LES INNOVATIONS AMENENT LES NACELLES A UN NIVEAU SUPERIEUR

VAUT-IL MIEUX LOUER OU ACHETER?

Les élévateurs à nacelle sont indispensables pour tous ceux actifs sur les chantiers. Le choix du bon appareil dépend de plusieurs facteurs, comme la capacité de levage, la portée et le support. Grâce aux évolutions techniques, le travail est de plus en plus rapide, sûr et efficace, mais le prix d’achat représente souvent un obstacle. La location d’un élévateur à nacelle peut alors constituer une solution. Mais de quoi faut-il tenir compte?

VUE D’ENSEMBLE DES TYPES

Avant de nous attarder sur les évolutions, nous allons d’abord nous pencher sur les divers types. Les élévateurs à nacelle se déclinent, en effet, en toutes sortes de versions parfois confondues. Les groupes les plus populaires sont les élévateurs à nacelle à ciseaux, télescopiques articulés, télescopiques et sur camion.

Les élévateurs à nacelle télescopiques sont utilisés lorsqu’une ligne droite peut être tracée entre le point où se trouve la machine et celui où la tâche doit être effectuée. Ils sont, en général, équipés de quatre roues motrices pour le travail dans des conditions difficiles. Ils atteignent des hauteurs de près de 60 mètres.

Les élévateurs à nacelle télescopiques articulés ont, comme un modèle télescopique ordinaire, un bras télescopique se déployant. Mais grâce à un bras inférieur articulé, une traversée horizontale d’obstacles et de bâtiments est aisée. Ils atteignent environ 48 mètres.

Les élévateurs à nacelle à ciseaux sont très mobiles et sont surtout prévus pour être placés juste sous les travaux ou le long de façades planes. Ils vont moins haut que leurs pendants télescopiques, mais ont souvent une plus grande capacité de levage, car leur charge ne s’écarte pas de la base de la machine. Ils peuvent donc monter beaucoup de matériel et de personnel. Des hauteurs de 35 mètres peuvent être atteintes.

Les élévateurs à nacelle ‘araignée’ sont idéaux pour les travaux délicats à l’intérieur et l’extérieur. Les ‘pattes’ se déployant ou se rabattant garantissent la stabilité nécessaire et grâce à la répartition de la charge, ils limitent la charge concentrée sur le support. La plupart des modèles ont, en outre, un atout supplémentaire: les pieds ‘s’étayent’ automatiquement sur le sol, mettant ainsi la machine de niveau. Les surfaces en pente sont donc nivelées. Grâce à leur compacité et leur poids propre réduit, ces types sont parfaits pour travailler dans des centres commerciaux et autres. Ils permettent en gros de travailler jusqu’à 50 mètres de hauteur.

Les élévateurs à nacelle sur camion sont ex­trêmement mobiles et flexibles. La combinaison élévateur à nacelle/camion en fait une solution idéale pour exécuter plusieurs travaux à différents endroits.

Les élévateurs à nacelle sur remorque sont comparables. Lors de l’installation, la stabilité est garantie par des 'pieds' hydrauliques. Un positionnement sûr est ainsi aisé.

Les élévateurs à nacelle à mât vertical rendent, notamment grâce à leurs dimensions compactes, le travail à grande hauteur entre des rayonnages et dans des entrepôts et halls d’usine agréable et efficace. Idéaux pour les travaux de service, de montage et d’entretien.

Les ascenseurs pour personnes sont faciles à manœuvrer dans des espaces exigus. Ils sont très maniables et conviennent pour des hauteurs de travail jusqu’à 15 mètres. Ils permettent de gagner beaucoup de temps lors de travaux d’entretien et d’installation.

Les élévateurs à nacelle low level access sont sûrs, efficaces et idéaux pour les travaux dans des espaces exigus et les travaux d’entretien, mais leur hauteur de travail et leur capacité de levage sont très limitées.

QUID DES CONTRÔLES?

Pour les élévateurs à nacelle, l’Europe détermine avec la norme EN-280 ce qui est permis ou non. Les fabricants doivent se charger de l’attestation CE initiale de leur machine. Outre celle-ci, chaque machine doit aussi être contrôlée lors de la première mise en service (RGPT art. 280). Ensuite, il y a un contrôle trimestriel périodique (RGPT art. 281) et un contrôle annuel de la capacité de levage pour les appareils avec sécurité de levage. Lors du contrôle trimestriel, on contrôle les dispositifs de sécurité, l’état structurel et le fonctionnement normal de la machine. En cas de petites infractions, on peut continuer d’utiliser la machine sur le chantier, à condition que les pro­blèmes soient réglés lors d’un contrôle suivant, mais en cas de grosses infractions, elle est immobilisée directement.

EVOLUTIONS

Des dizaines de marques tentent entre-temps de s’attirer les faveurs du client. Il s’agit pour elles de proposer des machines représentant une plus-value. Cela a donné lieu récemment à plusieurs innovations intéressantes ayant notamment un impact direct sur la sécurité, le temps de disponibilité et la capacité de levage.

Plus grande capacité de levage

Outre la portée, la capacité de levage est l’un des principaux facteurs pour déterminer le bon appareil. En raison de leur principe de fonctionnement, les élévateurs à ciseaux ont toujours eu l’avantage d’une plus grande capacité de levage par rapport aux élévateurs à nacelle télescopiques (articulés). La raison est claire: étant donné que les élévateurs à ciseaux lèvent seulement horizontalement et que la plate-forme de travail de base ne sort jamais de la base du véhicule, le moment est plus petit que pour les élévateurs à nacelle télescopiques (articulés). Ces dernières années, les fabricants de ces derniers se sont toutefois efforcés de réaliser avec ces types aussi une plus grande capacité de levage. Avant, celle-ci était limitée à max. 2 ouvriers et un certain poids de matériel, pour environ 250 kilos. Grâce à des innovations au niveau du fonctionnement et de l’ingénierie des machines, on atteint aujourd’hui des capacités de levage de 450 kilos, permettant de monter facilement 3 ouvriers et leur matériel. La manière dont cette capacité accrue est atteinte, dépend du fabricant.

Certains fabriquent une deuxième version d’une machine standard. Ici, la copie dispose de fonctionnalités supplémentaires permettant une capacité accrue. D’autres permettent de choisir sur une même machine deux modes de fonctionnement. Ici, le choix d’une capacité accrue signifiera également une certaine limitation de la portée. D’autres marques encore travaillent avec un système limitant automa­tiquement la portée en fonction de la charge à ce moment.

Autres matériaux

Pour les élévateurs ‘araignée’, le défi consiste à monter le plus haut possible tout en limitant la pression au sol car, dans beaucoup de cas, ils sont utilisés sur des sols fragiles. Le développement d’alliages spé­ciaux comme l’acier au carbone garantit une ver­sion plus légère de ces machines, tandis que la hauteur de levage est maintenue ou même encore accrue. Ces nouveaux matériaux sont également utilisés dans les élévateurs sur camion.

Le gain de poids y est surtout important pour ne pas dépasser la limite des 3.500 kilos, car au-delà, un permis B ne suffit plus.

Sécurité antibasculement

La plus grande capacité de levage a également des répercussions pour la sécurité, car un plus gros poids signifie un risque accru de basculement.

On place maintenant des détecteurs ou des cylindres de pression coupant la machine ou la mettant en mode ‘sécurité’ si le poids dans la nacelle est trop élevé. En mode ‘sécurité’, on ne peut plus effectuer que des mouvements ramenant la machine dans une position plus sûre, comme rentrer le bras ou revenir dans une position plus verticale. Ceux non familiarisés avec ces concepts de sécurité peuvent parfois les trouver ennuyeux.

Sécurité anticoincement

Les systèmes évitant que les opérateurs d’élévateurs à nacelle télescopiques (articulés) puissent être écrasés en travaillant entre un obstacle au-dessus ou derrière (par exemple, partie de construction de toit ou d’acier) et la plate-forme de travail ou l’armoire de commande supérieure ont la cote ces dernières années. De nombreux accidents graves, avec parfois une issue mortelle, se sont hélas ainsi produits par le passé.

Il existe plusieurs systèmes différents. Certains fonctionnent avec une protection passive (cage de protection pour l’opérateur ou protection de l’armoire de commande supérieure contre toute commande involontaire) et d’autres avec un système actif (détecteur de pression ou de contact) arrêtant immédiatement le mouvement dangereux. Seuls quelques fabricants vont encore plus loin et proposent un système interrompant non seulement le mouvement dangereux, mais le défaisant également (avec un bref mouvement inverse).

Garantir le temps de disponibilité

Les telematics ou le suivi des machines à distance est une tendance actuellement très marquée. En enregistrant quelques facteurs comme l’état du compteur horaire et la température du moteur et en communiquant via GPRS avec le propriétaire de la machine, l’entretien peut être planifié à l’avance. Les codes d’erreur peuvent, en outre, ainsi aussi être lus à distance.

Pour les problèmes simples, une intervention par téléphone simple et rapide peut ainsi déjà apporter la solution. Si ce n’est pas possible, les techniciens du fournisseur peuvent estimer au préalable quel est exactement le problème sur la machine, et donc déjà amener les bonnes pièces de rechange. Des choses comme la localisation contribuent aussi à une intervention plus rapide, car les techniciens ne doivent plus chercher une adresse de chantier, à la recherche de l’appareil en question.

L’hybride ne perce pas, l’électrique est en plein essor

Sur le marché belge, les entraînements diesels et électriques sont les plus utilisés. Les appareils hybrides sont – contrairement à la situation sur le marché dans bien d’autres pays – peu populaires en Belgique. Le temps nous dira comment les choses évolueront, mais les en­traînements électriques sont de plus en plus performants.

De plus, les appareils au diesel pâtissent également de la législation environnementale de plus en plus stricte. Les diesels bruyants sont, en outre, peu attrayants dans les envi­ronnements urbanisés ou à proximité de maisons de repos et d’hôpitaux. Aujourd’hui, le diesel est toujours la solution la moins chère pour les applications extérieures exigeantes, mais on dirait que les entraînements électriques sont en plein manœuvre de rattrapage, notamment grâce aux jeux de batteries de plus en plus petits.

Pneus pleins ou remplis de mousse

Imaginez que vos travailleurs soient en train de travailler en hauteur et qu’un des pneus en bas se dégonfle. Le pneu se dégonflant compromettra la stabilité de la machine. Un pneu éclatant serait encore bien plus grave et aurait de lourdes conséquences pour les personnes tra­vaillant en haut. C’est pourquoi les chambres à air sont interdites sur les élévateurs à nacelle automoteurs. Il y a trois alternatives: chenilles (convenant surtout pour les terrains accidentés), pneus pleins et pneus remplis de mousse. Dans ce dernier cas, deux composants sont injectés dans le pneu, qui réagiront entre eux s’ils entrent en contact. Cette réaction faisant gonfler les substances, le pneu n’est plus sensible aux fuites. Parmi les pneus et chenilles, il existe aussi des versions ‘non-marking’, pouvant être utilisées pour des applications où les pneus ou chenilles ne peuvent pas laisser de traces noires. Les pneus non-marking sont quasiment toujours blancs ou gris.

ACHETER OU LOUER?

Tout entrepreneur ayant un jour hésité entre louer et acheter le confirmera: les raisons poussant à opter pour la location ou l’achat sont aussi diverses que spécifiques pour l’application de votre entreprise. Ces dernières années, le marché de la location a clairement le vent en poupe. Les entrepreneurs louent de plus en plus des appareils. Dans certains cas, un achat constitue tout de même aussi une option. Tenir compte de tous les facteurs et des postes de coût cachés ou non vous aidera à mieux estimer votre décision.

Les points suivants jouent en faveur de l’achat:

• Avec un propre appareil, la disponibilité est assurée;
• L’investissement reste dans l’entreprise. Dans bon nombre de cas, une partie est encore récupérable ultérieurement;
• Adaptation possible à son gré aux propres besoins (couleurs de la firme, options spécifiques, ...).

A l’autre extrémité, on retrouve le camp des pro-location. Jean-Pierre De Nil est directeur commercial chez TVH Equipment, vendant comme louant des élévateurs à nacelle. Il énumère quelques arguments clairs expliquant le succès de la location:

• Pas de gros coûts d’investissement;Geen zorgen om onderhoud en herstellingen;
• Pas de soucis pour l’entretien et les réparations;
• Les contrôles sont la responsabilité de la firme de location;
• La flotte d’un loueur de qualité est constamment modernisée;
• Flexibilité au niveau des appareils: des dizaines de types avec différentes portées et capacités peuvent être loués;
• Pas de soucis pour le transport: le loueur amène la machine sur le chantier et revient la chercher;
• Aide du loueur lors du choix d’un appareil correct.

La location n’est bien sûr pas toujours la meilleure option, mais ces dernières années, les prix de location ont fortement baissé sous l’influence de la grande concurrence sur ce marché. Si vous utilisez toutefois le même type toute une année, l’achat peut être plus intéressant.