LA PASSION DES PRODUITS DE CHEZ NOUS
Panel de discussion sur 80 ans de promotion pour l’agriculture et la peche flamandes
Depuis 80 ans, on accorde une attention particulière en Flandre aux produits de l’agriculture et de la pêche de notre terroir. Jusqu’en 1993, ceci se faisait sous l’intitulé du Nationale Dienst voor Afzet van Land- en Tuinbouwproducten (NDALTP), et ces 25 dernières années, VLAM (Vlaams Centrum voor Agro- en Visserijmarketing) assume cette tâche de marketing et de promotion. Au cours d’un panel de discussion pour fêter ce jubilé, des professionnels du secteur ont donné une vision du secteur d’activité avec comme dénominateur central le concept ‘passion’.
L’ENVIE
La ministre flamande de l’Environnement, de la Nature et de l’Agriculture, Joke Schauvliege, a souvent cité le terme ‘envie’. “Le rôle du VLAM est capital dans la promotion de nos propres produits. Entre-temps, l’Europe en assume aussi une part sans cesse plus grande. L’Union européenne a ajouté en 2018 17% au budget pour la promotion des produits de l’agriculture et de la pêche flamands. LeVLAM contribue aussi à valoriser nos atouts culinaires à l’étranger. Cet important centre de connaissances détecte les nouvelles tendances et les implémente chez nous dans les secteurs en question.”
MARIAGE D’UN OCTOGENAIRE ET D’UN JEUNE DE VINGT ANS
“L’histoire du VLAM raconte le mariage réussi entre la riche expérience de vie d’un octogénaire, le NDALTP, et d’un jeune de vingt ans mature, le VLAM donc”, confie le président du VLAM, Guy Vandepoel.
“Cette combinaison unique donne de l’espoir pour l’avenir. Notre ambition est de souligner la maîtrise technique de nos producteurs, mais aussi de susciter plus de chauvinisme chez le consommateur en faveur des délices de chez nous.”
TENDANCES
Les petites idées grandissent
Le spécialiste du marketing, Harry De Mey (CEO de LDV United), relève quelques tendances également axées sur l’’envie’. “Nous voyons pas mal d’innovation d’idées originales, qui peuvent évoluer vers quelque chose de grand, songeons au phénomène des Wasbars ou à Chez Claire.“
Le fromage d’ici
Après la bière de chez nous, le ‘fromage de chez nous’. De petits fromages, de fabrication locale et avec une chaîne courte de producteur à producteur: cela en inspire d’autres.
Distribution
La distribution est un autre point marquant. Le triporteur, la petite camionnette qui livre à domicile: malgré la globalisation, le consommateur choisit quand même des produits du voisinage. Ceci concerne l’alimentation à tous les niveaux, des produits de base au top culinaire.
Pause apéritif
L’’épicurisme’ a clairement le vent en poupe. La pause apéritif entame une gigantesque progression. Un exemple est l’apérobox: outre les boissons, vous pouvez vous faire livrer tous les amuse-bouche assortis.
En ligne
Les épicuriens sont aussi de plus en plus connectés via le numérique. Le consommateur vit avec son smartphone, et Instagram a entre-temps rattrapé Facebook. Cela donne du poids aux épicuriens: si quelque chose leur semble bon ou pas, ils le font savoir immédiatement et font ainsi le succès ou l’échec d’un commerce.”
DANS LA PRATIQUE
Lors d’un panel de discussion, six orateurs ont évoqué leur expérience pratique.
Accessibilité
Tom Blockeel (boucher et éleveur bovin, Audenarde): “La viande a connu bien des scandales, mais le client ne peut pas s’en passer. Nous misons sur l’accessibilité de notre entreprise. Nous recevons ainsi un feed-back direct qui peut être une critique ou une appréciation. Le client a droit à une information correcte. De surcroît, il possède déjà souvent de grandes connaissances des produits et nous pouvons encore lui apprendre quelque chose.”
L’envie
Frederik Van Tricht (fromagerie Van Tricht à Anvers): “L’’envie’ joue aussi un grand rôle chez nous. Nous sommes l’étape intermédiaire entre le fromager et le consommateur, et nous tentons surtout de raconter l’histoire derrière le produit. Chaque fromage a besoin d’amour et de temps, et nous constatons chez le client un intérêt sincère pour cette histoire.”
La qualité
Luc Mariën (poissonnier ambulant à Malines, connu sous son pseudonyme, Luc Vis): “Vous devez naturellement connaître votre produit à fond et être prêt à prendre le train en marche si une opportunité se présente.
Des actions telles que le ‘Poisson de l’Année’ et le ‘Poisson du Mois’ sont d’une incroyable importance pour notre secteur. Et si Jeroen Meus cuit de la raie à la TV, je sais que j’en vendrai deux fois plus le lendemain. Et oui, les gens sont réellement prêts à payer plus pour la qualité.”
Développements pour l’avenir
Frederik Matthys (dirigeant de l’entreprise d’horticulture ornementale De Waele-Wilwoodii et président de la Koninklijke Maatschappij voor Landbouw en Plantkunde): “Pour moi, il est important d’être le lien intermédiaire entre d’une part les entreprises d’horticulture et d’autre part le consommateur. Nous y œuvrons notamment par le développement d’applis et en permettant des visites d’entreprise virtuelles. Nous travaillons surtout à long terme. Nous développons déjà les cultures de plantes des années 2022-2025 et nous surveillons ce qui se passe à l’étranger.”
Prospection
Kevin Pittoors (cultivateur de tomates Primato): “La prospection est le mot-clé chez nous. Nous demandons conseil à de nombreuses entreprises de semences pour développer davantage de variétés. Jusqu’il y a peu, le consommateur était conservateur en matière de tomates et seuls cinq variétés connaissaient le succès, mais le client veut de plus en plus de variété. Le défi consiste à lancer de nouvelles variétés, de préférence à prix serré. Ceci exige des recherches et des investissements supplémentaires dans de meilleures techniques d’irrigation et de fertilisation.”
Combler le fossé entre producteur et consommateur
Marc Ballekens (directeur stratégie et marketing de Limagrain Belgium): “L’une de nos tâches-clés reste de combler le fossé qui existe encore entre le producteur et le consommateur. Le producteur connaît bien le consommateur, car il en est un également. Nous essayons aussi de clarifier les problèmes qui se posent à de nombreux producteurs, bien que cela ne soit pas toujours facile. Trop de fermiers ne sont pas suffisamment actifs dans le marketing de leurs propres produits et préfèrent cacher leurs problèmes au lieu d’en parler ouvertement.”