Avant-propos
Ce printemps, le Central Business Council (CRB) a publié un rapport détaillé sur la situation économique de l'industrie du papier et du secteur de l'imprimerie et de l'édition. Rien de très réjouissant. Même si l'année 2024, double année électorale avec les élections fédérales et communales, semble avoir donné une bulle d'oxygène (temporaire) à ces différents secteurs. Le taux d'utilisation des capacités de notre secteur a atteint 81,7% à la fin de l'année dernière. C'est un point de pourcentage de plus que la moyenne à long terme. En soi, c'est une bonne nouvelle, mais une hirondelle ne fait pas le printemps.
Cette année s'annonce déjà comme une année difficile, et la guerre commerciale imprévisible du président américain n'arrange rien à la situation. En l'absence d'une relance économique et d'un repositionnement structurel, le secteur graphique reste vulnérable. C'est ce que montrent les chiffres de l'emploi dans le rapport CRB. Le secteur aura perdu quelque 251 emplois au premier semestre 2024 par rapport à la fin de l'année 2023, qui se terminait déjà dans le rouge.
Cependant, le secteur graphique a du potentiel, c'est clair. Mais il doit être mieux exploité. Je vois quatre chantiers pour aujourd'hui et le futur proche. (1) Dans un monde numérique sursaturé, l'analogique reprend de la valeur - à condition qu'il soit créatif, accrocheur et significatif. L'imprimé doit à nouveau gagner sa place parmi les autres médias en misant sur la valeur ajoutée, le luxe et l'originalité. (2) Nous devons en faire plus avec l'intelligence artificielle (IA), les finitions spéciales, l'impression interactive, les produits imprimés personnalisés. Les entreprises qui misent sur la technologie, la durabilité et la personnalisation peuvent se démarquer sur un marché en déclin.
(3) Le secteur a tout intérêt à mener des campagnes conjointes pour mettre en évidence de façon permanente la valeur de l'imprimé. Pensez à 'Les Impressionneurs' - un excellent exemple de la manière dont une marque collective peut faire la différence. Il faut poursuivre dans cette voie. Et (4) utiliser la durabilité comme levier commercial. Tel était également le message de l'entrepreneur Wouter Torfs lors du deuxième congrès sur le développement durable organisé par Febelgra le mois dernier. Les imprimeurs s'efforcent de réduire leur empreinte écologique. Faites en sorte que vos efforts soient mesurables et communiquez de manière claire à ce sujet. Un taux de recyclage de plus de 92% pour le papier et le carton est impressionnant. Pourquoi ne pas en faire un argument de vente? De plus en plus de clients recherchent des solutions respectueuses de l'environnement: à vous d'y répondre en produisant localement des imprimés recyclables.
L'industrie de l'imprimerie a tout pour prospérer à condition d'oser une nouvelle transformation. En pensant à l'avenir. Le papier et l'encre sont peut-être des produits tangibles, mais l'avenir de ce beau secteur réside dans l'invisible: la créativité, la stratégie et la vision. Je vous souhaite une bonne lecture!
