Un événement inspirant sur la construction circulaire en bois
BuildUp 2023
Fin septembre, l'événement BuildUp a eu lieu à Qubiz (Nazareth). Cette journée thématique a rassemblé des pionniers et des spécialistes dans le domaine de la construction circulaire en bois pour des conférences passionnantes, des innovations techniques et des témoignages de la pratique. Les spécialistes ont inspiré les participants sur les dernières tendances du secteur de la construction en bois. Lisez ici les principaux sujets abordés.
Le bois en tant que matière première renouvelable
"L'accent mis sur la circularité concerne l'utilisation efficace des matières premières rares et la limitation de leur consommation", a commencé Dries Hubrechts (Eurabo). "Le bois, en tant que matière première renouvelable, joue un rôle important à cet égard. Il est essentiel de se tourner vers des matériaux qui sont suffisamment disponibles aujourd'hui et à l'avenir."
En ce qui concerne le bois, il existe une source annuelle renouvelable de bois provenant de la gestion des forêts. Il n'y a donc aucun risque d'épuisement de cette matière première. Le contraste est saisissant avec d'autres matériaux, où tout peut être consommé pendant des décennies, mais où les générations futures n'y auront plus accès.
"Le bois deviendra donc de plus en plus important à l'avenir. En exploitant la durabilité et la capacité de renouvellement du bois, nous pouvons mettre en place une économie circulaire et veiller à répondre aux besoins d'aujourd'hui sans compromettre les possibilités des générations futures. C'est un pas dans la bonne direction pour réduire notre dépendance à l'égard de ressources rares et non renouvelables.
polyvalence des matériaux d'isolation biosourcés
Geert Pauwels, architecte chez Dial Architects, a présenté des idées intéressantes sur l'utilisation des matériaux biosourcés dans la construction. Il a souligné l'importance d'une construction ouverte à la vapeur et expliqué que les isolants biosourcés garantissent l'absence de condensation. Il existe différents matériaux biosourcés, tels que les panneaux de fibres de bois tendre, les panneaux de fibres dures, la cellulose, le mycélium, la paille, le chanvre à chaux, la laine de chanvre, la laine de gazon, le liège expansé et la laine de mouton. Chaque matériau a ses propres propriétés et applications dans la construction.
Par exemple, les flocons de fibres de bois nécessitent beaucoup d'énergie pour être obtenus à partir du bois. M. Pauwels a suggéré qu'il serait peut-être préférable d'utiliser la cellulose, mais que le mycélium, qui consiste en des fils de champignons souterrains, est peut-être le matériau de l'avenir. Il peut être fabriqué en une semaine et, lorsque le processus de croissance est arrêté, il peut être utilisé comme isolant acoustique.
Le chanvre à chaux n'a pas de résistance à la compression et a donc besoin d'une armature. Néanmoins, elle est idéale pour l'isolation acoustique et le déphasage. Ici, il y a la possibilité de préfabrication, mais la valeur labda n'est pas très élevée. La laine de chanvre ne nécessite pas de pesticides et peut nettoyer le sol, tandis que la laine de gazon est un produit biologique de premier ordre utilisé en combinaison avec la fibre de jute. Elle ne contient pas de pollen et peut être recyclée. La cellulose est fabriquée à partir de journaux et de papier et le liège expansé est également une bonne option. La laine de mouton est souvent utilisée dans les petites maisons.
L'attention portée à l'acoustique dans le secteur de la construction
"L'acoustique devient de plus en plus importante dans les nouvelles structures de construction où l'on construit léger en termes de poids", explique Marcelo Blasco, PhD, ingénieur et architecte chez Blasco BV, Acoustic Design & Engineering. Dans la construction en bois, nous devons utiliser des structures multicouches, en particulier dans les structures de séparation résidentielles. La NBN S01-400-1 (2022) est la nouvelle norme à suivre et se compose de cinq chapitres, chacun avec trois niveaux de qualité A, B et C, la classe A étant la classe de confort la plus élevée. "De plus, en plus des exigences in situ, avec les quantités connues DA et L'nT,w, nous devons maintenant également suivre les exigences en laboratoire avec les quantités moins connues RA,50 et Li,50 et démontrer que les murs de séparation résidentiels et les planchers répondent à ces exigences spécifiques."
Récemment, les normes relatives à l'isolation ont changé.Ra,50 etLi,50 sont désormais les normes à respecter. Auparavant, le DnT était pris en compte, mais désormais le DA (isolation contre les bruits aériens) est devenu important. Ainsi, Li et d'autres valeurs ne sont plus pertinentes pour l'isolation.
Lorsque l'on considère l'acoustique dans un bâtiment, le flanc est un aspect important. La méthode du ballon n'est pas très intéressante, alors que la méthode de la plate-forme, où le plancher est ancré dans le mur, peut être utile. Le seul matériau recommandé est la laine acoustique, surtout d'un point de vue acoustique.
Il existe également des moyens de réduire les bruits d'impact et d'obtenir les propriétés acoustiques souhaitées dans les constructions en bois. Il s'agit notamment de créer une couche supérieure flottante, la méthode masse-ressort-masse ou d'ajouter un plafond suspendu (méthode masse-ressort-masse). Il est important de maintenir la fréquence de résonance à un niveau bas et de minimiser la rigidité dynamique de la couche intermédiaire.
Nécessité d'adapter les normes de construction
Plusieurs éléments clés ont été abordés au cours de la réunion d'information. Ainsi, Tom Van den Bossche, ingénieur chez SEC, a parlé de la robustesse des bâtiments et des normes européennes qui s'y appliquent. Lors de la construction d'un appartement, par exemple, il est essentiel que si quelque chose se produit à l'un des étages inférieurs, l'ensemble du bâtiment ne s'effondre pas. Aucune réaction en chaîne ne doit se produire. C'est pourquoi des normes européennes ont été élaborées pour réglementer la robustesse des bâtiments.
Ces normes se composent de deux éléments. Tout d'abord, vous devez déterminer les critères auxquels vous devez répondre, qui sont divisés en quatre classes de bâtiments différentes. Une fois que vous savez dans quelle classe se situe votre bâtiment, vous devez commencer à élaborer le dossier dans son intégralité.
"Cependant, les réglementations actuelles se concentrent principalement sur les structures en acier et en béton et ne prennent pas en compte les structures en bois. Mon objectif est de montrer qu'elle doit être adaptée aux structures en bois. En effet, les directives actuelles conduisent à des situations peu pratiques et presque irréalistes."
Il est essentiel d'adapter les normes et les réglementations relatives à la robustesse et de prendre en compte les caractéristiques spécifiques des structures en bois. De cette manière, nous pouvons garantir des structures sûres et réalistes qui répondent aux normes et aux exigences appropriées. Ce changement est vital pour que l'industrie de la construction en bois continue à croître et à se développer.
La lutte contre le changement climatique
Bien qu'il existe des normes strictes en matière de consommation d'énergie dans les bâtiments, la façon dont les bâtiments sont construits est encore très libre. La quantité d'énergie nécessaire à la production des matériaux de construction est essentiellement une donnée du marché et il existe peu de normes, de sorte qu'elle ne joue pas de rôle dans le prix et qu'il existe donc un coût caché important. Cependant, en évitant certains matériaux et en les remplaçant par du bois, nous pouvons réduire de manière significative les émissions CO2 des bâtiments. De cette manière, nous essayons de lutter contre le changement climatique par la façon dont nous produisons nos bâtiments.
"Pour nous, la circularité est principalement basée sur une dimension temporelle. Nous considérons la durée de vie totale d'un bâtiment, l'emplacement et la manière dont le bâtiment est structuré étant ceux qui durent le plus longtemps. Nous privilégions de plus en plus la construction en bois, qu'il s'agisse de la construction en bois massif ou de la construction à ossature en bois, en utilisant le moins de matériaux possible. Cette méthode de construction constitue déjà une bonne base pour la construction circulaire. Tant le matériau de base renouvelable, le bois, que la méthode de construction elle-même, avec des joints secs, font qu'une grande partie du bâtiment peut être considérée comme circulaire", explique Arthur Van Cauwenberghe, architecte chez Abscis Architects.
Une évolution vers la réduction de l'impact environnemental
La construction de bureaux prend également de plus en plus en compte le besoin de flexibilité. Les façades adaptables avec des systèmes de grille permettent d'agrandir ou de réduire facilement les bureaux, voire de les déplacer complètement. L'utilisation de grilles standard permet de rendre les matériaux facilement interchangeables à l'avenir. "En outre, l'utilisation de connecteurs de haute qualité faciles à démonter nous permet de préserver la valeur de nos matériaux de construction", explique Joeri Beneens de Beneens Bouw en Interieur.
Des mesures sont également prises dans le domaine de la durabilité. En Flandre, par exemple, des appels d'offres circulaires sont lancés et des bâtiments sont construits en utilisant des grilles, ce qui permet de les modifier et de les réutiliser facilement.
Un mouvement est également en cours pour réduire l'impact environnemental du secteur de la construction et se concentrer davantage sur la réutilisation des matériaux. "Par exemple, dans une école, les briques de l'ancienne école sont réutilisées dans le nouveau bâtiment, ce qui permet de réduire les déchets et l'impact sur l'environnement. Joeri, en tant qu'expert en CLT et en construction à ossature bois, joue un rôle important dans ces développements. Il participe à plusieurs projets et s'engage en faveur de l'innovation et de la durabilité dans le secteur de la construction."
