"CRéER LA CONSCIENTISATION AUTOUR DE MeSURES ENERGéTIQUES SIMPLES"
Dirk van den Broecke au travail pour le projet EFES
Début septembre 2017, le ministre flamand de l'Energie Bart Tommelein et la Fevia Vlaanderen ont lancé le projet Easy Food Energy Savers pour que les entreprises alimentaires flamandes fonctionnent de manière plus économique. “Les PME pourront faire appel, au cours des deux prochaines années, à un facilitateur pour diminuer leur consommation en énergie“, disait-on alors. Entre-temps, le facilitateur énergétique - Dirk Van den Broecke - a été désigné et il a déjà visité les premières entreprises. Il est donc temps de faire une évaluation intermédiaire!
QUI EST LE FACILITATEUR ÉNERGÉTIQUE?
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Dirk Van den Broecke est ingénieur civil chimiste de formation. Il travaille depuis plus de vingt ans dans la production. Ceci dans différents secteurs, dont la chimie, l'industrie de l'emballage et le micro-électronique.
En 2006, il travaille comme consultant indépendant en matière d'énergie et de 'carbon footprint'. DvdB Consulting bvba donne des conseils et des formations en énergie et en gestion de l'énergie à des PME dans des secteurs industriels.
En tant que facilitateur énergétique, il va depuis le 1er octobre 2017 principalement dans des industries agroalimentaires, dans le cadre d'une mission de la Fevia, la fédération de l'industrie alimentaire belge.
Contactez-le via ontzorgerEFES@fevia.be.
Petit rappel: mais qu'est-ce encore que le projet efes?
Dirk Van den Broecke: “En 2015, le gouvernement flamand a conclu des accords de politique énergétique appelés EBO avec différentes grandes entreprises, conformément à la convention d'audit et de référence qui a conduit les entreprises à forte consommation d'énergie à améliorer déjà depuis 2005 leur efficience énergétique. Mais aussi pour de plus petites entreprises, il est évidemment important de consommer moins d'énergie et même de générer elles-mêmes de l'énergie renouvelable. C'est pourquoi le projet EFES a conclu un mini-EBO pour les PME en agroalimentaire qui n'ont pas d'obligations légales dans ce domaine, mais qui veulent faire un effort pour diminuer leur empreinte écologique. La Fevia Vlaanderen veut les y aider en tant qu'organisation du secteur. Grâce à la subvention du projet de 150.000 euros, les PME flamandes du secteur agroalimentaire peuvent m'utiliser gratuitement pendant deux ans pour obtenir des conseils en matière d'énergie, ce qui est certainement un atout pour elles.“
Quel est l'objectif sous-jacent du projet, outre bien sûr, les économies d'énergie et les frais qui en découlent?
Dirk Van den Broecke: “EFES signifie 'Easy Food Energy Savers'. Il ne s'agit donc pas tant d'interventions innovantes ou de haute technologie, mais plus de mesures simples qui font quand même baisser la consommation d'énergie. Pensez par exemple à l'éclairage, aux portes ou l'isolation. Nous voulons abaisser les seuils d'efficacité énergétique dans les PME et créer le sentiment que ces petites interventions peuvent déjà avoir un impact majeur sur les factures d'énergie. Ils doivent être convaincus eux-mêmes de cela. Nous le faisons nous-mêmes à un seuil bas. Nous ne voulons pas les pousser ou les submerger dans des explications techniques, parce qu'alors, ils décrochent et tout le projet rate son effet.“
Quels sont les seuils que vous activez pour les entreprises alimentaires?
Dirk Van den Broecke: “La plupart des entreprises sont évidemment d'abord préoccupées par leur production et tout ce qui va avec en matière de qualité, de sécurité alimentaire et de sécurité du personnel. Il leur manque souvent le temps, les moyens ou la connaissance pour s'occuper de la consommation énergétique. C'est bien dans un coin de leur tête, mais rien n'est fait. C'est là que j'interviens pour les soulager.“
“Beaucoup d'entreprises manquent de temps, de moyens ou de connaissances pour economiser de l'energie. C'est la que j'interviens"
Quelle est votre méthode concrète de travail?
Dirk Van den Broecke: “Avant de visiter une entreprise qui m'a contacté, je leur donne une check-list pour avoir une vision de leur consommation. Pendant la visite, je regarde la production en elle-même, mais encore plus les installations. Ensuite, dans mon rapport, je donne une liste des mesures possibles à prendre, réparties selon leur efficacité. Après quelques semaines, je recontacte l'entreprise pour voir si elle serait intéressée dans la concrétisation des conseils. Si elle le souhaite, je demande des offres et donne mon avis à leur sujet; en toute indépendance, évidemment. Enfin, je peux aussi voir si l'entreprise entre en compte pour d'éventuelles primes. Cela va donc plus loin qu'un audit, je vois le résultat de mes efforts.“
Combien d'entreprises voulez-vous visiter?
Dirk Van den Broecke: “On estime que, pendant ces deux ans, je passerai dans une cinquantaine de PME. Au cours des six premiers mois, j'en ai déjà visité une quinzaine. Nous sommes donc sur la bonne voie. Six d'entre elles sont effectivement en train de prendre des mesures. Il est pour le moment difficile de quantifier le véritable résultat de ces mesures. En tous les cas, les chiffres montrent déjà la nécessité de ce projet.“
Toutes les entreprises alimentaires peuvent-elles faire appel à vous ou quels sont les critères?
Dirk Van den Broecke: “Il doit s'agir de PME non énergivores, avec une consommation primaire inférieure à 0,1 pétajoule par an. Sinon, elles ont des obligations légales et ne peuvent pas se conformer à cette subvention. L'argent vient du gouvernement flamand, donc tant les membres que les non-membres de la Fevia Vlaanderen peuvent faire la demande."
Quel est votre message?
Dirk Van den Broecke: “Contactez-moi et prenez votre consommation d'énergie en main! 'Mesurer, c'est savoir' ...“
BREYDEL INVESTIT DANS DES PANNEAUX SOLAIRES

La boucherie Antonio - plus connue aujourd'hui sous le nom de Breydel - a été créée en 1979 à Eke-Nazareth par Antoine De Keyser. Pour pouvoir continuer à répondre à la demande croissante, son fils Ivan a déménagé l'entreprise en 2009 à son emplacement actuel à Gavere. L'entreprise est aujourd'hui surtout connue pour son jambon et son lard.
Le gérant Ivan De Keyser a toujours été très attaché à la durabilité. Il a investi au cours des dernières années notamment en assainissement biologique de l'eau, a rédigé un rapport interne sur la durabilité et a signé la charte d'entreprise durable de VOKA qui énumère un certain nombre de points d'action. “Nous avions déjà prévu d'installer des panneaux photovoltaïques pour générer nous-mêmes de l'électricité, mais cela a un peu traîné et les plans étaient toujours restés là sur la table“, explique Ivan De Keyser.
“A la fin de l'année passée, j'ai assisté à une session d'information de la Fevia Vlaanderen et peu après, j'ai contacté Dirk Van den Broecke. Il n'a pas eu besoin de me convaincre, mais ainsi, nous avons aussi eu un avis extérieur et nous avons reçu des délais, et les plans ont été resortis“, ajoute-t-il. L'installation a une production annuelle estimée à 133.000 kWh, ce qui permet à l'entreprise d'être autosuffisante à près de 15%.
L'investissement s'élève à environ 140.000 ans. Ce n'est donc pas une intervention mineure.
“J'estime que c'est positif que l'on pense enfin un peu aux PME, au lieu de nous surcharger de théorie. Que nous puissions utiliser gratuitement les services du facilitateur, est évidemment magnifique. C'est une chance unique que chacun doit prendre à deux mains!“, conclut-il.