“La consolidation est inevitable, mais offre aussi de nouvelles possibilites”

Daan Goedgezelschap (Gezel II) veut offrir de la stabilite aux clients et aux travailleurs

Daan Goedgezelschap (à droite) avec son père Hedwig Goedgezelschap (à gauche)

Il avait vingt-quatre ans quand son oncle a quitté l’entreprise familiale et qu’on lui a demandé de reprendre le flambeau. Daan Goedgezelschap avait toujours rêvé de rejoindre son père au sein de l’entreprise d’installation Gezel II mais soudain, les choses allaient très vite. Il s’est tout de même lancé et à peine trois ans plus tard, nous avons devant nous un co-gérant et responsable de projet sûr de lui, tentant, tout comme son arrière-grand-père il y a 80 ans, de rester fidèle à sa réputation avec des solutions complètes et une approche axée sur le client.

Entreprise familiale

Touche-à-tout

“Mon arrière-grand-père était un vrai touche-à-tout”, commence Daan Goedgezelschap. “Dans les années 40, il a créé une petite entreprise pour aller bricoler sur des poêles, des lave-vaisselle, des voitures ... chez les gens. Lorsque ses fils ont repris les activités, tout a été scindé en deux entreprises sur la base de leurs intérêts: un fils s’est concentré sur les voitures (Gezel) et l’autre, mon grand-père, sur le chauffage (Gezel II).”

Professionnalisation

C’est finalement surtout la troisième génération – Hedwig Goedgezelschap, sa sœur et son beau-frère – qui a généré une professionnalisation à grande échelle de l’entreprise. “Ils ont fait évoluer l’entreprise, de quelques invités autour de la table du petit déjeuner de mes grands-parents à la PME stable avec ses propres bureaux et une clientèle ne cessant de croître que nous sommes aujourd’hui. Avec 49 travailleurs motivés, nous possédons l’expertise nécessaire dans le chauffage comme dans le refroidissement et la ventilation.”

Actionnaire

Depuis la fin 2017, Daan – la quatrième génération – assure avec son père Hedwig l’administration quotidienne de Gezel II (même si on laisse aujourd’hui généralement tomber le suffixe). Ensemble, ils ne sont toutefois pas le plus gros actionnaire. “Comme je ne pouvais pas reprendre ainsi toutes les actions de mon oncle et de ma tante, nous avons cherché au moment du transfert un partenaire en un plus grand groupe. Cela s’est avéré la solution idéale: notre entreprise mère nous a permis d’étendre notre offre avec la régulation et l’électricité, tandis que nous lui avons permis de s’implanter dans le monde du HVAC. Nous savons parfaitement ce que nous nous apportons mutuellement.”

"La legislation est tellement exigeante et changeante que la specialisation constitue la seule solution. Aujourd’hui, il faut une attestation pour quasiment tout"

“Un vrai Gezel”

Malgré cette participation majoritaire, l’ADN de Gezel reste selon Daan Goedgezelschap intact. “Mon père et moi restons expressément responsables de la gestion quotidienne de l’entreprise et ici, nous tendons toujours vers les mêmes valeurs que les générations précédentes. Un vrai Gezel se base sur cinq piliers cruciaux pour tout ce qu’il fait: qualité, communication, respect, orientation client et implication.”

Dat geldt ook voor Daan zelf, die naast zijn rol als co-gedelegeerd bestuurder nog actief is als projectleider. “Die combinatie van functies is niet eenvoudig, maar wel een absolute meerwaarde”, stelt hij. “Als projectleider kom je letterlijk met elk aspect van de organisatie in aanraking: van de klant tot de mensen op de werf, het magazijn en de boekhouding. Als er iets niet goed loopt, dan voel je dat dus meteen aan. En dan is het de kunst om even van pet te veranderen, als bedrijfsleider wat zaken aan te pakken, en vervolgens weer aan de slag te gaan.”

Solutions sur mesure

Plus-value. Un mot que Daan Goedgezelschap prononce souvent lors de l’entretien. “Nous tentons de nous démarquer en proposant des solutions adaptées très concrètement aux besoins du client. Cela n’a pas d’importance qu’il s’agisse d’un projet particulier ou public ou commercial: nous nous adressons délibérément aux clients en quête de plus-value. Une adjudication publique sur laquelle vous devez simplement coller un prix, ce n’est pas pour nous. Nous voulons réfléchir à la situation et à la manière de concilier certains besoins énergétiques, budgétaires ou autres. Ce ne sera pas toujours la solution la moins chère, mais nous sommes convaincus que ce sera la meilleure.”

Polyvalence

Autre atout avec lequel Gezel se démarque sur le marché: la polyvalence. “Nous pouvons non seulement fournir toutes les techniques de HVAC mais également une bonne partie du volet électrique et de technique de régulation. Le client s’en trouve plus serein car il ne doit pas se soucier des agendas de différents entrepreneurs ou de discussions sur qui place les chemins de câbles quand. Tout est arrangé en interne.”

L’aspect de technique de régulation gagne en tout cas en importance, assure Goedgezelschap. “On observe parmi les fabricants une tendance à prévoir leur propre commande sur leurs produits. Dans les petites installations, avec seulement un ou deux appareils d’une même marque, cela peut être très intéressant (en termes de budget). Mais il ne s’agit pas d’une solution intégrée. Si la consommation doit être suivie et adaptée en détail, ou dans le cas d’installations plus grandes, plus complexes, il vous faut un système de gestion de bâtiment. Vu notre expertise polyvalente, nous pouvons tenir compte dès la phase de préparation d’un projet de tous les aspects de celui-ci, ce qui nous donne sur ce plan aussi un avantage compétitif.”

Entretien

Pour boucler la boucle, Gezel prend aussi les dispositions nécessaires pour l’entretien. “Chaque installation a besoin d’un bon entretien. Point. A chaque livraison, nous ambitionnons dès lors aussi de proposer un contrat de maintenance. Pour les clients particuliers, il s’agit d’un contrat standard englobant suivi, déplacement, heures de main-d’œuvre et pièces de rechange standard; pour les plus gros projets, nous élaborons un contrat de maintenance sur mesure. Notre objectif est de décharger nos clients de leurs soucis et ils le comprennent bien. Ils y adhèrent complètement.”

gezel

Les exigences strictes impliquent une specialisation

Les différents aspects d’une installation sont exécutés chez Gezel par différentes équipes. “L’équipe service et l’équipe électricité ont un rôle clairement défini”, souligne Goedgezelschap.

“Elles assurent respectivement la maintenance et le dépannage, et les travaux de câblage, le démarrage et le réglage.

Parmi les monteurs, la répartition est organisée de manière moins stricte mais là aussi, il y a des personnes spécialisées dans la technique du froid, d’autres qui soudent bien et construisent donc de nombreuses chaufferies…”

La répartition des tâches est une manière de répondre aux souhaits des travailleurs mêmes, mais est aussi selon Goedgezelschap une nécessité. “La législation est tellement exigeante et changeante que la spécialisation constitue la seule solution. Aujourd’hui, il faut une attestation pour quasiment tout: conception d’une ventilation, réglage d’une ventilation, pose d’une pompe à chaleur, interventions liées à la technique du froid, pose d’une conduite de gaz … C’est pourquoi nous répartissons ces certifications entre différents groupes ou personnes, et y adaptons aussi les formations. Nous fermons ainsi chaque année l’entreprise deux journées entières, lors desquelles chacun suit une formation adéquate. Mais je me demande comment un petit indépendant peut continuer à suivre lui-même toutes ces informations et certifications.”

Impact sur l’emploi du temps

Un problème étroitement lié est l’impact sur l’emploi du temps et la fixation du prix. “Prenez le volet PEB. Nous sommes très souvent confrontés à des questions complémentaires du rapporteur PEB concernant une certaine installation – par exemple parce qu’il a besoin de plus d’informations, ou n’est pas en mesure d’interpréter les informations de la fiche technique. Nous pouvons y répondre et le ferons, mais c’est du travail que nous n’avions pas compté initialement. Celui qui établit une offre ne pense pas qu’après la livraison, il devra encore passer trois ou quatre heures au téléphone avec le rapporteur PEB. Le secteur doit l’apprendre au plus vite, car cela ne fera qu’augmenter.”

Penurie de personnel

Celui souhaitant répartir les tâches et les spécialisations parmi son personnel doit évidemment d’abord trouver du personnel. “Pour certains postes vacants, nous ne recevons même pas de candidats”, souligne Goedgezelschap, évoquant la problématique entre-temps bien connue. “Ces profils sont tout simplement inexistants. Ce, alors que tant de gens ne sont pas satisfaits de leur travail ou sont en quête d’autre chose …”

“C’est un peu le problème de notre enseignement: si vous en avez un peu dans le crâne, on vous tient le plus éloigné possible des techniques. On vous met alors en tête que vous devez obtenir un diplôme supérieur et que vous serez alors riche et heureux. Je pense qu’énormément de personnes possèdent bien les bonnes compétences pour otre travail, mais se sont retrouvées à cause de cette idée dans l’une ou l’autre impasse.”

“Les initiatives pour faire découvrir à ces gens de nouveaux horizons sont heureusement de plus en plus nombreuses.

Le VDAB leur propose par exemple un suivi de carrière et une formation de base en techniques – qui est d’ailleurs souvent de meilleure qualité que les formations classiques – et cherche ensuite une place de stage auprès d’une entreprise comme Gezel. Si cela se passe bien, ils obtiennent un contrat ‘IBO’ et au final éventuellement un emploi fixe.”

“Ces dernières années, nous avons ainsi déjà trouvé un certain nombre de personnes très compétentes et motivées.”

Marche en consolidation

Goedgezelschap est quoi qu’il en soit convaincu que le secteur va encore changer fortement ces prochaines années. “Il est désormais indéniable que nous sommes sur un marché en consolidation. Les gros groupes reprendront les entreprises plus petites, ou les PME se regrouperont.

Il n’y a qu’ainsi qu’elles pourront être suffisamment solides pour affronter la législation changeant, les exigences de plus en plus strictes et l’intégration de techniques. Les petits indépendants restants devront se spécialiser énormément.”

Nouvelles opportunités

Consolidation ne doit, d’après Goedgezelschap, en tout cas pas nécessairement être un gros mot. “Certains gros acteurs manquent bien entendu de tact. Ils reprennent des entreprises et prennent des décisions sans tenir compte de l’ADN de ces entreprises ou des besoins des travailleurs. Celui à qui cela ne plaît pas est invité à s’en aller – s’il n’est pas déjà parti de lui-même. Cela déclenche toutefois aussi certaines choses. Car de cette manière, des travailleurs expérimentés et talentueux se retrouvent à nouveau sur le marché, ce qui crée de nouvelles opportunités pour les entreprises offrant bel et bien de la stabilité.”