"JE NE PEUX QUE RECOMMANDER CE SECTEUR"

jones — Les chefs d'entreprise Joost Van Hecke (à gauche) et Cynthia Jones (à droite) et fondateurs Karin Pawlowski et Mike Jones

Le fait que l'histoire de l'entreprise d'installation Jones-Van Hecke de Lokeren se lise comme une histoire d'entreprise classique ne signifie pas que leur vision soit classique non plus. Le chef d'entreprise Joost Van Hecke a des projets clairs pour un avenir neutre en carbone et les met en pratique. "Je suis convaincu que nous pouvons aller plus loin que nous le pensons."

HISTOIRE

"Mes beaux-parents, Mike Jones et Karin Pawlowski, ont fondé l'entreprise en 1989", explique Joost. "À l'époque, mon beau-père travaillait déjà depuis un certain temps pour une autre entreprise d'installation et faisait également quelques travaux à côté. À un moment donné, c'est devenu trop, alors il a décidé de devenir complètement indépendant."

Au cours des premières années, Mike a travaillé seul la plupart du temps, avec quelqu'un qui venait de temps en temps pour donner un coup de main. "Il a délibérément choisi de ne pas viser trop grand, car c'est ce qui lui convenait le mieux", explique Joost.

"Si la plomberie et la toiture étaient autrefois une combinaison logique, le secteur de l'installation s'oriente désormais beaucoup plus vers le monde de l'électricité"

CROISSANCE STABLE

"Quand j'ai épousé ma femme, j'avais un travail complètement différent: je travaillais dans un département de marketing. Néanmoins, j'étais fasciné par le monde de la construction et les défis techniques depuis l'enfance. Alors le week-end, je partais souvent avec mon beau-père. J'ai beaucoup aimé cela et, au bout d'un moment, j'ai demandé à mes beaux-parents s'ils voulaient que je rejoigne l'entreprise pendant que j'étais encore en formation. Au début, mon beau-père n'était pas sûr qu'il y avait assez de travail, mais finalement, tout s'est enchaîné et cela n'a jamais été un problème."

Avec l'arrivée de Joost, l'entreprise d'installation Jones-Van Hecke a commencé à se développer de façon régulière. "Lorsque je suis arrivé, un ouvrier fixe y travaillait déjà, et peu après, de plus en plus de personnel a été recruté."

Aujourd'hui, l'entreprise familiale compte seize travailleurs, y compris les gestionnaires. Douze d'entre eux sont constamment sur la route, les autres sont chargés du soutien administratif au bureau de Lokeren. L'entreprise propose à ses clients toutes sortes de solutions pour les installations sanitaires, les salles de bains, le chauffage et la climatisation.

jones bedrijf lokeren — Aujourd'hui, l'entreprise familiale compte seize travailleurs, y compris les gestionnaires

ÉLECTRIFICATION

"Mon beau-père s'occupait principalement de plomberie et de toiture. Nous avons fait ce dernier pendant un certain temps, mais les mondes se sont tellement éloignés qu'ils ne pouvaient plus être combinés. Alors que la plomberie et la toiture étaient autrefois une combinaison logique, le secteur de l'installation s'oriente désormais beaucoup plus vers le monde de l'électricité."

Jones-Van Hecke tente donc d'anticiper cette évolution. "Il y a environ sept ans, j'ai suivi une formation de technicien en réfrigération, car j'avais déjà le sentiment à l'époque qu'il y avait un avenir dans ce domaine", explique Joost. "Aujourd'hui, les pompes à chaleur sont presque la norme dans les nouveaux projets de construction. Mais l'évolution vers un contrôle intelligent signifie également que nous nous rapprochons de plus en plus du monde de l'électricité."

"Mon sentiment est que nous, installateurs, serons de plus en plus confrontés à l'informatique"

NUMÉRISATION

La demande croissante de contrôles intelligents est étroitement liée à la numérisation du secteur. "La numérisation est bien sûr une évolution qui touche toute la société, il est donc logique que notre secteur ne fasse pas exception. Mon sentiment est que nous, installateurs, serons de plus en plus confrontés à l'informatique. On peut déjà le constater dans une certaine mesure, mais il y aura de plus en plus de logiciels pour contrôler et surveiller les installations."

Le grand défi aujourd'hui est le fait que chaque fabricant développe son propre logiciel, dit Joost. "En tant qu'installateur et client final, vous vous retrouvez parfois avec quatre applications différentes sur votre téléphone parce que tous ces logiciels ne peuvent pas se parler entre eux. Je suis convaincu que la prochaine génération ne se contentera plus de cela. Une seule application pour tout contrôler va devenir indispensable. Mais malheureusement, nous en sommes encore très loin pour le moment."

Quoi qu'il en soit, l'entreprise d'installation du futur a intérêt à se préparer à ces évolutions. "Des profils différents seront de toute façon nécessaires, notamment des spécialistes en informatique, par exemple. Mais je ne veux pas dire que toutes ces connaissances doivent se trouver dans une seule entreprise: vous pouvez aussi travailler avec des partenariats. En tout état de cause, la collaboration va devenir incontournable dans notre secteur."

jones installatie — "Nous essayons de donner les conseils les plus adaptés à chaque situation. Si une pompe à chaleur n'a pas d'intérêt dans un projet, nous le disons sans détour"

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Le secteur de l'installation se dirige vers des défis majeurs. D'ici 2050, les combustibles fossiles devront appartenir au passé. Aujourd'hui, les prix de l'énergie s'envolent. Heureusement, les clients sont de plus en plus conscients de leur consommation d'énergie.

"Nous recevons beaucoup de demandes de personnes qui veulent reconsidérer leur système de chauffage", explique Joost. "Nous essayons toujours de donner les conseils les plus adaptés à chaque situation. Parfois, une pompe à chaleur n'a aucun intérêt dans un projet, et nous le disons sans détour."

"Je remarque que les gens voient les choses de différentes manières. J'ai des clients qui choisissent résolument de bannir le gaz de leur foyer, quelle que soit l'importance de l'investissement ou la rentabilité. D'autres privilégient l'aspect financier et choisissent de conserver leur chaudière existante pour le moment, jusqu'à ce qu'ils aient la possibilité de rénover leur maison. Ce sont deux perspectives complètement différentes que nous devons prendre en compte."

"Le moyen d'accélérer encore la transition énergétique est de rendre l'électricité moins chère et le gaz plus cher"

TAUX DE RÉNOVATION

L'un des défis à relever à l'horizon 2050 est que le parc immobilier belge, considérablement vétuste, doit être rénové en profondeur pour atteindre l'objectif de neutralité carbone. Selon certains, il s'agit d'une tâche quasi impossible, mais Joost aime rêver éveillé.

"Le taux de rénovation doit certainement être augmenté. Pourtant, je suis convaincu que nous pouvons aller plus loin que nous le pensons. Si vous voyez la vitesse à laquelle nous électrifions actuellement le parc automobile dans notre pays, je ne peux que conclure que les choses peuvent soudainement aller vite dans notre secteur aussi. Je sais aussi qu'il est plus facile de remplacer une voiture que de procéder à une rénovation énergétique, mais cela doit nous donner de l'espoir. La hausse des prix de l'énergie signifie que la transition énergétique prend de l'ampleur."

jones — "Quand on voit la vitesse à laquelle nous électrifions actuellement le parc automobile dans notre pays, je ne peux que conclure que les choses peuvent soudainement aller vite dans notre secteur également"

GOUVERNEMENT

Ainsi, la transition énergétique est actuellement dirigée principalement par le marché. "Le gouvernement fournit un stimulus supplémentaire en offrant toutes sortes de primes", poursuit Joost. "Mais la meilleure façon d'accélérer la transition énergétique est de rendre l'électricité moins chère et le gaz plus cher. C'est bien sûr facile à dire, car un tel événement a un impact social énorme. Ceux qui ont aujourd'hui la capacité de réaliser les investissements énergétiques nécessaires seront encore plus favorisés, tandis que les personnes qui ne peuvent pas réaliser ces investissements seront encore plus désavantagées. Le gouvernement devra trouver un juste équilibre quelque part."

Si vous aviez réfléchi avec logique au compteur inversé, cela vous serait apparu très vite qu'il n'allait pas durer

Et c'est précisément là que réside le problème, selon Joost. "Il n'y a pas de ligne claire dans ce que le gouvernement décide. Cela nous pose un défi majeur, car nous devons être en mesure de conseiller correctement nos clients. Si ces conseils sont constamment dépassés, c'est assez difficile. C'est pourquoi j'essaie toujours de penser logiquement et à long terme. Prenez le compteur inversé, par exemple: si vous y aviez réfléchi avec logique, cela vous serait apparu très vite qu'il n'allait pas durer. Il en va de même pour les certificats verts pour les panneaux photovoltaïques."

"Je pense que l'abandon des combustibles fossiles d'ici 2050 s'inscrit dans une suite logique. Si vous vous concentrez sur ce point, vous pouvez réfléchir à ce que nous pouvons faire pour atteindre ces objectifs. Malheureusement, la politique est encore trop souvent menée dans le cadre d'une législature de quatre ans et les décisions nécessaires à long terme sont trop souvent reportées à la législature suivante."

jones

LA FORMATION DOIT ÊTRE MISE À JOUR

"La transition énergétique a un impact sérieux sur notre entreprise, nous devons donc y répondre intelligemment. Cela signifie que nos collaborateurs doivent également être formés pour pouvoir continuer à suivre les évolutions, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Je pense également que les programmes de formation existants devront s'y intéresser de près. Après tout, la technologie est aujourd'hui beaucoup plus complexe qu'il y a dix ans, par exemple, et les cours de formation actuels n'apportent pas toujours une réponse complète à ce problème."

"Vous pouvez et devez apprendre beaucoup de choses sur le tas, mais vous avez besoin de certaines connaissances de base. Vous pouvez acquérir ces connaissances en suivant des cours du soir, comme je l'ai fait moi-même. Mais cela signifie que vous devez consacrer plusieurs soirées par semaine pendant quelques années à cette formation – ce qui, bien sûr, représente un gros effort."

"Je voulais faire ça pour moi, pour pouvoir être indépendant. Mais tout le monde est-il prêt à faire cet effort? Je peux seulement dire que nous avons un secteur très beau et intéressant, promis à un très bel avenir. Un secteur que je recommande vraiment à tout le monde!"

joost — "Tout ce que je peux dire, c'est que nous avons un secteur très beau et intéressant, promis à un très bel avenir"

"Je ne peux que recommander ce secteur"