Une présence massive
Malgré toutes les campagnes de sensibilisation, l'amiante n'est toujours pas abordé avec la même prudence qu'il devrait l'être. Pourtant, les risques ne sont pas négligeables.
On retrouve d'ailleurs encore de l'amiante régulièrement. Cela n'a rien d'étonnant puisque l'amiante était autrefois utilisé, entre autres, pour les toitures et les revêtements de façade. Tout le monde connaît les ardoises grises et les tôles ondulées typiques des toits vieillissants de nos bâtiments.
Quelques chiffres
En 2019, la surface totale des toits et façades recouverts d'amiante en Flandre est estimée à quelque 86 millions de m². Pls précisément, il s'agit de 2,3 millions de tonnes d'applications d'amiante dans des bâtiments antérieurs à 2001. Cela concerne :
- 2,8 millions de foyers
- 354.000 bâtiments non résidentiels.
A titre d'exemple, toutes les écoles de Flandre contiendraient encore environ 114.000 tonnes, et on en abriterait encore quelques 865.000 tonnes dans nos maisons et immeubles.
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Plan d'action
Avec le plan d'action pour la réduction de l'amiante, le gouvernement flamand vise à obtenir un environnement de vie sans amiante d'ici 2040. Cela implique que tout amiante à risque doit être retiré et stocké en toute sécurité ; seules les applications d'amiante en bon état peuvent encore être présentes dans notre environnement.
Quel est le problème ?
Si le panneau ou l'application est encore en bon état, il n'y a pas de problème ; les fibres d'amiante sont fixées et ne peuvent pas être libérées. Toutefois, avec le temps, le ciment vieillit et s'altère, exposant les fibres d'amiante qui se libèrent sous l'effet de la pluie et du vent.
Ce processus peut déjà se produire au bout de 20 ans, après quoi les plaques ondulées ou les ardoises contenant de l'amiante perdent de plus en plus leur intégrité : elles risquent davantage de casser et s'émiettent rapidement lorsqu'elles sont manipulées.
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Affectation de l'environnement
Un autre problème, c'est celui du développement de mousses dans ces zones endommagées, les racines s'attachant entre les fibres d'amiante. Les fibres d'amiante se propagent également par d'autres moyens : il suffit de penser à la pluie qui emporte des fibres d'amiante et finit sur l'herbe ou dans un tonneau de pluie. Au total, environ 250 tonnes de poussière d'amiante sont libérées chaque année.
risques pour la Santé
En outre, il y a bien sûr les conséquences bien connues sur la santé (publique). L'amiante libéré se présente sous la forme de fibres minuscules qui peuvent être inhalées et peuvent donc entraîner des maladies liées à l'amiante telles que le mésothéliome et divers cancers tels que le cancer du poumon. Il faut souvent 30 ans pour que ces maladies se développent, mais ce n'est évidemment pas une raison pour négliger ou relativiser la question.
COMMENT RECONNAÎTRE L'AMIANTE ?
L'amiante se présente sous de nombreuses couleurs et formes différentes. Vous pouvez généralement le reconnaître à sa texture gaufrée comme un nid d'abeille. Les panneaux sont aussi souvent superposés.
APPLICATIONS
Outre le revêtement des toits et des murs, vous pouvez également trouver de l'amiante dans le revêtement des corniches de toit, les cheminées et les gouttières. L'amiante était également utilisé sous le toit, par exemple dans les plaques de toiture et les panneaux non adhésifs ou l'isolation en plâtre autour des tuyaux de chauffage central. Au total, l'OVAM a déjà relevé plus de 3.500 matériaux de construction contenant de l'amiante.
OMNIPRÉSENT
En tant que couvreur, vous devez être deux fois plus vigilant : d'une part, l'amiante se trouve dans pas moins de 70 à 90 % des bâtiments construits en Flandre avant 2001 et, d'autre part, il est souffre des intempéries au fil des ans.
AVEC OU SANS AMIANTE ?
Au début des années 1990, la production de fibrociment sans amiante a commencé pour les toitures et les bardages ; jusqu'en 1998, les deux variantes étaient produites côte à côte. Quand on se retrouve face à des panneaux de fibrociment, on ne sait finalement plus quoi penser : s'agit-il d'amiante ou non ?
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Tout d'abord, il est conseillé de regarder l'année de construction ou d'installation. Si les toits sont des panneaux d'avant 1990 ou des tôles ondulées d'avant 1992, vous avez à tous les coups affaire à de l'amiante. S'ils ont été installés après 1998, il s'agit de panneaux sans amiante.
Il faut toutefois tenir compte de la marge nécessaire : en raison de l'importance du stock, celui-ci a été épuisé sur les chantiers en 1999 et 2000, de sorte que des bâtiments de ces années peuvent encore contenir de l'amiante.
Les panneaux sans amiante portent souvent la mention N ou NT (New Technology) et sont pourvus d'une bande de renfort qui les distingue des panneaux contenant de l'amiante.
En outre, il existe le test de la flamme : vous passez une flamme sur la surface, si les fibres rougeoient sans se décomposer, elles contiennent très probablement de l'amiante. La plupart des fibres de remplacement ne peuvent pas résister à une flamme nue et se désintègrent ou forment des gouttelettes.
Attention : ce test n'est qu'indicatif, il nécessite une certaine expertise et souvent vous ne pourrez connaître le fin mot de l'histoire que grâce à une analyse en laboratoire.
Vous trouverez plus d'explications sur la façon de reconnaître l'amiante sur le site suivant www.asbestinfo.be.