Facades

Conseils contre la résonance

Les bonnes mesures par phase de construction

Nagalm
Dans ce centre de congrès, des plaques de carton-plâtre perforées en guise de contre-cloison aident à maximiser l’intelligibilité de la parole en limitant le niveau sonore et la résonance au minimum (Photo: Matthias Vanhoutteghem)

Dans les grandes et hautes pièces et les intérieurs minimalistes avec de grandes surfaces de verre et/ou de béton, le risque de résonance est bien réel. Alors que l’aspect acoustique devrait déjà être étudié sur la table de dessin, la réverbération ne se remarque souvent qu’à la fin du processus de construction/ rénova­tion. Quelques mesures lors de la phase de parachèvement et d’aménagement peuvent heureusement déjà faire des miracles. Celui ne possédant pas de connaissances acoustiques peut également toujours s’adresser à un ingénieur ou bureau acoustique.

L’acoustique, un confort essentiel

Les bureaux prodiguant des conseils en matière d’acoustique écoutent chaque jour des histoires de nuisances sonores. Dans bon nombre de cas, le problème concerne une pièce dotée d’une mauvaise isolation acoustique. Le bruit par exemple de la circulation routière pénètre, de ce fait, à l’intérieur. Dans d’autres cas, la source sonore se trouve dans la pièce et il y a un problème de résonance, pouvant en soi à nouveau donner lieu à un niveau sonore désagréablement élevé. Une mauvaise acoustique peut engendrer une fatigue mentale, un mauvais traitement des informations, du stress, une productivité réduite, de l’absentéisme …

Principe de la réverbération

La résonance résulte de la réverbération répétée d’ondes sonores. Le niveau de réverbération peut être évalué correctement avec un bruit impulsif comme frapper dans ses mains. Les ondes sonores partent dans tous les sens et chaque onde est successivement renvoyée par différents matériaux (éléments du bâtiment, objets dans la pièce). A chaque collision, le matériau absorbe une quantité d’énergie sonore, et le bruit finit par être étouffé.

Meting
La lutte contre la réverbération dans une pièce commence par la mesure du temps de réverbération via un appareil de mesure spécial (Photo: Pieter Schevenels de bureau acoustique PS-Acoustics)

Mesure de la réverbération

La lutte contre la réverbération dans une pièce commence par la mesure du temps de réverbération via un appareil de mesure spécial. Celui-ci produit un son. Ensuite, le temps qu’il faut avant que le son ne soit plus audible (diminution de 60 dB) est mesuré. Une fois le temps de réverbération connu, le matériau à absorption acoustique adéquat est choisi.

Coefficient d’absorption

Chaque type de matériau a un certain coefficient d’absorption acoustique (α), avec une valeur comprise entre 0 et 1 – voir tableau. En général, les matériaux plus durs comme le verre, l’acier et le béton présentent une faible absorption acoustique (faible valeur α), contrairement aux matériaux plus souples (laine, duvet, caoutchouc), qui ont une valeur α plus élevée.

Épaisseur

Une absorption acoustique optimale exige une épaisseur de matériau équivalant au moins à un quart des longueurs d’onde à absorber. Dans la pratique, il faut une épaisseur d’au moins 4 à 5 cm. Pour les longues longueurs d’onde (basses fréquences), cela est difficilement réalisable pratiquement et la règle est: plus le matériau est épais, plus l’absorption sera efficace.

Les intérieurs minimalistes avec de grandes surfaces libres de verre et / ou de béton sont plus sensibles à la réverbération

Mesures par phase de construction

Phase de conception

Une acoustique optimale commence en fait dès la table de dessin; ici, on tient compte de la fonction de la pièce (hall d’entrée, salle de réunion, espace de vie ...). Certains concepts architecturaux peuvent impliquer des défis acoustiques, comme les lofts (grands et hauts espaces) et les intérieurs minimalistes avec de grandes surfaces libres de verre et/ou béton. Ces matériaux ont un faible coefficient d’absorption acoustique. Si le maître d’œuvre ne veut pas faire de concessions au niveau de la conception en vue d’améliorer l’acoustique, des mesures de compensation seront nécessaires lors des phases suivantes du projet.

Phase de gros œuvre

En règle générale, plus la pièce est grande – et plus le plafond est haut, plus il y aura de réverbération.
Lors de la phase de conception, les dimensions des espaces ont été définies en grande partie. Au cours de la phase de gros œuvre, le choix des matériaux jouera donc principalement un rôle particulier dans la lutte contre la résonance. Lors de cette phase, on pose les matériaux d’isolation acoustique. Un choix adéquat est ici essentiel car apporter des modifications par la suite est moins évident. Au cours de cette phase, on dote par exemple les cloisons en carton-plâtre entre les profilés de laine minérale, pour l’isolation acoustique.

En général, on privilégie l’application de matériaux d’isolation poreux souples, mais attention: toutes les mousses à structure cellulaire ouverte ne se distinguent pas aussi facilement de celles à structure cellulaire fermée. Pour les espaces devant être exempts de réverbération, la distinction entre matériau isolant et absorbant est importante. Le premier évite que le son se propage entre des espaces voisins et garde ainsi le son à l’intérieur ou à l’extérieur. Le matériau à absorption acoustique aide à étouffer la réverbération à l’intérieur de la pièce et à optimiser l’acoustique de cette pièce. Bon à savoir: tous les matériaux d’isolation acoustique offrent une isolation thermique mais l’inverse n’est pas vrai (en cas d’isolation avec une structure cellulaire fermée).

Gardez cela à l'esprit

  • Une isolation douce et poreuse aide à prévenir la réverbération dans la phase de construction
  • Dans la phase de finition, un plafond abaissé ou des couches de plâtre absorbantes et des revêtements muraux peuvent freiner la réverbération
  • Les rideaux et les tapis peuvent réduire davantage la réverbération à l'intérieur

Phase de parachèvement

Lors de la phase de parachèvement, on peut encore limiter la résonance en posant des matériaux à absorption acoustique. Les plafonds se distinguent généralement des autres délimitations d’espace (les murs et les sols) par le fait qu’ils constituent une surface relativement grande et complètement libre. Cela peut d’une part être considéré comme un inconvénient, par exemple si ce plafond est en béton. Cette surface relativement grande offre, d’autre part, aussi de la place pour des solutions à absorption acoustique. Il y a ainsi bien de la place pour prévoir des matériaux avec une valeur α élevée comme des absorbants arborant toutes les formes possibles (cubes, cylindres …), des îlots acoustiques (panneaux accrochés horizontalement), ou des baffles (panneaux accrochés verticalement). Ici, les fréquences à étouffer déterminent l’écart entre les panneaux. Lors de cette phase, on peut aussi réduire le volume afin de limiter la réverbération. Un faux plafond en plaques de plâtre perforées aide à réduire la résonance grâce au type de matériau, aux perforations, et au vide (espace entre le vrai plafond et le faux plafond). Pour les murs et les sols, il existe des solutions sous la forme de panneaux muraux et de sols placés – tout comme le vide dans le cas d’un faux plafond – à une certaine distance respectivement du mur et du sol. 

Akoestische verven
Dans le cas de peintures améliorant l’acoustique, un filtre céramique (des billes microscopiques) assure une réflexion diffuse des sons à haute fréquence, ce qui étouffe les sons aigus et donne un son plus chaud

D’autres solutions viennent directement sur la délimitation de l’espace. Pour les murs, il existe des peintures et/ou du papier peint acoustiques, étouffant principalement les sons dans la plage de fréquences supérieure (> 2.000 Hz). L’impact sur la résonance perçue reste, de ce fait, limité. En peignant, ne commettez par ailleurs pas l’erreur de boucher les pores du matériau à absorption acoustique car ce matériau perdrait alors sa fonction. Des couches de plâtre et revêtements muraux absorbants posés directement sur le mur font aussi partie des possibilités. Une solution posée directement sur le sol au cours de cette phase est par exemple la moquette.

Phase d’aménagement

Lors de l’aménagement, des rideaux et des tapis aident à limiter encore la résonance, tout comme des panneaux de séparation acoustiques. Une remarque concernant ces derniers: dans le cas d’une grande pièce et d’un plafond en un matériau avec une mauvaise isolation acoustique, ce plafond doit d’abord subir un traitement.

L’efficacité (optimale) de tels panneaux dépend, en outre, d’une pose correcte. Cela vaut aussi pour tout autre matériau absorbant. La pose de matériau absorbant sous le dessus d’un bureau – pour des raisons esthétiques – aura ainsi peu d’effet. Les éléments libres dans la pièce (meubles, personnes …) contribuent également dans une importante mesure à limiter la résonance.

L’acoustique est une responsabilité partagée

Le maître d’œuvre compose le programme d’exigences et peut donc intégrer en premier l’acoustique comme thème dans le projet. Par la suite, il fait la passe au responsable technique, c.-à-d. l’architecte, ou un ingénieur ou bureau acoustique – voir plus loin.

Un problème se posant, c’est que de nombreux maîtres d’œuvre sont encore trop peu conscients de l’importance d’une acoustique bien adaptée et beaucoup ne connaissent pas suffisamment les possibilités. L’architecte doit attirer l’attention du maître d’œuvre sur ce point, il est le meneur de jeu dans la réalisation du résultat acoustique – en collaboration avec le bureau d’études. Seulement, la formation dont l’architecte bénéficie dans ce domaine est toujours plutôt limitée.

Idéalement, un ingénieur acoustique est le premier contact en matière d’acoustique. Il communique avec l’architecte, le maître d’œuvre et l’entrepreneur. Une étude acoustique n’est cependant pas obligatoire. De nombreux maîtres d’œuvre, entrepreneurs et architectes considèrent dès lors purement un tel ingénieur comme un coût et préfèrent ne pas faire appel à cette instance, afin de réduire ainsi les coûts du projet.

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Écrit par Michiel De Mylle

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