Comment se déroule l'entretien d'une chaudière à gaz?
Si vous chauffez au gaz naturel, il est obligatoire de faire procéder tous les deux ans à un entretien. Lors de celui-ci, un technicien agréé effectuera des mesures et contrôlera l’émission des gaz brûlés. L'étanchéité de la conduite de gaz doit également être vérifiée à l'aide du compteur de gaz et le réservoir sous pression doit également être contrôlé conformément à la loi. La chaudière sera également nettoyée et le brûleur à nouveau réglé (si cela s’avère nécessaire).
La contrôle: que faire soi-même?
Pour de nombreuses personnes, une telle chaudière est une mystérieuse boîte blanche. Elles ne peuvent pas solutionner un dysfonctionnement. Et bien que l’entretien doive être confié à un professionnel, cela ne peut pas faire de tort d’avoir des notions de l’appareil.
La chaudière peut-elle fonctionner?
Imaginez : le chauffage ne veut pas fonctionner ou vous n'avez pas d'eau chaude dans votre salle de bain ... Ce scénario semble sorti d’une sitcom niaise, mais est plus fréquent que vous le pensez. Contrôlez que la chaudière est alimentée en électricité. Parfois, il peut tout simplement arriver que quelqu’un a retiré la fiche. Alors, la solution est simple.
D’autre part, il se peut aussi que le fusible soit grillé. Bien que vous puissiez rebrancher le fusible, vous devez bel et bien tenir compte du fait qu’un fusible qui a sauté, indique un court-circuit. Si le court-circuit se situe dans la chaudière, rebrancher n’a pas de sens.
Reinitialisation
De nombreuses chaudières ont une commande électronique. Une simple pression sur le bouton de réinitialisation peut solutionner le problème. Si ceci semble trop simple, songez aux nombreuses fois où le spécialiste IT vous a demandé de redémarrer l’ordinateur. Cette solution semble aider pour la plupart des problèmes. L’électronique aide souvent à chercher la cause du mal. Votre afficheur indique un message d’erreur, un code E.
Vous pouvez chercher ce code dans le manuel d’utilisation (en ligne). Parfois, vous pouvez solutionner vous-même le problème. Il est toujours pratique d’indiquer le code d’erreur quand vous appelez un professionnel pour venir effectuer la réparation.
Apport d'énergie
Contrôlez certainement l’arrivée d’énergie. Le cas échéant, contrôlez que l’arrivée de gaz est en ordre, que le réservoir de propane est rempli ou que la citerne à mazout n’est pas encore vide.
Réglage de l'eau chaude
Il peut aussi arriver que rien ne cloche sur la chaudière, mais que les réglages ne sont pas corrects. Cela ne peut pas faire de tort de contrôler les réglages de la chaudière et de l’eau chaude, certainement lors de rénovations. Même une nouvelle tête de douche peut avoir une influence sur la quantité d’eau chaude dont vous avez besoin.
Veillez à laisser monter la température de base de l’eau chaude sanitaire jusqu'à plus de 60 degrés. Ceci pour éviter la légionelle.
L'entretien
Obligation légale
Depuis 2006, les exigences minimales pour l'inspection et l'entretien des chaudières et des installations de chauffage central sont fixées par la loi. En Flandre et à Bruxelles, les chaudières à gaz d'une capacité supérieure ou égale à 20 kW doivent être contrôlées, nettoyées et réglées tous les deux ans par un technicien agréé, conformément à certaines réglementations.
En Wallonie, il existe une autre distinction : les chaudières à gaz d'une puissance supérieure à 100 kW doivent être contrôlées tous les 2 ans, celles de 100 kW ou moins tous les 3 ans.
Contrôle des conditions ambiantes
Avant d’entamer le contrôle et l’entretien de la chaudière proprement dite, on doit vérifier que les conditions de fonctionnement de l’appareil sont bel et bien conformes aux prescriptions. Si tel n’est pas le cas, l’entretien ne peut pas se produire en général.
CHAUFFERIE
La chaufferie – là où la chaudière est installée – doit être suffisamment ventilée. A défaut, une combustion incomplète risque de se produire, avec comme conséquence un risque accru d’empoisonnement CO. Les risques sont les plus grands sur des appareils atmosphériques plus anciens qui extraient leur oxygène directement de la chaufferie, en particulier quand ces appareils sont installés dans une cuisine ou une salle de bains, mais les prescriptions doivent aussi être respectées pour d’autres appareils de chauffe. Contrôlez dès lors:
- qu’une ouverture d’aération est prévue dans la chaufferie;
- que cette ouverture est en liaison directe avec l’air extérieur;
- que l’ouverture d’aération est assez grande;
- qu’elle ne peut pas se fermer (une fenêtre ouvrante n’est pas conforme, par exemple); et
- qu’elle n’est pas bloquée par des boîtes ou d’autres obstacles.
EVACUATION DES GAZ DE FUMEE
L’amenée de l’air, mais aussi l’évacuation, doit être contrôlée avant l’entretien de la chaudière. Les points d’attention sont:
- la longueur et le diamètre des conduits d’évacuation sont-ils conformes aux prescriptions?
- sont-ils fabriqués dans le bon matériau?
- la bouche du conduit d’évacuation des gaz de fumée est-elle assez éloignée de l’amenée d’air?
- l‘eau de condensation fuit-elle des conduits d’évacuation des gaz de fumée sur les chaudières gaz à condensation? Si c’est bien le cas, tous les conduits ont-ils une pente minimale de 3%?
En complément, il est sans aucun doute conseillé de faire nettoyer les conduits par un ramoneur avant l’entretien de la chaudière. Etant donné que les chaudières à gaz à condensation récentes ne souffrent généralement pas ou peu des dépôts de suie, il n’y a pas d’obligation.
Bien que les problèmes avec l’amenée et l’évacuation d’air figurent parmi les infractions les plus fréquentes auxquelles les techniciens de maintenance sont confrontés, ceux-ci ne sont pas nécessairement sous leur responsabilité. Dans la plupart des cas, il s’agit, en effet, d’erreurs de conception ou d’utilisation, qui doivent être dès lors résolues par l’installateur exécutant, le bureau d’études ou l’utilisateur. Toutefois, il incombe au technicien de constater et de relever de tels problèmes et, en cas de sérieuses infractions, de refuser l’entretien jusqu’à ce qu’il soit remédié effectivement aux infractions.
Dans le cas de fuites d’eau de condensation, le technicien de maintenance peut, par exemple, remplacer les joints, voire les tuyaux, mais tant que les conduits horizontaux ayant une pente de moins de 3% sont présents, le problème continuera sans aucun doute de se produire. Il incombe toujours au technicien de maintenance de noter l’infraction et de contacter le placeur (si ce n’est pas lui), et également au placeur de supprimer la cause.
Mesure des valeurs de combustion
Un élément central de tout entretien est la mesure des valeurs de combustion et autres. Il s’agit notamment des concentrations d’O2, de CO2 et de CO, mais tout autant de la pression de gaz, de la température des gaz de fumée, … Le contrôle des valeurs de combustion doit sans aucun doute se faire avant et après l’entretien effectif de la chaudière, et les valeurs mesurées doivent toujours être notées sur l’attestation de combustion.
Le principal point d’attention dans la mesure des valeurs de combustion est l’emplacement de la mesure. Sur de récents appareils, ceci n’est généralement pas un problème: en standard, ils comportent une ouverture de mesure au bon endroit. Sur des appareils plus anciens, l’installateur doit toutefois pratiquer l’ouverture de mesure (lors du premier entretien).
L’endroit précis dépend toujours du type d’appareil spécifique, quoiqu’il s’agisse dans la plupart des cas d’un petit trou qui doit être percé au début de l’évacuation de gaz de fumée.
Après la mesure, ce trou peut certainement être rebouché par une bande d’aluminium résistant à la chaleur, de manière à pouvoir être réutilisé aisément lors d’un entretien suivant.
Nettoyage + entretien chaudière à gaz
CHAMBRE DE COMBUSTION
Lors du nettoyage de la chaudière proprement dit, la chambre de combustion est avant tout ouverte, nettoyée et contrôlée. Les principaux actes sont:
- nettoyer le foyer selon les recommandations du fabricant. Pour cela, utilisez en tout cas une brosse tendre. Les brosses métalliques sont exclues et le post-rinçage à l’eau est également exclu dans la plupart des cas;
- le contrôle visuel et, si nécessaire, le nettoyage du brûleur. Sur les appareils atmosphériques, qui attirent l’air intérieur, ceci peut éventuellement se faire avec de l’eau savonneuse; sur les chaudières à condensation, un léger nettoyage à l’air comprimé suffit le plus souvent. Mais si le brûleur est déformé, brûlé ou présente d’autres dégâts visibles, il doit être remplacé;
- le contrôle visuel et, si nécessaire, le nettoyage du ventilateur. Le régime de nettoyage dépend à nouveau du type d’appareil spécifique. L’air comprimé et les brosses tendres sont les instruments les plus usités;
- le remplacement préventif des joints et de la broche d’ionisation. En règle générale, toutes les pièces de remplacement nécessaires sont incluses dans le kit d’entretien du fabricant.
CHAMBRE D'AIR
Comme les insectes et les particules de poussière peuvent être aisément aspirés avec l’air amené, la chambre d’air doit aussi être contrôlée et nettoyée. Il suffit de passer l’aspirateur.
HYDRAULIQUE
Pour terminer, une chaudière à gaz réclame aussi un entretien sur le plan hydraulique. Cela comprend notamment:
- pour l’eau chaude sanitaire dans les chauffe-eau instantanés: si le débit est insuffisant, le contrôle visuel et le nettoyage du filtre à l’entrée de l’eau froide. Si nécessaire, l'échangeur de chaleur sanitaire doit également être détartré;
- pour les chaudières à gaz à condensation: le contrôle visuel et, si nécessaire, le nettoyage (rinçage) du siphon de l’eau de condensation. Sur des appareils récents, le siphon est le plus souvent transparent afin de constater aisément les encrassements;
- pour le circuit CC: le contrôle visuel et, si nécessaire, le nettoyage du(des) filtre(s);
- pour le circuit CC: si c’est souhaité ou si l’eau CC est visiblement souillée, une analyse de l’eau CC, à l’aide de bandelettes de test simples pour, entre autres, la dureté et le pH, ou, en cas de suspicion de problèmes pires, sur la base d’une étude de laboratoire (par exemple, par le fabricant des protecteurs).
Bien que l’analyse de l’eau CC ne soit pas aujourd’hui un élément obligatoire de l’entretien, elle est bel et bien conseillée. Du reste, de nouvelles directives sont en préparation. L’eau CC souillée peut, en effet, toujours conduire à une diminution du transfert de chaleur, une usure accrue et des obstructions ou des dégâts sur le corps de chaudière.
Si une forte contamination est constatée dans l’eau CC ou si la concentration du protecteur initialement ajouté a trop baissé, il est nécessaire en tout cas:
- en cas de forte contamination: d’ajouter un produit de nettoyage à l'eau, laisser l'installation fonctionner pendant un certain temps, rincer complètement le circuit et le remplir à nouveau;
- d’ajouter à nouveau le bon protecteur à l'eau.
Contrôle de la conduite de gaz
S’il ressort des mesures précédentes que la pression de gaz entrante à pleine puissance descend de plus d’1 mbar par rapport à la pression sur le réseau de conduites, un contrôle complémentaire de la conduite de gaz est nécessaire, en plus de l’entretien de la chaudière. Il s’agit du:
- contrôle visuel de la filtre dans la conduite de gaz;
- nettoyage du filtre, en cas d’obstruction;
- en l’absence de pollution du filtre, un contrôle de l’installation et du dimensionnement (par l’installateur exécutant).
Réglage de la chaudière
Après l’entretien, on procède à nouveau à une mesure de contrôle et les courants d’ionisation doivent aussi être contrôlés. Si les valeurs de combustion ne satisfont toujours pas aux prescriptions au terme de l’entretien, le technicien de maintenance doit en prendre note, mentionner les non-conformités sur l’attestation de combustion et refuser l’appareil.
En principe, le technicien de maintenance ne peut intervenir dans le réglage technique. Pour cela, il doit certainement contacter le technicien d’usine. Celui-ci déterminera, en concertation, s’il est possible d’adapter les prescriptions ou s’il faut placer une nouvelle chaudière.
Les documents nécessaires
Pour chaque entretien (légalement obligatoire), une attestation de nettoyage et de combustion doit être délivrée. Sur celle-ci, sont indiqués les actes exécutés, notées les valeurs de mesure et renseignées les non-conformités éventuelles.
AUDIT
En Flandre, un audit de chauffage était obligatoire pour les chaudières de plus de 5 ans ayant une capacité de 20 kW ou plus. Le rendement de la chaudière est également examiné. Depuis le 1er juillet 2024, ce n'est plus obligatoire.
À Bruxelles, un tel audit de chauffage n'est pas requis pour les installations de moins de 100 kW. En Wallonie, une approche diagnostique est adoptée pour les chaudières de 20 kW ou plus. Elle est effectuée lors du premier contrôle de l'installation et reste valable tant qu'aucune modification n'est apportée à l'installation ou que des rénovations énergétiques importantes ne sont effectuées.