Comment protéger les surfaces métalliques?

Le métal sans protection ne survit pas longtemps au climat extérieur. Il y a de fortes chances que les premières taches de rouille apparaissent au bout de quelques jours seulement. La peinture est une excellente option pour protéger la surface métallique de la corrosion. Toutefois, pour qu'elle soit durable, vous devez tenir compte d'un certain nombre de facteurs lors de la mise en œuvre d'un système de peinture résistant à la corrosion.

POURQUOI UNE PROTECTION EST-ELLE NÉCESSAIRE?

Le métal se corrode au contact de l'eau et de l'oxygène (présents dans l'atmosphère, l'eau de pluie ou de condensation, entre autres). C'est pourquoi le métal a besoin d'une protection supplémentaire à l'extérieur. Cette protection prend la forme d'un revêtement. Le degré de protection supplémentaire nécessaire dépend en grande partie des conditions environnementales et du risque de corrosion associé. La norme NBN EN ISO 12944-2 définit cela comme la classe environnementale. Il existe cinq classes environnementales, chacune nécessitant son propre niveau de protection (voir tableau A).

Le pied en acier d'une table de salle à manger n'a pas grand-chose à supporter. Les revêtements qui lui sont appliqués appartiennent donc à la catégorie C1. Ce revêtement ne résiste pas à l'humidité et les premières traces d'oxydation apparaissent après quelques jours de pluie. Toutefois, si vous souhaitez utiliser le métal à l'extérieur, il a besoin d'une protection supplémentaire. L'autre extrême est la balustrade du balcon d'un appartement en bord de mer. Le métal y est soumis à rude épreuve: rayons UV du soleil, forte teneur en sel ... Cela nécessite un bon revêtement, de catégorie 4 par exemple. En Belgique, les classes environnementales sont divisées en zones géographiques (voir illustration), bien qu'il faille tenir compte d'éventuelles variations locales telles que les zones urbaines ou la présence d'une usine.

La norme NBN EN ISO 12944-5 décrit, pour chaque classe environnementale, les exigences minimales auxquelles le système de peinture doit satisfaire pour obtenir une certaine classe de durabilité (par exemple, de 15 à 25 ans ou > 25 ans) (voir tableau B). Bien qu'il ne soit pas obligatoire de travailler avec cette norme, elle donne une bonne idée de la qualité à atteindre et de la durée de vie d'un revêtement.

LE BON revêtement DE PEINTURE

Pour obtenir une protection adéquate, il ne suffit généralement pas d'appliquer une seule couche de peinture. La composition générale d'un revêtement de peinture résistant à la corrosion comprend les éléments suivants:

• un apprêt qui adhère à la surface métallique et possède des propriétés anticorrosion;
• une couche intermédiaire qui empêche la migration des composants susceptibles de déclencher une réaction de corrosion;
• une couche de finition qui sert de première barrière contre les facteurs environnementaux qui corrodent le métal (par exemple en ajoutant des inhibiteurs de corrosion à la composition de la peinture) et qui a également une fonction esthétique.

Les éléments importants pour déterminer le revêtement de peinture approprié sont les suivants:

• le liant: chaque liant a des propriétés spécifiques. L'époxy, par exemple, est extrêmement dure et résistante aux chocs, mais sa qualité se dégrade rapidement sous l'influence des rayons UV. Le polyuréthane, quant à lui, est résistant aux UV. Si vous souhaitez protéger un objet métallique à la fois contre les chocs et les rayons du soleil, choisissez un revêtement comprenant, par exemple, une couche d'apprêt époxy et une couche de finition polyuréthane.
• nombre de couches et épaisseur de la couche: les mêmes revêtements peuvent être classés dans une catégorie de corrosion différente si l'on ajuste l'épaisseur de la couche, car une couche plus fine s'use plus rapidement qu'une couche légèrement plus épaisse. Par exemple, selon la norme ISO 12944, un système de peinture pour la classe environnementale C3 doit être composé de 2 à 3 couches d'une épaisseur sèche totale de 160 à 200 μm pour obtenir une durabilité élevée de 15 à 25 ans.

Aujourd'hui, des solutions de peinture anticorrosion à base d'eau sont également sur le marché avec les mêmes propriétés que les systèmes traditionnels, mais tout en étant moins à risque pour l'homme et l'environnement.

L'APPLICATION CORRECTE

La qualité finale du revêtement dépend à la fois de l'application et de facteurs tels que la température et le point de rosée pendant la peinture.

Métal neuf

Les éléments métalliques qui arrivent sur le chantier sont souvent déjà recouverts d'un apprêt préfabriqué. Celui-ci a pour but de protéger le métal pendant la fabrication, le transport et le stockage. Bien que cet apprêt ne fasse pas partie du système de peinture, il peut généralement être conservé, mais doit être recouvert d'un apprêt supplémentaire.

Nettoyage et préparation

Une bonne préparation comprend le dégraissage, l'élimination éventuelle de la calamine si l'élément n'a pas été sablé au préalable, et l'élimination des particules de corrosion. En effet, la plupart des dommages causés aux systèmes de peinture sont dus à une contamination résiduelle, telle que d'anciennes particules de corrosion qui n'ont pas été complètement éliminées et qui ont permis à la peinture de se décoller.

L'élimination de la corrosion peut se faire manuellement ou mécaniquement (par sablage, par exemple). La préparation manuelle convient mieux aux surfaces métalliques peu oxydées et aux pièces fragiles. Si une ancienne couche de peinture est encore présente, la surface doit être préparée moins minutieusement. Ainsi, les anciennes couches de peinture qui adhèrent encore bien peuvent être partiellement conservées. Dans le cas d'une couche de zinc, la préparation de la surface consiste généralement en un léger ponçage avec un abrasif (polissage) ou même un simple nettoyage avec une solution détergente pour préserver la couche de zinc.

Attention à la température et à la condensation

Sauf indication contraire dans la fiche technique, les peintures à séchage naturel ne doivent pas être appliquées à des températures inférieures à 5 °C (pour les peintures à deux composants telles que les peintures époxy, cette température ne doit pas être inférieure à 10 °C). Une température trop élevée peut en effet accélérer l'évaporation des solvants et provoquer des cloques ou une réduction de l'adhérence.

Il convient également de noter que si la température du métal est inférieure à celle de l'air ambiant, de la condensation peut se produire à la surface extérieure, ce qui peut entraîner un décollement du système de peinture. Pour éviter cela, la température du métal doit être supérieure de 3 °C au point de rosée. Il est parfois difficile d'atteindre cet objectif dans la pratique et il est conseillé de démonter les éléments métalliques extérieurs dans la mesure du possible.

_{D'après "Peintures anticorrosion: comment les appliquer sur site?" de Cailleux (E.) extrait de l'Article Buildwise 2020-06.10}