tout cas d’abord une nouvelle attestation.

Le compteur d’électricité, installé dans le placard à compteurs, est le moyen pour le gestionnaire de réseau de voir la quantité de courant que vous consommez. Ce compteur est la propriété du gestionnaire de réseau et vous ne devez donc en principe pas y toucher. Beaucoup pensent pourtant qu’un ancien compteur doit être remplacé.

Le compteur n’est toutefois remplacé que s’il est défectueux ou obsolète. Vérifiez d’abord vous-même si un appareil est défectueux, car c’est le seul cas où un remplacement est gratuit. Le SPF Economie détermine si un modèle est obsolète et le gestionnaire de réseau prendra dans ce cas normalement lui-même l’initiative de le remplacer.

Un compteur ne doit donc être remplacé que dans des cas exceptionnels. Ce qui est plus fréquent, c’est que votre compteur doive être déplacé parce que vous souhaitez exploiter l’espace dans votre habitation différemment. Cette tâche incombe également au gestionnaire de réseau, moyennant paiement bien sûr. Comptez pour cela environ 140 euros, selon le gestionnaire de réseau.

Lors de travaux de rénovation au niveau de votre installation électrique, vous risquez bien d’entendre l’expression ‘mise à la terre’. Le principe est, comme beaucoup le savent déjà, simple. Sur un appareil ou une prise de courant défectueux, il peut y avoir une perte de courant. Ce courant cherche toujours la voie de la moindre résistance. Il peut s’agir d’un objet mais aussi d’une personne.

Afin d’éviter tout incendie ou électrocution, nous allons guider le courant vers la terre via un conducteur de terre, un conducteur avec une très faible résistance. Tous les éléments électriques sont raccordés à ce conducteur, un câble en cuivre isolé. Ensuite, le câble vert-jaune part à l’extérieur dans le sol via le disjoncteur de mise à la terre dans votre tableau.

Dans le cas d’une construction neuve, cela se fait avec une boucle de mise à la terre passant sous votre maison mais dans le cas des maisons plus anciennes, cela se fait souvent avec une broche de mise à la terre, une broche en cuivre enfoncée profondément dans le sol. Lors d’une rénovation, il peut arriver que des broches de mise à la terre (supplémentaires) doivent être placées afin que le courant puisse passer complètement dans la terre.

Dans le cas des habitations datant d’avant 1981, un circuit électrique ne doit, par ailleurs, pas toujours être doté d’une mise à la terre. Ce qui n’est cependant pas possible, c’est que des prises de courant avec mise à la terre ou des appareils nécessitant une mise à la terre ne soient pas raccordés au conducteur de terre.

On ne peut par exemple pas avoir de circuit englobant des prises de courant avec comme sans mise à la terre. Dans ce cas, vous devrez mettre les prises de courant ou le circuit à la terre. Il n’y a pas que les prises et les appareils électriques qui sont mis à la terre. Les bons conducteurs dans la maison, comme les tuyaux de chauffage, sont également raccordés au conducteur de terre via des liaisons équipotentielles. Quelque chose qui fait aussi souvent défaut dans les maisons plus anciennes.

Tant que vous êtes en train de rénover, vous pouvez aussi regarder si vous avez suffisamment de prises de courant et d’interrupteurs car c’est le moment d’en ajouter en cas de besoin. Tenez compte du fait que chaque circuit peut compter maximum 8 prises de courant (simples ou multiples).

Cela signifie que vous ne pouvez pas ajouter des prises de courant sans réfléchir et devrez éventuellement envisager de créer un nouveau circuit.

Attention, si vous adaptez un circuit, certaines exceptions par rapport au RGIE pour les installations électriques datant d’avant 1981 ne s’appliquent plus à ce circuit. Vous devez donc bien réfléchir ou voir avec votre électricien comment apporter des changements éventuels de manière intelligente.

Un élément important de l’installation électrique est le tableau de distribution. Dans ce tableau, le courant entrant dans votre habitation est réparti entre les différents circuits. On retrouve dans le tableau un certain nombre d’éléments.

Un premier élément est le disjoncteur principal. Il coupe d’un coup votre amenée électrique. S’il y a encore à la place un coupe-courant, vous devez le remplacer.

Normalement, vous verrez aussi dans le tableau deux disjoncteurs différentiels, aussi connus sous le nom de disjoncteurs de perte à la terre ou disjoncteurs de courant de perte. Ces disjoncteurs coupent la tension quand un courant de fuite est observé, c’est-à-dire quand l’isolation de l’un des appareils ou câbles est endommagée et que du courant s’échappe.

Il existe des disjoncteurs différentiels avec différentes sensibilités. Pour les pièces ‘humides’ de la maison, il faut ainsi un disjoncteur avec une plus grande sensibilité (de 30 mA). Les disjoncteurs différentiels sont faciles à placer ou à remplacer. Les choses se compliquent si l’isolation de vos câbles est effectivement endommagée. Trouver la cause peut alors prendre du temps car il faut passer tous les câbles en revue pour voir où la gaine d’isolation est détériorée.

Outre les disjoncteurs différentiels, vous avez aussi un certain nombre de fusibles ou de commutateurs de sécurité automatiques. En cas de surcharge ou de court-circuit d’un certain appareil dans le circuit, ceux-ci interrompront l’amenée de courant. Vous pouvez bien entendu aussi les utiliser pour couper un certain circuit électrique.

Lors de projets de rénovation, il faudra vérifier si le tableau de distribution est conforme à la réglementation du RGIE (Règlement Général sur les Installations Electriques). Ici aussi, des exceptions sont possibles pour les installations électriques datant d’avant 1981. Le tableau même devra aussi éventuellement être remplacé ou il peut également être étendu, si nécessaire, avec un deuxième tableau de distribution.

Tout a un prix. La rénovation de votre installation électrique ne fait pas exception à la règle. Comptez entre 2.000 et 5.000 euros pour une installation standard. Des extras comme de nouvelles prises de courant ou de la domotique gonfleront évidemment le prix.

N’oubliez pas non plus le coût d’un nouveau contrôle (150 euros) et d’un nouveau raccordement éventuel chez le gestionnaire de réseau. Cela peut coûter entre 800 et 1.900 euros en fonction de ce qu’il y a à faire.