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OPINION: “LE NOUVEAU DANGER POUR LE BUIS N’EST PAS LA PYRALE DU BUIS, MAIS L’HOMME”

Frederik HoussinFrederik Houssin est un entrepreneur de jardin écologique. Le rejet radical du buis l’incite à défendre à nouveau la plante et les personnes qui la soignent, la plantent et la cultivent.

L’entrepreneur de jardin écologique Frederik Houssin prend la défense du buis

Comme c’est souvent le cas, la balance penche à nouveau de l’autre côté: cette fois, des jardins de buis rigoureux vers la croisade contre le buis. Celui qui me connaît, sait que je ne suis pas partisan des jardins avec de grandes parties de buis, éventuellement taillées en nuages, mais la façon de fustiger unilatéralement le buis aujourd’hui, c’est aller trop loin. Aujourd’hui, on fustige le buis indigène et pas l’espèce exotique invasive. Le nouveau danger pour le buis n’est pas la pyrale du buis, mais l’homme.

LA BEAUTE DU BUIS

Ceci n’est pas un plaidoyer en faveur des jardins monotones qui ne laisse aucune place à la diversité. Au contraire, ceux-ci sont en partie la cause. Je réalise que le buis sous sa forme taillée n’apporte pas une grande plus-value pour la biodiversité. Mais devons-nous dès lors le bannir pour l’éternité jusque dans nos cachots les plus reculés? Pendant des années, la plante a été d’une grande utilité pour l’esthétique et la beauté de nos jardins, des jardins où le jardinier a pu faire preuve de créativité, souvent d’anciens jardins de château avec de hauts massifs de buis et topiaires. Ce sont des chefs d’œuvre et des objets de patrimoine, depuis des centaines d’années. Encore une fois, je ne suis absolument pas partisan des jardins de lotissement ou de villa typiques remplis de buis, hydrangea, ifs, alliums et graminées décoratives. Mais le buis est désormais dépeint comme le grand bouc émissaire, alors qu’il est avant tout une victime. Pendant des années, la plante a été exploitée, détruite, sous-alimentée et déformée, obligée de faire ce que l’homme attendait d’elle. Ce buis est une plante sacrément résistante: il pousse partout, a besoin de peu de nutriments, reste toujours vert, se taille fort joliment, …

QU’Y A-T-IL DE MAL A VOULOIR UN PEU D’ESTHETIQUE?

J’aime la (bio)diversité et qu’y a-t-il de mal à vouloir un peu d’esthétique? Oui, le buis donne peu de pollen. Oui, il comporte peu d’insectes. Oui, les oiseaux n’y font pas non plus leur nid. C’est un problème moins important qu’il n’y paraît. Le vrai problème est qu’en plus de ce buis, nos jardins comportent aussi le plus souvent des plantes sans valeur. Celui qui en a enfin assez des hydrangea, géraniums, narcisses blanches, alliums et graminées décoratives, choisit apparemment l’anémone, l’if, la lavande et l’amélanchier. La même chose, mais autrement. Ou pire encore: au lieu de soigner notre buis indigène comme il se doit, on choisit le houx exotique japonais. Une plante avec à nouveau une plus-value très limitée pour la biodiversité, ceci en raison de la taille intensive. La production de nouvelles plantes se poursuit. A nouveau, on continuera de cultiver des plantes faibles et à nouveau, nous les planterons dans une terre pauvre et dans nos jardins stériles et à nouveau, nous ne soignerons pas assez la plante. Jusqu’à ce que nous importions une nouvelle maladie.

Nos cultivateurs et horticulteurs qui n’achètent pas leur produit dans les pays asiatiques, doivent aujourd’hui concurrencer non seulement les grands importateurs et les prix dumping, mais également une opinion publique à moitié informée.

PROTEGER AUSSI NOTRE BUIS

Aujourd’hui, on fustige le buis indigène et pas l’espèce exotique invasive. On ne soulignera jamais assez qu’il faut laisser de la place pour d’autres plantes plus précieuses. Mais le fait de ne pas consentir d’efforts pour sauver notre buis, c’est radical et injuste. C’est du déni, le déni de notre propre cupidité. Nous voulons cette plante, en masse et bon marché, et quand nous l’avons, nous n’en prenons pas assez soin. Maintenant, on fustige aussi, parfois peut-être à raison, ceux qui veulent protéger le buis, tandis que la recherche sur les effets néfastes de certains moyens est encore en cours. Sous la devise ‘il vaut mieux prévenir que guérir’, il est naturellement conseillé de ne pas utiliser certains produits, ce que je ne fais pas non plus. Velt plaide aussi pour la lutte biologique, avec Bacillus thuringiensis (Bt), mais ce message est nettement moins relayé par les médias. Lorsque je me promène aujourd’hui avec mon pulvérisateur dorsal rempli d’une alimentation foliaire et d’une préparation antibactérienne pour satisfaire aux besoins naturels des plantes, je me sens pointé du doigt par des opinions radicales dépourvues de nuances. Les cultivateurs qui se soucient sincèrement de la biodiversité, de la nature et de l’environnement, recherchent activement de meilleures solutions responsables. Malgré la forte opposition, ils ont le meilleur avec leur matériel. Nos cultivateurs et nos horticulteurs qui n’achètent pas leur produit dans les pays asiatiques, doivent aujourd’hui concurrencer non seulement les grands importateurs et les prix dumping, mais également une opinion publique à moitié informée. Ils ont refusé d’acheter un matériel de moindre valeur à prix ridicules, ils n’ont pas choisi le gain rapide, mais leur métier et la diversification. Et même aujourd’hui, ils défendent encore leur produit. Ils apportent des solutions fondées, de la plantation correcte au traitement. Prenez soin de la biodiversité, prenez soin de votre buis et des autres plantes, et respectez la plante, nos cultivateurs et soigneurs.

P.S.: Préférez choisir de ne pas tailler votre buis, mais de le laisser grandir en un grand buisson.

P.P.S.: Le Buis sempervirens est indigène. A l’origine, il apparaissait uniquement en Wallonie, je suppose qu’il se serait aussi propagé en Flandre de lui-même à cause du changement climatique.

P.P.P.S.: Il n’y a pas de mal à avoir des plantes exotiques (non invasives) dans nos jardins.

P.P.P.S.: Bien que je soutienne certainement le message de #byebyegrass, il n’y a pas non plus de mal à vouloir un gazon (en partie) coupé court. Ceci redonne aussi une autre végétation passionnante et donc une plus grande diversité. L’herbe peut aussi offrir une très grande biodiversité. L’extrémisme n’est jamais une bonne chose.

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Écrit par Frederik Houssin

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