Touring: la LEZ à Bruxelles n’est pas un remède miracle
À la lecture du dernier rapport de Bruxelles Environnement, certains continuent de présenter la zone de basses émissions (LEZ) comme l’outil central de l’amélioration de la qualité de l’air. Touring souligne cependant une réalité simple: la LEZ est en fait la mesure la moins efficace, la moins sociale et la moins économiquement acceptable.
Ce qui a réellement amélioré la qualité de l’air
Trois facteurs expliquent les progrès réalisés au cours des dix dernières années:
- L’évolution technologique des véhicules, qui reste de loin le principal moteur de la réduction des émissions.
- Le report modal, avec de plus en plus d’usagers qui optent pour le vélo et les transports publics.
- La LEZ, qui ne vient qu’en troisième position et dont l’impact demeure marginal par rapport aux deux premiers leviers.
Une vision trop réductrice
Touring refuse que le débat se limite à la voiture particulière. La pollution urbaine a de nombreuses causes, souvent passées sous silence:
- la congestion et les files avec arrêts et redémarrages constants, qui aggravent les émissions,
- les innombrables chantiers publics et privés (120.000 par an à Bruxelles) et leurs machines diesel,
- le chauffage résidentiel encore massivement fossile,
- le transport de marchandises et le trafic poids lourds,
- l’aviation et d’autres activités économiques,
- et sans oublier les bus, publics ou privés, qui roulent encore au diesel.
Un moratoire légitime
Fin 2024, grâce à l’action de Touring, le Parlement bruxellois a approuvé un moratoire reportant de deux ans (de 2025 à 2027) l’exclusion des véhicules Euro 5. Pour Touring, cette décision est légitime: elle offre aux ménages les moins favorisés le temps nécessaire pour accéder progressivement à des véhicules plus propres, encore inabordables pour de nombreuses familles.
Une politique globale et équitable
Réduire la discussion à la seule LEZ revient à occulter les autres leviers d’action. Touring plaide pour une politique de qualité de l’air globale, cohérente et équitable, qui cible d’abord les sources les plus polluantes et la congestion, et qui accompagne les citoyens au lieu de les stigmatiser.
À la veille de la Semaine de la Mobilité
Touring appelle à un changement de cap: plutôt que de multiplier les contraintes, il faut stimuler positivement les alternatives. Avec des incitants financiers concrets et accessibles, l’usage du vélo, des transports publics et du covoiturage peut progresser. Mais il faut aussi reconnaître qu’une grande partie des automobilistes, notamment les navetteurs, n’ont aujourd’hui aucune alternative réaliste.
Touring conclut qu’une transition réussie doit accompagner tous les usagers, sans désigner de faux coupables.
