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Dans une série d'articles en collaboration avec le cours Gestion d'énergie de Howest, nous vous donnons un aperçu de ce que vous pouvez faire pour apporter votre contribution. Dans l'article ci-dessous, on introduit ce cours.
Voilà pourquoi vous avez besoin d'un gestionnaire d'énergie
Des milliers d'euros économisés
Les enseignants sont Tim Vandendriessche (à gauche) et Jurgen Van Ryckeghem
L'énergie est sous le feu des projecteurs. La question du climat fait souvent la une des journaux, le mix énergétique de l'avenir fait l'objet de nombreuses discussions et une facture énergétique abordable est un thème récurrent pour les consommateurs et les politiques. Au niveau de l'entreprise également, l'énergie est depuis longtemps un thème crucial, essentiellement dans une optique d'économie. Une analyse approfondie des flux d'énergie peut être utile à cet égard. Tim Vandendriessche et Jurgen Van Ryckeghem vous faites découvrir la formation.
Une formation nEcessaire
Motion Control: l'orientation Gestion énergétique est relativement récente. D'où vient le besoin de cette formation?
Tim Vandendriessche: “La cinquième année académique à Howest vient de s'achever. En Flandre, en plus de Howest, la formation a aussi été mise en place à Anvers. Il s'agit donc effectivement d'une formation relativement récente, mais qui répond aux besoins des entreprises. Nous sommes basés à Courtrai et ce sont des entreprises locales comme Alpro et Bekaert qui ont demandé une formation spécifique en gestion énergétique. Aujourd'hui, l'énergie est souvent gérée par plusieurs personnes, mais les entreprises reconnaissent de plus en plus la nécessité de créer un poste spécifique. Aujourd'hui, plusieurs anciens élèves sont déjà actifs dans des entreprises de tout le pays. Les diplômés travaillent maintenant comme gestionnaire d'énergie junior chez Lidl, ingénieur de projet chez Callens, gestionnaire d'énergie dans l'entreprise de surgelés Ardo, … Les entreprises et les secteurs qui emploient les anciens élèves, sont donc très variés. Il est très intéressant pour nous d'entendre leurs expériences. Cela nous permet d'adapter nos formations sur la base de leurs retours et de ceux des entreprises.”
Motion Control: il existe d'autres orientations qui traitent cette matière. Comment vous distinguez-vous?
Vandendriessche: “Les orientations comme la technologie de l'énergie mettent surtout l'accent sur l'électricité, l'automatisation et la domotique. Dans des orientations comme l'électromécanique, en plus de l'automatisation, on se penche principalement sur des questions comme l'efficacité des moteurs. Dans la formation en climatisation, on s'intéresse surtout à l'énergie thermique. Nous traitons toutes les formes d'énergie et nous les abordons à partir d'une vision globale. Cela se reflète dans les thèmes abordés: électrotechnique, chauffage, refroidissement, production de vapeur, automatisation et saisie de données, projets pratiques, gestion et communication. Le tableau de bord est également abordé: comment puis-je centraliser dans un seul système clair les informations émanant de différents angles de mon entreprise (PLC, capteurs, …)? Les différents sujets se reflètent également dans la formation. En première année, nous demandons à nos étudiants d'effectuer un audit de leur domicile. La deuxième année, ils font de même dans une entreprise ou une organisation. En troisième année, en tant que stagiaire en gestion énergétique, ils essaient leur futur travail pendant trois mois. Les flux en provenance de l'enseignement secondaire sont variés, l'accent étant mis sur des filières techniques comme l'électromécanique, les sciences industrielles, l'électrotechnique et l'ingénierie. Ceci dit, nous avons aussi accueilli des élèves sortant de filières générales telles que Sciences-Mathématiques et même Economie-Langues Modernes.”
Motion Control: dans votre liste de matières, la communication détonne. Pourquoi ce choix?
Vandendriessche: “Elaborer des projets pour l'économie d'énergie est une chose, mais il faut aussi pouvoir les 'vendre' dans son entreprise. Défendre un investissement auprès du patron, calculer la période de récupération exacte, convaincre les collègues de faire quelque chose différemment: tout cela est inclus dans ce cours. Une personne qui ne jure que par les compresseurs à palettes depuis 30 ans, ne voudra pas changer, surtout si vous êtes un nouveau-venu dans son entreprise. Si vous pouvez étayer votre vision par des résultats, vous serez déjà en meilleure position.“
Motion Control: les entreprises sont-elles déjà suffisamment armées pour relever les défis énergétiques de l'avenir?
Vandendriessche: “En général, les entreprises qui recrutent un gestionnaire énergétique, en ressentent le besoin. Par conséquent, les choses se passent bien. Mais on remarque que les entreprises automatisent souvent l'ensemble de leur processus et omettent d'inclure leur processus de mesure dans ce projet. Ensuite, elles doivent écrire leurs signaux de mesure avec un stylo et du papier, … C'est souvent au niveau de la volonté d'investir que ça coince, dans l'industrie. Trop souvent, malgré un temps de récupération d'environ trois ans, les projets ne sont pas retenus, parce qu'on en préfère d'autres. On accorde beaucoup d'attention au produit, mais trop peu au processus. C'est pourquoi nous incluons également ce pilier 'communication'. La persuasion est importante pour un gestionnaire d'énergie, notamment parce qu'il se retrouve souvent dans le domaine d'autres profils au sein de l'entreprise (un gestionnaire de production, par exemple). Mais il peut constituer une grande valeur ajoutée pour l'entreprise. Nous avons de nombreux exemples d'économies réalisées grâce à quelques interventions. Par exemple, une entreprise a commencé à comparer la consommation d'énergie de l'équipe qui faisait le tôt et de celle qui faisait le tard. Elle a constaté que l'équipe A consommait 7% d'énergie en plus que l'équipe B, tout en ayant exactement le même rendement. Ce sont des choses que toute entreprise devrait analyser.”
l'Economie d'Energie est diffErente pour chaque entreprise
Motion Control: y a-t-il des choses qui reviennent fréquemment dans les audits énergétiques?
Jurgen Van Ryckeghem: “Dans les entreprises, on rencontre toutes sortes de choses et on peut souvent réaliser des gains rapides. Mais l'endroit où se situe ce profit, dépend du type d'entreprise. Dans l'une, c'est l'eau chaude sanitaire, dans l'autre, c'est l'éclairage et dans une autre, c'est la récupération de chaleur. Cela dépend vraiment de l'entreprise. Par exemple, si une biscuiterie ne sait pas quoi faire du surplus de chaleur créé par les nombreux fours de sa chaîne de production, il ne faut pas lui parler d'isoler l'enveloppe du bâtiment. Mais parfois, les économies se situent à un tout autre niveau. Une entreprise partageait un immeuble avec 3 autres. La facture du chauffage au mazout était divisée en quatre selon une ancienne clé de répartition. Au fil des ans, chaque entreprise a réalisé des investissements différents en matière de consommation d'énergie, si bien que le calcul n'était plus réaliste. Avec des mesures, on peut infléchir des négociations en sa faveur. Mais c'est vraiment du sur-mesure.“
Attention!
“On parle tellement de l'énergie que certaines entreprises n'hésitent pas à vendre des choses au fonctionnement douteux, vendues par de bons vendeurs à des entreprises ignorantes. Par exemple, j'ai déjà effectué des mesures sur une box qui, selon le fabricant, 'aligne mieux le flux d'électrons', permettant ainsi de consommer moins d'énergie. C'est absurde et les mesures l'ont confirmé. Malgré tout, cette société parvenait à vendre ses box.”
Motion Control: on voit émerger des dizaines de techniques différentes pour produire et stocker de l'énergie. Comment déterminer quelle technique est suffisamment mature?
Jurgen Van Ryckeghem: ”Cela demande beaucoup de recherche. En tant qu'institut d'enseignement, il faut être à l'avant-garde de la recherche et en intégrer les résultats dans les cours. Notre lien avec l'Université de Gand, nos propres recherches et nos contacts étroits avec les entreprises nous permettent de prendre le pouls de la situation. Aujourd'hui, les programmes de bachelier doivent miser sur la recherche afin de collecter et de diffuser les connaissances. Cela se reflète également dans le contenu des cours. Chez nous, chaque année académique est différente.“
un master aprEs la formation de bachelier
Van Ryckeghem: “Nous avons rejoint le partenariat Eurec, qui stimule et rationalise la recherche en matière d'énergie. L'Université de Saragosse et la Haute Ecole Hanze de Groningue en sont membres également. Ainsi, nos étudiants ont la possibilité de décrocher un master en trois semestres, au cours desquels on s'intéresse davantage à la gestion. Ils ne doivent donc pas suivre une année de transition abordant principalement les mathématiques et la théorie. L'interaction avec les universités de Saragosse, de Groningue et de Gand enrichira également nos connaissances.”
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“Des milliers d'euros économisés”
Les stages et les TFE de troisième année en gestion énergétique sont très variés. Voici quelques sujets des années passées:
- Recherche de possibilités d'optimisation en combinant une production d'énergie décentralisée et des unités de stockage pour le cabinet-Tommelein;
- Mise en place d'un système solaire/stockage dans un pays en développement avec un réseau électrique peu fiable en Ouganda;
- Élaboration d'une feuille de route pour rendre les bâtiments municipaux plus efficaces et plus intelligents sur le plan énergétique pour la ville de Courtrai;
- Audit énergétique d'un entrepôt frigorifique entièrement automatisé et contrôlé d'Alpro;
- Recherche sur la composition optimale du système d'une ferme verticale intérieure afin de minimiser la consommation d'énergie pour les solutions de cultures urbaines;
- Conception d'un outil générique permettant de déterminer une installation d'énergie renouvelable pour un bâtiment industriel et appliqué au nouveau centre de distribution de Van Marcke;
- Recherche sur l'optimisation des procédés pour améliorer l'efficacité énergétique des fours de séchage dans l'industrie du tapis à Balta;
- Meilleures méthodes d'optimisation des énergies renouvelables dans le secteur de la logistique et des transports (Enervest Belgium, Gand, Belgique).
L'histoire d'Arne Seurinck prouve qu'un gestionnaire énergétique n'est pas du luxe. Son stage chez Total, un fabricant de lubrifiants dans le port de Gand, fut un tel succès qu'il lui a valu le titre de 'Junior Energy Manager de l'Année'.
”J'ai pu travailler sous les ailes du gestionnaire énergétique pour élaborer plusieurs projets. Cela a permis de réaliser d'importantes économies. Par exemple, j'ai découvert que le système d'air comprimé n'était pas correctement dimensionné. J'ai ensuite élaboré une proposition de modernisation et de réaménagement de l'installation. De plus, nous avons mis en place un système de contrôle de week-end, car la consommation y est toujours limitée. Je me suis également attaqué au contrôle des vannes de l'installation thermique et j'ai automatisé le traçage électrique sur les tuyaux. Au total, ces projets ont permis de réduire la consommation d'énergie d'au moins 12%. Ma formation de gestionnaire d'énergie a certainement contribué à ce résultat. En deuxième année, par exemple, nous avons beaucoup étudié l'air comprimé et j'avais effectué un projet sur ce sujet. Mon stage était le parfait prolongement du cours. Tout ce que j'ai appris, m'a bien servi.“
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