PLUS DE 200.000 REFRIGERATEURS ET CONGELATEURS PAS BIEN TRAITES
Recupel veut un traitement correct de chaque réfrigérateur et congélateur
L’émission de CO2 d’un trajet routier de 7.500 km: tel est l‘impact sur l’environnement d’un réfrigérateur qui est traité de façon incorrecte. Recupel a examiné quel était leur nombre annuel, et est parvenu à la conclusion consternante que plus de 200.000 appareils n’aboutissent pas chez les bons transformateurs. Avec le label ‘Ici nous recyclons bien’, le consommateur sait avec certitude où son ancien appareil sera recyclé de façon correcte. Eggo est le premier constructeur de cuisines à donner le bon exemple: “Nous ne pouvons tout simplement pas nier l’existence d’un problème climatique.”
LES CHIFFRES
Comment Recupel a étudié ceci?
Annelies Evens, marketing communication manager chez Recupel: “Nous nous sommes basés sur différentes données. Recupel a des données très précises de toute personne qui importe ou vend des réfrigérateurs ou congélateurs dans notre pays, parce que ces commerçants doivent le déclarer. En raison de l’obligation de reprise, ils sont aussi obligés légalement de se charger de la collecte et du traitement des appareils mis au rebut.”
“De plus, seuls quelques transformateurs possèdent le bon permis pour transformer les réfrigérateurs. Ils savent exactement combien de réfrigérateurs ils traitent par an. En collaborant étroitement avec eux, nous avons aussi une idée correcte du nombre d’appareils transformés. Pour les chiffres du marché de l’occasion, nous nous sommes basés sur des mesures et des études, et sur notre collaboration avec De Kringwinkel.”
“De tous ces chiffres, nous pouvons conclure que quelque 220.000 réfrigérateurs et congélateurs cassés n’ont pas été traités de façon correcte en 2018. Cela reste naturellement une indication, mais un tel nombre signifie quand même qu’il y a un grand problème.”
IGNORANCE
Comment est-ce possible? N’est-ce pas souvent par ignorance que des réfrigérants sont traités de façon incorrecte?
Evens: “Au niveau du consommateur, peu savent effectivement où se rendre avec son ancien appareil et quel est l’impact environnemental d’un réfrigérateur traité de façon incorrecte.”
“C’est justement l’objet de cette campagne. Il y a trois façons de vous défaire de votre ancien réfrigérateur ou congélateur: vous l’emmenez vers le magasin de seconde main, s’il fonctionne encore; s’il ne fonctionne plus, vous le déposez dans le parc de recyclage ou vous le confiez à la personne qui vient livrer votre nouveau réfrigérateur.”
Paul David, directeur du marketing chez Eggo: “Pour nous, emporter les anciens appareils quand nous livrons la nouvelle cuisine, n’est qu’un petit effort. Mais il arrive très souvent que ces appareils sont déjà partis quand nous arrivons. Il ressort du nombre de réfrigérateurs manquants que ceux-ci ne sont pas tous emportés ou transformés par un intervenant valable.”
Evens: “Aujourd’hui, il est impossible pour les constructeurs de cuisine et les détaillants d’encore dire qu’ils ne savent pas comment un tel appareil doit être transformé correctement. C’est dès lors leur tâche d’examiner en profondeur avec qui ils collaborent pour la collecte de leurs appareils mis au rebut. Il arrive en fait qu’ils ne savent pas ce qui se passe avec ces réfrigérateurs. Cela doit changer.”
CHANGEMENT DE COMPORTEMENT
Et c’est pourquoi Recupel a mis cette campagne sur pied. Que voulez-vous atteindre concrètement?
Evens: “Très simple: que chaque réfrigérateur et congélateur soit traité de la bonne manière. Et peu importe qui le fait, tant que cela se fait de façon correcte. Et c‘est là que le bât blesse aujourd’hui. Il existe des individus qui viennent collecter votre ancien réfrigérateur avec une camionnette, vous en donnent dix euros et le démantèlent de façon incorrecte pour en extraire les substances précieuses, telles que le cuivre. Cela a un grand impact sur l’environnement, car un réfrigérateur est rempli de liquides et de matériaux d’isolation nocifs. S’ils sont traités de façon correcte, on peut récupérer pas moins de 98 pour cent du réfrigérateur.”
“De plus, le consommateur est quelque peu trompé, parce qu’il paie déjà une contribution de recyclage à l’achat de son appareil. Celle-ci doit veiller au traitement correct de l‘appareil, mais des pirates ‘entrent par effraction’ dans la chaîne.”
Il y aura toujours de nombreux consommateurs et commerçants qui disent: “Peu m’importe ce qui se passe avec mon réfrigérateur, tant que j’en suis débarrassé”?
Evens: “Oui, et c’est dommage. On doit vraiment changer notre mode de pensée, et aussi nos business models. Du reste, je suis convaincu que ceci est déjà initié en Belgique, du reste. Vous ne devez pas oublier que les jeunes qui deviendront bientôt des consommateurs, sont très conscients de la problématique de l’environnement et du climat. Je pense que nous sommes obligés de faire quelque chose pour nous, mais certainement pour les générations suivantes. Bien entendu, un changement de mentalité complet ne se produira pas du jour au lendemain, mais nous voulons inspirer au lieu de donner des leçons. Cela ne marche pas.
Je pense que les entreprises doivent vraiment choisir par conviction, parce qu’elles estiment que l’environnement est important. Si on ne vise que le pur profit, l’argent triomphera toujours.”
LE BON EXEMPLE
Patricia Demeulder, interim management consultant chez Recupel: “De nombreux commerces se demandent pourquoi nous nous intéressons à eux, parce qu’ils transforment relativement peu de réfrigérateurs et congélateurs. Mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. Cela signifie bien quelque chose.”
David: “La campagne de Recupel nous a effectivement inspirés. Un changement de mentalité doit s‘opérer. Nous ne pouvons simplement pas nier l’existence d’un problème climatique. Nous ne pouvons pas réfuter ces faits, certainement comme constructeur de cuisines qui vend des appareils encastrés dans 90% de ses cuisines. C’est pourquoi nous essayons aussi de donner l’exemple, pas seulement par l’engagement chez Recupel, mais aussi par exemple par la réutilisation de nos emballages et le recyclage correct, ou par des panneaux solaires sur le toit de notre centre logistique. Nous offrons les cuisines qui ont été annulées ou commandées en double aux hôpitaux, aux bâtiments de la Croix-Rouge, …”
“Les mesures que nous prenons, ne sont pas toujours visibles pour le monde extérieur, mais cela n’est pas nécessaire. Nous pouvons bel et bien dire que nous plantons vingt arbres dans un pays lointain pour chaque nouvelle cuisine, pour ainsi dire, mais notre responsabilité se situe ici, en Belgique. Nos collaborateurs le savent aussi et font tous de leur mieux pour vivre et travailler de façon plus écologique. Les candidats nous demandent souvent ce qu’Eggo fait pour l’environnement. Un changement est donc bel et bien amorcé. Les gens ont un grand impact.”
QUE DIT LA LOI?
Un changement de comportement suffit-il? La législation ne doit-elle pas changer?
Evens: “Aujourd’hui, il existe bel et bien une obligation de reprise, mais pas une ’obligation de remise’ pour veiller à ce que le commerçant apporte ses appareils cassés chez un transformateur sous licence. C’est une lacune dans la législation.”
“Dès lors, nous devons réellement miser sur un changement de comportement, tant chez le consommateur que chez le producteur. C’est précisément pourquoi il est si important qu’une entreprise telle que Eggo donne le bon exemple. Nous devons inspirer et dire: c’est possible comme cela, rejoignez-nous.”