Le secteur du bois est le premier à offrir des qualifications professionnelles officielles pour ce qu'on apprend sur le terrain
Ce que les employés apprennent sur le lieu de travail restait 'invisible' jusqu'à présent. Et ce, sur un marché du travail tendu où les employeurs forment de plus en plus leurs collaborateurs 'sur le tas'. L'organisation sectorielle Woodwize est en train de changer cela. Avec ses partenaires, elle a élaboré un parcours d'apprentissage sur le terrain qui sera couronné par une qualification professionnelle, équivalente à un diplôme pour le secteur.
L'atelier, la plus grande école d'apprentissage de Flandre
Mathijs, Erwin, Kenny, Pieter et Ali sont entrés dans l'industrie du bois sans diplôme - ou issus d'une toute autre formation - et ont été les premiers à effectuer tout le parcours de qualification. Désormais, ils peuvent se qualifier d'opérateur de production de bois à part entière ou de menuisier mécanique.
Le ministre Jo Brouns: "La Flandre peut encore faire beaucoup de progrès en matière d'apprentissage tout au long de la vie et d'apprentissage sur le lieu de travail"
Le ministre Jo Brouns a souligné l'importance de cette nouvelle approche lors de la remise des premières qualifications professionnelles individuelles la semaine dernière: "La Flandre peut encore faire beaucoup de progrès en matière d'apprentissage tout au long de la vie et d'apprentissage sur le lieu de travail. L'atelier est la plus grande école d'apprentissage de Flandre, et avec ces parcours de qualification professionnelle en atelier, Woodwize est le premier à rendre cela visible."
La qualification professionnelle est équivalente à d'autres diplômes
Bart De Waele, coordinateur du projet FSE "WPL4BK - Apprentissage qualifié tout au long de la vie sur le lieu de travail dans le secteur bois", a remis les premières qualifications aux cinq pionniers.
"En collaboration avec les entreprises Bours, Decadt, De Stoffeerder, Galle woodworking, Lenzo, Unilin, De Sluis et VDAB, nous avons développé quatre parcours de qualification professionnelle qui sont réalisables pour les grandes et les petites entreprises."
"Parallèlement, nous reconnaissons pas moins de 238 modules d'apprentissage sur le lieu de travail. Les personnes qui n'ont pas le besoin ou le temps de suivre un parcours complet reçoivent un certificat de compétence sectorielle pour le ou les modules suivis. Grâce à ces efforts, nous avons pu former 33 personnes qualifiées sur le lieu de travail au cours des deux dernières années. Cinq d'entre elles ont obtenu - plus tôt que prévu - une qualification professionnelle à part entière. Elles apparaissent aux côtés d'autres diplômes agréés dans la base de données LED (Learning and Experience Certificates) du gouvernement flamand."
"Désormais, l'apprentissage sur le lieu de travail compte autant que l'apprentissage à l'école", a déclaré Bart De Waele.
L'apprentissage sur le lieu de travail renforce la confiance (en soi)
Mathijs Guerboo, 23 ans, travaille à la Boomzaagerij Decadt à Vlamertinge et a été le premier à obtenir une qualification professionnelle d'opérateur de production de bois. "Cette qualification apporte plus de variété dans mon travail. Je peux maintenant faire fonctionner, régler et entretenir toute la ligne de sciage. Et quand le coordinateur de la scierie est absent, c'est moi qui le remplace."
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Le directeur général Stefan Decadt considère que des employés professionnellement qualifiés constituent une grande valeur ajoutée: "La qualification me donne l'assurance que mes employés sont bien formés et fournissent toujours la qualité requise."
La formation interne obtient une reconnaissance externe
Une entreprise comme Unilin, qui utilise le bois comme matière première pour certains de ses produits, avait déjà mis en place de nombreuses formations internes, mais elle les aligne désormais sur les attentes du secteur.
Bart Den Tijn, responsable de la formation chez Unilin à Wielsbeke: " Nos formations internes sont désormais prêtes à être qualifiées. De cette façon, elles obtiennent également une valeur externe."
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Pour Pieter Mekeirle, qui a travaillé dans le secteur de la chimie, le parcours est arrivé au bon moment: "Je veux faire mon travail d'opérateur correctement, c'est donc idéal qu'un plan indique les compétences que je dois acquérir à mon propre rythme, et que quelqu'un assure le suivi avec moi. Cette qualification est une belle reconnaissance du travail que j'ai effectué pour ma reconversion."
Une situation gagnante pour le travailleur adapté et le secteur bois
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Ali, travailleur adapté à l'atelier d'apprentissage social De Sluis à Genk, a également appris sur le tas et affiche aujourd'hui fièrement sa qualification professionnelle de menuisier mécanique.
Kim Cuypers, coordinateur de l'asbl De Sluis: "Les personnes de notre département de travail adapté sont souvent issues de l'enseignement spécialisé et ont parfois du mal à s'orienter. Cette reconnaissance du secteur leur donne un formidable élan."
Bart De Waele de Woodwize ajoute: "Au moment où un employeur hésite à embaucher quelqu'un, cette qualification peut le convaincre. Et chaque employé gagné est une valeur ajoutée."
Plus le parcours de formation est bon, plus le secteur est fort
Les organisations d'employeurs des secteurs de l'ameublement et du bois constatent que le besoin d'apprentissage sur le lieu de travail augmente dans leur secteur.
"D'une part, nous observons une inadéquation entre l'enseignement et le marché du travail. D'autre part, nous savons que les emplois évoluent constamment sur le plan technologique. Enfin, de nombreux jeunes arrivent sur le marché du travail sans diplôme. Si nous renforçons leurs compétences, ils pourront être parfaitement employés dans notre secteur. Ces trois éléments rendent l'apprentissage sur le lieu de travail indispensable."
"Grâce à des parcours de formation structurés et agréés, conçus sur mesure et au rythme des apprenants et des entreprises, nous voulons favoriser cette forme d'apprentissage", explique Wim van Goethem, coordinateur de la formation et de l'éducation chez Fedustria. "Soutenir ce parcours offre un avenir. Plus le parcours de formation est bon, plus le secteur est fort."
"Encadrer les gens en interne est la meilleure école, mais en ajoutant un accompagnement externe du secteur, nous avons tous les outils pour garantir la qualité à long terme", ajoute Pascal Mageren de la Confédération belge du bois.