LE SOUDAGE VIRTUEL: LA FORMATION DU FUTUR

Le VTI de Bruges utilise un simulateur de soudage Soldamatic

Le soudage est un secteur en pénurie de main-d’œuvre. Trop peu de jeunes choisissent une formation technique, ce qui conduit à terme à un manque criant de connaissances sur le lieu de travail. Pourtant, le VTI de Bruges essaie de pousser les élèves à élargir leurs champs d’expérience, en leur proposant l’apprentissage du soudage sous environnement virtuel. L’établissement scolaire utilise pour ce faire le simulateur de soudage Soldamatic de Welda. “Cette méthode offre de très nom­breux avantages”, selon le personnel très optimiste de l’école secondaire.

”Je suis convaincu qu’un soudeur doit – au sens propre – se salir les mains pour apprendre son metier”

OPTION SOUDAGE AU VTI DE BRUGES

Dès les premières années du secondaire, les élèves du Vrij Technisch Instituut de Bruges peuvent s’essayer aux techniques de soudage. Dès le deuxième degré, ils y apprennent les différences entre le soudage autogène, par électrode et semi-automatique. Dans le troisième degré, ils peuvent choisir comme option la construction par soudage, qui permet d’étudier plus en profondeur ces trois types de soudage. Les élèves qui sont suffisamment motivés pour obtenir leur diplôme de soudeur , peuvent aussi poursuivre avec une septième année en photosoudage. Ce terme est une appellation qui définit la qualité à laquelle certaines soudures doivent répondre, définie dans la description de méthode de soudage (WPS). On y retrouve les conditions à remplir pour obtenir une bonne soudure et quelles méthodes de soudage choisir.

Grave pénurie de soudeurs

“La demande en soudeurs qualifiés reste très importante”, explique Johan Lannoo, conseiller technique pour l’option mécanique – soudage au VTI de Bruges. “Le photosoudeur surtout est très recherché. Il doit gérer l’ensemble des procédés de soudage, en théorie et en pra­tique.” Pendant la formation, les élèves ap­prennent le soudage et l’assemblage d’angle et ce, sur panneaux comme sur tuyaux.

Les différents procédés de soudage sont également enseignés. Le VTI de Bruges dispose pour cela d’un labo bien équipé, où les soudures sont contrôlées et évaluées selon les normes européennes. “Actuellement, les 90 élèves du second degré sont en train de découvrir le soudage”, explique le conseiller technique-coordinateur Frans De Coninck. “Entre-temps, 37 jeunes garçons et filles du troisième degré ont choisi de se spécialiser dans le soudage. Et sept élèves en septième photosoudage sont en train d’approfondir leurs connaissances théoriques et pratiques afin d’être officiellement diplômés comme soudeurs.”

Option professionnelle pratique

“Afin que les élèves soient fin prêts au marché du travail, leur formation est assurée en collaboration avec les entreprises de la région. Les élèves sont en stage au moins un jour par semaine dans une des entreprises de la région de Bruges”, poursuit Johan Lannoo.

SOUDAGE VIRTUEL

Le soudage virtuel ou en réalité augmentée permet de souder avec une torche ‘à sec’, sans utiliser de matériaux. Le casque est branché à un écran que tout le monde peut regarder. Tous les détails du soudage y sont imités: les positions de soudage, les réglages, les propriétés des matériaux, …

Avantages

“Il y a deux ans environ, nous avons découvert pour la première fois le simulateur de soudage Soldamatic de Welda dans une école à Bree”, se souvient le professeur Hans Demoor. “Même si je suis totalement convaincu qu’un soudeur doit – au sens propre – se salir les mains pour apprendre son métier, je ne peux nier les nombreux avantages de ce système. Le soudage virtuel est la solution parfaite pour apprendre à l’élève les compétences méthodiques nécessaires aux différentes techniques de soudage, les angles d’approche et les différentes appellations. C’est également une façon intelligente de permettre aux jeunes d’acquérir leur propre expérience dans un domaine qu’ils connaissent, puisqu’ils ont grandi dans un univers informatisé.”

Economique, sûr et écologique

Le principal avantage du soudage virtuel, c’est l’économie de coûts qu’il permet. “On ne doit pas faire attention à ce que l’on utilise”, explique Johan Lannoo. “Puisqu’il n’y a pas de matériel, cette technique est donc beaucoup moins risquée, vraiment moins chère et aussi plus respectueuse de l’environnement (neutre en CO2). Notre équipement comprend un simulateur de soudage Soldamatic, un programme d’apprentissage sous la forme d’un logiciel, une torche, un casque et quelques pièces standard pour souder des angles, des panneaux ou des tuyaux.” Avant que le VTI de Bruges ne se décide à investir dans un simulateur, un tableau com­paratif a été réalisé avec Wim Verlinden de l’Institut Belge de la Soudure (I.B.S.). Ce tableau comparait l’intensité d’apprentissage pour les élèves par rapport à la manière classique et les économies que le soudage virtuel permettrait de réaliser pour un établissement scolaire. “Nous avons estimé que nous pouvions économiser jusqu’à 28%, rien que sur les matières premières”, continue Johan Lannoo. 

Apprendre de ses erreurs

“Les élèves qui apprennent à souder selon la méthode classique, vont moins vite être confrontés à leurs erreurs spécifiques”, selon Hans Demoor. “Je pense par exemple à la vitesse d’alimentation. La grande différence avec le soudage virtuel, c’est que les erreurs peuvent être analysées de très près et que nous pouvons répéter encore l’exercice, sous la surveillance de l’enseignant. Les élèves peuvent se corriger constamment et le professeur voit clairement ce qui peut éventuellement poser problème pour l’élève. Les outils et le logiciel permettent de suivre et d’évaluer les progrès de l’élève en continu. Grâce à l’utilisation de cet appareil, les élèves apprennent à maîtriser les compétences de base du soudage pour pouvoir ensuite les appliquer dans la pratique.”

Organisation pratique des cours

“Mais il y aussi plusieurs avantages pratiques au soudage virtuel. Que se passe-t-il si un élève a été malade et a manqué un cours? Ou s’il faut répéter un exercice? Le soudage sur le simulateur permet à l’élève de rattraper son retard. Il y a aussi moins de temps morts. Pendant qu’un élève fait son exercice sur le simulateur, nous pouvons analyser la qualité des soudures réalisées par l’élève précédent.” Sur la base de trois niveaux de compétence (basique, moyen et profes­sion­nel), les élèves apprennent à souder. Le simulateur adapte ses conseils et commentaires, et les réalisations en fonction du niveau demandé.

Plusieurs écoles dans la région

Un appel d’offre et des subsides ont permis de déposer un dossier auprès de la province et le VTI de Bruges est finalement passé à l’achat d’un simulateur de soudage Soldamatic. L’appareil a été présenté pendant la journée portes ouvertes et le professeur Hans Demoor avait prévu une formation pour les autres écoles de la région. Entre-temps, un deuxième simulateur a été mis en service. Si le premier est utilisé en permanence à Bruges pour l’apprentissage virtuel du soudage, le deuxième circule entre une quinzaine d’écoles de la région. “Nous utilisons surtout notre simulateur pour le deuxième degré, lorsque les élèves découvrent le soudage. Cela leur permet de bien appréhender la technique, sans utiliser de matériel”, poursuit Johan Lannoo.

SOLDAMATIC

Le soudage virtuel, c’est bien plus qu’un simulateur qui utilise la réalité augmentée pour réaliser une soudure dans un univers virtuel. En effet, Soldamatic comprend aussi un logiciel professeur, qui permet de mieux gérer la formation et qui aide l’enseignant à suivre en temps réel les activités de chaque élève pour les évaluer. La plate-forme e-Soldamatic, disponible sur tous les appareils portatifs, permet de synchroniser les contenus théoriques et multimédias avec le logiciel du professeur. Cette plate-forme permet au professeur d’envoyer des tests et d’effectuer des formations en e-learning. Dans le programme, l’instructeur ou l’enseignant peut consulter l’exécution d’un exercice à tout moment, l’évaluer et donner un feed-back à l’étudiant.

Alain Van Kerrebroeck, operational manager welding & cutting chez Welda, qui distribue Soldamatic en Belgique, explique cette méthode comme suit: “C’est la plate-forme éducative la plus complète basée sur la technologie de pointe de formation AR pour le soudage. La technique de soudage est rendue beaucoup plus attractive pour encourager la nouvelle génération de travailleurs industriels à se consacrer à l’art du soudage. Les cours et les exercices répondent par ailleurs aux spécifications et aux directives du programme de soudage international définies par l’IWS.”

Succès mondial

Et visiblement, ça marche! Plus de 2.000 Sol­damatic sont déjà utilisés, dans plus de 45 pays. “Le simulateur fait mouche non seulement dans les écoles, mais aussi auprès des pouvoirs publics et dans les grandes entreprises, par exemple pour former les soudeurs ou pour leur évaluation annuelle”, explique Alain Van Kerrebroeck.

FUTUR

Le VTI de Bruges est très heureux de sa collaboration avec Welda et du simulateur de sou­dage Soldamatic. Le centre de formation pour adultes Centrum voor Volwassenenonderwijs (CVO) utilise aussi cet appareil. “Après le déménagement de notre école dans notre nouveau bâtiment, le but est d’acheter deux autres appareils de plus”, déclare Johan Lannoo. “Nous aimerions pouvoir créer un immense labo de réalité augmentée, dans lequel les élèves pourraient vraiment laisser libre cours à leurs talents.”