Le secteur de la location attend un signal clair
Quand le gouvernement et les clients s'engageront-ils pleinement dans la réduction des émissions et l'écologisation ?

Embuild et BERA (Belgian Equipment Rental Association) ont uni les forces le jeudi 11 septembre, lors du salon Matexpo, pour organiser un séminaire sur l'électrification des chantiers intitulé « Un chantier sans diesel ». La forte affluence (150 participants) a clairement montré que ce sujet intéresse les membres et le secteur de la construction et de la location.
Trop cher et trop niche
Préalablement au séminaire, la BERA a mené une enquête auprès de ses membres sur l'électrification de la flotte de location. Bill Olivier, président de la BERA, a présenté les conclusions dans une présentation :
« Nos membres n'ont encore aucune expérience des applications à hydrogène – ils considèrent aujourd'hui qu'il s'agit d'une solution de niche trop coûteuse pour investir eux-mêmes dans ce domaine. Les « adeptes », soit environ 45 % des membres, s'attendent à ce que les premières expériences avec des groupes électrogènes alimentés à l'hydrogène ouvrent la voie. »
Méconnaissance de l'HVO
Pour le HVO, qui est peut-être le moyen le plus rapide de parvenir à une écologisation partielle, il semble que de nombreux loueurs manquent de connaissances. Et là où ces connaissances et cette volonté existent, les fournisseurs se heurtent à la différence de prix trop importante par rapport au diesel rouge. Ni les loueurs ni les clients ne sont prêts à prendre en charge le surcoût. Il y a clairement ici un potentiel sous-exploité.
L'autonomie pèse moins lourd
« Les machines électriques gagnent toutefois progressivement en popularité auprès de nos membres loueurs », explique Bill Olivier. « Seule une minorité des dossiers de location mentionne l'autonomie comme un obstacle. Une durée d'utilisation de 8 heures suffit à plus de 60 % des répondants pour écarter les objections pratiques concernant les machines électriques. L'enquête a également clairement montré que le taux d'électrification est aujourd'hui le plus élevé pour les nacelles élévatrices et les groupes électrogènes. Dans une prochaine phase, nous examinerons les applications pour les engins de terrassement. »
Réduire les émissions à court terme
Comment les entreprises de location envisagent-elles de contribuer à court terme à la réduction des émissions sur les chantiers de construction ?
« Le renouvellement du parc de machines est considéré comme le facteur le plus important, même s'il s'agit d'un renouvellement par des machines fonctionnant aux combustibles fossiles. Bien sûr, on opte aussi plus souvent pour une alternative électrique, mais celle-ci reste aujourd'hui encore limitée à quelques groupes de produits, notamment en raison de l'absence d'un climat fiscal favorable. »
On s'attend toutefois à ce que près de 60 % du parc total de nacelles élévatrices en location soit électrique d'ici 2030. Aux Pays-Bas, certaines sociétés de location ont déjà atteint les 100 % !
Pour les groupes électrogènes, l'objectif est de 20 % de la flotte totale, alors que pour les engins de terrassement, la part devrait quintupler dans les années à venir pour atteindre 15 % de la flotte de location.
Encourager ou punir
« Mais nous avons encore un long chemin à parcourir », précise Bill Olivier. « En tant que secteur, nous attendons un signal clair de la part du gouvernement : un régime fiscal incitatif ou dissuasif doit donner une indication sur l'avenir. Malgré quelques beaux projets (pilotes), la demande spontanée des clients pour des machines à faibles émissions de CO2 reste aujourd'hui très faible : rares sont ceux qui sont prêts à payer le supplément correspondant.
Sans ces signaux clairs, le secteur de la location continue d'adopter une attitude attentiste – après tout, il est inutile d'investir dans des machines pour lesquelles la demande est trop faible... Et c'est clairement une occasion manquée ! »
« Le secteur de la location, avec sa rotation rapide de la flotte et son faible seuil d'accès pour les clients, peut être un multiplicateur important dans les questions environnementales, à condition que cela ne compromette pas la rentabilité économique des acteurs. »