Le secteur vert est implacable avec les revêtements durs!
L’eau est un thème systématiquement abordé entre les professionnels des espaces verts et leurs clients. C’est logique car jamais nous n’avons connu autant de périodes alternant sécheresse extrême et excès d’eau, avec toutes les conséquences que cela implique pour les jardins et le confort au jardin. Il y a heureusement des solutions.
Moins de pavage, plus d'infiltration
Moins voire pas de revêtement dur: c’est le mot d’ordre des groupes et des initiatives militant pour plus de nature. Et à raison ! Moins de dalles est bon pour la végétation et l’infiltration de l’eau qui représente plus de 800 litres par an au mètre carré. Cela peut sembler énorme, mais à l’échelle d’un jardin, ce ne l’est pas. La VMM a calculé qu’un jardin ‘évapore’ 600 litres (la somme de l’évaporation de l’eau du sol et autres surfaces ainsi que la transpiration ou la perte d’eau par les plantes). Est-ce exagéré ? Lors d’une journée ensoleillée, une pelouse évapore jusqu’à 4 litres d’humidité au mètre carré et un bel arbuste ou un petit arbre jusqu’à 100 litres en son sommet. Mathématiquement, il y a donc de la marge, mais elle est moins importante dans la réalité car il faut reconstituer les eaux souterraines qui font office de réserve pour le jardin et les plantes en été, lorsqu’il pleut moins.
Alternatives appropriées
Cependant, un jardin sans revêtement dur est difficilement envisageable. Les clients veulent une terrasse, une entrée et même une allée de jardin menant aux dépendances. Dans le même souffle, ajoutez la piscine, un étang de baignade et un étang de jardin qui, d’après le code flamand de la construction, sont considérés comme un revêtement ‘dur’ car non perméables à l’eau. À l’exception du dernier point, un professionnel des espaces verts peut heureusement apporter des solutions créatives via des matériaux adaptés. Un revêtement dur peut devenir perméable à l’eau ou laisser passer l’eau. Voyez les pavés et les clinkers en terre cuite posés à joints ouverts, les dalles sur les supports de dalles, tous les planchers possibles et la multitude de galets et de graviers pouvant être fixés ou non sur des nattes de stabilisation ou avec de la résine. Et s’il faut plus de végétation, il y a toujours le gazon armé et le jardin d’épices.
Gestion efficace des eaux de pluie
Si un propriétaire de jardin souhaite un pavage ‘fermé’ et que le permis d’urbanisme l’autorise, ne laissez pas l’eau de pluie s’écouler dans l’égout. Plus loin, là où les canalisations ne peuvent plus absorber, elle provoque des inondations dans les maisons, les jardins, les rues et les champs. Guidez-la vers une zone d’écoulement assez large dans la végétation attenante ou dirigez-la dans un caisson de rétention, un bac ou un puits vers les racines des plantes et les nappes phréatiques.
Si la gestion respectueuse de l’eau de pluie figure en bonne place dans le profil de votre entreprise, considérez l’eau collectée sur les toits comme une valeur ajoutée pour le jardin. Cela peut aller plus loin qu’une infiltration invisible. Un oued peut s’avérer trop grand pour la plupart des jardins et même désagréable. Un jardin de pluie, en revanche, peut être réalisé à peu près n’importe et combine la méthode d’un oued – permettant à l’eau de s’infiltrer – à une plantation en bordure parfaite. Il peut servir de zone de débordement à tout type de bassin et, en cas de trop-plein, profite aux plantes et rend le jardin résistant au climat.
Ces possibilités et autres permettent d’utiliser l’eau de pluie de manière judicieuse et responsable et de créer de beaux jardins - des jardins climatiques -, un thème abordé Green Expo, le salon du secteur des espaces verts. Green Expo aura lieu les 22, 23 et 24 septembre 2024 à Flanders Expo, Gent (info: green-expo.be)
Marc Verachtert et Bart Verelst sont des journalistes et des auteurs flamands bien connus, spécialisés dans les jardins. Ils ont rédigé plusieurs ouvrages ensemble, notamment le “handboek voor de Klimaattuin”