"Les jeunes n'ont jamais été autant exposés à la technologie, mais envisagent trop rarement une carrière dans ce secteur"

Bram Rotthier, chargé de formation, parle de la pénurie de personnel dans le secteur de la construction et de l'industrie

En charge du baccalauréat en technologies de l'énergie (Energietechnologie) à la haute école Odisee de Gand, Bram Rotthier assiste au premier plan à la transition énergétique. Il s'inquiète du nombre d'étudiants, mais voit aussi des points positifs. "L'intérêt pour les formations de courte durée destinées aux personnes qui travaillent est en hausse", explique-t-il.

 

SUR QUOI PORTE LE PROGRAMME?

Technologie de l'énergie

Le baccalauréat en technologies de l'énergie dure trois ans et se concentre sur trois domaines:

- l'énergie: production d'énergie, transport d'énergie et utilisation de l'énergie (où les étudiants apprennent également à connaître les voitures électriques, par exemple)
- l'automatisation industrielle: tout ce qui concerne la programmation des automates programmables et la technologie de contrôle. Le programme aborde ce point plus en profondeur que d'autres programmes de la région;
- la gestion des bâtiments: les bâtiments intelligents, la domotique, les systèmes de gestion des bâtiments et de gestion de l'énergie

Au cours de la première année, ces sujets sont traités séparément, mais au fur et à mesure que le programme progresse, ils sont de plus en plus intégrés.

Systèmes d'énergie renouvelable

La haute école Odisee Aalst propose un programme d'études supérieures en systèmes d'énergie renouvelable. Ce programme est encore plus axé sur la pratique et s'adresse principalement aux étudiants qui travaillent déjà, par exemple, dans des entreprises d'installation.

Ils peuvent se familiariser avec les installations photovoltaïques, l'éclairage durable, les systèmes de biomasse, les chaudières solaires et les pompes à chaleur.

Microcrédits

Une troisième formule de formation est encore plus axée sur les étudiants qui travaillent. Les microcrédits sont des formations à court terme et consistent en des "paquets" d'un certain nombre de sujets spécifiques (et donc de crédits). Trois options sont proposées:

- les systèmes de gestion des bâtiments: à l'issue de la formation, les étudiants obtiennent les certificats KNX Basic et Advanced
- la programmation PLC: connaissances de base à avancées de la programmation PLC
- la conception électrique industrielle: tout ce qui concerne le dessin dans EPlan, en se concentrant principalement sur les applications industrielles

Vous voulez en savoir plus?

Inscriptions

Venons-en au sujet qui coince: la pénurie de personnel dans le secteur de la construction. Nous sommes en pleine transition énergétique. Pourtant, cela ne se traduit pas sur le marché du travail et dans le nombre d'étudiants. Cela inquiète beaucoup le responsable de la formation, M. Rotthier.

"C'est surtout l'afflux en provenance des écoles secondaires qui s'essouffle. Les jeunes n'ont jamais été autant exposés à la technologie qu'aujourd'hui. Tout le monde grandit avec un smartphone dans les mains, des ordinateurs portables et des ordinateurs. On parle plus que jamais d'énergie. Mais cela ne se reflète pas dans les choix d'études des jeunes."

"Tout le monde grandit avec un smartphone à la main, des ordinateurs portables et des ordinateurs. On parle plus que jamais d'énergie, mais rien de tout cela ne se traduit dans les choix d'études des jeunes"

"Nous le constatons non seulement dans les chiffres d'inscription à notre programme, mais aussi dans les orientations plus mécaniques. J'espère que la tendance va s'inverser, car la construction et l'industrie ont plus que jamais besoin de main-d'œuvre. Si l'on ne parvient pas à virer de bord, nous aurons des problèmes."

"En ce qui concerne les microcrédits, nous constatons une augmentation des inscriptions, même si nous ne les proposons que depuis deux ans. Nous constatons un intérêt croissant pour les petits cours. En raison de l'évolution rapide du secteur, l'apprentissage tout au long de la vie devient évidemment de plus en plus important. C'est également la raison pour laquelle nous avons créé notre nouveau cours pour diplômés en mettant l'accent sur l'applicabilité pratique et la flexibilité, afin qu'il corresponde à la vie des étudiants qui travaillent."

Image

Comment pouvons-nous inverser la tendance et susciter l'intérêt des jeunes pour les métiers de la technologie? "Je pense que toutes les parties prenantes possibles ont un rôle à jouer", déclare M. Rotthier.

"L'image de notre secteur présente encore quelques lacunes. L'ingénierie a souvent la réputation d'être sale, lourde et difficile. Mais aujourd'hui, ce n'est pas toujours le cas - les opportunités sont nombreuses et diversifiées, ciblant divers profils: ceux qui veulent se retrousser les manches et faire des travaux lourds peuvent toujours le faire, ceux qui préfèrent le travail en mode projet et la réflexion conceptuelle peuvent aussi trouver leur place dans notre secteur."

"Et c'est aussi une bonne nouvelle pour l'équilibre hommes-femmes dans le secteur technique, je pense, parce que c'est encore une question délicate. Cette année, dans notre cours de technologie de l'énergie, nous avons environ 95% d'étudiants masculins et seulement 5% de profils féminins."

"Dans d'autres cours sur notre campus, comme en dans les options de laborantin biomédical et chimie, nous observons des proportions très différentes", ajoute-t-il.

"J'ai du mal à l'expliquer, mais il semble qu'il s'agisse d'une régularité dans les domaines techniques. Une plus grande diversité dans ce secteur apporterait certainement une valeur ajoutée sociale, car des profils différents sont nécessaires. Et pourtant, les postes vacants ne sont pas pourvus."

"De plus, en raison de la pénurie importante, les jeunes risquent d'être retirés de l'école avant d'avoir pu poursuivre leurs études. Il est donc judicieux d'avoir une vue d'ensemble, surtout si le rôle consultatif de l'installateur devient de plus en plus important."

Penser en termes de systèmes

La pensée systémique est le message de cette histoire. Et ce message n'est pas encore tout à fait compris dans le secteur aujourd'hui, selon M. Rotthier. "Je remarque que la trias energetica est parfois oubliée. Les installations sont électrifiées 'parce qu'elles doivent l'être', mais nous oublions de nous demander d'abord s'il n'est pas possible de réduire la demande d'énergie. Pour les architectes, cette façon de penser est évidente, car ils ont l'habitude de considérer un bâtiment dans son ensemble, mais nous devrons nous aussi aller de plus en plus dans cette direction."

Des bâtiments intelligents

En effet, les bâtiments devront également devenir plus intelligents. "Je pense que la transition énergétique se compose de deux évolutions. D'une part, notre production d'énergie change. La charge de base stable et constante provenant de points fixes, comme les centrales nucléaires et à gaz, cède de plus en plus la place à l'énergie provenant de sources renouvelables. Cette dernière est beaucoup plus volatile."

"Les bâtiments devront s'adapter à cette évolution. Nous en voyons déjà les prémices: avec le tarif de capacité, par exemple, les gens sont incités à répartir davantage leur consommation. Il y a aussi des particuliers qui optent sciemment pour des contrats d'énergie dynamiques, afin d'orienter encore plus leur consommation en fonction des prix en vigueur."

"D'autre part, la transition énergétique consiste en l'électrification. Les installations à combustibles fossiles, qu'il s'agisse de voitures ou de chauffage, cèdent la place à des alternatives électriques."

"Nous devrons gérer intelligemment l'offre et la demande d'électricité afin de ne pas surcharger le réseau. Il s'agit d'une question complexe, sur laquelle nous sommes heureux d'apporter notre contribution par le biais de la formation"

"Cela signifie que la demande d'électricité sera beaucoup plus élevée qu'auparavant, ce qui alourdira la charge sur le réseau. Pour y remédier, nous aurons besoin d'un contrôle intelligent afin que notre consommation accrue puisse être mieux répartie."

"Nous observons déjà cette évolution dans un certain nombre de grandes entreprises qui travaillent avec des véhicules commerciaux. Avant, c'était simple: un morceau d'asphalte et une barrière suffisaient pour le stationnement. Aujourd'hui, ces véhicules doivent être rechargés en électricité."

"Souvent, le raccordement au réseau n'est pas prévu à cet effet, car toutes les entreprises ne sont pas énergivores, loin s'en faut. Mais les employés arrivent le matin et branchent leur voiture presque en même temps. Il est donc nécessaire de mettre en place un système de contrôle, associé ou non à des panneaux photovoltaïques ou à une éolienne, afin d'éviter que le réseau ne soit surchargé."

"À plus grande échelle, nous observons en fait quelque chose de similaire: en raison de l'électrification, la demande globale d'énergie augmente, mais notre réseau n'y est pas encore préparé et nos sources d'énergie deviennent plus volatiles. Par conséquent, nous devrons gérer intelligemment l'offre et la demande afin de ne pas surcharger le réseau. Il s'agit d'une question complexe, à laquelle nous sommes heureux de contribuer avec ce programme."

"Le monde entier est tout simplement devenu plus complexe. Si vous faites la comparaison avec la mobilité, qui est en fait mon expertise personnelle, ça saute aux yeux: dans le passé, vous aviez un code de la route simple, avec des piétons et des cyclistes (cyclomoteurs). Aujourd'hui, ces piétons ne se déplacent plus seulement à pied, mais aussi en scooter électrique. Certains cyclistes roulent sur des speed pedelecs qui vont beaucoup plus vite que les vélos normaux. La circulation est donc devenue beaucoup plus compliquée."

Gestion et stockage tampon de l'énergie

"Je ne dis pas cela pour faire ma publicité, mais parce que je pense que nous n'en sommes qu'au début de l'évolution."

"De même, il y a un rôle important à jouer en matière de stockage d'énergie, y compris sous la forme de batteries. Pas seulement chez les particuliers, mais aussi dans des parcs de batteries à grande échelle. Nous les voyons déjà émerger de plus en plus et ils constituent également une forme d'"intelligence."

Les installateurs (électriques) sont-ils déjà suffisamment impliqués dans la gestion de l'énergie? "Je pense qu'ils s'y intéressent de plus en plus. Mais l'installateur n'est pas le seul à devoir s'impliquer, les particuliers doivent aussi voir la valeur ajoutée d'un système intelligent."

"Les médias décrivent souvent une approche très carrée, alors qu'il existe évidemment de nombreuses façons de gérer l'énergie de manière intelligente de nos jours"

"Un bâtiment intelligent est souvent considéré comme un système de domotique. Cela rend également un bâtiment intelligent, mais d'une manière différente d'un système de gestion de l'énergie. C'est à l'installateur de convaincre son client de cette maîtrise et de faire la distinction entre ce qui est nécessaire et ce qui est agréable, car il n'est pas rare que les particuliers soient insuffisamment, voire mal, informés."

"Les médias décrivent souvent une approche très carrée, alors qu'il existe évidemment de nombreuses façons de gérer l'énergie de manière intelligente de nos jours. Et il y aura de plus en plus d'options dans les années à venir. L'installateur devra donc assumer pleinement son rôle de conseiller et évoluer vers une approche systémique."

"Il ne doit pas le faire seul, car il est très difficile de se tenir au courant de tous les nouveaux développements. Parlez à vos collègues, suivez des cours de recyclage et travaillez ensemble. Entre nous, mais aussi avec les institutions de recherche et de connaissance. C'est ainsi que nous nous renforçons mutuellement et que les maillons de la chaîne de la transition énergétique forment un tout solide."