Recul des ventes d’occasion en mai, les plus vieux en hausse
La prudence des acheteurs freine le marché de l’occasion
En mai 2025, le marché belge des voitures d’occasion a enregistré une baisse inattendue de 8% par rapport au même mois de 2024. Avec 55.456 réimmatriculations, ce sont près de 5.000 véhicules de moins qu’un an plus tôt. Ce repli, bien que significatif, reste modéré sur base annuelle: sur les cinq premiers mois de 2025, le total atteint 305.330 immatriculations, soit à peine 1% de moins qu’en 2024, mais encore 8,5% de plus qu’en 2023.
D’après la fédération de la mobilité TRAXIO, cette contraction est liée à une prudence accrue des acheteurs privés, influencés par l’incertitude politique et les taux d’intérêt élevés. L’attention se porte davantage sur le coût total de possession, avec une vigilance particulière quant au prix d’achat, à la consommation et aux frais d’entretien.
Le segment à moins de 20.000 € reste dynamique
Les retours des principaux acteurs du secteur confirment la solidité du segment des véhicules abordables. Chez Cardoen, on observe une croissance de 14% par rapport à mai 2024, portée par une forte demande pour les voitures de moins de 20.000 euros. Les véhicules reconditionnés – récents, inspectés et rapidement disponibles – séduisent de plus en plus grâce à leur bon rapport qualité/prix et leur fiabilité perçue.
Van Mossel note une demande soutenue pour les voitures d’occasion bien positionnées autour de 15.000 € et 30.000 €. Les motorisations essence, avec boîte automatique, dominent clairement les préférences. Les promotions restent un levier d’achat essentiel, tant pour les modèles neufs que pour les récents d’occasion.
Diesel en recul, électrification lente mais réelle
Sur le marché de l’occasion, les motorisations essence conservent leur suprématie (55,8%), tandis que le diesel poursuit son déclin (27,3%). Les véhicules électrifiés – hybrides et 100% électriques – représentent désormais 16,4% des immatriculations, dont 3,8% pour les modèles entièrement électriques, en progression grâce à l’afflux de véhicules issus du leasing.
Les hybrides classiques (HEV) gagnent en popularité tant chez les particuliers que dans les petites entreprises. À l’inverse, les hybrides rechargeables (PHEV) voient leur part reculer fortement sur le marché du neuf.
Le vieillissement du parc s’accélère
L’âge moyen des véhicules d’occasion immatriculés en mai est de 9 ans et 8 mois. L’âge médian s’établit à 7 ans et 7 mois, ce qui confirme la tendance à un vieillissement généralisé du parc automobile. La part des voitures de plus de 15 ans est en hausse, ce qui est préoccupant au regard des objectifs de durabilité et de réduction des émissions.
Les voitures de moins de 5 ans ne représentent plus que 33,8% des immatriculations (contre 35,3% en 2024), tandis que celles âgées de 5 à 9 ans se maintiennent à 26,8%.
Marché toujours dominé par les particuliers
Le marché reste principalement animé par les acheteurs privés, qui représentent 90,5% des réimmatriculations sur les cinq premiers mois de 2025. Les sociétés – notamment les start-ups – représentent 8,6% des achats, avec un intérêt croissant pour les véhicules hybrides d’occasion.
La Flandre conserve sa position dominante avec 55% des immatriculations, suivie de la Wallonie (36,2%) et de Bruxelles (7,8%).
Marché du neuf: recul des flottes, stabilité chez les particuliers
En mai 2025, les immatriculations de voitures neuves ont diminué de 11,7% pour atteindre 34.338 unités. Cette baisse est à relativiser au vu des années 2023 et 2024 particulièrement fortes. On constate un recul du marché fleet, alors que les immatriculations privées restent stables.
L’électrification s’intensifie: 70,5% des nouvelles immatriculations concernent des véhicules hybrides ou électriques, avec une forte progression des voitures 100% électriques (de 22,7% à 32,8%).
Conclusion
Malgré une baisse des ventes en mai, le marché de l’occasion conserve son élan, soutenu par la demande pour des véhicules abordables, fiables et disponibles rapidement. La pression sur les prix et le vieillissement du parc posent néanmoins des défis structurels. Dans ce contexte, les jeunes occasions électrifiées jouent un rôle clé dans l’évolution du parc automobile belge.