L'énergie solaire a battu plusieurs records en 2024
Le mix énergétique de 2024 en chiffres
Le mix électrique belge a connu des évolutions marquantes en 2024. Les échanges internationaux ont atteint un record de 44,5 TWh, la France étant le premier fournisseur. Les énergies renouvelables sont passées à 29,8 % du mix, grâce à une croissance de 23 % de la capacité solaire. Dans le même temps, la consommation de gaz a chuté à un niveau historiquement bas de 17,6 %. Bien que les prix moyens de l'électricité aient baissé de 28 % par rapport à 2023, ils restent plus élevés qu'avant la crise.
Record des échanges internationaux d'électricité
En 2024, l'échange d'électricité entre la Belgique et les pays voisins atteint un nouveau record avec 44,5 TWh. Pour la deuxième année consécutive, la Belgique est importatrice nette (10,6 TWh). Ceci est dû à la très grande disponibilité du parc de production (nucléaire) français.
La Belgique a importé plus de 12,6 TWh nets de France et 5,9 TWh nets des Pays-Bas. En revanche, notre pays a exporté 4,3 TWh nets vers le Royaume-Uni et 2,8 TWh nets vers l'Allemagne. Les importations internationales d'électricité ont eu lieu principalement lorsque l'électricité était moins chère à l'étranger.
Record absolu et pic de production solaire en août 2024
La production d'énergie solaire a atteint de nouveaux records avec un record mensuel de 1 254 GWh en août 2024. La production totale d'énergie solaire en 2024 n'a jamais été aussi élevée : 8 322 GWh. C'est 15,7 % de plus qu'en 2023.
Pour gérer de manière optimale cette montée en puissance de la production solaire, Elia a appelé cet été les acteurs du marché à la vigilance. En collaboration avec les gestionnaires de réseaux de distribution belges, une série de mesures urgentes ont été proposées pour faire face à la surcharge du réseau en cas de surproduction.
Les conditions météorologiques et l'augmentation de la consommation d'électricité ont permis d'éviter ces mesures.
Journée record pour la production renouvelable avec près de 10 GW le 22 août 2024
La production totale d'énergie solaire et éolienne en Belgique a atteint le 22 août 2024 un nouveau record absolu de 9.931 MW sur un quart d'heure. Cela correspond à 93 % de la consommation totale pendant ce quart d'heure. Il est de plus en plus fréquent que la moitié de la consommation belge soit couverte par des énergies renouvelables. En 2024, c'est le cas près de 11,3 % du temps (12,5 % en 2023).
La production à partir de sources d'énergie renouvelables représente 29,8 % du mix électrique
En termes absolus, les énergies renouvelables ont produit un total de 20,8 TWh en 2024. C'est moins qu'en 2023 (21,5 TWh) où les conditions de vent étaient exceptionnelles. Pourtant, la part des énergies renouvelables dans le mix de production belge a augmenté (29,8 % contre 28,2 % en 2023).
Cela s'explique par le fait que la Belgique a importé beaucoup d'électricité en 2024 et a donc moins produit elle-même. Les capacités installées pour l'éolien terrestre (+4%) et le solaire (+23%) ont continué à augmenter en 2024. La capacité de production de l'éolien en mer ne devrait pas augmenter avant 2028.
Lire aussi : Le secteur éolien terrestre ne réalise qu'un quart des ambitions flamandes
Production éolienne offshore belge normalisée
Les parcs éoliens offshore ont produit 6987 GWh d'électricité en 2024. C'est moins qu'en 2023 où les conditions de vent étaient exceptionnelles et où un record de production éolienne offshore a été battu (8 011 GWh). La production éolienne offshore a été légèrement réduite en 2024 en raison d'un incident sur le câble Rentel (de début janvier à fin mai).
Sans la configuration triangulaire du système de câble MOG (prise offshore), le parc éolien de Rentel aurait été hors service pendant cette période (309 MW). Bien que la production des 4 parcs éoliens raccordés ait été quelque peu réduite (contre la surcharge) lors de vents très forts, un record de production a tout de même été enregistré au cours des 6 premiers mois de 2024. Par la suite, les conditions de vent ont été moins favorables que l'année dernière.
Pour l'éolien terrestre, la capacité continue d'augmenter (+4%) mais les chiffres records de 2023, année extrêmement venteuse, n'ont pas été battus.
La production nucléaire continue de diminuer en vue de la sortie (partielle) prévue en 2025
La part de l'énergie nucléaire dans le mix de production belge est de 42,2%. L'année 2024 est donc la quatrième année consécutive où l'on enregistre une baisse de la production d'électricité nucléaire. La baisse est cependant moins importante qu'en 2023 (fermeture de Tihange 2) et en 2022 (fermeture de Doel 3). Aucun réacteur n'a été fermé en 2024.
En 2025, Doel 1 (15 février), Doel 2 (1er décembre) et Tihange 1 (1er octobre) fermeront tous les deux, ce qui aura un impact important sur la production nucléaire de notre pays. Le gouvernement fédéral précédent avait décidé de prolonger Tihange 3 et Doel 4 de 10 ans. Pour tenir compte de la fermeture des centrales nucléaires restantes et fournir une nouvelle capacité de production, un mécanisme de compensation de capacité (CRM) a été mis en place.
La production de gaz en baisse d'un tiers par rapport à 2023
En 2024, la production de gaz atteint un niveau historiquement bas. Cela s'explique par l'augmentation des volumes d'importation nette d'électricité, principalement en provenance de la France. La baisse des prix de l'électricité en France entraîne une augmentation des importations et pousse la production de gaz de notre pays hors du marché. D'autres explications sont les prix du gaz qui restent élevés, l'augmentation de la production renouvelable et la consommation d'électricité qui n'augmente que lentement.
Légère augmentation de la consommation d'électricité
La consommation d'électricité en 2024 sera de 80,5 TWh, soit une légère augmentation par rapport à 2023 (78,9 TWh). Cependant, nous restons toujours en dessous de la consommation moyenne sur 5 ans (2017-2021). Il s'agit toutefois d'un phénomène temporaire. Dans les années à venir, Elia s'attend à une forte augmentation de la consommation d'électricité en raison de l'électrification de la société. Elia prévoit un doublement de la consommation d'électricité au cours des 25 prochaines années.
Elia prévoit un doublement de la consommation d'électricité au cours des 25 prochaines années
Le prix moyen de l'électricité baisse de 28 % par rapport à 2023
Bien que le prix moyen annuel de l'électricité (MWh sur le marché Day-Ahead) soit encore plus élevé qu'avant la crise gazière, nous assisterons à une forte baisse en 2024. Le prix moyen de l'électricité baisse de 28 % par rapport à 2023 et est presque 4 fois moins élevé qu'en 2022. En 2024, les prix moyens de l'électricité sont plus élevés aux Pays-Bas et en Allemagne (voir graphique page 8).
Des prix négatifs dans 4,6 % des cas
Enfin, on observe à nouveau des prix négatifs. En 2024, c'était le cas dans 4,6 % des cas (2,5 % en 2023). Les prix négatifs se produisent pendant les périodes de forte production et de faible consommation (en particulier pendant les vacances ou les week-ends ensoleillés et venteux).
Avec l'augmentation de la production renouvelable, l'évolution des prix deviendra encore plus volatile dans les années à venir. Cela offre des possibilités de tarification aux consommateurs qui peuvent adapter leur consommation aux conditions du marché. Cette flexibilité deviendra également de plus en plus importante pour maintenir l'équilibre du système électrique.
