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GLYPHOSATE: VENDRE EST PERMIS, MAIS PAS L’UTILISER SOI-MEME

L’importance de l’information est plus grande que jamais

L’Union européenne a décidé en novembre dernier d’autoriser encore la commercialisation du glyphosate pendant cinq ans. Cependant, on prévoit en Belgique d’encore supprimer la vente aux particuliers cette année et son utilisation est déjà interdite dans toutes les régions, sauf si l’on engage un jardinier en Flandre et en Wallonie. En tant que vendeur, il est surtout préconisé d’être bien informé afin que les clients puissent vous adresser leurs questions.

EN RÉSUMÉ

  • La vente reste permise provisoirement en Belgique, mais il est probable que le changement intervienne en 2018.
  • Il est interdit au particulier d’utiliser le glyphosate. En Flandre et en Wallonie, vous pouvez louer les services d’un entrepreneur de jardin, pas à Bruxelles.
  • La vente est double: certains veulent encore en posséder rapidement, d’autres cherchent des alternatives.
  • Ces alternatives sont souvent efficaces contre les mauvaises herbes, mais s’appliquent plus souvent que le glyphosate.
  • Essayez d’assister au mieux le client dans cette problématique complexe.
  • Désherbant rapide 3-in-1basé sur un composant active que l’on retrouve aussi dans la nature

VENTE (PROVISOIREMENT) ADMISE

Veerle Van Damme van Fytofar
Veerle Van Damme de Phytofar

Le 27 novembre 2017, l’Union européenne a décidé de prolonger l’autorisation du glyphosate de cinq ans. Le gouvernement fédéral belge aapprouvé et la vente de cette substance active dans de nombreux désherbants reste donc permise en Belgique. Aussi bien pour les particuliers que les agriculteurs professionnels.

Provisoirement, car le ministre de l’Agriculture, Denis Ducarme (MR), veut encore interdire tous les produits au glyphosate en 2018 sur le marché particulier. Il déposerait une proposition du moins. Son approbation n’est pas encore certaine. “Les particuliers utilisent parfois le produit sans protection, sans gants, tandis que les agriculteurs reçoivent des heures de formation avant de pouvoir l’utiliser”, a-t-il expliqué dans le programme de la RTBF ‘A votre avis’.

MAIS QUID DE L’USAGE?

“Cela semble un peu plus difficile”, explique la conseillère en utilisation durable, Veerle Van Damme de Phytofar, l’Association belge de l’Industrie des Produits de Protection des Plantes. “Si l’Europe a décidé d’encore approuver le glyphosate, les régions peuvent encore décider quant à l’utilisation”, dit-on. La Flandre, la Bruxelles et la Wallonie ont décidé d’interdire l’utilisation du glyphosate par le particulier. En Flandre et en Wallonie, vous pouvez bel et bien louer les services d’un entrepreneur de jardin si celui-ci est détenteur d’une phytolicence. En Wallonie, cela n’est possible que jusqu’au 31 mai 2018. Puis, on ne peut plus appliquer le glyphosate jusqu’au 30 novembre 2018. Ce qui se passera ensuite, n’est pas encore clair.

QU’EN EST-IL DE LA VENTE?

“C’est à nouveau difficile à dire, mais d’après moi, la réponse est double”, confie Veerle Van Damme. “D’une part, vous avez des personnes qui estiment qu’il est dommage que le glyphosate disparaisse, car c’est un produit très efficace. Maintenant qu’il est encore en vente, elles veulent donc en profiter. D’autre part, on fait campagne contre les produits de protection des plantes, donc on trouve aussi des clients qui ne veulent plus en entendre parler. En tout cas, de récents développements ont initié un glissement”, affirme Veerle Van Damme. Il est donc important de se préparer à l’avenir; les alternatives existent.

QUELLE EST L’EFFICACITE DES ALTERNATIVES?

Il est probable que 2018 soit la dernière année autorisant la vente du glyphosate aux jardiniers amateurs. Mais ce n’est pas parce que le glyphosate disparaît que les mauvaises herbes disparaissent, et les fabricants réfléchissent donc à des alternatives possibles.

Alternatives mécaniques et biologiques

Le client a déjà à sa disposition des alternatives mécaniques comme le brossage, l’arrachage et le brûlage. Tous les clients ne cherchent pas un produit mécanique et les alternatives comportent aussi des risques. C’est ainsi que le brûlage accroît fort logiquement le risque d’incendie et a un impact sur l’environnement en raison de l’émission de CO2. Il existe aussi les produits de protection des plantes biologiques, notamment à base d’acide pélargonique qui gagnent de plus en plus en importance.

Quoi qu’il en soit, trouver des produits qui puissent égaler l’efficacité du glyphosate, reste une tâche ardue. Veerle Van Damme: “Le glyphosate a été longtemps réputé comme produit bon marché et de qualité: une seule pulvérisation et les mauvaises herbes sont longtemps écartées, car il pénétrait en profondeur dans la racine et tuait la plante complète. La fréquence d’utilisation des produits biologiques est souvent plus élevée. Les produits sont efficaces, mais leur application risque fort d’être plus fréquente.” Alternatieve gewasbeschermingsmiddelen, biologisch

Eviter les mauvaises herbes par des plantes et des couvre-sol

“Nous partons du principe: mieux vaut éviter que guérir”, explique Barbara Creemer de Velt. “Pourquoi avez-vous autant de mauvaises herbes? Parce que vous avez trop de sentiers, de terrasse ou d’allée, ou que vous les utilisez trop peu. Car les mauvaises herbes ne poussent pas aux endroits à usage intensif. Conseillez de limiter les revêtements durs et de placer des plantes qu’ils apprécient à d’autres endroits, p.ex. des couvre-sol adaptés aux circonstances. Ils veulent une allée, un revêtement dur ou une terrasse? Un brossage hebdomadaire ne laisse aucune chance de pousser aux mauvaises herbes.”

QUE DOIT FAIRE LE VENDEUR?

Phytolicence

Avant de vendre des produits de protection des plantes à usage non professionnel, vous devez encore toujours posséder une phytolicence NP.

Affiches obligatoires

Dans chaque magasin qui vend des pesticides pour le particulier, une communication par deux affiches est obligatoire. La première montre les alternatives possibles et leur disponibilité en magasin.

Sur la seconde, les clients lisent le bon usage des produits de protection des plantes. Renvoyez vers ces affiches, de telle sorte que les clients savent qu’elles sont suspendues. Une étude de Velt en 2016 avec des mystery shoppers a montré que l’accrochage de ces affiches n’était pas au point. Les affiches ne se retrouvaient que dans 60% des points de vente étudiés.

Wallonie: Brochure et sous verrou

En Wallonie, vous êtes encore obligé de donner une brochure supplémentaire quand vous vendez du glyphosate. De plus, les produits doivent certainement être conservés sous verrou.

COMMENT ENCORE AIDER LE CLIENT?

Informer

Un client veut encore acheter du glyphosate? Informez-le avant tout du fait qu’il peut encore acheter le produit, mais qu’il ne peut pas l’appliquer lui-même.

Proposez des alternatives

“Les vendeurs conseillent la pulvérisation et en savent peu sur les risques et les alternatives”, confie Barbara Creemers. Informez-vous à fond sur les alternatives. Veillez aussi à proposer des alternatives en suffisance comme des produits biologiques, des désherbeurs, des brosses et autres pour les clients qui interdisent totalement le glyphosate dans leur jardin. Ecoutez le client et sachez à quoi il accorde de l’importance dans la protection de ses plantes. Proposez quelques alternatives adaptées à sa situation.

Lisez l’étiquette ensemble

Conseillez au client de bien lire l’étiquette pour chaque forme de produits de protection des plantes et parcourez au besoin le produit avec le client. N’oubliez pas non plus que ce n’est pas une honte de devoir chercher soi-même, car c’est une matière complexe. Il est plus important d’informer le client de façon correcte.

Renvoyez vers le call center

Le client a encore des questions? Renvoyez-le vers le call center de Phytofar et Comeos. Cette ligne gratuite au numéro 0800/62. 604 est opérée par des détenteurs d’une phytolicence P3 qui peuvent répondre aux questions des consommateurs. N’hésitez pas à appeler vous-même le call center, car vous pouvez aussi y poser vos questions éventuelles en votre qualité de vendeur.

DEVEZ-VOUS ENCORE PROPOSER LE GLYPHOSATE?

Barbara Creemers (Velt): “En ce moment, je conseillerais aux jardineries d’arrêter aussitôt de vendre le glyphosate et de bien se plonger dans les réelles alternatives. Et de bien le faire savoir, car c’est le moment d’opérer des choix durables et verts, et de bien les communiquer. Vous montrez ainsi que vous vous souciez de la santé de vos clients.”

Dirk Ballekens (BSI): “La législation est claire, un produit autorisé et dont la vente est permise, peut être soutenu par de la publicité et être vendu. Etant donné que l’autorisation de vente est une matière fédérale, qui ne peut pas être annulée au niveau régional, la vente de ces produits ne pose aucun problème. Ce n’est pas parce que le consommateur l’achète, qu’il peut l’utiliser lui-même.“

Filip Meyermans (Scotts): “Le client doit se faire sa propre idée. Le glyphosate reste le désherbant le plus efficace, l’évolution vers des produits naturels est en cours, mais en réalité, de nombreux consommateurs continueront de choisir le glyphosate en raison de l’action prouvée et constatée. Une bonne différenciation de l’offre dans chaque magasin, en mettant l’accent sur les désherbants organiques, est préconisée.”

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