"La protection cathodique fait beaucoup parler d'elle"
en visite CHEZ BETOTEC
Le secteur de la réparation du béton n'est pas souvent évoqué, mais il occupe pourtant une place importante monde de la construction. Une réparation durable du béton permet souvent de retarder, voire d'éviter, une rénovation ou un remplacement coûteux. Luc Goormans a fondé sa société Betotec il y a plus de 30 ans, a survécu à la crise sanitaire et des matériaux et se tourne aujourd'hui pleinement vers la dernière tendance du marché: la protection cathodique des structures en béton.
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Entreprise spécialisée
Betotec se profile comme une entreprise spécialisée dans la réparation et la protection des structures en béton et la rénovation étanche des terrasses en béton.
"Notre objectif est de résoudre les problèmes qui se posent sur les structures en béton existantes", ajoute l'administrateur délégué Luc Goormans.
"Nous n'installons pas de nouvelles structures ou de nouveaux éléments en béton. Nous réparons uniquement les structures existantes qui ont été endommagées. J'ai créé l'entreprise à l'âge de 25 ans et j'en ai aujourd'hui 56. Nous existons donc depuis plus de 31 ans."
"Pendant cette période, Betotec est devenue une PME qui a pris de l'ampleur et qui emploie environ 25 personnes. En outre, nous travaillons avec un certain nombre de sous-traitants permanents pour des activités connexes telles que la construction d'échafaudages, la peinture, le jointage ... et il y a également quelques travailleurs temporaires au travail pour faire face aux pics."
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Des appels d'offres publics aux contrats privés
Au fil des ans, l'accent s'est déplacé des appels d'offres publics vers les contrats privés. "Au cours des premières années, nous avons effectivement réalisé la majeure partie de notre chiffre d'affaires dans le cadre d'appels d'offres publics", explique M. Goormans.
"À l'époque, la part des immeubles d'habitation était beaucoup plus faible qu'aujourd'hui. Malheureusement pour nous, le marché des marchés publics a largement disparu. Pour les appels d'offres publics, le prix est généralement le critère le plus important."
"Et si, comme notre entreprise, vous vous engagez à privilégier une qualité qui permette au béton réparé de durer à nouveau des années, vous passez vite à la trappe. Dans l'ensemble, nous avions l'habitude de travailler pour moitié sur des projets publics et pour moitié dans le secteur privé. Aujourd'hui, la part du public est tombée à environ 10%, simplement en raison de la pression sur les prix."
"Notre objectif est de résoudre les problèmes qui se posent sur les structures en béton existantes"
"Certains entrepreneurs opérant sur le marché public proposent des prix extrêmement bas, et l'on se demande comment ils peuvent fournir un travail de qualité pour de telles sommes. À mes débuts, les gouvernements excluaient encore les offres présentant des prix anormalement bas parce qu'elles n'étaient tout simplement pas réalistes."
"Cela ne se produit plus, simplement parce que les gouvernements ont peur des éventuelles poursuites judiciaires que les entreprises dont les offres ont été exclues pourraient intenter. Par conséquent, nous avons fait beaucoup d'offres de prix qui étaient beaucoup plus élevées que celles du soumissionnaire le moins disant. Ce qui nous a amenés à soumissionner de moins en moins pour des marchés publics."
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Charges salariales
Luc Goormans n'a pas d'explication claire quant à la raison pour laquelle les concurrents sont en mesure de proposer des prix aussi bas dans le cadre des marchés publics.
"Cela fait 30 ans que je travaille dans le secteur et je pense qu'il y a de nombreux facteurs. Lorsque les premiers appels d'offres à bas prix sont apparus, il n'était pas rare qu'ils soient présentés par des entreprises employant une main-d'œuvre étrangère bon marché. Leurs salaires horaires n'ont rien à voir avec la charge salariale que nous supportons, si bien que nous ne parvenons plus à rivaliser avec ces entreprises."
"En outre, j'ai l'impression que le suivi des travaux dans le cadre des marchés publics n'est pas comparable au marché privé. Lorsque nous travaillons sur un immeuble, il y a des dizaines de propriétaires qui nous surveillent du coin de l'œil. Et ils exigent - à juste titre d'ailleurs - une exécution de qualité des travaux."
"Dans les marchés publics, l'implication du client est beaucoup plus faible. Cela implique donc que les entrepreneurs s'en tirent parfois à bon compte lorsque leur contrat n'est pas exécuté dans les règles de l'art. Et pourtant, je ne veux pas abandonner complètement ce marché public."
"Les villes et les municipalités peuvent, par exemple, attribuer des marchés de moindre importance en invitant trois entrepreneurs à soumettre des offres parmi lesquelles elles pourront choisir."
En avant toute
Le marché des immeubles d'habitation est complètement différent du marché public. "Alors que pour les pouvoirs publics, seul le prix est un critère, un syndic ou une assemblée générale est totalement autonome dans le choix d'un entrepreneur", explique M. Goormans.
"Si un syndic a déjà eu de bonnes expériences avec une entreprise donnée, il part d'office avec un avantage. Si les prix des soumissionnaires sont comparables, il est assez logique de revenir à une entreprise avec laquelle on a déjà travaillé et avec laquelle tout s'est bien passé. Sur ce marché, les références et l'expérience comptent beaucoup et cela joue clairement en notre faveur."
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Balcons
"Dans les immeubles d'habitation, nous nous concentrons principalement sur les balcons en béton endommagés par des infiltrations d'humidité qui pénètrent dans le béton et provoquent la corrosion de l'armature. La rouille provoque la dilatation du métal d'armature, ce qui entraîne l'effritement ou la fissuration du béton qui l'entoure."
"Cela peut être dangereux, c'est pourquoi on fait appel à nos services. Nous sommes principalement contactés par des syndicats chargés de l'entretien des parties communes d'un immeuble. Comme nous existons depuis longtemps et que nous avons acquis une bonne réputation, nous sommes bien connus dans ce milieu."
"Les gens font généralement appel à nous pour rénover les balcons en béton. Cela commence souvent par la réparation du béton détérioré. Mais en même temps, les gens peuvent faire appel à nous pour l'imperméabilisation complète des balcons."
"Les nouveaux sols peuvent être revêtus de différents matériaux, tels que des carreaux non gelés, une moquette colorée à grain de quartz ou même du bois dur tropical. Si nos clients le souhaitent, les anciens garde-corps sont remplacés par de nouveaux garde-corps en aluminium ou en verre. Bref, une solution complète pour ces immeubles d'habitation."
une bonne dose de motivation suffit
Betotec emploie 25 personnes. Malgré la pénurie sur le marché du travail, Luc Goormans estime qu'il n'est toujours pas facile de trouver suffisamment de personnel. "Cependant, il n'existe pas d'études pour devenir réparateur de béton. Cela signifie que nous limitons nos critères de sélection à la motivation nécessaire pour travailler dans le secteur de la construction. Les véritables compétences de nos travailleurs s'acquièrent 'sur le tas'."
"Il n'existe pas d'études pour devenir réparateur de béton. Nos travailleurs apprennent les vraies compétences sur le terrain"
"Nous travaillons avec un système de mentors, ce qui signifie que chaque nouveau travailleur est pris en charge par des travailleurs expérimentés qui ont également suivi une formation spéciale à cet effet. Mais il n'est évidemment pas question que nous soyons paralysés dans nos activités parce que nous ne pouvons pas recruter suffisamment de personnel."
"En fait, nous recevons également des candidatures spontanées, la plupart du temps de la part de candidats déjà actifs dans notre marché de niche. Et puis, je n'ai pas l'intention de faire de Betotec une entreprise gigantesque. Nous privilégions plutôt une croissance régulière."
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une entreprise peu touchée par la crise sanitaire
Luc Goormans affirme qu'il n'a pas souffert de la crise du coronavirus. "En fait, nous n'avons pas eu un seul jour d'arrêt", dit-il. "D'une part, nous n'avons pas eu à contacter nos clients parce que nous travaillions toujours à l'extérieur, sur un balcon. D'autre part, nous disposions déjà d'un stock de masques buccaux car nous effectuons occasionnellement des travaux qui impliquent un peu de poussière. Mais avec le temps, ces masques sont devenus dix fois plus chers qu'avant la crise."
"Heureusement, nous avions neuf camions à double cabine, de sorte que deux travailleurs pouvaient toujours conduire chaque camion. Si nous avions besoin de huit hommes quelque part, nous partions avec quatre véhicules. Mais c'est aussi le seul inconvénient que nous ayons connu."
"Si l'on examine les mesures prises dans d'autres secteurs, je me rends bien compte que nous nous en sommes tirés à bon compte. Nous avons remarqué que certains grands entrepreneurs ont fermé leurs sites, de sorte que les sous-traitants ont également dû surveiller les chômeurs. Mais chez Betotec, nous travaillons rarement en tant que sous-traitants et nous avons donc subi peu de désagréments à cet égard également."
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Hausse des prix des balustrades
"Il est vrai que certains produits étaient temporairement en rupture de stock chez nos fournisseurs. Mais cette période est à présent terminée. Par ailleurs, les mortiers de réparation du béton que nous utilisons sont produits en Belgique. Il ne doit donc pas y avoir beaucoup de problèmes de transport."
"Les matières premières sont également suffisamment stockées. Parfois, des produits tels que des revêtements liquides étaient disponibles, mais pas les produits et les solvants pour nettoyer vos outils. Même dans ce cas, vous avez un problème, bien sûr. Nous avons remarqué que pour les balustrades, qui sont principalement fabriquées en aluminium et en verre, il y a eu une forte augmentation des prix, parfois jusqu'à 50%."
Protection cathodique
Il n'y paraît peut-être pas, mais le monde des rénovations en béton est lui aussi en pleine mutation. Alors que l'on se tourne encore souvent vers les moyens conventionnels, la protection cathodique gagne du terrain.
La protection cathodique (RD) existe en deux variantes. D'une part, un système de RD avec anodes sacrificielles: les anodes sacrificielles sont connectées directement à l'armature qui est exposée localement. L'anode se sacrifie alors lentement et se corrode à la place de l'acier.
La vitesse à laquelle elle se sacrifie détermine la durée de vie du système KB. Les anodes peuvent être complètement dissimulées dans la structure en béton, ce qui les rend invisibles par la suite.
"L'année dernière, nous avons organisé un séminaire sur la protection cathodique. Une fois de plus, c'est le signe qu'il s'agit d'un sujet d'actualité dans notre secteur"
Il existe également un système de RD à courant imposé: en appliquant une anode dans ou sur le béton et en faisant passer un petit courant continu entre le matériau de l'anode et l'acier, on arrête le processus de corrosion. Le système peut être surveillé et ajusté à tout moment via une unité de contrôle.
"Je suis moi-même l'un des trois vice-présidents de notre association professionnelle FEREB, responsable du groupe des entrepreneurs. L'année dernière, nous avons organisé un séminaire sur la protection cathodique. Une fois de plus, c'est le signe qu'il s'agit d'un sujet d'actualité dans notre secteur.
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Succession
L'administrateur délégué Luc Goormans a actuellement 56 ans et commence tranquillement à préparer sa succession. "Il n'y a pas de succession familiale, mais je tiens à ce que Betotec continue, même si je ne suis plus impliqué. C'est pourquoi plusieurs pistes sont actuellement à l'étude."
"Il pourrait s'agir d'une reprise par l'un de mes collaborateurs, mais aussi d'une reprise externe ou d'une combinaison des deux. Nous n'avons pas encore pris de décision, mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que nous voulons offrir un bel avenir à Betotec. L'objectif est que l'entreprise puisse continuer à fonctionner sans problème sans moi dans environ cinq ans. Nous avons donc encore un peu de temps pour orchestrer la transition."