Avec un rapprochement vers le SUV
Essai routier Isuzu 1.9 D-Max Double Cab V-Cross
En attendant sa toute première version électrique, Isuzu a modernisé son pick-up D-Max au niveau de la technologie et du style. Le D-Max redéveloppé et légèrement relifté conserve ses capacités de chargement et de remorquage bien connues. Il garde également son moteur diesel 1.9, mais avec l'apport des applications technologiques récentes, les fonctions numériques et les équipements d'aide à la conduite ont été modernisés.

Tout était différent autrefois. Dans le domaine des pick-ups aussi. Même un pick-up emblématique comme l'Isuzu D-Max subit les conséquences de cette évolution. Un extérieur robuste, un moteur diesel performant, de bonnes capacités de chargement et de remorquage et de solides aptitudes tout-terrain. Autrefois, cela suffisait à convaincre les clients.
Mais le pick-up d'antan s'est transformé en une attrayante alternative au SUV. Il est vrai que les objectifs initiaux du pick-up ont été respectés. Et ces qualités de gros cheval de trait doivent être complétées par des éléments de confort et des attributs de sécurité tels que ceux que l'on trouve dans un SUV moderne.

L'introduction des dernières applications technologiques liées à l'équipement numérique et l'élargissement de l'offre d'assistance à la conduite dans le D-Max rénové illustrent la manière dont le robuste pick-up - en plus de son rôle de bête de somme - s'est vu attribuer la génétique d'un SUV familial confortable. Et ce phénomène ne se produit pas uniquement dans le D-Max. En effet, cet Isuzu doit rivaliser avec un Ford Ranger, un VW Amarok ou un Toyota Hilux. Autant de bêtes de somme robustes qui n'ont rien à envier aux SUV richement équipés, dotés de tous les systèmes modernes d'aide à la conduite.

Caractéristiques du V-Cross
Le D-Max remanié est disponible dans notre pays avec une cabine allongée ou double, cinq places dans chaque cas et (en Belgique) toujours avec une transmission automatique. Sur certains marchés, une version avec une cabine simple et une longue benne est disponible.
Les versions Extended Cab disposent de deux sièges rabattables sur la deuxième rangée de sièges. Cela permet de choisir entre un plus grand nombre de passagers ou un espace de rangement supplémentaire. Le Double Cab est une version spacieuse à 5 places. Les niveaux de finition pour l'Extended Cab sont LS, LSX et la version supérieure V-Cross. Pour le Double Cab, Isuzu propose quatre niveaux de finition: L, LS, LSX et V-Cross.

Nous avons conduit le Double Cab V-Cross. Hormis les 8 haut-parleurs (6 dans la LSX, 4 dans la LS et 2 dans la version L), l'écran d'infodivertissement de 9 pouces avec fonctionnalités Android Auto et Apple Carplay sans fil (8" dans la L, LS et LSX), le tableau de bord numérique de 7 pouces (4,2" dans la L et LS) et les trois prises USB-C (2 dans la LS et LSX), voici les différences pour le V-Cross: transmission automatique, phares bi-LED à nivellement automatique, inserts noir piano à l'intérieur des portes et rétroviseurs extérieurs à atténuation automatique.
Les accessoires sur la calandre, les rétroviseurs extérieurs, les poignées de porte et les marchepieds latéraux sont gris fumé. Ou comment les détails extérieurs chromés du V-Cross sont remplacés par du gris. De même, les jupes des pare-chocs avant et arrière et les élargisseurs de passages de roue sont gris fumés.
Pour les versions supérieures du V-Cross, Isuzu prévoit une couverture en aluminium noir sur la benne. Par ailleurs, cette benne est équipée d'une protection de plancher 'bedliner' et d'un crochet de remorquage de 3,5 tonnes. Les modèles V-Cross sont également équipés de barres de toit gris foncé, d'un système d'ouverture souple du hayon et de jantes en alliage léger de 18 pouces gris mat. Les versions L sont équipées de jantes en acier de 18 pouces et les versions LS et LSX de jantes en alliage argenté.

La pertinence d'un SUV
La position assise surélevée et les montants A relativement étroits garantissent une bonne visibilité. Les rétroviseurs extérieurs aux dimensions généreuses, la caméra de recul de série sur tous les D-Max et les capteurs de stationnement du V-Cross apportent une valeur ajoutée à ne pas sous-estimer.
La position du siège du conducteur et le soutien lombaire sont réglables électriquement dans le V-Cross. Ces sièges avant sont également chauffés électriquement. Le volant peut être réglé manuellement en hauteur et en profondeur. Comme le suggère l'extérieur, le D-Max Double Cab dispose d'un espace généreux pour la tête, les jambes et les épaules. Et ce, pour cinq adultes.

Le dossier des sièges arrière est assez droit, ce qui peut sembler un peu inconfortable pour les passagers voyageant à l'arrière sur de longs trajets. On peut se consoler en se disant que c'est pareil dans la plupart des pick-ups à double cabine comparables. De plus, les sièges extérieurs de la banquette arrière de ce D-Max sont anatomiquement préformés, ce qui se traduit par un soutien plus efficace. Un soutien déjà plus efficace que sur les sièges arrière plats que d'autres concurrents installent en deuxième rangée de sièges.
Les caractéristiques de confort et de praticité, dont les anciens pick-ups étaient encore dépourvus, sont un must absolu dans une culture de pick-up qui s'efforce de devenir une alternative pertinente au SUV. En d'autres termes, il s'agit d'offrir une gamme (beaucoup) plus large d'options dans l'habitacle. Ici, avec quatre porte-gobelets, un compartiment de rangement juste devant le levier de vitesses (manuel dans notre véhicule de test V-Cross), des porte-bouteilles dans les portes arrière, un espace de rangement sous l'accoudoir central, un espace de rangement dans les panneaux de porte et une boîte à gants de taille plutôt généreuse - comme s'il arrivait qu'au cours de son existence, une boîte à gants serve vraiment à ranger des gants!

Écran tactile de 9 pouces
Les modèles D-Max V-Cross améliorés bénéficient de versions actualisées de l'infodivertissement embarqué contrôlable sur un écran de 9 pouces. Celui-ci comprend la radio DAB, le système sans fil Bluetooth Android Auto, Apple CarPlay ou le miroir du smartphone, ainsi que la projection (par exemple) de la navigation Waze (smartphone) sur l'écran d'infodivertissement.
Sous cet écran tactile, on trouve (heureusement) encore des boutons de commande physiques pour le système musical ainsi que quelques raccourcis pour les fonctions les plus importantes. Dans ce D-Max, nous trouvons également un panneau de commande dédié à la climatisation/ventilation/chauffage. Ce qui nous amène à nous répéter. Parce que ce panneau séparé et bienvenu est plus facile à utiliser que les pictogrammes qui détournent l'attention du trafic et sur lesquels la concurrence d'Isuzu s'appuie de plus en plus.

Benne, potentiel de chargement et/ou de remorquage
Le coffre du D-Max mesure 1.785 mm ou 1.520 mm de long pour les modèles Extended Cab et Double Cab respectivement. Cette longueur est assez proche de celle proposée par la concurrence et, dans les deux cas, elle est suffisante pour transporter une palette standard entre les passages de roue. La benne de notre modèle d'essai Double Cab V-Cross était équipée d'un hayon à ouverture amortie. De plus, des marches ont été installées sur le pare-chocs arrière pour faciliter l'accès à la benne.
Il est important de noter que même avec une généreuse cabine à 5 places, ce D-Max peut transporter un chargement d'une tonne. Ainsi, notre véhicule d'essai peut transporter un chargement de 1.000 kg dans la benne et tolérer une charge de remorquage freinée de 3.500 kg sur la barre d'attelage. Mais ce qu'on ne trouve pas dans les données techniques, c'est que ce chargement et cette charge de remorquage ne sont pas autorisées en même temps. Une chose qui n'est jamais spécifiquement mentionnée non plus chez les concurrents et pour les modèles similaires à ce D-Max - à l'exception de KGM.

Maniabilité et tenue de route
Ce que l'on peut constater sur tous les pick-ups ces dernières années, c'est que la tenue de route s'est considérablement améliorée. C'est le cas de ce D-Max qui, par rapport à ses aînés et sans charge dans la benne, risque moins de se faire surprendre par des suspensions trop élastiques. Le D-Max a fait de sérieux progrès à cet égard.
La direction est plus ferme, la conduite plus souple et plus confortable. Malgré l'essieu arrière rigide et les ressorts à lames jusqu'à des vitesses plus élevées, ce véhicule est également agréable à diriger dans les virages. Ces progrès en matière de direction et de suspension, réglés de manière satisfaisante pour un pick-up, se traduisent par des caractéristiques tout-terrain qui ne souffrent d'aucune critique (surtout si l'on choisit les bons pneus).
Avec un différentiel arrière verrouillable et une suspension avant qui maintient les roues avant en contact avec le sol, même dans les conditions les plus difficiles, ce D-Max ne craint pas les activités tout-terrain plus intenses. Nous avons franchi sans problème des pentes abruptes et sablonneuses. Avec une profondeur de gué maximale de 800 mm, les niveaux élevés d'eau ou de boue qui terrorisent les champs et les forêts ces derniers mois ne seront certainement pas un souci pour ce D-Max.

Les limites d'un quatre-cylindres diesel 1.9
Le 1,9 litre diesel - associé à une transmission automatique dans ce test - affiche des performances satisfaisantes en tout-terrain. En revanche, dans la circulation quotidienne, il montre ses limites. Surtout sur autoroute. Il monte difficilement en régime et éprouve de réelles difficultés à atteindre les 120 km/h. Un problème qui se posait moins avec les diesels plus anciens et de plus forte cylindrée du spécialiste du diesel par excellence, Isuzu. D'ailleurs, n'a-t-on pas appris en cours de thermodynamique que la cylindrée idéale d'un quatre-cylindres diesel ne devrait pas être inférieure à 2,2 litres?
Il est vrai que le raffinement du moteur n'a jamais été crucial dans la conception d'un pick-up robuste. Le D-Max - même dans sa version améliorée - ne semble pas faire exception à la règle. Conséquence fâcheuse: toute demande d'augmentation de vitesse entraîne un bruit de moteur croissant. Heureusement, ce bruit diminue considérablement lorsque la vitesse maximale souhaitée de 120 km/h est atteinte. Seule une augmentation de la cylindrée peut y remédier. On n'aura guère de mal à convaincre les ingénieurs de développement, qui sont tenus aux lois de la thermodynamique.

Conclusion
Le 1.9 diesel, qui semble faible sur autoroute et bruyant, montre un caractère beaucoup plus acceptable lors d'activités tout-terrain légères et lourdes. Il n'est pas certain que les pick-ups comparables, même avec un moteur diesel 'downsizé' sur le plan thermodynamique, s'en sortent mieux. Toutefois, certains concurrents ont réussi à éliminer plus efficacement les bruits de moteur diesel dans l'habitacle. Mais il serait injuste de prétendre que ces concurrents présentent des caractéristiques de conduite plus agréables. Cet Isuzu est et reste un pick-up propulsé par un diesel légèrement sous-puissant qui ne peut être accusé de consommation excessive.
Rappelons surtout que, grâce en partie à ce moteur diesel, ce modèle reste doté de capacités de charge et de remorquage qui lui permettent de rivaliser avec les meilleurs de ce segment de marché. Autre point positif: ce D-Max ne repose plus sur des suspensions trop élastiques, il est agréable à conduire à vitesse modérée et se laisse manier aisément dans les virages à vitesse plus élevée.
Surtout, un certain nombre d'éléments de confort et d'équipements pratiques confèrent au D-Max une culture de pick-up plus proche de celle d'un SUV. En effet, le D-Max propose un plus grand nombre d'options dans l'habitacle, une gamme croissante d'équipements de sécurité et des applications numériques modernes.
