Pas d'accises sur près de 30 % (!) de la consommation de cigarettes dans notre pays
Le trésor public manque ainsi de plus d'un demi-milliard d'euros de recettes
Plus d'un demi-milliard d'euros de taxes et d'accises sur les produits du tabac échappent au trésor belge. Plus d'une cigarette sur quatre en notre pays est illégale, contrefaite ou provient de l'étranger.
Rapport KPMG
Bien que les gens fument de moins en moins dans notre pays, la part des cigarettes étrangères et illégales sur le marché belge augmente fortement. C'est ce qui ressort d'un rapport annuel du consultant KPMG commandé par le fabricant de cigarettes Philip Morris.
Le marché illégal — qui comprend à la fois les produits de contrefaçon et les cigarettes importées illégalement — a augmenté de 13 % dans notre pays l'année dernière, pour atteindre 1,3 milliard de cigarettes. Le nombre de cigarettes légales en provenance de l'étranger a également augmenté de 22 % l'année dernière, pour atteindre 1,06 milliard d'unités. Au total, plus d'une cigarette sur quatre dans notre pays est donc illégale, contrefaite ou en provenance de l'étranger.
Jusqu'à cinq fois moins chères
Il convient de noter la forte augmentation des cigarettes provenant des pays d'Europe de l'Est et du Sud. Par exemple, l'afflux de Bulgarie a triplé depuis 2020. De nombreuses cigarettes arrivent aussi dans notre pays en provenance du Luxembourg et de la Turquie. Par rapport au prix moyen d'un paquet de 11,05 euros dans notre pays, la Bulgarie (3,12 euros), le Luxembourg (5,09 euros) et la Turquie (2,08 euros) sont plus de deux fois, voire cinq fois moins chers.
Au total, 27,6 % de la consommation belge de cigarettes, soit 2,36 milliards de cigarettes, ne sont pas soumises aux accises belges. Selon l'étude, le gouvernement belge se prive de 544 millions d'euros de recettes fiscales.
"Les augmentations excessives des taxes et les restrictions strictes sur le marché légal poussent les consommateurs vers des alternatives illégales", ajoute Philip Morris.