"J'estime que LE TEMPS DE RÉCUPÉRATION N'a qu'une importance secondaire"

Le service avant tout: tel est l'adage de l'entreprise d'installation Goens Johan de Flandre occidentale. Le gérant, Jurgen Bauden, explique comment lui et son personnel s'y prennent et comment ils abordent la transition énergétique. "Nous cherchons toujours à nous améliorer", dit-il.

DU PLOMBIER À L'ENTREPRISE D'INSTALLATION

"L'entreprise porte le nom de mon beau-père, qui est décédé l'année dernière. Il a créé l'entreprise en 1991 comme tant d'autres l'ont fait à l'époque: après ses heures, en tant que plombier et surtout: sans personnel."

Les choses se sont passées un peu différemment, puisque l'entreprise d'installation de Flandre occidentale emploie aujourd'hui 30 personnes. Dès le début, l'accent a été mis sur la qualité et le service. Et ce ne sont pas des paroles en l'air. "Surtout dans le passé, nous étions occupés jour et nuit, pour ainsi dire", confie Jurgen. "Si un client a un problème, il doit simplement être résolu le plus rapidement possible. Aujourd'hui, notre permanence va un peu moins loin qu'avant, mais la qualité du service reste notre moteur."

ÊTRE CAPABLE DE TOUT FAIRE soi-MÊME

Jurgen est maintenant à la tête de Goens Johan depuis environ 12 ans. "J'ai étudié la mécanique automobile, mais lorsque je suis entré sur le marché du travail, les choses ne se passaient pas si bien que cela dans ce secteur. J'avais bien un autre travail, mais de temps en temps, je donnais un coup de main chez mon beau-père, et ça me plaisait, alors j'ai commencé à travailler chez lui de plus en plus."

"C'est ainsi que je suis entré progressivement dans le métier. En réalisant beaucoup de grands projets ensemble, j'ai pu apprendre énormément de choses de lui. J'ai également suivi des cours de formation au fil des ans - RESCERT, CERGA, etc.

"C'était la vision de Johan: en tant que gérant, vous devez être capable de tout faire vous-même. Si, un jour, votre personnel vous dit: je ne viens plus, vous n'êtes pas le dos au mur. Je suis toujours entièrement d'accord avec cette façon de penser."

"Après neuf ans en tant que technicien, je me suis davantage orienté vers le côté administratif. Johan avait de moins en moins envie de s'occuper de la paperasse, et moi, en tant que jeune homme, j'étais un peu plus à l'aise avec ça. J'ai ensuite fait du calcul pendant un certain temps, avant de passer à la gestion quotidienne. Toujours avec Johan, jusqu'à il y a environ trois ans."

"Nous avons la même vision depuis des années: offrir un service et une qualité, ainsi que travailler à l'échelle régionale"

CLIENTS réguliers

Goens Johan peut compter sur une clientèle régulière depuis des années. "Après le marché résidentiel, nous sommes également entrés sur le marché des projets. Mais nous conservons toujours la même vision: offrir un service et une qualité, et travailler au niveau régional. Si nous voulons fournir un bon service, nous devons être en mesure de réagir rapidement. Vous ne pouvez pas le faire si vous perdez du temps dans les embouteillages et passez des heures sur la route pour rejoindre un client."

En ce qui concerne le personnel également, l'entreprise d'installation a toujours voulu saisir la balle au bond. "La gestion de projet n'en était qu'à ses balbutiements lorsque nous avons commencé à la pratiquer. Avec les fournisseurs, nous avons cherché une méthode de travail qui soit facile pour tout le monde. Un département distinct qui suit les commandes, accompagne les clients, établit des fiches techniques... Tout cela était nouveau. Aujourd'hui, il y a peu d'entreprises - de moyenne ou grande taille - qui le font différemment."

passage a la vitesse supérieure

Le monde de l'installation évolue très vite. La situation géopolitique et la transition énergétique obligent les installateurs à se réinventer. " Je vois beaucoup de concullègues qui le vivent mal. Je comprends parfaitement que quelqu'un qui travaille en société unipersonnelle ait du mal à suivre tout ce qui nous arrive."

Le "petit installateur" a-t-il encore un avenir ? "Je pense que cela va être particulièrement difficile pour les entreprises qui ne font que de l'installation, laissant le reste aux fabricants. Je compare un peu cela à l'industrie automobile: le garage du coin de la rue n'a pas survécu non plus, seules les grandes entreprises subsistent. C'est pourquoi j'ai un peu peur que notre secteur prenne la même direction, car cela se fait toujours au détriment du service."

POMPE À CHALEUR

En raison de la crise énergétique, le téléphone de Goens Johan est également très sollicité depuis plusieurs mois par des personnes intéressées par une pompe à chaleur.

"Je trouve positif que les gens soient de plus en plus ouverts aux alternatives respectueuses du climat", déclare Jurgen.

"De nombreuses personnes ont pris connaissance de son existence par le biais des médias. Cependant, le problème est que tout le monde ne sait pas encore qu'une telle pompe à chaleur doit s'intégrer dans le concept de la maison - isolation, système de distribution, combinaison avec des panneaux photovoltaïques .... Et puis: cela reste un investissement sérieux, certainement par rapport à une chaudière à gaz."

"C'est pourquoi nous essayons toujours d'effectuer d'abord une visite sur place, et s'il s'avère sur place qu'investir dans de meilleurs châssis et une meilleure isolation pourrait être une option plus valable qu'une pompe à chaleur, nous le disons clairement aussi. Cependant, en raison de la forte demande, il n'est pas toujours évident de se rendre sur place. Je remarque aussi que les gens ont un peu moins de patience depuis le début de la crise du Coronavirus. Mais on ne peut pas être partout à la fois."

FORMATIONs

Pour maintenir un niveau de service élevé, l'entreprise d'installation basée à Furnes dispose de cinq propres techniciens dans le service après-vente. "Ils ont chacun leur spécialisation, mais ils peuvent tous intervenir sur une chaudière à gaz, par exemple. Ainsi, nous pouvons toujours résoudre les problèmes chez nos clients en un rien de temps."

Grâce à des cours de formation externes et à des formations chez les fabricants, Jurgen veille à ce que son personnel soit toujours au courant des dernières technologies.

"Je mets vraiment un point d'honneur à toujours chercher à m'améliorer. Nous essayons aussi toujours de regarder vers l'avenir. Par exemple, nous sommes déjà très actifs dans le domaine des pompes à chaleur "smartgrid-ready", même si cette fonctionnalité est encore peu utilisée aujourd'hui. Mais nous voulons que nos clients fassent un investissement à long terme afin qu'ils soient préparés pour l'avenir."

"Je mets vraiment un point d'honneur à toujours chercher à m'améliorer"

Ce que l'avenir nous réserve est loin d'être prévisible. "Je suis convaincu que le gaz ne va pas disparaître de si tôt, mais savoir s'il restera abordable est une autre question. Nous sommes depuis longtemps convaincus par les pompes à chaleur, mais qu'en est-il de notre réseau électrique ? Si nous voulons tous nous chauffer avec une pompe à chaleur et recharger notre voiture et nos vélos électriques, ce ne sera pas facile avec les vieux câbles qui sont dans le sol actuellement. De plus, nous sommes coincés avec un parc immobilier très vétuste, où des rénovations énergétiques approfondies s'imposent d'abord."

QUEL RÔLE JOUE LE GOUVERNEMENT?

"Le gouvernement joue naturellement un rôle très important dans toute la problématique de l'énergie", déclare Jurgen. "Les primes, par exemple, sont utiles, en ce qui me concerne, pour inciter les gens à choisir plus tôt un certain investissement. En tant que Belges, nous regardons beaucoup le délai de récupération d'un certain investissement, comme une installation de chauffage. Mais en fait, je pense que ce n'est qu'un aspect secondaire."

"Quand on achète une voiture, on ne le fait pas non plus pour la regagner, mais pour l'utiliser. Vous installez une pompe à chaleur principalement pour le climat. Entre-temps, il est évident que si vous le pouvez, il est préférable de vous débarrasser du gaz."

La politique repose-t-elle sur une vision claire ? "Bien sûr, il y a des choses que l'on ne peut jamais prévoir", affirme Jurgen. "Qui aurait pensé il y a un an qu'il y aurait une guerre en Ukraine ? La question principale est de savoir quelle réponse le gouvernement apporte à l'augmentation de la pauvreté énergétique. Les personnes qui ne peuvent plus payer leurs factures d'énergie devront être soutenues."