LE FAIR TRADE AFFICHE UNE BELLE CROISSANCE DE 23%
Et les ventes de produits bio progressent de 12%
Le consommateur se veut de plus en plus responsable. Le chiffre d’affaires généré par les produits fairtrade a progressé de presque un quart et les produits bio font également mieux en 2017. Néanmoins, la sensibilisation reste importante et contient un marché potentiel de croissance important pour les détaillants, dit-on chez Fairtrade Belgium et BioForum Vlaanderen.
EN RÉSUMÉ
- Les produits Fairtrade enregistrent une hausse du chiffre d’affaires de 23%. Le chocolat, les bananes et le café arrivent en tête de liste.
- Les ventes de produits bio ont progressé de 12%. Les pommes de terre et les œufs signent la meilleur croissance.
- Les acheteurs Fairtrade dépensent 20% de plus que les clients classiques. Mais la sensibilisation reste essentielle.
- La Belgique est le quatrième pays à la meilleure croissance de marché pour les produits bio en Europe. Leur part progresse de 3%. 18% des Belges consomment un produit bio par jour.
LE FAIR TRADE SEDUIT DE PLUS EN PLUS
Le fair trade en hausse de 23%
En 2016 déjà, la tendance à la hausse des produits issus du commerce équitable s’était maintenue, confirme Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium. “Les ventes de produits Fairtrade en 2016 représentaient 76,9 millions d’euros selon les chiffres Gfk, soit une croissance de pas moins de 23%. Nous observons surtout une croissance dans la catégories chocolat (+ 47,3%), bananes (+24,9%) et café (+13,1%). Nous sommes évidemment très contents de ces chiffres positifs, mais la route est encore longue. Pour le chocolat, par exemple, la part de Fairtrade n’est encore que de 0,7% et les conditions de vie des agriculteurs dans les pays du Sud restent très difficiles. Il reste encore beaucoup à faire."
"La croissance du chocolat s’explique en partie par le modèle que nous appelons ‘FSP’, qui permet de n’attribuer un certificat qu’à certains produits, comme le cacao. Ce modèle a permis de faire croître de 83% la prime générée en Belgique pour les producteurs de cacao par le biais des produits Fairtrade. Cette prime est le surcoût que les producteurs Fairtrade reçoivent au-dessus du prix minimum qui est réinjecté dans leur productivité ou investi dans des projets sociaux. Au total, les ventes de produits Fairtrade en Belgique ont généré plus de deux millions de primes pour les organisations d’agriculteurs. Outre les produits phare comme le café, les bananes, le cacao et le sucre, d’autres produits Fairtrade signent une belle progression comme les roses et le coton.”
Les acheteurs fairtrade dépensent en moyenne 20% de plus
“Il n’y a pas de grande différence entre les régions en matière d’achat de produits Fairtrade en Belgique. Les acheteurs sont également bien répartis dans les différents groupes socio-démographiques. On remarque que les acheteurs de Fairtrade sont des ‘shoppers’ de qualité qui dépensent en moyenne 20% de plus que les acheteurs de produits non-Fairtrade. Il est donc important pour les détaillants de prévoir un assortiment de Fairtrade assez complet afin d’attirer ces consommateurs.”
La plus grande manif jamais vue
Force est de constater que le consommateur belge ne sait que peu de choses sur les labels de durabilité. Nicolas Lambert: “La sensibilisation reste importante. Cette année, Fairtrade Belgium a organisé, à l’occasion de la Semaine du Commerce Equitable, ‘la plus grande manif’ jamais vue. Nous n’avons pas demandé aux Belges de sortir dans les rues pour protester en faveur de revenus équitables pour les agriculteurs, mais bien d’aller faire leurs courses et de choisir des produits équitables. Env. 736.000 ménages y ont participé en achetant des produits Fairtrade, 8% de plus en glissement annuel. Les détaillants jouent ici un rôle essentiel. Ils peuvent proposer un vaste assortiment Fairtrade et leur assurer une bonne visibilité et une communication claire en magasin.”
Conseils pour les détaillants
Les détaillants bénéficient d’une marge sur les produits Fairtrade. Nicolas Lambert: “En tant que détaillant, tous les segments doivent être couverts. Tous les détaillants proposent du café moulu Fairtrade, mais il y a encore énormément de potentiels dans les pads, les capsules et les fèves. C’est très simple: les distributeurs qui proposent un assortiment Fairtrade plus large, en vendent beaucoup plus. Pour le café, par exemple, le détaillant à l’assortiment le plus complet vend 7% de café issu du commerce équitable, contre une moyenne nationale de 2,5%. Lorsque les produits sont disponibles, ils se vendent. Le Fairtrade est également important pour les franchisés. Beaucoup de magasins indépendants ne vendent pas encore de bananes issues du commerce équitable, alors que la part nationale des bananes bio et fairtrade a passé le cap des 10%. Une opportunité de moins pour les agriculteurs, mais aussi pour les commerçants.”
Parmi les produits bio, les substituts a la viande representent la principale part de marche, avec 24%, suivis des œufs bio (14%). Les pommes de terre enregistrent avec les œufs la meilleure croissance.
LE BIO AVANCE
Le bio Progresse de 12%
Les produits bio progressent aussi toujours, explique Sabrina Proserpio de BioForum Vlaanderen. “Les dépenses belges totales pour des produits biologiques en 2016 atteignent près de 586 millions d’euros, soit une hausse de 12%. La croissance la plus forte a été observée en Wallonie, la Flandre arrivant derrière avec une croissance de 7%. La croissance des produits bio s’explique surtout par une meilleure pénétration et une fréquence d’achat plus élevée. On doit cette croissance à une offre de produits bio plus complète dans le hard discount, ce qui a permis à un autre public d’y avoir accès. Le nombre total d’acheteurs a atteint avec un taux de pénétration de 93% de tous les acheteurs le niveau le plus élevé jamais atteint.
Part de marché de 2,7%
La Belgique est, après l’Espagne, l’Irlande et la Suède, le quatrième marché à la plus forte croissance en produits bio en Europe. La part des ventes de produits bio dans le retail à l’échelle nationale des produits alimentaires est un indice significatif pour mesurer l’importance du marché bio dans un pays. Au Danemark, cette part est de 7,6%, suivie par la Suisse (7,1%) et l’Autriche (6,5%). En Belgique, elle représente 2,7% du marché.
Fabricants et distributeurs
Contrairement à la croissance de la consommation, la production de produits bio évolue moins vite, et il reste très certainement des opportunités de marché pour les agriculteurs et les entreprises alimentaires belges. En Flandre, on compte 60 nouvelles entreprises biologiques sur une base annuelle, pour un total de 430. En Flandre, l’aire de répartition a progressé de 30% en passant de 5.343 hectares à 6.960 hectares, une forte croissance principalement due à douze producteurs laitiers. D’ici la fin 2017, la production actuelle de lait bio en Flandre devrait avoir doublé en passant à 13 millions de litres. Le nombre d’agriculteurs bio progresse, mais le nombre d’intervenants sur le marché aussi, comme les préparateurs, les distributeurs, les points de vente et les importateurs, avec une hausse de pas mois de 10%. La transformation et la distribution de produits bio prennent donc une place de plus en plus importante dans la chaîne.”
Segment des substituts à la viande
Parmi les produits bio, les substituts à la viande représentent la principale part de marché, avec 24%, suivis des œufs bio (14%). Les pommes de terre (5% de part de marché) enregistrent avec les œufs la meilleure croissance. Les produits dits PLF (pommes de terre, légumes et fruits) représentent un tiers des dépenses en produits bio, alors que, pour les produits ‘classiques’, ils ne représentent qu’un cinquième des dépenses.
Marché de croissance potentiel
“Sur une journée moyenne, 18% des Belges consomment au moins un produit bio, et il s’agit en général de personnes de la classe sociale supérieure. Il s’agit surtout de fruits et de légumes, puis de produits laitiers. Par rapport aux produits classiques, les produits bio sont davantage consommés à la maison.
La consommation de produits bio au travail et dans l’horeca reste encore limitée, ce qui représente un potentiel de croissance important. En Flandre, le segment des végétariens et des flexitariens est plus important qu’en Wallonie, et ces consommateurs choisissent plus facilement des produits bio. En Wallonie, la production locale et les ventes en circuits courts séduisent de plus en plus et la viande bio trouve un marché plus demandeur. Le positionnement et la communication en magasin permettent aux détaillants d’encourager les ventes de produits bio. Pour leurs propres marques aussi, ils peuvent définir d’autres exigences.
Des déclarations vagues et des choix peu clairs en termes de durabilité feront davantage douter le public, alors qu’un client informé sera bien plus vite convaincu. Les détaillants ont un rôle à jouer dans les concepts de produits bio et Fairtrade. Ces labels ne sont pas des coquilles vides, ils représentent de vraies valeurs. Les détaillants peuvent mettre les histoires en mot et en image. Pour chaque catégorie, même dans les variantes bio, ils laissent ainsi le client choisir.”