Les vêtements intelligents, un véritable soutien pour le personnel de maintenance

 

Sous le nom de 'Smart Clothing System', Wout Evers a développé, en étroite collaboration avec ISKO, des concepts de vêtements spéciaux qui peuvent également aider les professionnels de la maintenance dans différents domaines. L'un des points forts est la présence de textiles spéciaux à compression dynamique, qui offrent également la fonctionnalité d'un exosquelette et qui possèdent des capteurs. Ces derniers permettent de recueillir des informations pertinentes sur l'environnement et la personne. Divers prototypes ont déjà été testés avec succès et Evers a commencé à déployer ses idées.

maintenance dans des conditions difficiles

Dans certains secteurs, les travailleurs de la maintenance travaillent dans des conditions difficiles. Cela concerne certainement à ceux qui travaillent à l'extérieur et doivent faire face à toutes sortes de conditions météorologiques. Un autre exemple est la maintenance dans des environnements chauds (production d'acier, industrie de transformation), des environnements froids (entrepôts frigorifiques) ou des environnements où peuvent être émises des substances dangereuses. Sans parler des employés de maintenance qui sont constamment soumis à de fortes contraintes physiques parce qu'ils doivent grimper, travailler dans des positions inconfortables ou porter des objets lourds.

"Avec les applications actuelles, nous sommes d'emblée en train d'expérimenter dans le domaine le plus difficile. Mais si cela fonctionne dans ce contexte les applications dans d'autres secteurs sont infinies"

Wout Evers, consultant principal chez ISKO: "Ce sont des conditions qu'il ne faut pas sous-estimer, qui influencent la rapidité, l'efficacité et la qualité avec lesquelles les gens peuvent effectuer leur travail. Pour assurer la sécurité dans ces conditions, de nombreuses solutions ont été développées au cours des dernières décennies sous la forme d'équipements de protection individuelle (EPI), d'outils intelligents, d'équipements de levage et de systèmes de caméras. Cependant, les possibilités offertes par les vêtements de travail ont été négligées jusqu'à présent".

SMART CLOTHING SYSTEM

En réfléchissant 'out-of-the-box', Evers fait référence aux développements dans l'industrie textile. "Les tissus utilisés actuellement pour fabriquer les vêtements de travail sont déjà multifonctionnels dans une certaine mesure", dit-il. "Nous connaissons tous les propriétés hydrofuges et anti-salissures, les renforts aux genoux et aux coudes, les vêtements qui sont agréables et chauds ou, au contraire, qui permettent une bonne aération, et les vêtements qui sont réfléchissants pour des raisons de sécurité ou qui sont antistatiques".

 

Mais les vêtements de travail du futur vont encore plus loin car on a réuni ces dernières années des développements issus de domaines de recherche complètement différents. Des tests ont maintenant été effectués en laboratoire ainsi que dans la pratique.

Evers: "C'est précisément cette combinaison qui crée ce que nous appelons le 'Smart Clothing System - SCS'. La base est constituée de tissus qui sont tissés au lieu d'être tricotés. Cela permet d'éviter que le tissu ne se déchire lorsqu'il est endommagé. Une couche ou un enduit supplémentaire peut être appliqué sur le tissu. Le revêtement le plus avancé actuellement disponible offre une protection à long terme contre les liquides et les saletés, divers produits chimiques, les températures élevées et basses, mais aussi contre les bactéries et les virus. Et ce, sans nuire au confort de l'utilisateur. Mais ce n'est pas tout..."

Compression

Par exemple, il y a les propriétés de compression, que beaucoup de gens connaissent dans le monde du sport, mais qui offrent également des avantages pour les vêtements de travail.

Evers: "De manière générale, les propriétés de compression stimulent la circulation sanguine, fournissant aux muscles un supplément d'oxygène. Cela signifie non seulement que la personne concernée acquiert plus de force et d'endurance, mais aussi qu'elle récupère plus rapidement. C'est un avantage lorsque vous devez effectuer des travaux lourds cinq jours par semaine. Les derniers développements ont conduit à des formes de textile où la compression est toujours à son maximum après 100 lavages et dure pendant 10 heures ou plus. Cela contraste avec les vêtements de sport, dont l'effet de maintien diminue souvent après 3 à 4 heures et après un nombre limité de lavages".

Exosquelette

Les scientifiques ont même réussi à augmenter l'effet de maintien à tel point que le résultat final peut être comparé à la fonctionnalité d'un exosquelette.

 

Evers: "Nous connaissons l'exosquelette depuis un certain temps, mais composé de divers éléments mécaniques et électroniques externes qui limitent la liberté de mouvement et dépendent de leur lourde technologie d'entraînement et de contrôle. Il est vrai qu'on ne peut pas atteindre la pleine puissance d'un exosquelette mécanique mais les caractéristiques de compression sont déjà à un niveau très correct, à environ 75 % de la puissance d'un exosquelette. Les agents de maintenance qui doivent travailler beaucoup au-dessus de leur tête ou avec des composants lourds peuvent ainsi bénéficier de ce support supplémentaire".

capteurs sensoriels

L'électronique intégrée aux textiles ouvre également un monde de possibilités. Evers: "Bien sûr, cela dépend du travail effectué et de l'environnement dans lequel on évolue mais pour le monde de la maintenance, je vois surtout des possibilités pour augmenter la sécurité en intégrant des capteurs spécifiques".

 

Il fait référence, entre autres, aux capteurs qui peuvent mesurer les propriétés de l'environnement. Par exemple, les substances toxiques, les rayonnements électromagnétiques ou radioactifs, mais aussi le niveau de bruit, qui indique au travailleur la nécessité de porter des protections auditives. Les petites caméras sont également de véritables capteurs et peuvent être utilisées pour informer les employés sur les circonstances dans lesquelles le travail est effectué et sur la façon dont le collègue travaille.

"On peut aussi surveiller l'état du travailleur grâce à des capteurs qui collectent des données physico-médicales. Pensez à la fréquence cardiaque, à la température et à la pression sanguine, mais aussi aux stimuli cérébraux. Cela peut sembler exagéré mais cela peut indiquer si certaines personnes sont aptes à travailler en hauteur ou sous la pression. Cela permet de mieux déployer ses travailleurs pour les différentes tâches, ce qui augmente la sécurité et contribue à la satisfaction et à l'engagement au travail".

alimentation

La particularité est que l'énergie nécessaire pour communiquer les informations des capteurs à la bonne personne peut également être stockée dans le matériau. Il s'agit de l'énergie que les personnes ou leur environnement mettent automatiquement à disposition, comme le mouvement, la chaleur (corporelle) et la lumière.

Evers: "En fait, il s'agit toujours d'une énergie de faible qualité qui ne permettrait pas facilement d'allumer une lampe mais qui est suffisante pour générer, stocker ou transmettre des données. Le NLR poursuit le développement de ce système pour une utilisation dans les réseaux de capteurs sans fil mais aussi dans le cadre de la maintenance".