L’INSTALLATEUR ‘ECOLO’ PLAIDE POUR LE POELE ET LA CHAUDIERE A PELLETS

Tom Dekeyser (gagnant des Sanilec Awards): “Lorsqu'on combine nouvelles technologies et durabilite, on arrive automatiquement aux pellets”

Les poêles et chaudières à pellets … voilà l'activité principale de Tom Dekeyser, un installateur de Kuurne, qui a remporté le trophée dans la catégorie ‘chauf­fage’ lors de la 1e édition des Sanilec Awards. Au niveau de la durabilité, il trouve que les pellets sont le meilleur choix, bien meilleur que la pompe à chaleur. Sanilec a eu une discussion avec cet installateur 'écolo' aux positions bien tranchées. 

ETRE SON PROPRE CHEF

Tom Dekeyser est à la tête de sa propre SPRL, active dans le chauffage central, le sanitaire, les chauffe-eau solaires et le chauffage à pellets. “En 2005, j'ai commencé comme indépendant après avoir travaillé neuf ans chez mon père. Il était également actif dans le même secteur. En 2009, je suis passé à un statut de SPRL. J'ai eu un employé pendant cinq ans, mais depuis quatre ans, je travaille seul. En effet, lorsque la crise a frappé en 2013, il n'y avait plus suffisamment de travail pour garder un employé. En outre, j'aime bien travailler seul. J'ai du mal à jouer les chefs, je suis plutôt quelqu'un qui aime retrousser ses manches.”

ECOLO

Tom Dekeyser aime mettre l'accent sur l'énergie alternative. “Je suis plutôt un écolo. Mon truc, c'est les nouvelles technologies associées à un aspect durable. Mais ça ne signifie pas que je ne réalise pas d'installations classiques, au con­traire. En effet, il arrive encore très souvent que les clients particuliers optent pour une chaudière murale au gaz classique. Souvent, c'est une question de budget. Chez ceux qui sont sensibles à l'énergie alternative, j'installe souvent des chaudières à pellets et des chauffe-eau solaires. Les chauffe-eau solaires sont de plus en plus ancrés. Mais comme on dit, le client est roi. Si une instal­lation classique est la meilleure solution pour lui, c'est ça que j'in­stalle. C'est aussi simple que ça. Bien sûr, j'explique par­fois les alternatives possibles, mais le but n'est absolument pas d'imposer certaines choses. De temps en temps, j'arrive à convaincre des clients, surtout dans le cas d'un chauffe-eau solaire combiné à une nouvelle chaudière. Je fais surtout des rénovations. De temps en temps, j'ai une construction neuve, mais c'est plutôt rare. Je suis surtout actif dans la région de Kuurne, là où j'habite. Lorsqu'il s'agit de l'installation d'une chaudière à pellets, je suis disposé à aller un peu plus loin.”

“PELLETS QUASIMENT NEUTRES EN CO2”

Ce que Tom Dekeyser préfère? Les chaudières à pellets! “C'est Ludwig van Wonterghem de StroomOp qui m'a transmis le virus. Nous nous connaissons depuis 2005. Il vend des chaudières et des poêles à pellets et il cherchait un instal­lateur engagé. Ainsi, nous sommes entrés en contact. Et nous avons accroché immédiatement. Ma fascination pour les pellets réside en partie dans le fait qu'il s'agisse d'un carburant inépuisable. De plus, sa production crée de l'emploi dans notre pays. Actuellement, on plante de plus en plus de forêts, spécialement en vue de la production de pellets. Les émissions devraient être neutres en CO2. Si on laisse pourrir son bois, cela dégage autant de CO2 que lors de la combustion. Bien sûr, il faut aussi tenir compte des émissions liées au processus de production et au transport, si bien que même les pellets ne sont pas entièrement neutres en CO2. Toutefois, ces émissions ne sont pas du tout comparables avec celle du gaz ou du mazout.”

INDEPENDANT DU RESEAU D'ELECTRICITE

L'installation pour Ludwig van Wonterghem fut également spéciale pour Tom Dekeyser. “En effet, le client voulait être indépendant du réseau électrique. Je lui ai installé une chaudière à pellets avec un moteur Stirling. Cette chaudière est fournie avec un réservoir tampon. Ainsi, elle peut tourner longtemps tout en produisant de l'électricité via le moteur Stirling, surtout en hiver. Cette électricité est à son tour stockée dans des batteries pour être utilisée en cas de besoin. L'été, les batteries sont chargées par des panneaux solaires photovoltaïques. Son idée de passer totalement off-grid est en partie due à son insatis­faction concernant la politique énergétique de notre gouvernement. Bien sûr, nous avons fait tourner l'installation une année avant de la débrancher du réseau électrique. Mais il n'y a eu aucun problème pendant les essais. Toutefois, cela nécessite un certain mode de vie. Il faut bien surveiller sa consommation électrique, car si les batteries sont vides, c'est terminé. Cette installation a renforcé la prise de conscience énergétique de toute la famille.”

PLUS DE POELES QUE DE CHAUDIERES

Tom Dekeyser installe plus de poêles à pellets que de chaudières à pellets. “Les poêles à bois sont bien ancrés dans notre pays. Beaucoup de clients considèrent un poêle à pellets comme un poêle à bois classique, à la différence qu'on y brûle des pellets plutôt que des bûches. Les poêles sont plus faciles à manipuler que les chaudières. Enfin, le stockage des pellets est totalement différent. Si vous utilisez un poêle à pellets pour chauffer une pièce de vie, il vous faut à peu près un sac de 15 kg par jour. Cela ne prend pas trop de place. Avec les chaudières à pellets, c'est une autre paire de manches. Dans ce cas-ci, la chaudière à pellets fait office de chauffage central et assure la pro­duction d'eau chaude sanitaire. Elle con­somme beaucoup plus qu'un poêle, si bien qu'il faut une plus grande capacité de stockage afin de ne pas se retrouver à court de pellets.”

INVESTISSEMENT SUR LE LONG TERME

Dans le choix d'un système de chauffage, le coût et la consommation sont des paramètres importants. “Et ça se passe bien à ce niveau-là avec les pellets”, selon Tom Dekeyser. “En moyenne, le coût de consommation d'un poêle à pellets est env. 30% inférieur à celui d'une chaudière au gaz ou au mazout. Tout cela dépend des prix du mazout et du gaz. D'un autre côté, le prix d'achat d'une chaudière à pellets est trois fois plus élevé que celui d'une chaudière murale au gaz. Mais l'installation aux pellets dure trois fois plus longtemps qu'une chaudière classique. Sur le long terme, les pellets reviennent moins cher au client. Il faut avoir le budget pour acheter une chaudière durant le processus de construction. Il faut aussi avoir de la place. En effet, il s'agit d'une assez grosse chaudière et on ne peut pas l'accrocher comme ça au mur. Il faut aussi un silo pour stocker les pellets, de même qu'un réservoir tampon optionnel. Comme une chaudière au mazout, la chaudière aux pellets doit être nettoyée chaque année.”

“LES POMPES A CHALEUR NE PEUVENT PAS ETRE QUALIFIEES DE DURABLES”

Même si les pompes à chaleur sont consi­dérées comme une nouvelle énergie verte, Tom Dekeyser n'y croit pas vraiment. “Il faut avouer que la technologie est connue depuis un certain temps. Malgré ça, j'ai du mal à qualifier la pompe à chaleur de technologie verte. Il faut toujours combiner une pompe à chaleur avec des panneaux solaires photovoltaïques. Sinon, cela revient très cher en électricité. En été, ces panneaux solaires produisent surtout de l'électricité, à un moment où la pompe à chaleur demande peu d'énergie. En hiver, la pompe à chaleur devra puiser énormément d'électricité du réseau. L'électricité qui sort de la prise, n'a qu'un rendement de 25%. Autrement dit, le transport d'électricité entraîne une perte de rendement de 75%. Comment peut-on qualifier ça de durable? Et puis, il y a le prix d'achat de la pompe à chaleur, qui est très élevé. Une pompe à chaleur coûte une fois et demi le prix d'une chaudière à pellets. A cela vient s'ajouter le fait que votre maison doit être super isolée, car une pompe à cha­leur fonctionne à basse température. Ainsi, cette technologie est uniquement applicable dans la construction neuve. Et le confort n'est pas terrible. Les pompes à chaleur sont des systèmes très lents à réagir. Si vous avez un peu froid, vous ne pouvez pas monter un peu le chauffage. Bref, je trouve que c'est un système cher pour un confort modéré. C'est pour ça que les propriétaires de pompes à chaleur constituent le groupe-cible idéal pour un poêle à pellets, soit parce que leur facture est trop élevée, soit parce que leur système ne fonctionne pas correctement.”

BATTERIES THERMIQUES

Tom Dekeyser est plutôt sélectif en ce qui concerne les nouvelles technologies. “C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. Je surveille donc de près toutes les nouveautés. J'ai appris récemment que des gens font des expériences avec des batteries thermiques. Le mot en soi est éloquent: la chaleur est stockée dans une batterie pour vous la restituer quand vous en avez besoin. Cette technologie utiliserait de l'eau salée ou du béton, deux bons matériaux pour stocker la chaleur. Un prototype fonctionnel existe déjà aux Pays-Bas. Si cette technologie réussit, elle peut apporter une contri­bution importante aux économies d'énergie et à la réduction des émissions de CO2." Les nouvelles technologies ont beau être prometteuses, Tom Dekeyser doit continuer à utiliser les technologies existantes pendant un certain temps. Il n'a pas élaboré de plan d'affaires sophistiqué pour sa petite entreprise: il veut surtout poursuivre sur sa lancée. ”Mon ambition n'est pas de créer une grande entreprise, bien au contraire. Je suis content de la situation actuelle. Mon but est de réaliser de plus en plus d'installations qui prêtent attention aux énergies renouvelables. Je crois fermement aux chaudières à pellets. Si j'arrive à convaincre les clients d'en installer une, j'ai le sentiment d'avoir apporté une contribution à l'environnement. On n'aime que ce qu'on connaît. Les poêles et les chaudières à pellets sont encore trop peu connus. C'est là que se situe ma mission: continuer à sensibiliser les gens et à leur montrer toutes les options!”