"L'artisanat ne disparaît pas à cause de l'automatisation, il s'y adapte"
Interview vision de Rony Kyndt: de la technologie aéronautique au secteur du bois
Menuiserie a interviewé Rony Kyndt, un nom bien connu dans l'industrie du travail du bois. Nous avons eu un aperçu unique de sa carrière, de sa vision de l'avenir du secteur et de ses expériences personnelles, de l'ingénieur aéronautique à l'expert de l'industrie du bois chez SCM. Avec plus de trois décennies d'expérience, il nous fait part de son point de vue sur les évolutions technologiques, les défis auxquels sont confrontés les menuisiers, les conseils en matière d'investissement et d'entretien des parcs de machines et l'avenir du secteur du travail du bois.
De la technologie aéronautique au secteur du bois
Par nature, Rony Kyndt n'a pas eu une passion immédiate pour le bois. "Mon intérêt pour l'ingénierie a toujours été primordial", explique-t-il. "Le lien avec le bois n'est apparu que plus tard dans ma carrière."
Rony, pouvez-vous nous parler un peu de votre expérience? Comment votre carrière a-t-elle démarré?
"À 16 ans, ma fascination pour l'ingénierie m'a amené à devenir technicien aéronautique. Mais mes ambitions allaient plus loin. Après avoir été sous-officier, je voulais devenir officier. La première opportunité qui s'est présentée a été de suivre une formation de pilote. Finalement, ce milieu ne me convenait pas. J'ai interrompu ma formation pour assurer ma propre sécurité. Cette décision m'a permis d'atterrir chez General Motors."
Nous sommes plusieurs années plus tard, mais vous n'imaginiez toujours pas à ce moment-là que vous passeriez la majeure partie de votre carrière dans l'industrie du bois?
"Non, mais pour des projets spéciaux, j'étais invariablement là", s'enthousiasme Rony Kyndt. "Chez General Motors, j'ai eu l'occasion de travailler sur l'automatisation et la robotisation des lignes de production. La robotique a en effet beaucoup de points communs avec la technologie aéronautique. Ces connaissances techniques m'ont été très utiles à l'époque."
Néanmoins, il a continué à chercher de nouvelles occasions d'appliquer ses compétences techniques de manière plus large. Près de General Motors, il a trouvé Romac, une petite entreprise de travail du bois. "Ils recherchaient un technicien pour les toutes premières machines à commande numérique dans le secteur du bois. En dépit de mes 16 années d'expérience dans l'automatisation et la robotisation, le travail du bois était totalement nouveau pour moi."
"Mon travail consistait à promouvoir le fonctionnement de ces machines CNC dans le secteur du bois et à les réparer. Mais peu à peu, je me suis impliqué de plus en plus dans la vente. Après une année florissante, en 1994, un autre changement de carrière a suivi. Mon dernier."
Vous évoquez sans doute votre carrière chez SCM. Comment s'est-elle déroulée?
"En 1994, j'ai rejoint SCM Benelux à la suite d'une offre d'emploi publiée dans le journal. L'entreprise recherchait une personne connaissant les machines CNC et ayant de l'expérience dans les domaines de la vente et de l'ingénierie. SCM était alors inconnue en Belgique, et le défi de contribuer à la croissance d'une entreprise italienne au Benelux m'attirait énormément. Il n'a jamais été question du salaire le plus élevé, mais de ce qui m'offrait le plus de perspectives d'avenir."
"De nombreuses entreprises flamandes ne se rendent pas compte du potentiel qui se trouve juste de l'autre côté de la frontière"
En janvier 1995, Rony a rejoint SCM Benelux, travaillant à partir d'Eindhoven pour couvrir les provinces du nord de la Belgique, ainsi que le sud des Pays-Bas. Cette période s'est avérée fructueuse et instructive.
La carrière de Rony au sein de SCM a prospéré. En 2001, il a fait partie de l'équipe de direction de SCM Nohoma, le précurseur des futures SCM Pays-Bas et SCM Belgique, ce qui lui a permis de connaître les tenants et les aboutissants de l'entreprise. "Vers 2006, nous avons obtenu les ressources nécessaires pour acheter nos propres locaux à Bornem, où l'équipe belge a continué à se développer. Nous avons alors engagé des techniciens supplémentaires et notre équipe est passée à 13 ou 14 personnes", se souvient Rony.
"Malgré la croissance, SCM a dû faire face à la crise économique de 2007. Cependant, l'entreprise a continué à investir et a même réorganisé ses processus de production. Elle a racheté de nombreuses entreprises (par exemple, Stefani, Olympic, Morbidelli, DMC, etc.), ce qui, après la réorganisation, a renforcé la concurrence interne entre les différentes marques de SCM. Cela peut perdurer un certain temps, mais pas indéfiniment."
"La meilleure option s'est finalement avérée être un partenariat avec Rogiers, une entreprise bien établie en Belgique, plus connue que SCM. En 2014, SCM Belgium a fermé ses portes et je suis allé travailler comme spécialiste produit pour les machines CNC, en soutenant Rogiers, un poste que j'ai occupé jusqu'en 2017."
En 2017, Rony a été promu chef de secteur, responsable de la branche "travail du bois" au sein du groupe SCM. Cela s'est avéré être une excellente conclusion pour sa carrière. "Une merveilleuse façon de terminer ma carrière", reconnaît Rony.
"La vente est une collaboration entre le client et le fabricant"
Dans cette partie, Rony Kyndt évoque l'essence même de la vente: écouter, établir la confiance et trouver la meilleure solution avec le client, en privilégiant la qualité et la satisfaction du client par rapport au prix.
Dans chaque carrière, il y a des personnes clés qui façonnent votre carrière et vous montrent la voie. Qui ont été ces personnes pour vous?
Pour moi, ce sont sans aucun doute Monsieur Bruyère et Monsieur de Rijk. Deux hommes qui ont eu une influence considérable sur mon développement professionnel, chacun à leur manière."
"Monsieur Bruyère a été mon mentor avant 2001, lorsque SCM Belgique en était encore à ses débuts. Il était le gérant de SCM Groupe France et avait une carrière impressionnante derrière lui. Sous sa direction, SCM était devenu une puissance en France, et on lui a ensuite demandé de lancer SCM dans plusieurs autres pays, y compris le Benelux."
"Sa connaissance des rouages d'une grande entreprise comme SCM m'a été indispensable", poursuit Rony. "C'est lui qui m'a fait découvrir les complexités d'une entreprise internationale. Il m'a appris à savoir exactement à qui s'adresser, quels clients approcher et comment s'orienter dans une organisation comptant des milliers d'employés."
"Après 2001, Monsieur de Rijk est entré en scène, un Néerlandais doté d'une formation technique et d'un esprit nettement commercial. Il était l'ancien propriétaire de Nohoma et avait vendu entre-temps sa société à SCM. C'est lui qui m'a appris à approcher les clients, à établir des relations et à vendre avec succès. L'aspect technique a toujours été évident pour moi, mais le jeu commercial - comment convaincre un client et construire une relation durable -, je l'ai appris grâce à lui."
Ces compétences commerciales dont vous parlez, pouvez-vous nous dire à quoi elles ressemblent dans un monde du travail du bois qui évolue rapidement?
"Lorsque je suis entré dans le secteur du bois, la technologie CNC était encore très récente. Et bien que la technologie ait énormément évolué depuis, l'essence de la persuasion et de la vente reste la même: vous devez faire comprendre au client que le produit offre la solution dont il a besoin."
"Dans le passé, les machines CNC étaient principalement destinées à la production en série. Elles étaient conçues pour fabriquer efficacement et rapidement une grande quantité de produits identiques. Cela nécessitait beaucoup de temps et d'efforts de programmation. Avec l'avènement des ordinateurs, la situation a radicalement changé. Les ordinateurs ont pris le contrôle de la puissance de calcul, rendant le processus de programmation et de fraisage beaucoup plus facile."
"Pour moi, la vente consiste à travailler avec le client et le fabricant de machines, à la recherche de la solution la meilleure et la plus abordable"
"Ce qui était autrefois un défi est devenu beaucoup plus accessible grâce à la possibilité de créer et de manipuler des dessins en 3D. La technologie a encore évolué avec l'introduction de programmes de dessin flexibles. En effet, toutes les modifications pouvaient être automatiquement prises en compte dans les calculs. Les progrès les plus importants ont été réalisés avec le renforcement de la capacité de calcul des ordinateurs, ce qui a permis de réaliser des interpolations complexes en 3D et sur cinq axes."
"Au fond, la méthode de persuasion reste la même: il faut montrer aux clients que la technologie d'aujourd'hui leur permet de fabriquer des produits de manière efficace et efficiente. Auparavant, il s'agissait principalement de travail en série, alors qu'aujourd'hui l'accent est mis sur la personnalisation."
Qu'est-ce qui, selon vous, est au cœur d'une vente de machines réussie, tant pour le vendeur que pour le client?
"Pour moi, la vente consiste à travailler avec le client et le fabricant de machines, à la recherche de la solution la meilleure et la plus abordable. Une machine qui non seulement augmente la capacité de production de manière sûre et ergonomique, mais qui le fait également dans un espace aussi réduit que possible et avec une empreinte environnementale minimale."
"De nombreux fournisseurs se concentrent trop sur le prix. Ils pensent que proposer le produit le moins cher est toujours le bon choix. Mais l'essentiel est d'écouter attentivement le client et de trouver la solution la plus adaptée. Parfois, il s'agit effectivement du produit le moins cher, mais ce n'est pas toujours le cas."
"Je me suis toujours concentré sur les clients confrontés à des défis techniques, en privilégiant la bonne solution et non le prix."
Automatisation (contre) artisanat
L'automatisation est souvent considérée comme une menace pour l'artisanat, mais selon Rony Kyndt, les deux se complètent. Dans cette partie, il explique comment l'artisanat s'adapte aux innovations modernes, où la combinaison des connaissances techniques et de l'expérience reste essentielle.
Il est clair que notre secteur est aujourd'hui beaucoup plus automatisé. Nous entendons souvent dire qu'avec l'avènement de l'automatisation, l'artisanat disparaît. Que répondez-vous à cela?
"Rien n'est plus faux. L'automatisation et l'artisanat peuvent aller de pair. Il est important de comprendre que même si la technologie devient de plus en plus sophistiquée, les connaissances de base et le savoir-faire restent cruciaux. L'automatisation ne signifie pas que l'artisanat disparaît, mais plutôt que l'artisanat s'adapte aux nouvelles technologies."
Ce n'est pas seulement la technologie qui détermine la façon dont un produit est fabriqué, mais aussi les connaissances et l'expérience de l'artisan qui maîtrise cette technologie
"Aujourd'hui, il faut savoir ce que l'on veut faire et à quoi cela doit ressembler. Cela se traduit par un système CAO/FAO qui vous permet de réaliser vos projets. Malgré les progrès technologiques, l'artisanat reste essentiel. Ce n'est pas seulement la technologie qui détermine la façon dont un produit est fabriqué, mais aussi les connaissances et l'expérience de l'artisan qui maîtrise cette technologie."
Et quel est le rôle de l'éducation dans ce domaine?
"Au cours des premières années de formation, il est important d'enseigner les principes de base, mais aussi de montrer aux étudiants à quoi ressemble l'avenir. L'utilisation de techniques dépassées, comme le marteau et le ciseau pour le travail du bois, peut être décourageante pour les jeunes qui s'intéressent aux technologies modernes."
"Il est essentiel de montrer la technologie utilisée dans l'industrie, comme les machines CNC avancées et les systèmes CAD/CAM. Bien que les compétences de base soient importantes, les élèves doivent rapidement apprendre à utiliser les technologies contemporaines. En mettant l'accent sur les technologies modernes et leurs avantages, les jeunes peuvent s'intéresser davantage à la discipline et apprécier leurs connaissances techniques."
"Il est regrettable que les médias montrent souvent une image dépassée de l'artisanat, comme la perception lors du Vlaamse Houtproef, par exemple. Mettre en avant les techniques modernes et leurs applications peut inspirer les jeunes et leur montrer que l'artisanat et la technologie se complètent et ne se remplacent pas. La promotion de l'aspect technologique du métier peut contribuer à attirer une nouvelle génération de professionnels et à assurer l'avenir du secteur."
Parlons un peu de ces techniques modernes. Quelle technologie a été pour vous une innovation majeure dans le secteur?
"Pour moi, c'est sans aucun doute l'imbrication. À l'époque, lorsque j'ai commencé à parler de l'imbrication dans le secteur, j'ai souvent été considéré comme un charlatan. Mes collègues et mes concurrents affirmaient que ce que je disais était impossible. Des clients m'ont dit que j'étais un imposteur, mais j'ai persisté. La seule façon de le prouver était d'emmener le client en Italie, où je pouvais lui montrer que cela fonctionnait. Nous étions à la fin des années 1990 et il n'était pas facile de se rendre en Italie, mais le client a accepté. Nous avons conclu un marché: si la machine fonctionnait, il me l'achèterait. Et ça a marché."
"Un de mes clients fabriquait des portes pour toutes sortes d'applications, telles que des bureaux, des hôpitaux et des prisons. Ses produits variaient beaucoup, avec des épaisseurs de murs et des ouvertures de portes différentes, ce qui signifiait que chaque ébrasement devait être réalisé sur mesure. Ce processus était réalisé manuellement, à l'aide d'une scie à panneaux et d'une fraiseuse. J'ai suggéré de simplifier leur processus en appliquant l'imbrication, ce qui a considérablement augmenté l'efficacité."
"C'était révolutionnaire en 1998, et le client n'y croyait pas au départ. Mais lorsqu'il l'a vu de ses propres yeux, il a immédiatement commandé la machine. Si d'autres ont ensuite perfectionné l'automatisation du processus, c'est à moi que l'on doit l'introduction initiale de l'imbrication."
La force de la spécialisation est indéniable dans le secteur du bois. L'Italie est passée maître en la matière. Qu'en pensez-vous?
"Pour les petits marchés comme la Belgique, qui sont relativement fermés, cette stratégie peut s'avérer fructueuse. Sans accès à un vaste marché de vente international, vouloir tout faire soi-même peut devenir dangereux. Il sera impossible pour les petites entreprises de continuer à investir dans toutes les nouvelles technologies."
"Il est donc important de choisir un centre d'intérêt, une niche dans laquelle vous excellez. La spécialisation offre une solution: en se concentrant sur une catégorie de produits spécifique, il est possible d'exceller."
"Parallèlement, les entreprises doivent prendre conscience qu'elles ne peuvent pas tout faire seules. La collaboration est essentielle. En collaborant avec d'autres entreprises spécialisées de la région, elles peuvent offrir à leurs clients un produit complet sans avoir à tout fabriquer elles-mêmes."
La Flandre est-elle un marché unique à cet égard?
"Certainement, notamment en raison de la forte densité d'entreprises et de l'importance accordée à l'automatisation. Les coûts élevés de la main-d'œuvre au Benelux et en Europe occidentale ont permis à cette région d'être à l'avant-garde du développement et de la mise en œuvre de nouvelles tendances en matière de technologie du travail du bois."
"Alors que dans d'autres parties du monde, les tendances ne sont adoptées qu'après avoir fait leurs preuves ici, en Flandre et dans les environs, ce sont les techniques les plus innovantes qui sont mises en œuvre en premier."
"L'importance de l'automatisation ne peut être sous-estimée dans ce contexte. Les entreprises flamandes doivent être compétitives dans un environnement où les coûts augmentent rapidement, ce qui les oblige souvent à optimiser et à automatiser leurs processus de production. Mais l'automatisation seule ne suffit pas; la disponibilité de techniciens bien formés, capables de résoudre tous les problèmes, est également essentielle."
"Dans un secteur où la survie dépend souvent de l'équilibre adéquat entre artisanat et technologie, la spécialisation est cruciale."
Si l'on vous demandait comment utiliser au mieux le parc de machines, quelle serait votre réponse?
"Un parc de machines bien géré est l'épine dorsale de toute menuiserie, mais pour en tirer le meilleur parti, il ne suffit pas d'acheter les bonnes machines. Tout commence par un entretien adéquat."
"Vous ne conduisez pas non plus votre voiture jusqu'à ce que vos pneus soient à plat ou que votre courroie de distribution soit cassée. Tout comme une voiture doit aller au garage régulièrement, les machines ont également besoin d'être entretenues pour continuer à fonctionner correctement."
"Ce qui fait aujourd'hui la différence, c'est l'émergence de nouvelles technologies de maintenance préventive. Grâce à des capteurs avancés et à l'IoT, les machines sont reliées au centre de contrôle du fournisseur. Ce centre de contrôle recueille les données des mêmes machines dans le monde entier. Lorsqu'un problème survient, le fournisseur peut envoyer une alerte avant même que le client ne se rende compte que quelque chose ne va pas. Cela permet d'éviter les temps d'arrêt imprévus et les réparations coûteuses."
"Chaque minute d'immobilisation de votre machine coûte de l'argent. Et si vous savez à l'avance qu'une certaine pièce devra être remplacée prochainement, pourquoi ne pas vous y prendre à temps?"
Et qu'en est-il de l'investissement dans le parc de machines?
"De nombreux menuisiers ne savent pas exactement ce dont ils ont besoin. Si vous devez investir, vous devez d'abord définir clairement ce que vous voulez produire avec ce capital. Quel est le résultat que vous souhaitez obtenir?"
"Il est essentiel de définir ses attentes, mais il faut aussi être réaliste. Parfois, les gens veulent pouvoir tout faire, mais cela ne rentre pas toujours dans leur budget. C'est pourquoi il est important de se concentrer sur ce qui est vraiment essentiel. Faites une liste de vos priorités et décidez ce qui couvre 90 % de vos souhaits de production."
"Pour les derniers 10 %, vous devrez peut-être doubler votre investissement, ce qui n'en vaut souvent pas la peine si cette fonction est rarement utilisée."
De nombreuses entreprises ne découvrent qu'au cours du processus d'achat que la machine souhaitée est beaucoup plus chère que prévu. Si vous finissez par acheter une machine un peu moins chère qui ne peut faire que 50 % de ce que vous vouliez en réalité, vous ne faites pas un choix judicieux.
Avant d'investir, Rony Kyndt conseille de consulter sa banque et son comptable. "Demandez-vous si votre entreprise peut supporter financièrement cet investissement", souligne-t-il. Il vaut mieux le savoir à l'avance que d'être confronté à un refus de la banque ou à des problèmes financiers en cours de route. "Peut-être qu'une étape intermédiaire, comme l'investissement dans une machine plus petite pour les cinq prochaines années, est une meilleure option. Vous pourrez ainsi passer à un investissement plus important plus tard", suggère-t-il.
Qu'est-ce qui est le plus important?
"Soyez honnête et ouvert au sujet de votre budget et de vos attentes. En étant clair, le vendeur pourra mieux vous conseiller et vous éviterez les déceptions par la suite."
Il conseille également de mettre tous les accords par écrit pour éviter les malentendus. "Assurez-vous que tout est écrit afin qu'il n'y ait pas de discussion lors de la livraison de la machine", conclut-il.
Que nous réserve l'avenir?
Pour Rony Kyndt, l'avenir de l'industrie du bois regorge de défis, notamment en raison de l'intensification de la concurrence internationale et de la nécessité de continuer à innover. Néanmoins, il estime que la spécialisation et la personnalisation sont la clé de la survie des entreprises belges sur ce marché en pleine mutation.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent le secteur du bois à l'avenir?
"La concurrence s'intensifie. Les entreprises devront continuer à innover et à investir pour rester compétitives, en particulier pour les produits tels que les fenêtres et les portes."
Selon Rony Kyndt, les entreprises de pays tels que la France, l'Allemagne et la Scandinavie entreront de plus en plus sur le marché belge à l'avenir, si bien que les entreprises locales éprouveront plus de difficultés à maintenir leur position.
Néanmoins, Rony Kyndt entrevoit également des opportunités pour le marché belge, en particulier dans les marchés de niche. "Les Belges, tout comme les Luxembourgeois et les Français, ont une forte préférence pour les produits uniques et personnalisés", explique-t-il. "On trouve assez de personnes qui ont les ressources suffisantes et qui ne veulent pas le même produit que celui que l'on trouve chez Ikea. C'est là que réside l'avenir de nombreuses entreprises belges: la personnalisation et la spécialisation. Il suffit de penser, par exemple, à la multitude de bâtiments classés qui doivent être équipés de fenêtres et de portes spécifiques en Belgique. Ce n'est pas donné à tout le monde d'effectuer une rénovation aussi spécifique."
Quel regard portez-vous sur votre riche carrière?
"La décision de travailler pour SCM a été le choix de ma carrière. Je suis resté chez SCM et je pense que si j'avais choisi une autre entreprise, mon parcours aurait été très différent. Chez SCM, j'ai eu la chance de me faire une place sur le marché belge."
"SCM en a profité, et moi aussi. J'ai pu me faire plaisir grâce aux ressources et à la confiance que j'ai reçues de SCM et de sa direction. Cela m'a permis de réaliser beaucoup de choses, non seulement sur le marché belge, mais aussi au niveau international."
La coopération internationale est une chose qu'il n'oubliera jamais. "Grâce à SCM, j'ai été en contact avec un grand nombre de personnes différentes, qu'il s'agisse de Néerlandais, de Belges ou de Canadiens. Lorsque vous faites la connaissance de tant de personnes issues de tant de continents, vous apprenez beaucoup sur les besoins identiques et différents de vos partenaires commerciaux et de vos connaissances. On apprend à se connaître personnellement et professionnellement, et c'est quelque chose qui me restera toujours cher."
Et que fait Rony Kyndt de son temps libre?
"Nous sommes devenus des oiseaux libres", dit Rony en souriant. "Nous voyageons dans toute l'Europe dans notre camping-car. Mais je reste toujours intéressé par l'industrie. C'est un microbe dont on ne se débarrasse pas. Je reçois déjà des appels de personnes qui veulent des conseils, et l'idée que je peux encore partager ce savoir-faire et cette expérience vaut son pesant d'or."