"Le secteur automobile est un chapitre à part entière de l'histoire de la mobilité"
Interview Michaël Vandamme (Secrétaire général IAS TRAXIO)
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Le salon AutoTechnica à Brussels Expo ouvrira ses portes à la fin du mois de mars. Avant cet important salon, votre magazine spécialisé CarFix s'est entretenu avec Michaël Vandamme, secrétaire général de l'IAS au sein de l'association professionnelle TRAXIO. Il évoque notamment les principaux défis auxquels le secteur est confronté, y compris l'électrification, tout en étant convaincu que le secteur automobile est et restera un élément central de la réponse à la question de la mobilité.
Groupement d'intérêt
TRAXIO représente quelque 10.000 employeurs actifs dans le secteur de la mobilité. "Notre tâche est de défendre le secteur et d'aider nos membres en leur apportant notre expertise et nos conseils", s'enthousiasme Michaël Vandamme. "Notre vision est façonnée par les opinions, les points de vue et, bien sûr, les intérêts de nos membres. Grâce à ces points de croissance, nous nous adressons directement aux bonnes personnes, aux organes politiques, aux organismes sur le terrain, mais aussi aux médias."
"Parallèlement, nous recherchons toujours des solutions constructives pour défendre les intérêts de nos membres sur des sujets importants. À cette fin, nous disposons d'une équipe de professionnels spécialisés dans les garanties, la fiscalité et l'environnement, entre autres, mais aussi dans les questions juridiques, techniques ou sociales."
"Naturellement, nous accordons aussi beaucoup d'attention à la communication. Nous le faisons par le biais de notre bulletin d'information mensuel, de notre bulletin d'information électronique, du magazine TRAXIO, du site web et des médias sociaux, ainsi que de nombreuses publications."
"Comme nous sommes un groupement d'intérêt, nous offrons également diverses possibilités de faire connaissance avec d'autres membres, de soulever des questions, de creuser de nouvelles idées et de trouver des solutions. Par exemple, nous organisons des 'Infosessions' pour nos membres afin de les tenir au courant des dernières actualités et évolutions dans leur secteur et de leur permettre de discuter entre eux par la suite, et vous nous retrouvez également lors de nombreux salons et événements."
AutoTechnica
AutoTechnica est l'un des salons auxquels TRAXIO participe, et c'est d'ailleurs la raison d'être de cet article. AutoTechnica aura lieu du 24 au 26 mars à Brussels Expo. Lors de ce salon, nous organiserons, entre autres, les " Mobility Talks", explique Michaël Vandamme.
"Il s'agit de courtes sessions qui ont pour but d'aborder de manière claire et concise divers sujets. L'objectif est de donner à nos membres des informations utiles qu'ils peuvent appliquer immédiatement. Ces sujets vont de la gestion du personnel aux batteries, de la vente de VE à l'importation de véhicules chinois. Nous aborderons également des questions pratiques avec un stand pour Eco-Expert et une session sur les possibilités de TRAXIOstat, la plateforme de données qui contient de nombreuses informations utiles pour les garagistes."
"Le secteur automobile est et restera un chapitre à part entière de l'histoire de la mobilité au sens large"
Vous êtes responsable du groupement IAS, qui signifie Independent Automotive Specialist (spécialiste indépendant de l'automobile). Quelle est la mission spécifique de l'IAS?
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Michaël Vandamme: "L'IAS représente les garages indépendants, les revendeurs de véhicules d'occasion et compte également parmi ses membres quelques entreprises de révision de moteurs. Ces garages et ces revendeurs formaient auparavant deux fédérations distinctes, mais elles ont fusionné."
"L'IAS dispose d'un conseil d'administration d'une vingtaine de membres, représentatifs du secteur en termes de langue, de géographie et d'activité. Nous tenons à cette mixité, tant parmi les 1.400 membres qu'au sein du conseil d'administration, car c'est précisément là que réside la force de notre représentativité. Dans la pratique, cela signifie que nous avons dans nos rangs de petits acteurs ainsi que des concepts plus importants. Deux comités ad hoc sont également actifs au sein de l'IAS: l'un pour les camions et l'autre pour les voitures anciennes."
Que représente AutoTechnica pour vous?
"Le salon est un moment fort pour l'ensemble du secteur. C'est toujours un moment important de réseautage. Des événements sont également organisés par différentes fédérations. Ainsi, lundi et mardi, il y aura des conférences sur la mobilité. La commission des camions organise une conférence sur l'électrification, qui est également ouverte aux personnes extérieures. Le salon est l'occasion idéale de découvrir les dernières technologies, les produits et les services pour des opérations optimales."
Quels sont, selon vous, les plus grands défis pour les garages sans marque et les vendeurs de voitures d'occasion dans le secteur automobile?
"Les données et l'accès aux informations sur les véhicules restent évidemment des préoccupations majeures. C'est une question abordée et étudiée à l'échelle européenne. L'électrification est un autre défi. Le nombre de ces véhicules - tant pour la vente que pour la réparation ou l'entretien - est en augmentation, ce qui pose un certain nombre de défis au secteur, tant sur le plan technique que sur celui de la sécurité. Nous devons être bien conscients que les VE nécessiteront moins d'entretien."
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"En outre, la question du contrôle technique est également très intéressante. Le rôle que les garages pourront ou seront autorisés à jouer à cet égard est une question clé qui, espérons-le, trouvera une réponse dans un avenir proche. Enfin, trouver suffisamment de personnel qualifié est également un problème, mais cela ne s'applique pas uniquement à notre secteur."
Quels sont les principaux avantages et défis du travail dans le secteur des garages sans marque par rapport à celui des garages avec marque?
"Il est évident que les garages sans marque disposent d'une plus grande flexibilité. Ils ne sont pas soumis aux règles imposées par les marques. Les trajets de communication sont plus courts. D'autre part, le fait d'être affilié à un concept permet une économie d'échelle indéniable. En même temps, la diversité des marques crée un défi supplémentaire."
Quel est le rôle de la numérisation et des plateformes en ligne dans l'avenir du secteur automobile et comment les garages peuvent-ils en bénéficier?
"Comme dans beaucoup d'autres secteurs, cela permet d'élargir son champ d'action. La retenue par rapport aux achats en ligne est moins marquée également. Dans le même temps, les garages doivent relever le défi de maintenir la qualité de cette utilisation à un niveau aussi élevé que possible. Les photos et leur représentativité sont extrêmement importantes. Les commentaires et les évaluations des plateformes sont également essentiels."
"Dans un avenir proche, les voitures changeront de plus en plus de propriétaire par voie numérique"
"L'aspect numérique devient de plus en plus important dans les processus d'achat. Les pièces détachées sont déjà très souvent achetées en ligne. Et nous pensons que dans un avenir proche, les voitures changeront, elles aussi, de plus en plus souvent de propriétaire par voie numérique."
Qu'en est-il de l'évolution des modèles commerciaux dans le secteur automobile (passage du réseau de distribution d'un modèle de concessionnaire franchisé à des modèles d'agence, en plus de la mise en place de plateformes de vente en ligne) et de la concurrence croissante des constructeurs automobiles eux-mêmes? Quelles seront les conséquences pour les garages sans marque et les vendeurs de voitures d'occasion? Et comment peuvent-ils s'en prémunir?
"En ce qui concerne spécifiquement l'IAS, je peux dire que l'on constate une augmentation des concepts de garage. Bien entendu, cette évolution ne peut être dissociée de celle des réseaux de concessionnaires, où les gens trouvent dans un concept le meilleur des deux mondes. En termes de concurrence, on peut s'attendre à une consolidation du marché. Un certain nombre de petits acteurs disparaîtront, ce qui ne veut pas dire que beaucoup d'autres auront encore beaucoup d'avantages, comme la convivialité et la proximité avec le client."
Selon vous, à quoi ressemblera le secteur automobile dans dix ans et quels sont les changements attendus?
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"La technologie n'est pas figée et les années à venir ne seront pas différentes, bien au contraire. Indépendamment de l'impression que les gens donnent parfois, le secteur automobile restera un élément à part entière de l'histoire de la mobilité au sens large. Sans aucun doute, il sera aussi plus écologique. À cet égard, il reste à voir si les voitures à hydrogène finiront par percer."
Comment voyez-vous l'évolution des concepts de garage en Belgique et quels avantages peuvent-ils offrir aux garages sans marque?
"Certains services et soutiens sont offerts, tout en respectant l'esprit d'entreprise et l'autonomie du garage. La valeur ajoutée est évidente, tant sur le plan technique qu'en termes de soutien commercial. Pour notre organisation sectorielle, il est souvent pratique de communiquer: nous avons un point de contact unique. Une communication qui fonctionne d'ailleurs dans les deux sens."
"Je m'attends à ce que la croissance de ces concepts se poursuive régulièrement dans les années à venir. Nous le constatons déjà dans l'évolution de notre base de membres. Aujourd'hui, environ la moitié des garages indépendants membres sont affiliés à un concept. Cette proportion est similaire à celle observée par nos collègues de l'association BOVAG aux Pays-Bas."
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes intéressés par une carrière dans le secteur automobile?
"C'est un secteur constamment en mouvement qui présente de nombreux défis. L'époque où l'on se contentait de bricoler est clairement révolue."
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Qui est Michaël Vandamme?
- 49 ans - marié - deux enfants
- ancien avocat au barreau de Bruxelles
- journaliste professionnel depuis 18 ans (entre autres Financial Media, Roularta, Transportmedia, TRAXIO Magazine)
- secrétaire général de l'IAS au sein de TRAXIO / membre du comité de rédaction