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"L'artisanat ne disparaît pas à cause de l'automatisation, il s'y adapte"

Interview vision de Rony Kyndt: de la technologie aéronautique au secteur du bois

Rony Kindt houtsector SCMMenuiserie a interviewé Rony Kyndt, un nom bien connu dans l'industrie du travail du bois. Nous avons eu un aperçu unique de sa carrière, de sa vision de l'avenir du secteur et de ses expériences personnelles, de l'ingénieur aéronautique à l'expert de l'industrie du bois chez SCM. Avec plus de trois décennies d'expérience, il nous fait part de son point de vue sur les évolutions technologiques, les défis auxquels sont confrontés les menuisiers, les conseils en matière d'investissement et d'entretien des parcs de machines et l'avenir du secteur du travail du bois.

De la technologie aéronautique au secteur du bois

Par nature, Rony Kyndt n'a pas eu une passion immédiate pour le bois. "Mon intérêt pour l'ingénierie a toujours été primordial", explique-t-il. "Le lien avec le bois n'est apparu que plus tard dans ma carrière."

Rony, pouvez-vous nous parler un peu de votre expérience? Comment votre carrière a-t-elle démarré?

"À 16 ans, ma fascination pour l'ingénierie m'a amené à devenir technicien aéronautique. Mais mes ambitions allaient plus loin. Après avoir été sous-officier, je voulais devenir officier. La première opportunité qui s'est présentée a été de suivre une formation de pilote. Finalement, ce milieu ne me convenait pas. J'ai interrompu ma formation pour assurer ma propre sécurité. Cette décision m'a permis d'atterrir chez General Motors."

Nous sommes plusieurs années plus tard, mais vous n'imaginiez toujours pas à ce moment-là que vous passeriez la majeure partie de votre carrière dans l'industrie du bois?

"Non, mais pour des projets spéciaux, j'étais invariablement là", s'enthousiasme Rony Kyndt. "Chez General Motors, j'ai eu l'occasion de travailler sur l'automatisation et la robotisation des lignes de production. La robotique a en effet beaucoup de points communs avec la technologie aéronautique. Ces connaissances techniques m'ont été très utiles à l'époque."

Néanmoins, il a continué à chercher de nouvelles occasions d'appliquer ses compétences techniques de manière plus large. Près de General Motors, il a trouvé Romac, une petite entreprise de travail du bois. "Ils recherchaient un technicien pour les toutes premières machines à commande numérique dans le secteur du bois. En dépit de mes 16 années d'expérience dans l'automatisation et la robotisation, le travail du bois était totalement nouveau pour moi."

"Mon travail consistait à promouvoir le fonctionnement de ces machines CNC dans le secteur du bois et à les réparer. Mais peu à peu, je me suis impliqué de plus en plus dans la vente. Après une année florissante, en 1994, un autre changement de carrière a suivi. Mon dernier."

Vous évoquez sans doute votre carrière chez SCM. Comment s'est-elle déroulée?

"En 1994, j'ai rejoint SCM Benelux à la suite d'une offre d'emploi publiée dans le journal. L'entreprise recherchait une personne connaissant les machines CNC et ayant de l'expérience dans les domaines de la vente et de l'ingénierie. SCM était alors inconnue en Belgique, et le défi de contribuer à la croissance d'une entreprise italienne au Benelux m'attirait énormément. Il n'a jamais été question du salaire le plus élevé, mais de ce qui m'offrait le plus de perspectives d'avenir."

"De nombreuses entreprises flamandes ne se rendent pas compte du potentiel qui se trouve juste de l'autre côté de la frontière"

En janvier 1995, Rony a rejoint SCM Benelux, travaillant à partir d'Eindhoven pour couvrir les provinces du nord de la Belgique, ainsi que le sud des Pays-Bas. Cette période s'est avérée fructueuse et instructive.

La carrière de Rony au sein de SCM a prospéré. En 2001, il a fait partie de l'équipe de direction de SCM Nohoma, le précurseur des futures SCM Pays-Bas et SCM Belgique, ce qui lui a permis de connaître les tenants et les aboutissants de l'entreprise. "Vers 2006, nous avons obtenu les ressources nécessaires pour acheter nos propres locaux à Bornem, où l'équipe belge a continué à se développer. Nous avons alors engagé des techniciens supplémentaires et notre équipe est passée à 13 ou 14 personnes", se souvient Rony.

"Malgré la croissance, SCM a dû faire face à la crise économique de 2007. Cependant, l'entreprise a continué à investir et a même réorganisé ses processus de production. Elle a racheté de nombreuses entreprises (par exemple, Stefani, Olympic, Morbidelli, DMC, etc.), ce qui, après la réorganisation, a renforcé la concurrence interne entre les différentes marques de SCM. Cela peut perdurer un certain temps, mais pas indéfiniment."

"La meilleure option s'est finalement avérée être un partenariat avec Rogiers, une  entreprise bien établie en Belgique, plus connue que SCM. En 2014, SCM Belgium a fermé ses portes et je suis allé travailler comme spécialiste produit pour les machines CNC, en soutenant Rogiers, un poste que j'ai occupé jusqu'en 2017."

En 2017, Rony a été promu chef de secteur, responsable de la branche "travail du bois" au sein du groupe SCM. Cela s'est avéré être une excellente conclusion pour sa carrière. "Une merveilleuse façon de terminer ma carrière", reconnaît Rony.

"La vente est une collaboration entre le client et le fabricant"

Dans cette partie, Rony Kyndt évoque l'essence même de la vente: écouter, établir la confiance et trouver la meilleure solution avec le client, en privilégiant la qualité et la satisfaction du client par rapport au prix.

Dans chaque carrière, il y a des personnes clés qui façonnent votre carrière et vous montrent la voie. Qui ont été ces personnes pour vous?

Pour moi, ce sont sans aucun doute Monsieur Bruyère et Monsieur de Rijk. Deux hommes qui ont eu une influence considérable sur mon développement professionnel, chacun à leur manière."

"Monsieur Bruyère a été mon mentor avant 2001, lorsque SCM Belgique en était encore à ses débuts. Il était le gérant de SCM Groupe France et avait une carrière impressionnante derrière lui. Sous sa direction, SCM était devenu une puissance en France, et on lui a ensuite demandé de lancer SCM dans plusieurs autres pays, y compris le Benelux."

"Sa connaissance des rouages d'une grande entreprise comme SCM m'a été indispensable", poursuit Rony. "C'est lui qui m'a fait découvrir les complexités d'une entreprise internationale. Il m'a appris à savoir exactement à qui s'adresser, quels clients approcher et comment s'orienter dans une organisation comptant des milliers d'employés."

"Après 2001, Monsieur de Rijk est entré en scène, un Néerlandais doté d'une formation technique et d'un esprit nettement commercial. Il était l'ancien propriétaire de Nohoma et avait vendu entre-temps sa société à SCM. C'est lui qui m'a appris à approcher les clients, à établir des relations et à vendre avec succès. L'aspect technique a toujours été évident pour moi, mais le jeu commercial - comment convaincre un client et construire une relation durable -, je l'ai appris grâce à lui."

Ces compétences commerciales dont vous parlez, pouvez-vous nous dire à quoi elles ressemblent dans un monde du travail du bois qui évolue rapidement?

"Lorsque je suis entré dans le secteur du bois, la technologie CNC était encore très récente. Et bien que la technologie ait énormément évolué depuis, l'essence de la persuasion et de la vente reste la même: vous devez faire comprendre au client que le produit offre la solution dont il a besoin."

"Dans le passé, les machines CNC étaient principalement destinées à la production en série. Elles étaient conçues pour fabriquer efficacement et rapidement une grande quantité de produits identiques. Cela nécessitait beaucoup de temps et d'efforts de programmation. Avec l'avènement des ordinateurs, la situation a radicalement changé. Les ordinateurs ont pris le contrôle de la puissance de calcul, rendant le processus de programmation et de fraisage beaucoup plus facile."

"Pour moi, la vente consiste à travailler avec le client et le fabricant de machines, à la recherche de la solution la meilleure et la plus abordable"

"Ce qui était autrefois un défi est devenu beaucoup plus accessible grâce à la possibilité de créer et de manipuler des dessins en 3D. La technologie a encore évolué avec l'introduction de programmes de dessin flexibles. En effet, toutes les modifications pouvaient être automatiquement prises en compte dans les calculs. Les progrès les plus importants ont été réalisés avec le renforcement de la capacité de calcul des ordinateurs, ce qui a permis de réaliser des interpolations complexes en 3D et sur cinq axes."

"Au fond, la méthode de persuasion reste la même: il faut montrer aux clients que la technologie d'aujourd'hui leur permet de fabriquer des produits de manière efficace et efficiente. Auparavant, il s'agissait principalement de travail en série, alors qu'aujourd'hui l'accent est mis sur la personnalisation."

Rony Kindt
"J'ai toujours mis l'accent sur les clients confrontés à des défis techniques, en privilégiant la bonne solution, et non le prix"

Qu'est-ce qui, selon vous, est au cœur d'une vente de machines réussie, tant pour le vendeur que pour le client?

"Pour moi, la vente consiste à travailler avec le client et le fabricant de machines, à la recherche de la solution la meilleure et la plus abordable. Une machine qui non seulement augmente la capacité de production de manière sûre et ergonomique, mais qui le fait également dans un espace aussi réduit que possible et avec une empreinte environnementale minimale."

"De nombreux fournisseurs se concentrent trop sur le prix. Ils pensent que proposer le produit le moins cher est toujours le bon choix. Mais l'essentiel est d'écouter attentivement le client et de trouver la solution la plus adaptée. Parfois, il s'agit effectivement du produit le moins cher, mais ce n'est pas toujours le cas."

"Je me suis toujours concentré sur les clients confrontés à des défis techniques, en privilégiant la bonne solution et non le prix."

Automatisation (contre) artisanat

L'automatisation est souvent considérée comme une menace pour l'artisanat, mais selon Rony Kyndt, les deux se complètent. Dans cette partie, il explique comment l'artisanat s'adapte aux innovations modernes, où la combinaison des connaissances techniques et de l'expérience reste essentielle.

Il est clair que notre secteur est aujourd'hui beaucoup plus automatisé. Nous entendons souvent dire qu'avec l'avènement de l'automatisation, l'artisanat disparaît. Que répondez-vous à cela?

"Rien n'est plus faux. L'automatisation et l'artisanat peuvent aller de pair. Il est important de comprendre que même si la technologie devient de plus en plus sophistiquée, les connaissances de base et le savoir-faire restent cruciaux. L'automatisation ne signifie pas que l'artisanat disparaît, mais plutôt que l'artisanat s'adapte aux nouvelles technologies."

Ce n'est pas seulement la technologie qui détermine la façon dont un produit est fabriqué, mais aussi les connaissances et l'expérience de l'artisan qui maîtrise cette technologie

"Aujourd'hui, il faut savoir ce que l'on veut faire et à quoi cela doit ressembler. Cela se traduit par un système CAO/FAO qui vous permet de réaliser vos projets. Malgré les progrès technologiques, l'artisanat reste essentiel. Ce n'est pas seulement la technologie qui détermine la façon dont un produit est fabriqué, mais aussi les connaissances et l'expérience de l'artisan qui maîtrise cette technologie."

Et quel est le rôle de l'éducation dans ce domaine?

"Au cours des premières années de formation, il est important d'enseigner les principes de base, mais aussi de montrer aux étudiants à quoi ressemble l'avenir. L'utilisation de techniques dépassées, comme le marteau et le ciseau pour le travail du bois, peut être décourageante pour les jeunes qui s'intéressent aux technologies modernes."

"Il est essentiel de montrer la technologie utilisée dans l'industrie, comme les machines CNC avancées et les systèmes CAD/CAM. Bien que les compétences de base soient importantes, les élèves doivent rapidement apprendre à utiliser les technologies contemporaines. En mettant l'accent sur les technologies modernes et leurs avantages, les jeunes peuvent s'intéresser davantage à la discipline et apprécier leurs connaissances techniques."

"Il est regrettable que les médias montrent souvent une image dépassée de l'artisanat, comme la perception lors du Vlaamse Houtproef, par exemple. Mettre en avant les techniques modernes et leurs applications peut inspirer les jeunes et leur montrer que l'artisanat et la technologie se complètent et ne se remplacent pas. La promotion de l'aspect technologique du métier peut contribuer à attirer une nouvelle génération de professionnels et à assurer l'avenir du secteur."

Parlons un peu de ces techniques modernes. Quelle technologie a été pour vous une innovation majeure dans le secteur?

"Pour moi, c'est sans aucun doute l'imbrication. À l'époque, lorsque j'ai commencé à parler de l'imbrication dans le secteur, j'ai souvent été considéré comme un charlatan. Mes collègues et mes concurrents affirmaient que ce que je disais était impossible. Des clients m'ont dit que j'étais un imposteur, mais j'ai persisté. La seule façon de le prouver était d'emmener le client en Italie, où je pouvais lui montrer que cela fonctionnait. Nous étions à la fin des années 1990 et il n'était pas facile de se rendre en Italie, mais le client a accepté. Nous avons conclu un marché: si la machine fonctionnait, il me l'achèterait. Et ça a marché."

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Rony Kyndt: "J'ai contribué à l'introduction initiale de l'imbrication"

"Un de mes clients fabriquait des portes pour toutes sortes d'applications, telles que des bureaux, des hôpitaux et des prisons. Ses produits variaient beaucoup, avec des épaisseurs de murs et des ouvertures de portes différentes, ce qui signifiait que chaque ébrasement devait être réalisé sur mesure. Ce processus était réalisé manuellement, à l'aide d'une scie à panneaux et d'une fraiseuse. J'ai suggéré de simplifier leur processus en appliquant l'imbrication, ce qui a considérablement augmenté l'efficacité."

"C'était révolutionnaire en 1998, et le client n'y croyait pas au départ. Mais lorsqu'il l'a vu de ses propres yeux, il a immédiatement commandé la machine. Si d'autres ont ensuite perfectionné l'automatisation du processus, c'est à moi que l'on doit l'introduction initiale de l'imbrication."

La force de la spécialisation est indéniable dans le secteur du bois. L'Italie est passée maître en la matière. Qu'en pensez-vous?

"Pour les petits marchés comme la Belgique, qui sont relativement fermés, cette stratégie peut s'avérer fructueuse. Sans accès à un vaste marché de vente international, vouloir tout faire soi-même peut devenir dangereux. Il sera impossible pour les petites entreprises de continuer à investir dans toutes les nouvelles technologies."

"Il est donc important de choisir un centre d'intérêt, une niche dans laquelle vous excellez. La spécialisation offre une solution: en se concentrant sur une catégorie de produits spécifique, il est possible d'exceller."

"Parallèlement, les entreprises doivent prendre conscience qu'elles ne peuvent pas tout faire seules. La collaboration est essentielle. En collaborant avec d'autres entreprises spécialisées de la région, elles peuvent offrir à leurs clients un produit complet sans avoir à tout fabriquer elles-mêmes."

La Flandre est-elle un marché unique à cet égard?

"Certainement, notamment en raison de la forte densité d'entreprises et de l'importance accordée à l'automatisation. Les coûts élevés de la main-d'œuvre au Benelux et en Europe occidentale ont permis à cette région d'être à l'avant-garde du développement et de la mise en œuvre de nouvelles tendances en matière de technologie du travail du bois."

"Alors que dans d'autres parties du monde, les tendances ne sont adoptées qu'après avoir fait leurs preuves ici, en Flandre et dans les environs, ce sont les techniques les plus innovantes qui sont mises en œuvre en premier."

"L'importance de l'automatisation ne peut être sous-estimée dans ce contexte. Les entreprises flamandes doivent être compétitives dans un environnement où les coûts augmentent rapidement, ce qui les oblige souvent à optimiser et à automatiser leurs processus de production. Mais l'automatisation seule ne suffit pas; la disponibilité de techniciens bien formés, capables de résoudre tous les problèmes, est également essentielle."

"Dans un secteur où la survie dépend souvent de l'équilibre adéquat entre artisanat et technologie, la spécialisation est cruciale."

"Vakmanschap verdwijnt niet door automatisatie, het past zich aan" Visie-interview Rony Kindt: Van vliegtuigtechniek naar de houtsector Schrijnwerk had een gesprek met Rony Kindt, een gevestigde naam in de houtbewerkingsindustrie. We kregen een uniek inzicht in zijn carrière, zijn visie op de toekomst van de sector en zijn persoonlijke ervaringen, van vliegtuigtechnieker tot een expert in de houtindustrie bij SCM. Met meer dan drie decennia aan ervaring deelt hij zijn perspectieven op technologische ontwikkelingen, de uitdagingen voor schrijnwerkers, advies over investeringen en onderhoud van machineparken en de toekomst van de houtsector.  Van vliegtuigtechnieken naar de houtsector Rony Kindt had van nature niet meteen een passie voor hout. "Mijn interesse voor techniek stond altijd voorop," zegt hij. "De connectie met hout kwam pas later in mijn carrière."  Rony, kunt u ons iets vertellen over uw achtergrond? Hoe is uw carrière van start gegaan?  "Op zijn zestiende betekende mijn fascinatie voor techniek dat ik vliegtuigtechnieker werd. Maar mijn ambities reikten verder. Na mijn tijd als onderofficier wilde ik officier worden. De eerste kans die zich voordeed, was een opleiding tot piloot. Uiteindelijk bleek de omgeving me niet te liggen. Ik stopte mijn opleiding om mijn eigen veiligheid te garanderen. Die beslissing leidde ertoe dat ik uiteindelijk bij General Motors terecht zou komen."  We zijn enkele jaren later, maar u had op dit punt nog steeds geen idee dat u het merendeel van uw carrière in de houtsector zou vertoeven?  "Nee, maar bij speciale projecten was ik er steevast bij," vertelt Rony Kindt enthousiast. "Bij General Motors kreeg ik de kans om aan de automatisering en robotisering van productielijnen te werken. Robotica heeft namelijk veel gemeen met vliegtuigtechniek. Dat technische inzicht kwam me toen goed van pas."  Toch bleef hij uitkijken naar nieuwe mogelijkheden om zijn technische vaardigheden breder toe te passen. In de buurt van General Motors vond hij Romac, een klein bedrijf in houtbewerking. "Ze zochten een technieker voor de éérste CNC-machines in de houtsector. Hoewel ik 16 jaar ervaring had in automatisering en robotisering, was houtbewerking volledig nieuw voor mij."  "Mijn taak was om de werking van deze CNC-machines in de houtsector aan de man te brengen, en ze te herstellen. Geleidelijk aan werd ik echter steeds meer betrokken bij de verkoop. Na een succesvol jaar - in 1994 - volgde opnieuw een carrièreswitch. Mijn laatste."  U heeft het ongetwijfeld over uw carrière bij SCM. Hoe zag die eruit?  "In 1994 kwam ik via een vacature in de krant terecht bij SCM Benelux. Het bedrijf zocht iemand met kennis van CNC-machines en ervaring in zowel verkoop als techniek. SCM was toen nog onbekend in België, en de uitdaging om een Italiaans bedrijf te helpen groeien in de Benelux trok me enorm aan. Het ging me nooit om de grootste salaris, maar wat me het meeste toekomstperspectief bood."  “Veel Vlaamse bedrijven realiseren zich niet hoeveel potentieel er net over de grens ligt"  In januari 1995 ging Rony aan de slag bij SCM Benelux en werkte hij vanuit Eindhoven om de noordelijke provincies van België, evenals Zuid-Nederland, te bewerken. Het bleek een succesvolle en leerzame periode te zijn.  De carrière van Rony binnen SCM verliep voorspoedig. In 2001 werd SCM Benelux opgesplitst in SCM Groep Nederland en SCM Groep België. "Rond 2006 kregen we in België dan de middelen om een eigen pand te kopen in Bornem, waar het Belgische team verder uitbreidde. We hadden inmiddels al wat extra techniekers aangenomen en ons team groeide tot 13 à 14 man,” herinnert Rony zich.  "Ondanks de groei werd SCM geconfronteerd met de economische crisis van 2007. Het bedrijf bleef echter investeren en reorganiseerde zelfs zijn productieprocessen. Ze kochten tal van bedrijven op (denk Stefani, Olympic ...) waardoor de interne concurrentie tussen de verschillende merken van SCM toenam. Dat kan je een tijdje volhouden, maar dat blijft niet duren."  "De beste optie bleek uiteindelijk een samenwerkingsverband met Rogiers, een gevestigde waarde binnen België, beter gekend dan SCM. In 2014 sloot SCM België en ging ik als productspecialist voor CNC-machines aan de slag, in ondersteuning voor Rogiers, een functie die ik tot 2017 vervulde.   In 2017 werd Rony gepromoveerd tot area manager, waar hij verantwoordelijk was voor de houtbewerkingstak binnen de SCM groep. Dit bleek een mooie afsluiting van zijn carrière te zijn. “Een prachtige manier om mijn loopbaan af te ronden,” beaamd Rony.   "Verkopen is een samenwerking tussen klant en fabrikant" Rony Kindt bespreekt in dit deel de essentie van verkopen: luisteren, vertrouwen opbouwen en samen met de klant de beste oplossing vinden, met focus op kwaliteit en klanttevredenheid boven prijs.   In elke carrière zijn er sleutelfiguren die je carrière vormen en je de weg wijzen. Wie waren die mensen voor u?  'Voor mij waren dat zonder twijfel meneer De Rijk en meneer Bruyère. Twee mannen met een enorme invloed op mijn professionele ontwikkeling, elk op hun eigen manier."  "Meneer De Rijk, een Nederlander met een technische achtergrond en een uitgesproken commerciële geest, was mijn mentor in de periode vóór 2001, toen SCM België nog in de kinderschoenen stond. Hij was iemand die me leerde hoe je klanten benadert, hoe je relaties opbouwt en hoe je succesvol verkoopt. Het technische aspect was voor mij altijd vanzelfsprekend, maar het commerciële spel – hoe je een klant overtuigt en een blijvende relatie opbouwt – dat heb ik van hem geleerd."  Na 2001 kwam meneer Bruyère in beeld. "Hij was de gérant van SCM Groep Frankrijk en had een indrukwekkende carrière achter de rug. Onder zijn leiding was SCM in Frankrijk uitgegroeid tot een krachtpatser, en hij werd later gevraagd om SCM in verschillende andere landen op te starten, waaronder de Benelux."  "Zijn inzicht in de interne werking van zo’n groot bedrijf als SCM was onmisbaar voor mij", vervolgt Rony. "Hij was degene die me introduceerde in de complexiteit van een internationaal opererend bedrijf. Hij leerde me precies wie je moest aanspreken, welke klanten je kon benaderen, en hoe je je weg moest vinden in een organisatie met duizenden werknemers."  U had het al over commerciële vaardigheden die u opstak. Kan u delen hoe dat er in een snel veranderende wereld van houtbewerking uitzag?  "Toen ik mijn intrede deed in de houtsector, was de CNC-technologie nog vrij nieuw. En hoewel de technologie sindsdien enorm is geëvolueerd, blijft de essentie van overtuigen/verkopen hetzelfde: je moet de klant duidelijk maken dat het product de oplossing biedt die ze nodig hebben."  "Vroeger lag de focus van CNC-machines vooral op seriewerk. Ze waren ontworpen om efficiënt en snel een grote hoeveelheid identieke producten te maken. Dit vereiste veel tijd en moeite in de programmatie. Met de komst van computers veranderde dit drastisch. Computers namen de rekenkracht over, waardoor het proces van programmeren en frezen veel eenvoudiger werd."  "Voor mij draait verkopen om samenwerken met de klant en de machinefabrikant, op zoek naar de beste en betaalbare oplossing"  "Wat ooit een uitdaging was, werd nu veel toegankelijker door de mogelijkheid om 3D-tekeningen te maken en te manipuleren. De technologie evolueerde verder met de introductie van flexibele tekenprogramma’s. Alle veranderingen worden namelijk automatisch worden doorgevoerd in de berekeningen. De grootste vooruitgang kwam met de versterking van de rekencapaciteit van computers, waardoor complexe 3D- en vijfassige interpolaties mogelijk werden."  "In de kern blijft de manier van overtuigen hetzelfde: je moet klanten laten zien dat de technologie van vandaag hen in staat stelt om producten op een efficiënte en effectieve manier te maken. Vroeger was het vooral seriewerk, nu is de focus maatwerk."   "Mijn focus heeft altijd gelegen op klanten met technische uitdagingen, waarbij de juiste oplossing voorop stond, niet de prijs"  Wat is volgens u de kern van succesvol machineverkoop, zowel voor de verkoper als voor de klant?  "Voor mij draait verkopen om samenwerken met de klant en de machinefabrikant, op zoek naar de beste en betaalbare oplossing. Een machine die niet alleen de productiecapaciteit verhoogt op een veilige en ergonomische manier, maar dit ook doet op een zo klein mogelijke ruimte en met een minimale ecologische voetafdruk.  "Veel verkopers focussen te veel op de prijs. Ze denken dat het aanbieden van het goedkoopste product altijd de juiste keuze is. Maar het gaat erom goed naar de klant te luisteren en de meest geschikte oplossing te vinden. Soms is dat inderdaad het goedkoopste product, maar dat is niet altijd het geval."  "Mijn focus heeft altijd gelegen op klanten met technische uitdagingen, waarbij de juiste oplossing voorop stond, niet de prijs."   Automatisering (versus) vakmanschap Automatisering wordt vaak gezien als een bedreiging voor vakmanschap, maar volgens Rony Kindt vullen ze elkaar juist aan. In dit gedeelte legt hij uit hoe vakmanschap zich aanpast aan moderne innovaties, waarbij de combinatie van technische kennis en ervaring essentieel blijft.  Het is duidelijk dat er nu veel meer automatisatie is in onze sector. Een statement die we wel vaker horen is dat met de komst van automatisatie de ambacht verdwijnt. Wat is uw antwoord daarop?  "Niets is minder waar. Automatisering en vakmanschap kunnen hand in hand gaan. Het is belangrijk om te begrijpen dat, hoewel de technologie steeds geavanceerder wordt, de basiskennis en vakmanschap nog steeds cruciaal zijn. Automatisering betekent niet dat vakmanschap verdwijnt, maar dat dat vakmanschap zich net aanpast aan nieuwe technologieën."  Het is niet alleen de technologie die bepaalt hoe een product wordt gemaakt, maar ook de kennis en ervaring van de vakman die deze technologie beheerst  "In de huidige tijd moet je weten wat je wilt maken en hoe het eruit moet zien. Dit vertaalt zich in een CAD/CAM-systeem waarmee je jouw ontwerpen kunt realiseren. Ondanks de vooruitgang in technologie blijft vakmanschap essentieel. Het is niet alleen de technologie die bepaalt hoe een product wordt gemaakt, maar ook de kennis en ervaring van de vakman die deze technologie beheerst."    En welke rol speelt het onderwijs daarin?  "In de eerste jaren van de opleiding is het belangrijk om de basisprincipes te onderwijzen, maar ook om studenten te laten zien hoe de toekomst eruitziet. Het gebruik van verouderde technieken, zoals een hamer en beitel voor houtbewerking, kan ontmoedigend zijn voor jonge mensen die geïnteresseerd zijn in moderne technologieën."  "Het is essentieel om de technologie te tonen die in de industrie wordt gebruikt, zoals geavanceerde CNC-machines en CAD/CAM-systemen. Hoewel de basisvaardigheden belangrijk zijn, moeten studenten snel leren hoe ze hedendaagse technieken kunnen gebruiken. Door de focus te leggen op moderne technologieën en de voordelen daarvan, kunnen jongeren meer geïnteresseerd raken in het vakgebied en waardering krijgen voor hun technische kennis."  "Het is jammer dat de media vaak een verouderd beeld van vakmanschap laten zien, cfr. de beeldvorming bij de Vlaamse Houtproef. Het benadrukken van moderne technieken en de toepassingen ervan kan jongeren inspireren en hen laten zien dat vakmanschap en technologie elkaar aanvullen, niet vervangen. Het bevorderen van de technologische kant van het vak kan helpen om een nieuwe generatie vakmensen aan te trekken en de sector toekomstbestendig te maken."  Laten we het even hebben over die moderne technieken. Welke technologie was voor u een grote innovatie in de sector?  "Voor mij is dat zeker nesting. Toen ik in de sector destijds over nesting begon te praten, werd ik vaak als een kwakzalver gezien. Collega's en concurrenten beweerden dat wat ik zei onmogelijk was. Klanten kregen te horen dat ik een bedrieger was, maar ik hield vol. De enige manier om het te bewijzen, was door de klant mee te nemen naar Italië, waar ik hen kon laten zien dat het werkte. Het was eind jaren 90, reizen naar Italië was niet eenvoudig, maar de klant stemde toe. We maakten een afspraak: als het werkte, zou hij de machine van mij kopen. En het werkte."   Rony Kindt: "De initiële introductie van nesting was mijn bijdrage" "Een klant van me maakte deuren voor allerlei toepassingen, zoals kantoren, ziekenhuizen en gevangenissen. Ze hadden veel variatie in hun producten, met verschillende muurdiktes en deuropeningen, wat betekende dat elk kassement op maat gemaakt moest worden. Dit proces gebeurde handmatig, met een paneelzaag en freeswerk. Ik stelde voor om hun proces te vereenvoudigen door nesting toe te passen, wat de efficiëntie aanzienlijk verhoogde."  "Dit was revolutionair in 1998, en de klant geloofde aanvankelijk niet dat het mogelijk was. Maar toen ze het met hun eigen ogen zagen, bestelden ze meteen de machine. Waar anderen later de verdere automatisering van het proces verfijnden, was de initiële introductie van nesting mijn bijdrage."  De kracht van specialisatie is onmiskenbaar in de houtsector. In Italië zijn ze daar heer en meester in. Wat is uw visie daarop?  "Voor kleine markten zoals België, die relatief gesloten zijn, kan deze strategie succesvol zijn. Zonder toegang tot een brede internationale afzetmarkt kan alles zelf willen doen, gevaarlijk worden. Het zal onmogelijk worden voor kleinere bedrijven om te blijven investeren in álle nieuwe technologieën."  "Het is dan ook belangrijk om een focus te kiezen, een niche waarin je excelleert. Specialisatie biedt hier een uitweg: door je te richten op een specifieke productcategorie kun je uitblinken."  "Tegelijkertijd moeten bedrijven beseffen dat ze niet alles alleen kunnen doen. Samenwerking is essentieel. Door samen te werken met andere gespecialiseerde bedrijven in de regio, kunnen ze hun klanten een volledig product aanbieden, zonder dat ze alles zelf hoeven te maken."  Is Vlaanderen een unieke markt op dat vlak?  "Zeker, mede door de hoge dichtheid van bedrijven en de sterke focus op automatisering. De hoge loonkosten in de Benelux en West-Europa hebben ertoe geleid dat deze regio vooroploopt in het ontwikkelen en implementeren van nieuwe trends in houtbewerkingstechnologie."  "Waar trends in andere delen van de wereld pas worden overgenomen nadat ze hier hun waarde hebben bewezen, worden in Vlaanderen en omstreken de meest innovatieve technieken eerst toegepast."  "Het belang van automatisering kan in deze context niet worden onderschat. Bedrijven in Vlaanderen moeten concurreren in een omgeving waar kosten snel oplopen, waardoor ze vaak gedwongen zijn om hun productieprocessen te optimaliseren en te automatiseren. Maar automatisering alleen is niet voldoende; ook de beschikbaarheid van goed opgeleide technici die eventuele problemen kunnen oplossen, is essentieel."  “In een sector waar overleven vaak afhangt van het vinden van de juiste balans tussen vakmanschap en technologie, is specialisatie van cruciaal belang."    Als men u vraagt hoe men het machinepark optimaal kan benutten, wat zou uw antwoord daarop zijn?   "Een goed draaiend machinepark is de ruggengraat van elke schrijnwerkerij, maar het optimaal benutten ervan vraagt meer dan enkel de juiste machines aanschaffen. Alles begint bij een goed onderhoud."  "Je blijft met je auto ook niet doorrijden tot je banden lek zijn of je distributieriem kapot gaat. Net zoals een auto regelmatig naar de garage moet, hebben machines ook onderhoud nodig om goed te blijven functioneren.”  "Wat nu het verschil maakt, is de opkomst van nieuwe technologieën voor preventief onderhoud. Via geavanceerde sensoren en IoT worden machines gekoppeld aan een controlecentrum van de leverancier. Dit controlecentrum verzamelt data van dezelfde machines wereldwijd. Wanneer een probleem zich aankondigt, kan de leverancier al een waarschuwing sturen, zelfs voordat de klant doorheeft dat er iets mis is. Dit voorkomt onverwachte stilstand en dure reparaties."  "Elke minuut dat je machine stilstaat, kost geld. En als je vooraf al weet dat een bepaald onderdeel binnenkort vervangen moet worden, waarom zou je dat dan niet op tijd regelen?"   En wat dan met investeringen in het machinepark?  "Veel schrijnwerkers weten niet precies wat ze nodig hebben. Als je gaat investeren, moet je eerst helder voor jezelf opschrijven wat je met dat kapitaal wilt gaan produceren. Wat is het resultaat dat je wilt bereiken?"  "Het is essentieel om je verwachtingen in kaart te brengen, maar je moet ook realistisch zijn. Soms willen mensen alles kunnen, maar dat kan niet altijd binnen hun budget. Daarom is het belangrijk om te focussen op wat echt essentieel is. Maak een lijst van je prioriteiten en bepaal wat 90% van je productiewensen omvat."  "Voor die laatste 10% is het mogelijk dat je een verdubbeling van je investering nodig hebt, wat vaak niet de moeite waard is als die functie slechts zelden gebruikt wordt."  “Veel bedrijven komen er pas tijdens het aankoopproces overigens achter dat de gewenste machine veel duurder is dan ze hadden verwacht. Als je uiteindelijk iets goedkopers koopt dat slechts 50% kan van wat je eigenlijk wilde, dan maak je geen verstandige keuze.”  Voordat je investeert, adviseert Kindt om eerst met je bank en boekhouder te overleggen. "Vraag jezelf af of je bedrijf deze investering financieel kan dragen," benadrukt hij. Het is beter om dit vooraf te weten dan tijdens het proces geconfronteerd te worden met een afwijzing van de bank of financiële problemen. "Misschien is een tussentijdse stap, zoals investeren in een kleinere machine voor de komende vijf jaar, een betere optie. Zo kun je later overstappen op een grotere investering," stelt hij voor.  Wat is het allerbelangrijkste?  "Wees eerlijk en open over je budget en verwachtingen. Door duidelijk te zijn, kan de verkoper beter advies geven en voorkom je teleurstellingen achteraf."  Hij adviseert ook om alle afspraken schriftelijk vast te leggen om misverstanden te vermijden. "Zorg dat alles op papier staat, zodat er geen discussie ontstaat als de machine geleverd wordt," besluit hij.  Wat houdt de toekomst in? Rony Kindt ziet de toekomst van de houtsector vol uitdagingen, vooral door toenemende internationale concurrentie en de noodzaak om te blijven innoveren. Toch gelooft hij dat specialisatie en maatwerk de sleutel zijn voor Belgische bedrijven om te overleven in deze veranderende markt.  Wat zijn volgens u de uitdaging voor de houtsector in de toekomst?  "De concurrentie wordt steeds groter. Vooral op het gebied van producten zoals ramen en deuren zullen bedrijven moeten blijven innoveren en investeren om competitief te blijven."  Volgens Kindt zullen bedrijven uit landen als Frankrijk, Duitsland en Scandinavië in de toekomst steeds meer de Belgische markt betreden, waardoor het voor lokale bedrijven moeilijker wordt om hun positie te behouden.   Toch ziet Rony Kindt ook kansen voor de Belgische markt, vooral in nichemarkten. "Belgen, en ook Luxemburgers en Fransen, hebben een sterke voorkeur voor unieke, op maat gemaakte producten," zegt hij. "Er zijn genoeg mensen met voldoende middelen die niet hetzelfde willen als wat je in Ikea kunt kopen. Dat is waar de toekomst ligt voor veel Belgische bedrijven: maatwerk en specialisatie."  Hoe kijkt u terug op uw rijke carrière?   "De beslissing om voor SCM te werken, was dé keuze van mijn carrière. Bij SCM ben ik gebleven, en ik denk dat als ik voor een ander had gekozen, mijn pad er heel anders had uitgezien. Bij SCM had ik de kans om echt een stempel te drukken op de Belgische markt."  "SCM is er beter van geworden, en ik ook. Ik heb me kunnen uitleven met de middelen en het vertrouwen dat ik kreeg van SCM en hun management. Daardoor heb ik veel kunnen bereiken, niet alleen op de Belgische markt, maar ook internationaal."  De internationale samenwerking is iets wat hem altijd zal bijblijven. "Ik heb door SCM met zoveel verschillende mensen samengewerkt, van Nederlanders en Belgen tot Canadezen. Je leert elkaar zowel persoonlijk als zakelijk kennen, en dat is iets wat me altijd dierbaar zal blijven."  En wat doet Rony Kindt nu met zijn vrije tijd?   "We zijn vrije vogels geworden," zegt Rony met een glimlach. "We trekken de ganse wereld rond met onze camper. Maar ik blijf altijd interesse houden in de sector. Het is een microbe die je niet kwijtraakt. Ik krijg nu al telefoontjes van mensen die advies willen, en het idee dat ik die knowhow en ervaring nog steeds kan delen, dat is goud waard."
"Un parc de machines bien géré est l'épine dorsale de toute menuiserie"

Si l'on vous demandait comment utiliser au mieux le parc de machines, quelle serait votre réponse?

"Un parc de machines bien géré est l'épine dorsale de toute menuiserie, mais pour en tirer le meilleur parti, il ne suffit pas d'acheter les bonnes machines. Tout commence par un entretien adéquat."

"Vous ne conduisez pas non plus votre voiture jusqu'à ce que vos pneus soient à plat ou que votre courroie de distribution soit cassée. Tout comme une voiture doit aller au garage régulièrement, les machines ont également besoin d'être entretenues pour continuer à fonctionner correctement."

"Ce qui fait aujourd'hui la différence, c'est l'émergence de nouvelles technologies de maintenance préventive. Grâce à des capteurs avancés et à l'IoT, les machines sont reliées au centre de contrôle du fournisseur. Ce centre de contrôle recueille les données des mêmes machines dans le monde entier. Lorsqu'un problème survient, le fournisseur peut envoyer une alerte avant même que le client ne se rende compte que quelque chose ne va pas. Cela permet d'éviter les temps d'arrêt imprévus et les réparations coûteuses."

"Chaque minute d'immobilisation de votre machine coûte de l'argent. Et si vous savez à l'avance qu'une certaine pièce devra être remplacée prochainement, pourquoi ne pas vous y prendre à temps?"

Et qu'en est-il de l'investissement dans le parc de machines?

"De nombreux menuisiers ne savent pas exactement ce dont ils ont besoin. Si vous devez investir, vous devez d'abord définir clairement ce que vous voulez produire avec ce capital. Quel est le résultat que vous souhaitez obtenir?"

"Il est essentiel de définir ses attentes, mais il faut aussi être réaliste. Parfois, les gens veulent pouvoir tout faire, mais cela ne rentre pas toujours dans leur budget. C'est pourquoi il est important de se concentrer sur ce qui est vraiment essentiel. Faites une liste de vos priorités et décidez ce qui couvre 90 % de vos souhaits de production."

"Pour les derniers 10 %, vous devrez peut-être doubler votre investissement, ce qui n'en vaut souvent pas la peine si cette fonction est rarement utilisée."

De nombreuses entreprises ne découvrent qu'au cours du processus d'achat que la machine souhaitée est beaucoup plus chère que prévu. Si vous finissez par acheter une machine un peu moins chère qui ne peut faire que 50 % de ce que vous vouliez en réalité, vous ne faites pas un choix judicieux.

Avant d'investir, Rony Kyndt conseille de consulter sa banque et son comptable. "Demandez-vous si votre entreprise peut supporter financièrement cet investissement", souligne-t-il. Il vaut mieux le savoir à l'avance que d'être confronté à un refus de la banque ou à des problèmes financiers en cours de route. "Peut-être qu'une étape intermédiaire, comme l'investissement dans une machine plus petite pour les cinq prochaines années, est une meilleure option. Vous pourrez ainsi passer à un investissement plus important plus tard", suggère-t-il.

Qu'est-ce qui est le plus important?

"Soyez honnête et ouvert au sujet de votre budget et de vos attentes. En étant clair, le vendeur pourra mieux vous conseiller et vous éviterez les déceptions par la suite."

Il conseille également de mettre tous les accords par écrit pour éviter les malentendus. "Assurez-vous que tout est écrit afin qu'il n'y ait pas de discussion lors de la livraison de la machine", conclut-il.

SCM Rony Kyndt
Une image qui, pour Rony Kyndt, en dit plus que des mots: "SCM est dans mon ADN", a-t-il déclaré à la fin de notre entretien

Que nous réserve l'avenir?

Pour Rony Kyndt, l'avenir de l'industrie du bois regorge de défis, notamment en raison de l'intensification de la concurrence internationale et de la nécessité de continuer à innover. Néanmoins, il estime que la spécialisation et la personnalisation sont la clé de la survie des entreprises belges sur ce marché en pleine mutation.

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent le secteur du bois à l'avenir?

"La concurrence s'intensifie. Les entreprises devront continuer à innover et à investir pour rester compétitives, en particulier pour les produits tels que les fenêtres et les portes."

Selon Rony Kyndt, les entreprises de pays tels que la France, l'Allemagne et la Scandinavie entreront de plus en plus sur le marché belge à l'avenir, si bien que les entreprises locales éprouveront plus de difficultés à maintenir leur position.

Néanmoins, Rony Kyndt entrevoit également des opportunités pour le marché belge, en particulier dans les marchés de niche. "Les Belges, tout comme les Luxembourgeois et les Français, ont une forte préférence pour les produits uniques et personnalisés", explique-t-il. "On trouve assez de personnes qui ont les ressources suffisantes et qui ne veulent pas le même produit que celui que l'on trouve chez Ikea. C'est là que réside l'avenir de nombreuses entreprises belges: la personnalisation et la spécialisation. Il suffit de penser, par exemple, à la multitude de bâtiments classés qui doivent être équipés de fenêtres et de portes spécifiques en Belgique. Ce n'est pas donné à tout le monde d'effectuer une rénovation aussi spécifique."

Quel regard portez-vous sur votre riche carrière?

"La décision de travailler pour SCM a été le choix de ma carrière. Je suis resté chez SCM et je pense que si j'avais choisi une autre entreprise, mon parcours aurait été très différent. Chez SCM, j'ai eu la chance de me faire une place sur le marché belge."

"SCM en a profité, et moi aussi. J'ai pu me faire plaisir grâce aux ressources et à la confiance que j'ai reçues de SCM et de sa direction. Cela m'a permis de réaliser beaucoup de choses, non seulement sur le marché belge, mais aussi au niveau international."

La coopération internationale est une chose qu'il n'oubliera jamais. "Grâce à SCM, j'ai été en contact avec un grand nombre de personnes différentes, qu'il s'agisse de Néerlandais, de Belges ou de Canadiens. Lorsque vous faites la connaissance de tant de personnes issues de tant de continents, vous apprenez beaucoup sur les besoins identiques et différents de vos partenaires commerciaux et de vos connaissances. On apprend à se connaître personnellement et professionnellement, et c'est quelque chose qui me restera toujours cher."

Et que fait Rony Kyndt de son temps libre?

"Nous sommes devenus des oiseaux libres", dit Rony en souriant. "Nous voyageons dans toute l'Europe dans notre camping-car. Mais je reste toujours intéressé par l'industrie. C'est un microbe dont on ne se débarrasse pas. Je reçois déjà des appels de personnes qui veulent des conseils, et l'idée que je peux encore partager ce savoir-faire et cette expérience vaut son pesant d'or."

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Écrit par Kenneth Baert

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